Dictées pour vous entraîner aux difficultés du brevet

 

DNBac

Dictées pour s'entraîner au brevet


Dictée : brevet 2006
Dictée n° 1


A écrire au tableau :
● le môle


Le Port

Un port est un séjour charmant pour une âme
fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel,
l'architecture mobile des nuages, les
colorations changeantes de la mer, le
scintillement des phares, sont un prisme
merveilleusement propre à amuser les yeux
sans jamais les lasser. Les formes élancées des
navires [...] servent à entretenir dans l'âme le
goût du rythme et de la beauté. Et puis,
surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et
aristocratique pour celui qui n'a plus ni
curiosité ni ambition, à contempler, couché
dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous
ces mouvements de ceux qui partent et de ceux
qui reviennent, de ceux qui ont encore la force
de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.

Baudelaire, Le Spleen de Paris.

 



Dictée n° 2

Des ruines encore vives1…

Après une marche épuisante à travers2 bois et marais3, j’arrivai4 au pied d’une colline5 dont les prés, finement saupoudrés6 d’un givre nacré7, miroitaient8 sous l’effet9 des tout10 premiers rayons du soleil. Le coteau11, aux flancs12 plus accentués en son sommet, était surmonté13 d’un château14 fort délabré15 d’où sortaient des arbres.
Je gravis, non sans peine, l’éminence16 surplombant la forêt environnante17 avant de pénétrer dans l’imposante et vétuste18 bâtisse19 dont certains murs, totalement décrépits20, paraissaient menacer de s’effondrer21.
Au coeur de cette forteresse22 d’un autre âge, trônait un vieux donjon partiellement23 détruit. A l’évidence, la vie avait quitté les lieux24 depuis longtemps. Je cherchai malgré tout25 un endroit abrité du vent pour allumer un feu quand, tout à coup, un bruit sourd me fit lever la tête. J’aperçus alors une fenêtre derrière laquelle semblait danser une lueur effrayante26.


-------------------------------------------------------------------------



Explications, les règles et les accords
Nature et fonction grammaticales des mots de la dictée n° 2



1 vives, adjectif qualificatif au féminin pluriel : de vif. Vieilli, qui est en vie ; vivant.

2 à travers, locution prépositionnelle : En parcourant, en franchissant, en pénétrant quelque chose. On notera l’absence de l’article défini, comme dans cet autre exemple : Esquinté par treize jours de marche à travers monts et combes, presque mort de soif, il était arrivé sac au dos aux pierrières de la Grésigne (Léon CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 123).

3 marais, nom commun masculin : Terrain, généralement de vaste étendue, recouvert en permanence d'une nappe d'eau peu profonde, où croissent en abondance des plantes aquatiques et parfois des arbres.
Attention de ne pas confondre marais avec son quasi homophone marée, le premier se prononçant [maʀɛ] et le second [maʀe].

4 arrivai, passé simple du verbe arriver à la 1ère personne du singulier : attention à ne pas confondre le passé simple et l’imparfait. Dans la mesure où le passé simple ne s’emploie plus à l’oral, nous ne sommes pas habitués à sa prononciation qui diffère quelque peu de celle de l’imparfait arrivais qu’on entend [aʀivɛ], alors que arrivai [aʀive] est phonétiquement semblable à arrivé.
Il est impératif de revoir la conjugaison du passé simple, un temps trop méconnu, et pour cause : comme il ne s’emploie plus qu’à l’écrit, et que l’écrit est trop souvent laissé pour compte (c'est-à-dire trop peu pratiqué), la plus grande confusion règne dans certains esprits.

5 colline, nom commun féminin : issue du latin collis, colline s’écrit avec deux l.

6 saupoudrés, participe passé du verbe saupoudrer : synonyme de parsemé. A l’origine, saupoudrer a le sens de « couvrir d'une légère couche de sel », -sau venant du latin sal (sel).

7 nacré, ée, adjectif : Qui a un éclat, une transparence, un ton semblable à celui/celle de la nacre.
Pour les curieux. Issu du latin médiéval nacrum « matière blanche à reflets irisés qui se forme à l'intérieur de certains coquillages », le mot nacre a déjà une longue histoire. L’italien le connaissait déjà sous la forme nacc(h)aro, nacc(h)ara, nacchera, qui désigne à la fois un instrument à percussion (depuis le XIVe s.) et la nacre (dès 1295), mot lui-même emprunté à l'arabe naqqaīra « petit tambour », qui a dû désigner par la suite une sorte de cor de chasse, d'où «coquillage» par analogie de forme (nacre désigne un coquillage en forme de corne à Minorque et sur les côtes de la Catalogne), d’où la nacre, matière calcaire (mélange de conchyoline et de carbonate de calcium), blanche, dure, à reflets irisés, sécrétée par certains mollusques.

8 miroiter : Jeter des reflets scintillants.

9 l’effet : à ne pas confondre avec son homophone les faits [lefε].

10 tout, adverbe : les tout premiers rayons du soleil, c'est-à-dire « qui sont exactement, réellement les premiers ». Notons que tout au masculin pluriel est invariable (logique pour un adverbe, direz-vous) ; cependant on dira les toutes premières vacances.

11 coteau, nom commun masculin : petite colline.
Remarque : coteau s’écrit o et non ô, comme côte et tous ses dérivés côté, côtoyer, côtière, côtelette, ce qui, à première vue, n’apparaît pas très logique. Cependant, on notera que coteau se prononce [kɔto] et non [koto], avec un o ouvert [ɔ], et non o fermé [o] comme pour les autres mots ci-dessus. Par ailleurs, il est vrai que coteau vient de costel, costal, qui donc, aurait dû voir son o surmonté d’un accent circonflexe à la suite de la chute du s, comme c’est le plus souvent le cas, mais le fait qu’il soit devenu couteau en 1599, explique peut-être qu’il soit orthographié coteau dès 1611. Sachez, si cela peut vous rassurer, que des écrivains commettent la faute ; ce n’est pas une raison pour la commettre à votre tour, puisque vous voilà informé

12 flanc, nom commun masculin : ne pas confondre flanc, synonyme ici de partie létérale, donc côté, et flan, dessert bien connu des élèves demi-pensionnaires.

13 était surmonté, imparfait du verbe surmonter à la 3ème personne du singulier à la voix passive : le coteau était surmonté d’un château donne à la voix active : le château surmontait le coteau.
Remarque : le complément d’agent dans la phrase qui nous intéresse est d’un château et non pas par un château. Pourquoi ?
1. si le verbe passif exprime un acte particulier, notamment un acte matériel ou intellectuel, la préposition sera « par ». Par exemple, on dira : la souris est mangée par le chat ; le blessé est opéré par le chirugien ;
2. si le verbe passif exprime une situation durable, habituelle, la préposition à employer sera « de ». Ainsi, le clocher de l’église est surmonté d’un coq ; ce vieux médecin est apprécié de ses patients.

14 château : voici un certain nombre de mots s’écrivant avec â : acariâtre, âcre, albâtre, âme, âne, appât, âpre, âtre, bâbord, bâillement, bât, bâtiment, bâtir, bâtisse, bâton, blâme, câble, câpre, châssis, châtain, château, crâne, débâcle, dégât, gâche, grâce, hâle, hâte, infâme, mâchefer, mâle, mât, pâle pâte, pâture, râle, râteau, relâche, saumâtre, tâche, théâtre.

15 un château fort délabré : lors de la dictée, j’ai pris soin de prononcer « fort délabré », et non « château fort », permettant ainsi de déterminer la classe grammaticale de « fort », c'est-à-dire adverbe. Mais à la simple lecture de ce groupe nominal, il est impossible de savoir s’il s’agit d’un « château fort » ou non.

16 éminence, nom commun féminin : Élévation de terrain, hauteur dégagée, permettant de voir de tous côtés, synonyme de colline, coteau.

17 environnante : ne pas oublier d’écrire le mot avec deux n.

18 vétuste, adjectif qualificatif : Qui est vieux et en mauvais état. Synonyme de abîmé, ancien, branlant, croulant, défraîchi, délabré, détérioré.

19 bâtisse, nom commun féminin : souvent péjoratif, bâtiment quelconque. Dans l’esprit du narrateur, le château, tel qu’il se présente à ses yeux, n’offre pas le caractère attendu.

20 décrépit, ite, adjectif qualificatif : Dont l'aspect extérieur est dégradé par le temps (qui s’écoule).
Remarque : attention de ne pas confondre décrépi, ie et décrépit, ite. Voici deux termes très différents qui n'ont entre eux qu'une lointaine analogie. Un mur décrépi a perdu son crépi : il est donc en mauvais état et peut évoquer une idée d'abandon et de vieillesse. C'est le seul rapport qu’on peut trouver avec décrépit, c'est-à-dire « qui est dégradé par le temps qui s’écoule ».

21 paraissaient menacer de s’effondrer : cette tournure un peu curieuse sur le sens a pour but d’expliquer la raison du verbe menacer à l’infinitif. Pour ne pas commettre cette erreur de conjugaison, on peut remplacer ce groupe verbal par semblaient devoir s’effondrer. Mais pour le sens de cette tournure, écrire tout simplement menaçaient de s’effondrer aurait été plus pertinent. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

22 forteresse, nom commun féminin : s’écrit avec un r et deux s.

23 partiellement, adverbe : s’écrit avec un t, comme dans partie.

24 lieux, nom commun masculin pluriel : il faut retenir que tous les mots terminés par –eu forment leur pluriel en –eux, sauf bleu, émeu (l’oiseau ci-dessous), lieu (le poisson ci-dessous), pneu qui font leur pluriel en –eus.

25 malgré tout, locution adverbiale : synonyme de quoi qu'il en soit, de toutes façons.

26 effrayante, adjectif qualificatif : Qui frappe ou qui est susceptible de frapper de frayeur, d'effroi.
Remarque : dès lors que le mot s’écrit avec deux f, il ne faut pas mettre un accent sur le e qui précède !

 

DNBac

Pour aller plus loin 

Date de dernière mise à jour : 07/07/2021

Les commentaires sont clôturés