Le personnage du loup dans les fables et les poésies




Le personnage du loup dans les fables et la poésie


Le loup, parfois surnommé grand méchant loup, est un personnage traditionnel de conte qui apparaît dans plusieurs récits folkloriques, tels certaines des fables d'Ésope et les contes de Grimm. Dans le conte de fées, il apparaît souvent comme exutoire de l’angoisse qu’il génère. De nos jours, le loup est plutôt une espèce disséminée, mais au Moyen Âge il était l’objet d’une des grandes peurs populaires. Dans d’autres récits, cet animal peut inversement apparaître comme une figure sécurisante et tutélaire.

De nos jours, démythifié, le loup est souvent montré de façon ironique, et sert surtout à changer le regard sur l’autre, non sans tendresse.

Dans le conte traditionnel, le loup est vu comme un personnage cruel. Il est là pour faire peur et terroriser ses futures proies. En effet, il se régale des enfants égarés, des grands-mères, mais aussi des animaux plus faibles que lui. La plupart du temps, le loup se trouve dans les bois. Ces contes renforcent la mauvaise image que le loup colportait à cette époque. En effet, à l’époque où ces contes traditionnels furent écrits, c’est-à-dire entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle, le loup était vu par l’homme comme un prédateur, qui pouvait s’attaquer à l’homme à n’importe quel moment. Ceci installe dans la littérature jeunesse le stéréotype d’un prédateur cruel, prêt à tout pour manger. Ce n’est qu’en 1921 que le loup aura une autre image que celle d’un être qui terrorise. En effet, cette année a été écrit la fille au loup qui ressemble aux contes de Grimm et Perrault. Dans ce conte, la jeune fille est accompagnée de deux jeunes loups qui sont à son service et qui ont des pouvoirs extraordinaires.


Figures négatives :
le grand méchant loup
le loup-garou


Figures positives :
la louve romaine
le loup qui élève les enfants sauvages (Le Livre de la jungle)
le loup gris, auxiliaire du héros dans certains contes russes tels Le Conte d'Ivan Tsarévitch, de l'Oiseau de feu et du Loup gris.



Traditionnels
Le Loup et les Sept Chevreaux, Tom Pouce, Le Violon merveilleux, Le Vieux Sultan, Le Roitelet et l'Ours des frères Grimm
Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault et des frères Grimm
Les Trois Petits Cochons
Pierre et le Loup de Sergueï Prokofiev
Fables d'Ésope
Fables de Jean de La Fontaine : Le Loup et l'Agneau
Le Loup et le Chien
Le Loup plaidant contre le renard par-devant le singe
Le Loup devenu berger
Le Loup et la Cigogne
Le Loup et les Brebis
Le Loup, et le Chien maigre

Dans Le Loup et les Sept Chevreaux ainsi que dans Le Petit Chaperon rouge, le thème du loup ravisseur et du personnage libéré sain et sauf de son ventre se reflète dans le conte russe Pierre et le Loup, mais son thème général du prédateur qui dévore est à au moins aussi vieux que Jonas et la baleine. Le thème apparaît également dans l'histoire de la vie de sainte Marguerite, où le saint émerge indemne du ventre d'un dragon.

Le dialogue entre le loup et le petit chaperon rouge présente quelques analogies avec le poème norrois Þrymskviða de l'Edda poétique, le géant Þrymr avait volé Mjöllnir, le marteau de Thor, et demanda à Freyja d'être sa femme pour son retour. Au lieu de cela, Thor se déguise en Freyja et est envoyé à Þrymr. Accompagné par son confident Loki, Thor montre un trop grand appétit à table. Comme Thrym s'étonne de cet appétit, Loki lui explique que Freyja n'a pas mangé depuis huit jours, tant était grande son excitation de venir au monde des géants. Voulant embrasser sa fiancée, Thrym est ensuite épouvanté par son regard féroce. Loki l'explique par le fait que Freyja n'a pas dormi depuis huit jours, tant était grande son excitation de venir au monde des géants1.

Des spécialistes de folklore et d'anthropologie culturelle tels que Pierre Saintyves et Edward Tylor voient le Petit Chaperon Rouge en termes de mythes solaires et d'autres cycles naturels, en déclarant que le loup représente la nuit avalant le soleil, et les variations dans lequel le Petit Chaperon Rouge est découpées dans le ventre du loup représente l'aube2. Dans cette interprétation, il existe un lien entre le loup de ce conte et la mythologie de Sköll ou Fenrir, le loup de la mythologie nordique qui avale le soleil au Ragnarök3.

L'éthologiste Dr Valerius Geist de l'Université de Calgary, au Canada, a écrit que la fable est probablement basée sur le risque véritable des attaques de loups à l'époque. Il affirme que les loups étaient de dangereux prédateurs, et les fables servaient de véritables avertissements pour ne pas entrer dans les forêts où les loups étaient connus pour vivre et chasser. À cette époque, les loups et la nature sauvage étaient traités comme des ennemis de l'humanité dans ces régions4.

Selon Bruno Bettelheim, auteur de la Psychanalyse des contes de fées, le loup incarne la figure masculine en tant que prédateur sexuel dans Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault. La fillette aux portes de l’adolescence, éprouvant une peur mêlée de curiosité, va venir rejoindre le loup dans le lit et être dévorée, car elle n’est pas assez mûre pour envisager les relations sexuelles représentées par le loup. Elle va donc se laisser « dévorer » par celles-ci. L’auteur le présente comme « compère le loup ». Le mot de compère vient de Jean de La Fontaine, qui qualifie ainsi certains animaux (le renard, le loup), pour mieux en signaler la débrouillardise et l’absence de scrupules moraux5. Tex Avery reprendra le personnage du Loup – prédateur sexuel et le modernisera.

Dans le Petit Poucet, le Loup incarne avec l’Ogre les peurs enfantines liées au stade oral (Sigmund Freud), où les fantasmes tournent autour de l’idée de manger et d'être mangé.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Loup_(personnage_de_conte)
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr


13 fables de Jean de la Fontaine ayant pour thème le loup.

Le loup et l’agneau
Le loup, la mère et l’enfant
Le loup, la chèvre et le chevreau
Le loup devenu berger
Le loup et les brebis
Le loup et la cigogne
Le loup et le chien
Le loup et le chasseur
Le loup et les bergers
Le loup et le chien maigre
Le loup plaidant contre le renard par devant le singe
Le loup et le renard
Le cheval et le loup

LE LOUP ET L’AGNEAU

Un agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
» Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
Sire, répond l’Agneau, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
– Tu la troubles, reprit cette bête cruelle ;
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit l’agneau ; je tète encor ma mère.
– Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
– Je n’en ai point.
– C’est donc quelqu’un des tiens ;
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge. »
Là-dessus, au fond des forêts
Le loup l’emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.



MORALITÉ :
La raison du plus fort est toujours la meilleure

 

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 07/07/2021

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