Les temps et la valeur des modes : fiche brevet

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La valeur des temps et des modes
la valeur des temps


 


I) les modes verbaux :

Ils traduisent la façon dont le locuteur envisage l'action que le verbe exprime. Nous avons 2 modes personnels:
-L'indicatif: l'action peut etre présente, future ou passée, l'indicatif reste le mode de la réalité.
-Le subjonctif: c'est le mode du possible. Il peut exprimer l'ordre, le souhait dans les propositions indépendantes ou principales: "qu'il revienne demain".
-L'impératif: c'est le mode de l'injonction qui traduit l'ordre, la prière, le souhait: "rentrez chez vous".
Il existe également 2 modes impersonnels:
-L'infinitif: il n'y a aucun processus temporel avec l'infinitif. C'est la forme nominale du verbe.
-Le participe: le participe passé traduit une action achevée et se rapporte à un nom ou un pronom, par exemple, le château hanté. Le participe présent se rapporte à un nom et à une action en train de se dérouler, "les années passant".
Le gérondif permet de préciser les circonstances de l'action principale: "en allant à l'école, j'ai croisé une amie".

II) Les temps verbaux

1) Les temps simples :

Le présent dénonciation exprime une action qui se déroule au moment où l'on parle. Il rapporte des faits passés au présent, par exemple "Je suis sûr que c'est lui".
-Le présent historique en est une variante: "Les parisiens prennent la Bastille le 14 juillet 1789".
-Le présent de vérité générale exprime une idée universel. Le valableen tout temps et pour tous, par exemples "les hommes sont mortels".
-L'imparfait : Il nous renvoie à une action passée sans en préciser le début ou la fin. Il exprime une durée inachevée mais peut aussi traduire une habitude: "chaque jour, il rendait visite à son ami". C'est le temp de la description dans le récit et aux actions de second plan par opposition au passé simple.
-Le passé simple: Il présente une action passée de premier plan, c'est le temp de la naration.
-Le futur: exprime une action à venir qui a valuer de vérité générale "Paris sera toujours Paris", il peut toutefois exprimer un ordre "tu feras tes devoirs".
-Le conditionnel: Il traduit l'hypothèse et dans le système de la concordance des temps, le futur par rapport à une action passée: "il a dit qu'il repassait le lendemain". Enfin, il peut mettre en avant le caractère incertain d'un énoncé: "il serait sur le point d'être licencié".

2) Les temps composés

-Le passé composé: il permet d'exprimer une action passée, achevée ayant des répercussions dans le présent: "nous nous sommes rencontrés il y a 10 ans".
-Le plus que parfait: Le passé antérieur: Le futur antérieur: Ces trois temps composés expriment une action achevée antérieure à une autre action.[/u]

I- Valeurs des temps de l'indicatif

Le mode de l'indicatif admet huit temps dont quatre sont simples et les autres composés (et même surcomposés). A tout temps simple correspond un temps composé. Chaque forme composée exprime une action antérieure, achevée, par rapport à la forme simple correspondante.
Exemple : Quand elle a (avait, eut, aura) dîné, elle regarde (regardait, regarda, regardera) la télévision.
Chaque forme surcomposée correspond à une action achevée par rapport à la forme composée correspondante.
Exemple : Quand elle a eu dîné, elle a regardé la télévision.



1. Valeurs des temps simples

1.1. Le présent de l'indicatif

a)- Le présent de l'indicatif marque surtout que l'action s'accomplit au moment où l'on parle, c'est le présent actuel: Les voitures passent dans la rue.
b)- Le présent de l'indicatif peut exprimer aussi des faits habituels, c'est le présent d'habitude : Il va chaque matin à l'école.
c)- Le présent de l'indicatif exprime aussi des vérités durables : La lune nous réfléchit les rayons du soleil.
d)- Le présent de l'indicatif peut marquer aussi des proverbes, des maximes, des pensées morales, c'est le présent de vérités générales (ou présent atemporel / intemporel) : "Qui dort, dîne".
e)- Le présent de l'indicatif peut impliquer aussi une action passée (passé récent) ou une action future (futur proche) très proches de l'action présente : "Nous sortons de table, il y a un instant" (Alfred de Musset). C'est le passé récent. --- Les amis arrivent dans deux heures. C'est le futur proche.
f)- Le présent de l'indicatif peut exprimer une action passée souvent très ancienne que l'on place dans le présent pour la rendre plus vivante, c'est le présent de narration : "Il lui donna un grand coup du plat de son épée sur le visage. Candide dans l'instant tire la sienne" (Voltaire).


1.2 L'imparfait de l'indicatif
a)- L'imparfait marque une action passée : Avant mon accident, j'habitais à la campagne et je me rendais au travail en voiture.
b)- L'imparfait marque un fait en train de se dérouler dans la durée (au passé), qui n'est pas achevée, donc une action imparfaite : Comme le soir tombait, l'homme arriva.
c)- L'imparfait est le temps de la description d'un tableau ou d'une scène : "L'arbre de couche était couvert de poussière et le grand chat maigre dormait dessus" (Alphonse Daudet).
d)- L'imparfait peut indiquer aussi des faits habituels : "Le dimanche, nous allions aux moulins par bandes" (Alphonse Daudet).
e)- L'imparfait peut traduire aussi un fait présent ou futur après un 'si' marquant l'hypothèse ou la supposition c'est-à-dire : si + imparfait de l'indicatif = conditionnel présent: Si j'étudiais, je réussirais.
f)- On utilise l'imparfait pour exprimer qu'une action aurait été sur le point de se produire : Un pas de plus et je tombais.
g)- L'imparfait peut impliquer une présent que l'on veut atténuer : J'allais vous demander la permission de sortir.
h)- L'imparfait peut avoir une valeur itérative : Il toussait (il toussait plusieurs fois).


1.3. Le passé simple
a)- Le passé simple peut traduire un fait complètement achevé à un moment déterminé du passé : L'autre jour, je vis un beau paysage.
b)- Le passé simple marque la succession des faits, c'est le temps du récit par excellence ou le passé simple de narration: La jeune fille écrivit la lettre. Mais elle se plaignit d'être fatiguée et elle monta dans sa chambre.
c)- Le passé simple exprime une action soudaine dans le passé : Je me promenais dans le bois, je vis surgir devant moi un chien.
d)- Le passé simple peut marquer une action brève dans le passé, cette action ne dure pas: Je fis mon devoir.
e)- Par rapport à l'imparfait, le passé simple exprime une action qui dure moins longtemps que celle de l'imparfait : Les cartes s'étalaient sur la roche et chacun étudiait un itinéraire possible. Paul, qui connaissait la région, nous proposa un sentier qui évitait les éboulis trop dangereux. Nous approuvâmes sans réserve.


1.4. Le futur simple
Sa forme générale : infinitif + terminaison de AVOIR au présent de l'indicatif.
a)- Le futur simple indique une action qui se fera dans l'avenir par rapport au moment où l'on parle : Je finirai mes devoirs demain.
b)- Le futur peut prendre la valeur du présent pour atténuer le ton de certains propos ou marquer la politesse : "En ce cas, monsieur, je vous dirai franchement que je n'approuve point votre méthode" (Molière).
c)- Le futur simple peut aussi avoir la valeur de l'impératif pour atténuer l'ordre : Vous voudrez bien me faire parvenir au plus vite les résultats du laboratoire.
d)- Le futur simple peut exprimer un fait constaté de tous les temps (vérité générale) : "Qui vivra, verra".
e)- Le futur proche s'exprime avec le verbe aller au présent de l'indicatif suivi de l'infinitif : Je vais essayer de garder mon sang froid.
f)- Devant le 'si' de condition, le futur se met à la proposition principale devant le présent de la propostion subordonnée : si + présent = futur simple : si tu étudies, tu iras au cinéma.




2. Valeurs des temps composés

2.1. Le passé composé

Sa forme générale : AVOIR ou ÊTRE au présent de l'indicatif + participe passé
Le passé composé exprime des faits complètement achevés à un moment déterminé ou indéterminé du passé, en relation avec le présent ou dont les conséquences sont encore sensibles dans le présent : Après que j'ai étudié, je me repose maintenant.


2.2. Le plus-que-parfait
Sa forme générale : AVOIR ou ÊTRE à l'imparfait de l'indicatif + participe passé
Le plus-que-parfait indique une action passée à un moment indéterminé avant une autre action passée exprimée le plus souvent à l'imparfait et aussi au passé composé. Le plus-que-parfait est également un passé du passé : Il ne bavardait plus en classe parce qu'il avait eu une bonne punition.


2.3. Le passé antérieur
Sa forme générale : AVOIR ou ÊTRE au passé simple de l'indicatif + participe passé
a)- Le passé antérieur indique une action passée à un moment déterminé, avant une autre action passée généralement exprimée au passé simple. Le passé antérieur est un passé du passé. Il s'emploie le plus souvent dans les propositions subordonnées après une conjonction de temps qui indique la postériorité : quand, lorsque, dès que... : Quand Broudier l'eut rejoint, ils partirent d'un pas fraternel.
b)- Le passé antérieur s'emploie parfois dans la proposition indépendante ou dans la proposition principale. Il est alors accompagné d'un adverbe de temps : bientôt, vite... : Ce renfort inattendu et surtout l'expérience de Pierre eurent bientôt fait franchir le mauvais pas au lourd chariot.




2.4. Le futur antérieur
Sa forme générale : AVOIR ou ÊTRE au futur simple de l'indicatif + participe passé
a)- Le futur antérieur exprime une action future qui sera passée avant une autre action future : Quand la tempête aura cessé, je réparerai la toiture endommagée
b)- Le futur antérieur peut parfois exprimer une supposition relative à un fait passé. Il a alors la valeur d'un passé composé : C'est sans doute un animal! Quelque chat qui se sera introduit dans la cave.



II- Valeur du mode conditionnel

Le mode conditionnel était anciennement un temps du mode indicatif. Il comprend un temps présent et deux temps du passé.
Le conditionnel présent est formé du radical du verbe au présent de l'indicatif + les terminaisons de l'imparfait de l'indicatif. Donc les formes du présent du conditionnel suivent rigoureusement celles du futur de l'indicatif : Je couperais, il remplirait, vous tendriez...
Le conditionnel passé I (ou 1re forme) est formé du présent du conditionnel de l'auxiliaire avoir ou être et du participe passé du verbe conjugué. Sa forme schématisée sera : AVOIR ou ÊTRE au présent du conditionnel + participe passé : J'aurais travaillé, je serais venu...
Le conditionnel passé II (ou 2e forme) est identique au plus-que-parfait du subjonctif, il est formé de l'auxiliaire avoir ou être conjugués à l'imparfait du subjonctif et du participe passé du verbe conjugué d'où sa forme : AVOIR ou ÊTRE à l'imparfait du subjonctif + participe passé.
De cette façon on a su comment se forme le conditionnel, il ne nous reste que de savoir ses valeurs :
a)- Le conditionnel exprime des faits irréels ou possibles dont la réalisation est soumise à une condition ou un fait hypothétique ou imagé.
b)- Le conditionnel peut avoir la valeur du futur quand il est en rapport avec un verbe conjugué à un temps du passé de l'indicatif (on peut l'appeler un futur du passé ou un futur dans le passé) : Le fabricant présentait les nouveautés que les commerçants vendraient. Dans cet exemple l'imparfait présentait entraîne le conditionnel vendraient.
c)- Le conditionnel est le mode de la supposition. Il présente l'action comme une éventualité, la conséquence possible, ou irréelle, d'une condition, d'un fait supposé :
— Il traduit des faits soumis à une condition exprimée : Si tu te rendais libre ce soir, nous rendrions visite à notre oncle malade.
— Il exprime des faits soumis à une condition non exprimée : Vous ne comprenez pas ce problème fort simple qu'un jeune enfant résoudrait en quelques minutes...
— Il exprime aussi des faits supposés : Je crois que cette gravure gagnerait à être encadrée.
— Il indique également des faits désirés, souhaitables : Je participerais volontiers à une grande course transatlantique.
— Le conditonnel présente des faits irréels, imaginaires, fictifs : Je rêve d'un voyage. Je traverserais le désert, camperais avec les nomades.
d)- Le conditionnel est utilisé lorsqu'on exprime le doute, ou dans des formules de politesse : Paul serait blessé. Accepteriez-vous de nous y conduire?.



III- Les valeurs du mode subjonctif

Le mode subjonctif est indispensable à la langue et à l'expression de la pensée. Il est hors de question d'en limiter l'existence ou d'en prophétiser la disparition. Mieux vaut, au contraire, en connaître les emplois, les analyser et les utiliser systématiquement afin d'en maîtriser les usages. L'étude appronfondie du mode subjonctif dans sa vitalité contemporaine, représente un pas majeur et décisif dans la connaissance de la langue et de la culture françaises.
Le mode subjonctif comprend quatre temps : deux temps simples et deux temps composés : le présent du subjonctif, l'imparfait du subjonctif, le passé du subjonctif et le plus-que-parfait du subjonctif.
Au présent du subjonctif tous les verbes prennent les mêmes terminaisons : -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent à l'exception de AVOIR et ÊTRE : Que j'aime, que je finisse...
L'imparfait du subjonctif se construit sur la 2e personne du singulier du passé simple de l'indicatif : que j'aimasse, que je parusse...

 



Autre fiche sur la valeur des temps :

Les valeurs des temps
Le temps verbal d'un texte porte toujours en lui une valeur significative dont une analyse claire permet bien souvent de riches interprétations. On parle de valeurs principales lorsqu'il s'agit de s'intéresser aux valeurs temporelles et aspectuelles dominantes, de valeurs stylistiques lorsqu'un temps est volontairement employé de façon à produire un effet et de valeurs modales lorsqu'il est employé pour marquer le point de vue du locuteur.


I. Valeurs du présent et du passé composé
Le présent de l'indicatif
Valeurs principales

Evoque un événement qui se produit en même temps que la parole : on parle de présent d'énonciation. On distingue alors présent étendu, présent momentané, présent d'habitude,
présent de vérité générale.
Il pleut depuis deux mois. (présent étendu) L'eau gèle à 0°degré. (présent de vérité générale)
Valeurs modales
Associé au futur, il peut exprimer l'hypothèse. Il est aussi parfois utiliser pour exprimer un ordre. S'il ne vient pas elle sera triste. Maintenant, tu fais ce que je te dis !
Valeurs stylistiques
Le présent de narration (ou présent historique) se trouve dans un énoncé au passé, souvent à la place d'un passé simple, pour accroître la vivacité du récit. Je dormais profondément lorsque mon réveil sonne et me tire de mes rêves.
Enfin, le présent de récit peut être utilisé pour mener une narration afin de la rendre plus proche et plus vraisemblable.
C'est un trou de verdure où chante une rivière... (Rimbaud)


Le passé composé
Valeurs principales

Le passé composé a une double valeur temporelle : il peut servir à exprimer l'antériorité ou l'accompli par opposition au présent ou situer l'action dans le passé et la présenter comme
achevée. Vous pouvez rentrer, j'ai fini le ménage. (aspect accompli). Napoléon a vécu à St Hélène. (passé révolu).
Valeurs stylistiques
Le passé composé peut aussi exprimer une vérité générale, un futur proche, une habitude ou une éventualité. La Normandie a toujours été humide. (vérité générale) J'ai fini dans une minute ! (futur proche) Si vous avez terminé avant la fin, vous pourrez sortir. (éventualité)


II. Valeurs des temps du futur
Le futur simple
Valeurs principales

Il permet de situer l'action dans le futur par rapport au moment de l'énonciation. Demain, je serai là.
Valeurs modales
Il peut être utilisé pour exprimer un ordre, une promesse ou la politesse. Tu n'oublieras pas de téléphoner. (ordre) Je vous ferai remarquer que... (politesse)
Valeurs stylistiques
Le futur de narration (ou futur historique) est utilisé pour situer un fait dans l'avenir par rapport à un repère passé.
Victor Hugo est né en 1802. Il décèdera 83 ans plus tard.


Le conditionnel
Valeurs principales

Qu'il soit simple ou composé, le conditionnel exprime l'idée de futur dans le passé, le conditionnel composé ayant la particularité d'exprimer une idée d'accompli ou d'antériorité.
Valeurs modales et stylistiques
Le conditionnel simple permet d'exprimer le potentiel (action réalisable dans l'avenir) ou l'irréel du présent (action irréalisable dans le présent).
Si j'étais à ta place, je ferais comme toi. (irréel du présent)
Le conditionnel composé exprime l'irréel du passé.
Le conditionnel peut aussi servir à exprimer un souhait, une demande ou une éventualité.


III. Valeurs des temps du passé
L'imparfait
Valeurs principales

Il est le temps du passé qui présente l'action comme étant en train de se réaliser. On peut néanmoins distinguer l'imparfait d'habitude de l'imparfait de durée ou de description. Il se levait tous les matins à 5 heures. (habitude). Il était grand, il était blond... (description).
Valeurs modales ou stylistiques
Il peut aussi être utilisé pour exprimer une hypothèse ou un irréel. A un jour près, il était mort ! (irréel).

Le passé simple
Valeurs principales

Il présente l'action comme achevée et limitée dans le temps, sans prise en compte de sa durée.
Valeurs modales et stylistiques
Il sert à exprimer la brièveté, la durée ou la répétition d'actions brèves. Il apparut soudainement. (brièveté) Il ouvrit la porte, alluma la torche et s'engouffra dans le souterrain. (répétition)
Le plus-que-parfait
Par opposition aux autres temps du passé, le plus que parfait exprime l'antériorité, l'accompli, et ce, dans un récit au passé : il est donc assimilable à « un passé du passé » sans valeur de durée particulière. Il ne prend sens que dans le contexte.

 

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Pour aller plus loin 

Date de dernière mise à jour : 10/07/2021

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