Préparation au contrôle de lecture : la farce de maître Pathelin

DNBac

 

 

La farce de maître pathelin

théâtre comique au moyen-âge .

Opéra-comique en un acte

Quest-ce qu'un opéra-comique ?

un spectacle où alternent les modes parlés et chantés

DATE DE PARUTION :

Fin du XVème siècle, vers 1465




La farce de maître Pathelin .

D' auteur inconnu , elle est antérieure à 1469 , date à laquelle apparaît le verbe " patheliner" qui signifiait : faire semblant d' être malade

Photos et vidéo (extraits) de la farce de maître pathelin



[Bande-annonce] Le Fidèle Jean - La Farce de... par Troupe_Andromede
"La farce de Maître Pathelin" par la troupe... par Troupe_Andromede

Définition de la farce :

La farce :
Pièce comique brève, la farce vise à faire rire par l’étalage cocasse des travers, des grossièretés et des conflits ridicules d’un petit nombre de personnages de milieu modeste et de bas instincts. On a longtemps fait dériver le mot farce du latin farcire (bourrer)… Mais c’est l’ancien français farcer, c'est-à-dire « tromper » (B. Rey- Flaud), qu’il faut avant tout retenir.

La farce met en scène des personnages stéréotypés, définis par la place qu’ils occupent :dans la société (pâtissier, savetier, mais aussi écolier pédant…) ou dans la sphère privée, à l’intérieur et autour d’un ménage (mari, femme, amant)

Ces rôles réalistes, au lieu de restituer un tableau de la société offrent l’image désabusée d’un monde constitué d’êtres soumis à leurs désirs élémentaires : manger, boire, posséder l’argent ou la femme (ou l’homme) d’autrui, par la force ou la ruse.

Source : Le dictionnaire du littéraire

Résumé de l'histoire :

L'histoire

Les temps sont durs pour Maître Pierre Pathelin, avocat sans procès à plaider.

Lui et sa femme Guillemette sont dans la misère. Comment, alors, se procurer des habits neufs sans rien débourser ? C'est bien simple : il suffit d'être rusé et beau parleur...

Les Personnages
Pathelin
Guillemette, sa femme
Maître Guillaume, marchand drapier
Thomas l'Agnelet, berger
Le Juge


L'oeuvre originale :
l'aube de la comédie


"C'est l'oeuvre saillante du XVè siècle,
la forte et vive formule qui le révèle tout entier.
Fait pour un âge de fripons, Pathelin en est le Roland, la Marseillaise du vol."

Michelet

Conçue à la fin du Moyen-Âge, la Farce de Maître Pierre Pathelin, bien qu'elle puise de toute évidence ses sources dans les fabliaux et farces antérieurs, peut être considérée à juste titre comme la première vraie comédie de la littérature française.

THEME PRINCIPAL :

La satire comique des moeurs :
Véritable farce, l'oeuvre recèle tous les procédés comiques susceptibles d'égayer rondement l'auditoire. A ces fins, l'auteur use tour à tour du comique de mot, de situation, de caractère, et de moeurs :

Le comique verbal, tout d'abord, est omniprésent, et place d'office la pièce sous le signe du rire. Dès la rencontre de Pathelin et du drapier, le dialogue regorge de jurons et d'expressions populaires propres à amuser le public. Le délire de l'avocat alité y participe également : il brode un latin de son invention, insensé, puis divague en de nombreux dialectes. Le comique de répétition prend la relève en deux occasions : quand Guillemette accueille Guillaume, elle lui répète sans cesse "parlez bas", mais est la première à tonitruer, ressassant inlassablement sa rengaine ; au tribunal, Thibaut bêle sans relâche.

Le comique de situation, tient une place importante. Il naît tout d'abord d'un quiproquo : en se quittant, Pathelin et Guillaume sont tous deux persuadés d'avoir berné l'autre ; Guillaume se réjouit d'avoir escroqué l'avocat en lui vendant six aunes de drap hors de prix et d'avoir gagné de plus un repas gratis, alors que Pathelin se félicite d'avoir dupé le drapier en ne lui payant point son dû. Ensuite le renversement de situation qui voit le drapier jubilant brusquement ahuri et déçu, puis le délire de Pathelin, amusent. De même, Guillemette demande tout d'abord au drapier de parler bas, puis elle-même s'égosille si bien que les rôles sont inversés et que c'est Guillaume qui lui fait remarquer ses éclats de voix. La confusion du drapier qui mélange les deux affaires, et l'ultime duperie dont est victime l'avocat, pris à son propre jeu, parachèvent la farce.

Le comique de caractère ; Guillaume se laisse séduire par des flatteries exagérées : Pathelin loue sa tante Laurence ainsi que son père auquel il ressemble soi-disant grandement, et qui "prestoit ses denrees a qui les vouloit", ce qui est cocasse, quand on sait que la seule chose que désire l'avocat est de prendre un drap à crédit. Le drapier est indéterminé et naïf, se laissant persuader qu'il a rêvé, puis mêlant les deux affaires lors du procès. Guillemette, comme son mari est sans scrupule et joue parfaitement le rôle que ce dernier lui assigne.

A ces comiques se mêle un comique de moeurs, faisant la satire légère de plusieurs corps. Ainsi, la corporation des drapiers, très importante à l'époque, est décriée à travers Guillaume, qui, avide, escroc et profiteur, ne se satisfait pas de voler un client, et pousse le vice jusqu'à aller chez lui manger "de [s]on oye". Non content d' "aulner" "ric a ric" (ric-rac), il lui "baille" pour "vingt et quatre solz l'aulne" un drap "qui n'en vault pas vingt". Propriétaire d'un troupeau, il vole également son berger. Le juge, pareillement, est empressé, ne s'adonne pas corps et âme à sa fonction et se hâte d'en finir, prétextant une affaire, alors qu'il invite l'avocat à déjeuner. Il écoute les suggestions de l'avocat, et ne décèle rien de la fourberie. Il est également fait allusion aux médecins lors du délire de l'avocat qui se plaint de leurs pilules (qui lui ont "gasté les machouës") et déclare :

"Ces phisicïens m'ont tué

de ses brouliz qu'ilz m'ont fait boire ;

et toutesfois les fault il croire !

Ils en oeuvrent comme de cire."



AUTRES THEMES :

Le trompeur trompé (ou à trompeur, trompeur et demi) est la seule morale acceptée dans la farce. Que ce soit Pathelin qui faute d'avoir berné le drapier est à son tour roulé par le berger et ses "bées" au moment de payer, ou Guillaume Jeauceaulme qui croyant abuser Pathelin sur le prix du drap, subit la fourberie de l'avocat, bref, la tromperie est érigée en règle.

Les plaisirs de la vie : le seul désir de jouir meut les protagonistes qui ne s'attachent qu'à la ripaille, le gain et le jeu : Guillaume se laisse convaincre par une oie, le larcin de Thibaut est d'avoir dévoré quelque trente agneaux, et le juge clôt le procès pour aller déjeuner prestement ; Guillaume est mû par l'appât du gain, de même que Pathelin qui exulte de son futur payement ; l'avocat s'amuse à jouer la comédie devant le drapier et le berger prend sa relève. Cette tendance s'ajoute à la satire des moeurs.

Analyse du site :



BIBLIOGRAPHIE :

- Lagarde et Michard, "Moyen Age", édition Bordas 1977
- La Farce de Maître Pierre Pathelin (traduction, introduction, notes de Jean Dufournet), édition Flammarion 1986
- Histoire de la littérature française du Moyen Age au XVIIIe siècle, Pierre Brunel, Bordas, 1972

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 05/05/2021

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