Qu'est-ce que l'Etat de nature? Le mythe du bon sauvage





L’état de nature est une notion de philosophie politique forgée par les théoriciens du contrat à partir du XVIIe siècle. Elle désigne la situation dans laquelle l'humanité se serait trouvée avant l'émergence de la société, et particulièrement avant l'institution de l'État et du droit positif. Bien que certains aient cru à la réalité de l'état de nature, le concept est d'ordinaire pensé comme une hypothèse méthodologique, utile indépendamment de sa véracité historique. Il existe différentes conceptions de l'état de nature, largement différentes selon leurs auteurs. On retrouve sur les débats au sujet de l'état de nature l'idée du Bon Sauvage (d'une nature innocente ou bonne), et celle de Hobbes (d'une nature mauvaise), entre autres. Dans tous les cas, l'état de nature est situé dans un temps reculé, avant la naissance des sociétés étatiques. Selon le point de vue des partisans d'une nature bonne (ou innocente), le développement des sociétés étatiques met globalement fin à cet état.


Le mythe du bon sauvage (ou du « noble sauvage ») est l'idéalisation de l'homme à l'état de nature (des hommes vivant au contact de la nature

L’idée que « le bon sauvage » vit dans un paradis sur terre avant le péché originel s’est développée au XVIIIe siècle, ayant ses fondations chez les explorateurs et conquérants de la Renaissance. Au XVIe siècle, Christophe Colomb, Pedro Álvares Cabral, Amerigo Vespucci et Jacques Cartier explorent le continent américain, et découvrent une « jeune humanité »
Qu'ils soient écrits en portugais, en espagnol, en français ou en latin, les textes issus de leurs voyages sont le certificat de naissance du « bon sauvage »
Le mythe du bon sauvage a permis aux écrivains contemporains de développer une forme de critique sociale sur les aberrations et les injustices de la société. L'adaptation la plus connue actuellement est Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley




Victor de l'Aveyron est le plus célèbre cas d'enfant sauvage, né vers 1790, peut-être dans le Tarn, puis réfugié dans l'Aveyron. Il est décédé en 1828 à Paris. Une approche clinique montre que ses nombreuses cicatrices atypiques ne relèvent pas de la vie en forêt, mais de maltraitance grave et de tentative d'homicide (longue cicatrice linéaire en regard du larynx, causée par un objet tranchant).

Sa désocialisation apparaît mineure (il vient se chauffer près du feu dans les maisons, accepte de manger des aliments cuits et de dormir dans un lit, etc.), voire insignifiante si on la compare avec celle de l'autre enfant sauvage Marie-Angélique le Blanc (qui craint le feu, fuit les habitations, refuse tout aliment cuit, refuse de dormir dans un lit, etc.).



Voici quelques versions du mythe du bon sauvage qui ont su faire rêver les hommes…




Daniel Defoe (1660-1731)

Robinson Crusoé (1717)


Montesquieu (Charles de Secondat, baron de La Brède et de) (1689 - 1755)

Lettres persanes (1721)


Marivaux (Pierre Carlet de Chamblain) (1688 -1763)

L’Ile aux esclaves (1725)


Voltaire (François Marie Arouet, dit) (1694 - 1778)

Candide (1752)


Denis Diderot (1713-1784)

Le Supplément au voyage de Bougainville (1772)


Jean-Jacques Rousseau (1712- 1778)

La Nouvelle Héloïse (1761)

Émile ou De l’Éducation (1762)


James Fennimore Cooper (1901-1961)

Le Dernier des Mohicans (1826)


Bernardin de St-Pierre (1737-1814)

Paul et Virginie (1788 )


Aldous Huxley (1894-1963)

Le Meilleur des mondes (1932)

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 07/07/2021

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