Sujet n°3 corrigé : bac de philosophie métropole 2018, série S : Consultez la correction du commentaire philosophique

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Bac de philosophie série S

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Sujet 3

Expliquez le texte suivant :

Tous les phénomènes de la société sont des phénomènes de la nature humaine, produits par l'action des circonstances extérieures sur des masses d'êtres humains. Si donc les phénomènes de la pensée, du sentiment, de l'activité humaine, sont assujettis à des lois fixes, les phénomènes de la société doivent aussi être régis par des lois fixes, conséquences des précédentes. Nous ne pouvons espérer, il est vrai, que ces lois, lors même que nous les connaîtrions d'une manière aussi complète et avec autant de certitude que celles de l'astronomie, nous mettent jamais en état de prédire l'histoire de la société, comme celle des phénomènes célestes, pour des milliers d'années à venir. Mais la différence de certitude n'est pas dans les lois elles-mêmes, elle est dans les données auxquelles ces lois doivent être appliquées. En astronomie, les causes qui influent sur le résultat sont peu nombreuses ; elles changent peu, et toujours d'après des lois connues. Nous pouvons constater ce qu'elles sont maintenant, et par là déterminer ce qu'elles seront à une époque quelconque d'un lointain avenir. Les données, en astronomie, sont donc aussi certaines que les lois elles-mêmes. Au contraire, les circonstances qui influent sur la condition et la marche de la société sont innombrables, et changent perpétuellement ; et quoique tous ces changements aient des causes et, par conséquent des lois, la multitude des causes est telle qu'elle défie nos capacités limitées de calcul. Ajoutez que l'impossibilité d'appliquer des nombres précis à des faits de cette nature mettrait une limite infranchissable à la possibilité de les calculer à l'avance, lors même que les capacités de l'intelligence humaine seraient à la hauteur de la tâche.

MILL, Système de logique, 1843

La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. 

 

Correction du commentaire philosophique 

 

Explication de texte S

 

Distinctions conceptuelles :

Sciences dures / sciences molles (scientificité / société)

Problématique : quelle est la différence entre les phénomènes de la société et les phénomènes scientifiques ?

Idée principale : les phénomènes de la société sont par nature imprévisibles et incertains, tandis que les phénomènes scientifiques peuvent être connus avec certitude

Plan : le plan se compose ici de deux parties. La première partie, qui va jusqu’à « pour des milliers d’années à venir », expose les deux différents types de phénomènes (sociaux / scientifiques). La deuxième partie, de « Mais la différence de certitude » jusqu’à la fin, présente les différences entre ces deux phénomènes.

I- phénomènes sociaux et phénomènes scientifiques

A/ Les phénomènes sociaux (jusqu’à « conséquences des précédentes »). Dans un premier temps de la première partie, Mill explique ce que sont les phénomènes de la société. Ce sont les phénomènes qui découlent des comportements humains. Ces phénomènes peuvent, dans une certaine mesure, être connus par des « lois fixes ». La nature humaine n’est pas pure imprévisibilité. Elle peut être connue avec rigueur, avec une certaine forme de scientificité : c’est une science dite « molle », c’est-à-dire une science sociale.

B/ (jusqu’à « des milliers d’années à venir). Si Mill nous dit que les phénomènes de la société peuvent être connus avec une certaine forme de rigueur, il nous met néanmoins en garde : la science sociale n’est pas une science « dure », semblable aux mathématiques ou, pour reprendre son exemple, à l’astronomie. L’astronomie est une science exacte, qui permet de « prédire » les « phénomènes célestes pour des milliers d’années à venir ». Elle peut être théorisée, calculée, appliquée avec exactitude et certitude. La science de la société à l’inverse, si elle permet de mieux comprendre certains phénomènes sociaux, ne permet pas cette certitude.

II- La différence de certitude

A/ Il faut cependant bien voir où se situe la différence entre la certitude permise par l’étude des étoiles et la certitude permise par l’étude des phénomènes de société (jusqu’à « doivent être appliquées »). Elle ne se situe pas au niveau des « lois elles-mêmes » mais au niveau des données auxquelles ces lois s’appliquent. Ici il faut faire attention à bien expliquer cette phrase, essentielle pour la compréhension globale du texte. Pour Mill il s’agit de dire que les lois sont immuables et fixes, quelles qu’elles soient. Le facteur de variabilité ici est le phénomène que ces lois permettent de comprendre : les hommes sont changeants, incertains. Les étoiles non.

B/ Les données astrologiques (jusqu’à « les lois elles-mêmes »). Dans cette partie du texte Mill explique pourquoi les données astrologiques sont aussi certaines que les lois elles-mêmes. L’idée importante à retenir est que les causes qui influencent ces données ne changent pas, ou très peu, et sont peu nombreuses. Il n’y a pas une grande pluralité de facteurs à prendre en considération pour comprendre l’évolution des phénomènes astrologiques.

C/ Les données sociales (de « au contraire » à la fin du texte). Il faut voir ici que les causes qui influencent les phénomènes sociaux sont multiples et très évolutives, liées à l’imprévisibilité humaine et à ses affects. « La multitude des causes est telle qu’elle défie nos capacités limitées de calcul ». Avec les données qu’il possède, l’homme ne peut pas faire de la science des phénomènes de société une science exacte et de prévision : il n’a pas une vue assez large, une intelligence assez grande.

 

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