Corrigés philo techno : Y a t-il un mauvais usage de la raison? Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher? Tx Durkheim, Education et sociologie

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Y a t-il un mauvais usage de la raison? Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher? Texte de Durkheim, Education et sociologie : corrigé en ligne

 

 

 

Bac de philosophie séries technologiques

 

Bac de philosophie avec des professeurs du site prépabac

 

Baccalauréat 2017

Profs en direct le jour du bac

 

Sujets et corrigés : Mis en ligne le jour J à la fin des épreuves le 15 juin

Sujet 1 : Y a-t-il un mauvais usage de la raison ?

Sujet 2 : Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

Sujet 3 : Explication de texte avec 4 questions portant sur l'extrait de l'ouvrage "Education et sociologie" de DURKHEIM (1922)

On voit à quoi se réduirait l’homme, si l’on en retirait tout ce qu’il tient de la société : il tomberait au rang de l’animal. S’il a pu dépasser le stade auquel les animaux se sont arrêtés, c’est d’abord qu’il n’est pas réduit au seul fruit de ses efforts personnels, mais coopère régulièrement avec ses semblables ; ce qui renforce le rendement de l’activité de chacun. C’est ensuite et surtout que les produits du travail d’une génération ne sont pas perdus pour celle qui suit. De ce qu’un animal a pu apprendre au cours de son existence individuelle, presque rien ne peut lui survivre. Au contraire, les résultats de l’expérience humaine se conservent presque intégralement et jusque dans le détail, grâce aux livres, aux monuments figurés, aux outils, aux instruments de toute sorte qui se transmettent de génération en génération, à la tradition orale, etc. Le sol de la nature se recouvre ainsi d’une riche alluvion1 qui va sans cesse en croissant. Au lieu de se dissiper toutes les fois qu’une génération s’éteint et est remplacée par une autre, la sagesse humaine s’accumule sans terme, et c’est cette accumulation indéfinie qui élève l’homme au-dessus de la bête et au-dessus de lui-même. Mais, tout comme la coopération dont il était d’abord question, cette accumulation n’est possible que dans et par la société. DURKHEIM, Education et sociologie (1922)

1 « alluvion » (nom féminin) : mélange de matières minérales et végétales accumulées et portées par
les cours d’eau, riches en nutriments variés.



Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.

1. Dégager l'idée principale du texte et les étapes de sa construction.
2. Expliquer :
a) « il n'est pas réduit au seul fruit de ses efforts personnels » ;
b) « la sagesse humaine s'accumule sans terme » ;
c) « c’est cette accumulation indéfinie qui élève l’homme au-dessus de la bête et au-dessus de lui-même ».
3. La vie au sein de la société est-elle toujours facteur de progrès ?

 

BAC Techno

 

Sujet 1 : Y a-t-il un mauvais usage de la raison ?
 

Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :

 

Raison // et Perception , Sensation

 

Raison comme faculté de l'Homme à formuler des jugements

 

Rationnel// et Empirique

 

Rationnel // et Raisonnable (l'aspect modéré de la conduite que nous adoptons)

 

 

Le questionnement s'organise donc autour de la notion de Raison

 

Reformulation du sujet :

Peut-on mal utiliser notre Raison ?

 

Problématisation: Y a-t-il un mauvais usage de la Raison ?

 

Le sujet de la dissertation veut nous faire réfléchir sur les tous usages que nous faisons de notre Raison. La question nous suggère qu'il y aurait un bon et un mauvais usage de la Raison. Il soulève les questions suivantes :

 

Quelle est le bon usage que nous devons faire de notre Raison ?

Qui est-ce qui juge du bon ou mauvais usage de notre Raison ?

En quoi peut-on mal faire usage de notre Raison ?

 

 

Plan possible :

 

I. La Raison est innée, nous ne pouvons en faire mauvais usage.

 

A. La Raison dicte les lois morales. Les lois morales sont des commandements universels et innés. Il y a un bon usage de la Raison qui est celui d'agir conformément aux impératifs catégoriques que nous dicte notre Raison.

 

B. Je ne peux faire mauvais usage de la Raison, car dès lors que je pense, j'utilise ma Raison correctement. Exemple du malin génie qui nous tromperait en nous faisant croire que 2+2+4. Peu importe le résultat vrai ou faux, dès lors que je pense à 2+2, il n'en reste que je produis un effort de Raison qui ne peut jamais être nié.

 

C. La Raison est aussi la faculté de connaître. Selon Galilée, le monde entier est mathématisable , ainsi, nous pouvons tous connaître par la Raison

 

II. Mais il reste que pouvons toujours en faire mauvais usage

 

A. Selon Kant, la Raison nous sert à connaître. Il rejette le courant rationaliste qui prétend que nous pouvons tous connaître grâce à notre seule Raison. Kant distingue la faculté de connaître en deux étapes : l'acquisition de l'intuition, de la sensation de ce dont on a l'expérience, et la formation d'un concept à partir de cette expérience. Tenter de former un concept sans expérience est un mauvais usage de la Raison

 

B. Au contraire, Platon est idéaliste. Il croit que les connaissances vraies des choses sont des Idées qui ne sont à la base pas sensibles ( que des concepts). Pour lui, avoir la tête dans le guidon de la réalité sensible de ne permet absolument pas d'avoir des connaissances vraies, c'est faire mauvais usage de sa Raison.

 

C. Platon dénonce les opinions (la doxa)

 

 

 

Sujet 2 : Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

 

Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :

 

Vivre / et Bien-vivre (Aristote)

 

Bonheur (durable) / plaisir (sur l'instant)

 

Besoins / désirs

 

Il serait intéressant d'analyser le terme « faut-il » qui renvoie à une nécessité, une exigence.

 

Le questionnement s'organise donc autour de la relation entre l'Homme et le Bonheur.

 

Reformulation du sujet :

Pouvons-nous trouver le bonheur sans l'avoir cherché ?

Pour être heureux, doit-on rechercher le bonheur ?

 

Problématisation:

 

Le sujet de la dissertation interroge le fait qu'il faille rechercher le bonheur pour le trouver. Cela questionne aussi l'élan de l'Homme dans sa recherche du bonheur. Il soulève les questions suivantes :

 

Est-il nécessaire de rechercher le bonheur pour être heureux ?

Est-on obligé de rechercher le bonheur pour l'avoir ?

 

Plan possible : Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ?

 

I. La recherche du bonheur est propre à la vie Humaine

 

A. Les animaux connaissent l'agréable et le douloureux mais pas le bien et le mal. Alors que l'Homme est un être politique qui se fédère en Cité autour de valeurs comme le bien et le Mal , le juste et l'injuste . La fin de toute cité est le Bonheur comme la fin ultime de toutes les actions de l'Homme est le Bonheur. Ainsi nous pouvons dire que toute la vie de l'Homme a comme but la recherche du bonheur.

 

B. Pour la philosophie le « Souverain Bien » se travaille Les Stoïciens, pour trouver le bonheur, il faut atteindre la paix de l'âme ou « ataraxie »

 

II. Trouver le Bonheur, un travail sur ses désirs

 

A. L'Homme est un être de désirs. Le caractère illimité du désir fait qu'il est un obstacle pour le bonheur car il laisse l'Homme dans un état constant d'insatisfaction et de manque. Ainsi pour trouver le bonheur il est nécessaire de chercher à les maîtriser.

 

B. Par exemple, chez les Epicuriens, pour trouver le bonheur il faut satisfaire seulement ses désirs essentiels.

 

III. Le Bonheur est inatteignable mais...

 

A. Le Bonheur est inatteignable car nous sommes des êtres de désirs et nos désirs sont illimités. Platon l'illustre avec l'exemple du tonneau percé

 

B. Cependant, il faut distinguer plaisir et joie. La joie est un état durable. C'est selon Bergson, une création de soi par soi.

 

 

Commentaire de Texte : DURKHEIM, Education et sociologie (1922)


 

Thème : L'accumulation de la sagesse humaine et la pleine humanité de celui-ci, en société.

Thèse : C'est dans et par la société que l'Homme « s'élève au-dessus de la bête et au dessus de lui-même »

Ce texte mobilise les concepts suivants : Culture, Nature, Société, Transmission. Il conviendra alors de les définir lors de votre commentaire de texte afin d'éclaircir les arguments de l'auteur.

Problématisation :

En quoi la vie en société est-elle facteur du progrès de l'Homme ?


 

Plan :


 

I. Du début à « rien ne peut lui survivre » : La pleine humanité de l'Homme n'est permise que dans et par la société

A. L'Homme est un animal politique, il vit en communauté au sein d'une société dans laquelle tous coopèrent avec tous et s'entraident (« efforts personnels / coopère avec ses semblables »)

B. La culture comme héritage transmis de génération en génération

C. L'animal ne possède pas de culture , il n'acquiert de son apprentissage

II. De « Au contraire » à fin : Le progrès de l'Homme est du à la transmission qui permet l'accumulation de tout ce que l'Homme acquiert et apprend

A. Les modalités de transmission de ce qu'acquiert l'Homme : l'éducation et les traditions

B. La métaphore de l'alluvion : « le sol de la nature » renvoie à l'état de nature initiale de l'Homme sur lequel vient se poser la Culture de couche en couche grâce à la transmission. Cette accumulation de couche de Culture donne à l'Homme sa pleine humanité

C. La société permet de fédérer les Hommes et de l'émanciper de son état de Nature. L'Homme s'émancipe de sa bestialité que par sa nature politique et seule une société fédérée peut coopérer et se transmettre les expériences humaines de génération en génération

Conclusion

La société est facteur de progrès chez l'Homme car elle le fédère dans les fruits de ses efforts et permet la transmission de génération en génération de tout ce qu'il apprend, ce, par l'éducation d'une part et les traditions d'autre part. Par tout cela, l'Homme ne perd pas ce qu'il acquiert et s'élève de son état de Nature.

 

 

Pour aller plus loin 

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