Texte de Plotin, Ennéades. Commentaire corrigé bac Pondichéry 2018, série S

Bac 2018

Les corrigés de philosophie série S Pondichéry bac 2018 sont en ligne. Entraînez-vous pour le jour J.

 

Sujet corrigé de philosophie série S Pondichéry, bac 2018

 

Commentaire  - PLOTIN, Ennéades

Expliquer le texte suivant :

Considérons maintenant l’âme dans le corps, qu’elle existe d’ailleurs avant lui ou seulement en lui ; d’elle et du corps se forme le tout appelé animal. Si le corps est pour elle comme un instrument dont elle se sert, elle n’est pas contrainte d’accueillir en elle les affections du corps, pas plus que l’artisan ne ressent ce qu’éprouvent ses outils : mais peut-être faut-il qu’elle en ait la sensation, puisqu’il faut qu’elle connaisse, par la sensation, les affections extérieures du corps, pour se servir de lui comme d’un instrument : se servir des yeux, c’est voir. Or, elle peut être atteinte dans sa vision, et par conséquent, subir des peines, des souffrances, et tout ce qui arrive au corps ; elle éprouve aussi des désirs, quand elle cherche à soigner un organe malade. Mais comment ces passions viendront-elles du corps jusqu’à elle ? Un corps communique ses propriétés à un autre corps ; mais à l’âme ? Ce serait dire qu’un être pâtit1 de la passion d’un autre. Tant que l’âme est un principe qui se sert du corps, et le corps un instrument de l’âme, ils restent séparés l’un de l’autre ; et si l’on admet que l’âme est un principe qui se sert du corps, on la sépare. Mais avant qu’on ait atteint cette séparation par la pratique de la philosophie, qu’en était-il ? Ils sont mêlés : mais comment ? Ou bien c’est d’une des espèces de mélanges ; ou bien il y a entrelacement réciproque ; ou bien l’âme est comme la forme du corps, et n’est point séparée de lui ; ou bien elle est une forme qui touche le corps, comme le pilote touche son gouvernail ; ou bien une partie de l’âme est séparée du corps et se sert de lui, et une autre partie y est mélangée et passe elle-même au rang d’organe.

PLOTIN, Ennéades 

Corrigé bac 

 

Texte de Plotin explorant la relation entre l’âme et le corps.

Distinctions conceptuelles :

Âme / corps

Instrument / principe

Problématique : quelle est la relation entre l’âme et le corps ?

Idée principale : la pratique de la philosophie permet de séparer le corps et l’âme, de faire du corps un instrument et de l’âme un principe. Avant cette séparation, les deux sont mêlés.

Plan

Le texte se divise en deux parties, correspondant aux deux paragraphes. Il faut faire attention dans le cas d’un commentaire de texte à bien respecter le mouvement du texte étudié, et à ne surtout pas essayer à tout prix de le découper en trois parties. Certains textes s’y prêtent, d’autres pas du tout. Pensez à bien utilisez les connecteurs logiques (mais, or, donc, car….) pour séquencer votre texte.

I- Le lien entre l’âme et le corps (paragraphe 1)

Dans un premier temps du texte Plotin s’interroge sur le lien particulier entretenu entre l’âme et le corps, sur la possibilité d’une connexion entre eux et sur les conséquences de cette connexion.

C’est une question majeure de la pensée philosophique, reprise par des auteurs comme Descartes ou Spinoza pour ne citer qu’eux.

II- La séparation (paragraphe 2)

A/ Le corps, instrument de l’âme. On voit ici que la pratique de la philosophie peut permettre de séparer le corps et l’âme, de mettre le corps au service de cette dernière, comme un instrument. (de « mais comment ces passions » à « on la sépare »)

B/ La question la plus préoccupante reste toutefois le fait de comprendre le lien particulier qui unit âme et corps avant que la philosophie puisse les séparer. Dans une énumération d’hypothèses, Plotin nous fait part de son désarroi face à cette question pour le moins insoluble de la philosophie.

 

Spécial bac de philosophie Pondichéry 2018

Pour aller plus loin 

Les commentaires sont clôturés