Louise Labé, prédit me fut, 1555, le thème de l'amour et l'expression de la fatalité

 

Louise Labé

 

Louise Labé

 


 

 

 

"Prédit me fut", Louise Labé, 1555

*** Les corrigés du bac

Le corrigé est intégralement rédigé, il fait 3 pages word police 14 et comprend une introduction, un développement en deux parties avec plusieurs arguments, une conclusion et une ouverture.

Lecture du poème :

  • Prédit me fut que devait fermement
  • Un jour aimer celui dont la figure
  • Me fut décrite ; et sans autre peinture
  • Le reconnus quand vis premièrement.

 

  • Puis le voyant aimer fatalement,
  • Pitié je pris de sa triste aventure,
  • Et tellement je forçai ma nature,
  • Qu'autant que lui aimai ardentement.

 

  • Qui n'eût pensé qu'en faveur devait croître
  • Ce que le Ciel et destins firent naître ?
  • Mais quand je vois si nubileux apprêts,

 

  • Vents si cruels et tant horrible orage,
  • Je crois qu'étaient les infernaux arrêts
  • Qui de si loin m'ourdissaient ce naufrage.

Louïse Labé - 24 Sonnets - 1555

Extrait de l'étude :

Sonnets, Louise Labé

« Prédit me fut… »

Née à Lyon en 1524, Louise Labé reçoit une éducation intellectuelle. Elle rédige une œuvre brève dont 23 sonnets. Contrairement à Pétrarque, elle décrit son expérience. Elle meurt en 1566. Le sonnet que nous allons étudier est extrait du recueil Sonnets, publié en 1555. Nous y retrouvons sa souffrance d’aimer et sa conception de l’amour. Nous analyserons le thème dominant du poème et la fatalité qui lui est propre.

Plan de l'analyse :

  • I – Le thème de l’amour
  • 1 – Les articulations du sonnet
  • 2 - un amour fatal
  • 3 - un amour malheureux
  • Transition
  • II - Expression de la fatalité
  • 1 - Amour et fatalité
  • 2 - Le champ lexical du destin
  • Conclusion
  • Ouverture

"Prédit me fut", Louise Labé, 1555, commentaire

  • Par prepabac
  • Le 03/10/2012
  • Dans Commentaires français

Louise-Lab

Le sonnet en poésie, le thème de la fatalité

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Lecture analytique de Louise Labé, je vis, je meurs.
 
 

Louise Labé, «je vis, je meurs, je me brûle et me noie» 

 

VIII

Je vis, je meurs : je me brule et me noye. J'ay chaut estreme en endurant froidure : La vie m'est et trop molle et trop dure. J'ay grans ennuis entremeslez de joye :

Tout à un coup je ris et je larmoye, Et en plaisir maint grief tourment j'endure : Mon bien s'en va, et à jamais il dure : Tout en un coup je seiche et je verdoye.

Ainsi Amour inconstamment me meine : Et quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me treuve hors de peine.

Puis quand je croy ma joye estre certeine, Et estre au haut de mon desiré heur, Il me remet en mon premier malheur.

 

8

Je vis, je meurs  ; je brûle et je me noie ; j'ai très chaud tout en souffrant du froid ; la vie m'est et trop douce et trop dure ; j'ai de grands chagrins entremêlés de joie.

Je ris et je pleure au même moment, et dans mon plaisir je souffre maintes graves tortures ; mon bonheur s'en va, et pour toujours il dure ; du même mouvement je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour me mène de manière erratique ; et quand je pense être au comble de la souffrance, soudain je me trouve hors de peine.

puis quand je crois que ma joie est assurée et que je suis au plus haut du bonheur auquel j'aspire, il me remet en mon malheur précédent.

 

Ce poème est le second de la page 115 des Oeuvres de 1555. Versification
  • abba-abba-cdc-cdd
  • Décasyllabes
  • Rimes masculines : d
  • Rimes riches : b
Le sonnet développe des antithèses pétrarquistes traditionnelles. Cependant Louise Labé les place le long de l'axe du temps, en une alternance paroxystique, en particulier dans les tercets, alors que Pétrarque les fait coexister dans le même instant. Par ailleurs, le texte de Louise offre une grande variété en ce qui concerne les modes d'articulation : la parataxe (« Je vis, je meurs », vers 1), la coordination (« je me brule et me noye », vers 1, le « et » pouvant exprimer aussi bien la succession que la simultanéité), le gérondif (« J'ay chaut estreme en endurant froidure », vers 2), et la subordination (« quand je pense avoir plus de douleur,/Sans y penser je me treuve hors de peine. », vers 10-11). Sur le plan des sonorités, notez par exemple les allitérations en [m] du vers 9 (« Amour inconstamment me mène »), et le fait que le premier hémistiche rime avec le dernier vers (circularité). La structure très travaillée de ce texte, à tous les niveaux, impose l'idée d'un ordre dans le désordre, peut-être d'une harmonie au sein du chaos de la passion (l'écriture ?). Vers 3 : « Vie » compte pour deux syllabes. Vers 6 : « Grief » compte pour une seule syllabe. Vers 6 : Nous avons également rencontré la traduction suivante (qui nous a peu convaincus) : J'endure plusieurs tortures douloureuses qui prennent la forme d'un plaisir. Vers 11 : Le « h » de « hors » n'est pas « aspiré ». Il faut lire « treuve (h)ors » en deux syllabes. Vers 13 : « On ne peut disconvenir que dans ce sonnet si beau, mon désiré heur pour bonheur ne soit bien dur et heurté. Louïse a beau faire, elle se ressent un peu de son maître lyonnais, Maurice Scève, le plus obscur et le plus âpre des rimeurs de son temps. » (Sainte-Beuve) Vers 14 : Le jeu des antithèses atteint son paroxysme dans la rime finale « heur/malheur ». Source
 
 
 
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Plan  de l'étude
 
I - Expression du désordre de l'amour
1 - le corps soumis aux sensations opposées
2 -La dualité des sentiments
3 - La fusion des contraires
 
II - Le pouvoir de l'amour
1 - l'excès
2 - Confusion temporelle
3 - La destruction des certitudes
 
Problématique
 
En quoi l'amour en exerçant son pouvoir peut-il être source de désordre?

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 30/07/2021

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