Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier, film français au programme en littérature bac 2019

Laprincessedemontpensier1662

 

Laprincessedemontpensier1662

 

LITTERATURE 2019 

 

  • Programme de l'année scolaire 
  • Domaine d'étude « Littérature et langages de l'image »
  • Œuvres
  • - Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier, 1662 (édition au choix du professeur)
  • - Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier, film français, 2010 (édition au choix du professeur).
  •  Domaine d'étude « Lire-écrire-publier »
  • Œuvre
  • - Victor Hugo, Hernani, 1830 (édition au choix du professeur)
  • (Bulletin officiel no 16 du 19 avril 2018)

 

 

 

La Princesse de Montpensier est un film franco-allemand réalisé par Bertrand Tavernier, inspiré de la nouvelle éponyme de Madame de La Fayette.

Ce film historique, se déroulant sous la Renaissance, est sorti en France, le . Il a notamment été présenté en compétition à la sélection officielle du Festival de Cannes de 2010, sans obtenir de prix. Il a ensuite été sélectionné dans plusieurs catégories lors de la 36e cérémonie des César de 2011 et il y a obtenu le césar des meilleurs costumes.

Cette quatrième et dernière collaboration entre Bertrand Tavernier et son ami Jean Cosmos, au niveau du scénario, faillit ne pas se réaliser, en raison d'un manque de financement, situation due au contexte économique de l'époque . Cette production ne doit son existence qu'à l'intervention du Ministère de la culture, suite à la volonté personnelle du ministre, Frédéric Mitterrand.

Ce film a bénéficié de la mise à disposition de la production et de l'équipe de tournage de plusieurs sites historiques, classés pour leurs décors intérieurs et extérieurs, notamment dans la région Centre-Val de Loire qui compte de nombreux châteaux de la Renaissance. Un grand nombre de scènes du film furent également tournées dans le château de Messilhac, situé à Raulhac, dans le Cantal, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Contexte

Le film présente l'histoire d'amour romancée entre le duc de Guise et Mlle de Mézière, contrainte d'épouser le prince de Montpensier

Inspirée de la longue nouvelle écrite par Madame de Lafayette, l'action se déroule à la fin de la Renaissance, époque où si Catherine de Médicis n'exerce plus la régence au nom de son fils le roi Charles IX, elle détient encore une grande partie du pouvoir. Tout le long de ce « règne », Catherine et ses enfants royaux seront confrontés aux affres des guerres de Religion et dont le massacre de la Saint-Barthélemy, survenue dans la nuit du  sera l'événement politique majeur de cette courte période de l'histoire de France.

L'action du film se déroule dans le cadre de la vie et des mœurs d'un petit clan d'aristocrates placé au sommet de l'État monarchique, au sein des grandes familles de France : la Maison de Guise, branche cadette de la Maison de Lorraine, et proche des souverains d'Écosse, la maison de Bourbon-Montpensier, proche des Dauphins d'Auvergne et enfin, la Maison des Valois qui règnait alors sur la France et dont Henri de Valois, futur souverain de France sous le nom d'Henri III, sera le denier représentant.

L'essentiel des scènes du film se situe, au château du marquis de Mézières, puis dans le château de Philippe de Montpensier. Plusieurs scènes, dont l'entrevue avec Catherine de Médicis et le bal, se déroulent à la cour du Roi Charles IX, au palais du Louvre, puis à l'hôtel des Montpensier et une des dernières scènes du film (l'adieu à Henri de Guise) se déroule au château de Blois

Personnages principaux

  • Marie, la princesse de Montpensier
Personnage central du film, Marie est une jeune fille de son temps, âgée d'une vingtaine d'années. Aristocrate de haut rang, elle a été mariée par sa famille, contre sa volonté, avec un homme de son statut, alors qu'elle en espérait un autre. Elle hésitera longtemps entre son devoir et sa passion et sera finalement trahie par l'homme à l'origine de cette passion.
  • Philippe, le prince de Montpensier
Son époux, âgé lui aussi d'une vingtaine d'années, très physique, quelque peu effacé mais qui s'affirmera durant le film en tant que mari jaloux et possessif. Il est également très soucieux de son statut. Il défend la cause catholique dans le camp royal, sans état d'âme. Il agira avec une certaine inélégance vis-à-vis de Marie quand il lui intimera l'ordre de rompre leurs vœux si Marie allait, de nouveau, rendre visite à Henri de Guise .
  • Henri, le duc de Guise
Son amant, jeune et fougueux, du même âge que les deux personnages précédents, n'hésite pas monter au combat, ni même à se battre dans des duels sans fin pour le plaisir. Il a une haute considération pour sa personne et son destin et il n'hésite pas à sacrifier son amour pour Marie afin d'assouvir ses ambitions.
  • François, comte de Chabannes
Son précepteur et confident, homme d'une cinquantaine d'années, le comte a vécu une vie de guerre et de rapines et il est fatigué, usé, de cette carrière sanglante. Il est, lui aussi, amoureux de la princesse mais d'un amour mesuré emprunt de considération, d'estime et de bienveillance. La princesse n'oubliera jamais cet homme qui a su la comprendre et qui se sacrifiera pour elle.
  • Henri, le duc d'Anjou
Frère du Roi de France, âgé d'une vingtaine d'années. Il est un homme puissant et rusé, mais aussi ambigu, qui aime bien le faire savoir jusqu'à menacer ses amis. Il aimera Marie dès la première seconde, mais son statut l'empêchera d'être aussi proche d'elle qu'il le désirerait.
 

Analyse du film

 

Fidélité de l'adaptation au roman

Selon l'avis de la plupart des critiques et des lecteurs de la nouvelle, cette œuvre reste assez fidèle, dans son ensemble, au récit de Madame de Lafayette, du moins dans le déroulement de l'action. Cependant, le personnage du comte de Chabannes, qui reste un témoin impuissant dans le roman, acquiert dans le film un peu plus de relief et devient un personnage nettement plus présent, plus empathique et surtout plus actif.

Au niveau sensuel, Bertrand Tavernier reste plus sage qu'au niveau du roman, et désire plus s'attacher aux coutumes de cette cour royale de la Renaissance. Le réalisateur préfère donc filmer des scènes de combats, des échanges de dialogues entre les personnages en insistant sur l'élégance vestimentaire de l'époque et au travers de décors somptueux élaborés dans des cadres choisis avec soin, éléments très caractéristiques du film qui lui permettront de recevoir son unique récompense à la 36e cérémonie des César.

Lors d'une interview, Bertrand Tavernier a reconnu avoir voulu remettre l'histoire dans un contexte nettement plus historique que ne voulait le faire l'auteur original.

« ...//... Mme de La Fayette, issue du XVIIe, écrit sur le XVIe. Sachant que le XVIIe était devenu un siècle très puritain, alors que le XVIe ne l'était pas, on a supprimé certains filtres, mais sans jamais tordre les sentiments dépeints. On retrouve alors une vérité, une nudité très excitante. »

La vie sociale de cette époque n'est pas décrite dans la nouvelle et Bertrand Tavernier n'a pas dérogé à cette règle. Cependant, de façon indirecte, il nous indique tout de même, de quelle façon, les familles aristocratiques géraient l'éducation de leurs enfants dans le respect des règles de leur caste (scène de la discussion entre Marie et ses parents au sujet de son mariage).

Par souci de respecter le cadre historique, le réalisateur et le scénariste ont bénéficié de l'assistance et du conseil de l'historien Didier Le Fur, spécialiste de la France au xvie siècle qui, par ailleurs, accorde un entretien diffusé en bonus sur le DVD du film, pour évoquer cette période.

Scénario et dialogues

Selon le réalisateur, le film reste assez libre dans sa construction, cependant, il présente des dialogues élaborés dans le cadre d'une certaine maîtrise de la langue française, « ni moderne ni faussement archaïque » dans l'idée originale de Madame de Lafayette et sans anachronisme.

Les dialogues sont, en grande partie, le fruit du travail de Jean Cosmos, écrivain spécialiste d'adaptation historiques au cinéma et à la télévision qui a déjà travaillé avec Bertrand Tavernier. Ce dernier considère, d'ailleurs que ce scénariste et dialoguiste parvient à respecter certaines émotions tout en parvenant à distiller « un humour délicieux »

Autour de l'adaptation

Il s'agit de la première adaptation d'un roman classique pour Bertrand Tavernier et la troisième adaptation d'un film historique se situant sous l'Ancien régime, les précédents étant Que la fête commence et La Fille de d'Artagnan, dont le scénario avait déjà été élaboré en collaboration avec Jean Cosmos. Cet auteur avait également été le co-scénariste de Bertrand Tavernier pour le film Capitaine Conan. Il s'agit, aussi du premier film de Bertrand Tavernier se déroulant sous la Renaissance française.

Le château du Plessis-Bourré, situé dans le Maine-et-Loire, et dans lequel furent tournées certaines scène du film, a également accueilli les équipes de tournages des films français tels que Peau d’âne de Jacques Demy, Le Bossu de Philippe de Broca, et Fanfan la Tulipe de Gérard Krawczyk.

 

Autour des lieux de tournage

Durant une scène assez violente (probablement la même), l'acteur Grégoire Leprince-Ringuet blesse involontairement de la pointe de sa dague, l'acteur Gaspard Ulliel à la bouche

 

Autour du tournage des scènes

C'est au cours du tournage de la seconde scène de duel entre Montpensier et Guise (lorsqu'ils sont séparés par Anjou) que l'équipe du film apprend le décès de l'acteur français, Jocelyn Quivrin. L'acteur français, Jean-Pol Dubois, qui joue le rôle du cardinal Charles de Lorraine, a participé, en 2003, à la distribution du téléfilm français, Saint-Germain ou la Négociation qui se déroule exactement à la même période que La Princesse de Montpensier. On y retrouve, d'ailleurs le personnage du cardinal de Lorraine, mais interprété par Philippe Noël, l'acteur Jean-Pol Dubois incarnant un autre personnage, plus secondaire. Le metteur en scène Alain Sachs qui organisa des pièces du théâtre classique, notamment, le Bourgeois Gentilhomme au théâtre de Paris et d'autres pièces plus contemporaines dans différents grands théâtre de Pairs, joue un petit rôle de... tavernier, dans le film. Au début du tournage, les quatre acteurs principaux (Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet et Raphaël Personnaz) avaient tous moins de 30 ans, donnant ainsi une moyenne d'âge située entre 25 et 26 ans pour ce groupe des quatre têtes d'affiche du film, moyenne d'âge pourtant supérieure à celle des vrais protagonistes historiques de 1572 et qui était de 24 ans. L'acteur français Grégoire Leprince-Ringuet, après avoir joué le rôle du prince de Clèves dans une précédente adaptation d'un roman de Madame de Lafayette dénommé La Belle Personne, interprète le rôle du prince de Montpensier dans ce film. Il reste donc à ce jour, le seul acteur à avoir interprété deux personnages majeurs des romans de Madame de Lafayette dans une adaptation cinématographique du xxie siècle. À l'origine du projet, Bertrand Tavernier avait pensé à l'acteur français Fabrice Luchini pour jouer le rôle du comte de Chabannes, mais l'acteur, n'étant pas habitué à monter à cheval, a finalement décliné l'offre. Bertrand Tavernier s'est alors tourné vers l'acteur français Lambert Wilson. En outre, Bertrand Tavernier avait engagé Raphaël Personnaz pour un rôle secondaire (celui de Nicolas) et non pour celui du comte d'Anjou, mais le départ de l'acteur Louis Garrel, pourtant choisi pour ce rôle au niveau du projet, poussa Bertrand Tavernier à proposer ce rôle à Raphaël Personnaz.

 

Autour de la distribution

Selon ses propres déclarations, c'est la première fois que Bertrand Tavernier faisait appel à un directeur de casting, en l'occurrence, Gérard Moulèvrier. Ce dernier lui a d'ailleurs permis de rencontrer l'actrice Mélanie Thierry et l'acteur Raphaël Personnaz, tous deux finalement engagés par la production. La costumière Caroline de Vivaise, unique professionnel du film césarisée, recevait à cette occasion son troisième césar, après Germinal en 1994, et Gabrielle en 2006, deux autres films historiques français.

 

Autour des décors et des costumes

Bien que non crédité au générique, l'artiste peintre et illustratrice Marie-Laurence Gaudrat, fille du co-scénariste, Jean Cosmos, déclare, sur son site, avoir participé aux décors en tant de peintre de certains tableaux du film, l'organisation et la création des décors étant, elles, assurées par l'équipe de Guy-Claude François
Source
 

Les difficultés et les enjeux de l'adaptation du film à la nouvelle : bac L

Pour aller plus loin : consultez les documents du site

 
Les commentaires sont clôturés