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Philosophie BAC S 2019 - Pondichéry

 

  • Epreuve : BAC S
  • Matière : Philosophie
  • Classe : Terminale
  • Centre : Inde, Pondichéry
  • Date : mardi 11 juin 2019
  • Durée : 4h

 

 

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  • Correction et évaluation de tous les devoirs, toutes séries générales et technologiques
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Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants

Dissertation 1 :
Les vérités scientifiques sont-elles indiscutables ?

Dissertation 2 :
La justice peut-elle se passer de contraindre ?

Explication de texte :
 Sénèque, De la Vie heureuse (58 après J.C.), à propos des thèmes philosophiques du plaisir, du bien et du mal.

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Les vérités scientifiques sont-elles indiscutables ?

 

Définitions :

"vérités" : ce sont des jugements en accord avec la réalité. Elles se distinguent de "la vérité" qui est l'ensemble systématique de tout ce qui est vrai, ainsi que des erreurs qui sont des jugements qui ne correspondent pas avec la réalité.

"scientifiques" : il s'agit des vérités produites par des sciences, mathématiques, physique, biologie, sciences humaines, etc. La science est une discipline humaine produisant des vérités sur différents domaines en s'appuyant sur des processus de démonstration et de vérification.

"indiscutables" : qui ne peut être soumis à discussion ou qui ne peut être réfuté.

Problématique : Reconnaître l'autorité des vérités scientifiques doit-il conduire à refuser toute forme de réfutation ou la discussion n'est-elle pas au coeur du processus de formation des jugements scientifiques ?

Plan :

I La discussion est au coeur du processus de formation des vérités scientifiques

a) ce qu'on appelle vérité scientifique ce n'est pas l'axiome point de départ des sciences (qui doit être admis comme indiscutable pour la constitution des sciences, par exemple l'existence de faits sociaux pour Durkheim ou des principes de l'espace euclidien) mais le produit de l'investigation scientifique.

b) Il faut distinguer la réfutation extrascientifique de la réfutation intrascientifique. Le deuxième niveau de l'élaboration des jugements scientifiques par réfutation est une réfutation intrascientifique. Les controverses scientifiques sur ce qui était admis comme une vérité scientifique constituent un moteur de l'histoire des sciences. Cf Bachelard, La philosophie du non.

c) Un jugement scientifique est constamment modifié et approfondit, y compris dans les sciences qui paraissent les plus certaines

cf Riemann et l'existence d'autres espaces géométriques possibles, non euclidienen

II Les vérités scientifiques doivent créer leur propre espace de débats et ne peuvent pas être soumises à toute forme de discussion

a) Dans une discussion les sciences ne peuvent être discutées avec le même statut que les opinions, son mode de démonstration par preuves lui confère une autorité dans le débat public, sans que soit remise en cause la construction dialectique (c'est-à-dire grâce à la contradiction) de son savoir

b) Les vérités scientifiques ne doivent pas être remise en cause par l'opinion, les sciences ont au contraire comme principe de réfuter l'opinion commune. Cf Bachelard, La formation de l'esprit scientifique.

c) C'est toujours par une théorie scientifique que les sciences peuvent être remises en cause, il y a des limites au cadre de discussion des vérités scientifiques

III Toutefois, l'idée même de vérité scientifique doit-être délimité par la philosophie

a) dire que les sciences ne peuvent voir leurs vérités discutés par une voix qui leur est extérieur c'est réduire la philosophie à une propédeutique à la science sans regard critique sur cette dernière.

b) C'est précisément le cadre limité du débat scientifique qui rend nécessaire une critique de leur rapport au réel qui sans contester la validité du jugement peut mettre en lumière l'écart entre le monde de la science, objectifié, et le monde vécu. Cf Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale.

c) Le danger est pour la science de faire du dernier état de son savoir une forme d'idéologie. Le concept de vérité définitive est contradictoire avec l'idée même de science. Cela n'en fait pas pour autant une discipline dans l'erreur. Mais le cadre de sa véracité doit peut-être être déterminé par une discipline qui lui est extérieure : la philosophie.

Bac S – Sujet 2

La justice peut-elle se passer de contraindre ?

 

Définitions :

"la justice" : à la fois idéal d'équité et institution étatique sanctionnant les infractions au droit.

"contraindre" : mettre en place des moyens contraignants, lois, peines, etc. C'est également le sentiment d'être contraint dans ses mouvements.

Ce sujet n'est pas "La justice peut-elle se passer de contraintes", c'est-à-dire de la mise en place de moyens contraignants. S'y ajoute la question du vécu par le citoyen de cette forme de contrainte que peut prendre la justice.

"peut" : se passer de contraindre est-il une possibilité non encore actualisé pour des raisons extérieures, ou bien est-ce contraire à la nature de son essence ? (impossibilité accidentelle ou essentielle ?)

Problématique : Alors que la nécessité pour la justice de recourir à des moyens contraignants semble manifestera la marque de son imperfection, la contrainte qu'elle exerce sur les individus n'est-elle pas nécessaire à son effectivité ?

Plan :

I La justice ne peut se déployer effectivement sans contraintes

a) La contrainte est comprise dans la définition des droits. Ils se définissent comme des ordres de contraites.

Cf Kelsen, Théorie pure du droit.

c) La justice doit nécessairement être liée à la force, sans quoi l'ordre n'est pas assuré. La justice réelle, ici-bas, ne peut s'en passer.

cf Pascal, Les Pensées.

II Devoir recourir à des contraintes est la marque d'une imperfection de la justice

a) Le comportement juste semble l'être véritablement s'il l'est de façon autonome et non hétéronome (c'est-à-dire contraint). Or, pour la justice contraindre c'est en même temps imposer un rapport hétéronome à l'action juste.

b) Il est concevable d'imaginer une société dans laquelle la justice ne serait pas contrainte mais permise par l'éducation

cf Rabelais, Gargantua : l'exemple de l'abbaye de Thélème.

III Le sentiment d'être contraint est nécessaire à l'idée même de justice

a) L'action juste dans un un État utilisant des moyens coercitifs ne conduit pas uniquement à des actes justes de nature hétéronomes, ce ne serait le cas que si la justice réglait l'ensemble des comportements d'une société, or la totalité de ce qui est autorisé n'est pas exprimé par la loi.

b) L'éducation qui semblerait permettre une justice sans contraintes s'élabore également sous la forme de contraintes, les interdits ne sont pas seulement le produit de normes juridiques

c) L'idée d'action juste est nécessairement lié au sentiment d'être contraint. Faire une action juste c'est s'imposer à soi-même une loi qui empêche de faire de son désir une exception à la règle

cf Kant, Critique de la raison pratique.

 

Bac S – Sujet 3

Commentaire de texte

 

Objet du texte : L'objet premier de nos soins doit-il être le plaisir ?

Thèse de l'auteur : Chercher le désir est néfaste, la vertu doit être notre objet premier.

Plan :

I Énonciation de la thèse : la vertu doit-être le premier objet de nos soins

  • énonciation de la thèse, classique du stoïcisme auquel appartient Sénèque. Polémique avec les épicuriens

  • nuance apportée à cette thèse : place accordée aux plaisirs

  • description de l'attitude stoïcienne, une attitude pleine d'efforts : domination des plaisirs. Comment Sénèque s'y prend-il pour nuancer la position stoïcienne sans l'affaiblir ?

II Description du malheur subit par ceux qui placent les plaisirs en premier ("Au contraire, ceux qui ont [...]")

  • Se laisser guider par les plaisirs c'est être deux fois perdants : absence de plaisir et de vertu.

    • Réponse à ceux, notamment épicuriens, qui considèrent que chercher la satisfaction de ses plaisirs conduit à la vertu.

  • Retournement de la nature du plaisir : devient le sujet de la phrase. Introduit le thème de la liberté : être dominé par quelque chose c'est ne pas être libre.

  • Le plaisir est incompatible avec l'idée de juste milieu : il est ou bien insatisfait ou bien trop satisfait

    • argument à première vue paradoxal : l'excès de plaisirs est insupportable

    • image des navigateurs

III Analyse de l'origine de ce malheur ("Cette situation est le résultat[...]"

  • L'origine de ce déreglement vient d'une erreur de jugement sur les plaisirs qu'il convient de désirer

    • Possible ici de nuancer sa critique de ceux qui pensent atteindre la vertu par la satisfaction des désirs. Les épicuriens prônent en effet la seule satisfaction des désirs naturels.

  • Comparaison avec des chasseurs : introduction d'une analyse psychologique de la présence de l'inquiétude dans toute forme de désir

  • proportion entre le nombre des plaisirs et le nombre des souffrances

  • critique de l'opinion commune qui se trompe sur l'idée d'un homme heureux. Renversement de la conception de l'esclave

    • cf Épictète, figure du stoïcisme qui a lui-même été esclave mais se considérait tout de même libre. Le stoïcisme abolit philosophiquement les distinctions constitutives de la politique. Dans les fers (Épictète) ou sur le trône (Marc-Aurèle) le stoïcien est également libre. Cf Hegel, Phénoménologie de l'Esprit et son interprétation du stoïcisme.

 

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Date de dernière mise à jour : 26/04/2021

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