Zola, Thérèse Raquin, ch.11, Noyage de Camille, lecture analytique.

 

 

Zola Thérèse Raquin, Lecture analytique 

*** Chapitre 11, la noyade de Camille, une scène de crime

 

Lecture du passage

La barque allait s'engager dans un petit bras, sombre et étroit, s'enfonçant entre deux îles. On entendait, derrière l'une des îles, les chants adoucis d'une équipe de canotiers qui devaient remonter la Seine. Au loin, en amont, la rivière était libre. Alors Laurent se leva et prit Camille à bras-le-corps. Le commis éclata de rire.
- Ah ! Non, tu me chatouilles, dit-il, pas de ces plaisanteries-là... Voyons, finis : tu vas me faire tomber. Laurent serra plus fort, donna une secousse. Camille se tourna et vit la figure effrayante de son ami, toute convulsionnée. Il ne comprit pas ; une épouvante vague le saisit. Il voulut crier, et sentit une main rude qui le serrait à la gorge. Avec l'instinct d'une bête qui se défend, il se dressa sur les genoux, se cramponnant au bord de la barque. Il lutta ainsi pendant quelques secondes.
- Thérèse ! Thérèse ! Appela-t-il d'une voix étouffée et sifflante. La jeune femme regardait, se tenant des deux mains à un banc du canot qui craquait et dansait sur la rivière. Elle ne pouvait fermer les yeux : une effrayante contraction les tenait grands ouverts, fixés sur le spectacle horrible de la lutte. Elle était rigide, muette. - Thérèse ! Thérèse ! Appela de nouveau le malheureux qui râlait.
A ce dernier appel, Thérèse éclata en sanglots. Ses nerfs se détendaient. La crise qu'elle redoutait la jeta toute frémissante au fond de la barque. Elle y resta pliée, pâmée, morte.
Laurent secouait toujours Camille, en le serrant d'une main à la gorge. Il finit par l'arracher de la barque à l'aide de son autre main. Il le tenait en l'air, ainsi qu'un enfant, au bout de ses bras vigoureux. Comme il penchait la tête, découvrant le cou, sa victime, folle de rage et d'épouvante, se tordit, avança les dents et les enfonça dans ce cou. Et lorsque le meurtrier, retenant un cri de souffrance, lança brusquement le commis à la rivière, les dents de celui-ci lui emportèrent un morceau de chair.
Camille tomba en poussant un hurlement. Il revint deux ou trois fois sur l'eau, jetant des cris de plus en plus sourds. Laurent ne perdit pas une seconde. Il releva le collet de son paletot pour cacher sa blessure. Puis, il saisit entre ses bras Thérèse évanouie, fit chavirer le canot d’un coup de pied, et se laissa tomber dans la Seine en tenant sa maîtresse. Il la soutint sur l’eau, appelant au secours d’une voix lamentable.
Les canotiers, dont il avait entendu les chants derrière la pointe de l’île, arrivaient à grands coups de rames. Ils comprirent qu’un malheur venait d’avoir lieu : ils opérèrent le sauvetage de Thérèse qu’ils couchèrent sur un banc, et de Laurent qui se mit à se désespérer de la mort de son ami. Il se jeta à l’eau, il chercha Camille dans les endroits où il ne pouvait être, il revint en pleurant, en se tordant les bras, en s’arrachant les cheveux. Les canotiers tentaient de le calmer, de le consoler.
- C’est ma faute, criait-il, je n’aurais pas dû laisser ce pauvre garçon danser et remuer comme il le faisait... À un moment, nous nous sommes trouvés tous les trois du même côté de la barque et nous avons chaviré... En tombant, il m’a crié de sauver sa femme...

commentaire :
Émile Zola, écrivain français né le 2 avril 1840 à Paris, il est  considéré comme le chef de fil du naturalisme et a joué un grand rôle dans la révision du procès d'Alfred Dreyfus. Fils d'un ingénieur italien naturalisé et d'une mère originaire de Bourgogne. La famille s'installe à Aix-en-Provence et connaît, à la mort du père, de graves difficultés financières, Émile Zola échoue à deux reprises au baccalauréat. Ne voulant plus être à la charge de sa mère, il abandonne ses études et cherche du travail. Il entre alors à la librairie Hachette comme commis. Vite remarqué, il écrit son premier ouvrage et collabore aux rubriques littéraires de plusieurs journaux. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette. Un an plus tard, son premier succès vint avec Thérèse Raquin, qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Macquart, tant par les sujets abordés (l’hérédité, la folie) que par les critiques qu’il suscite. Nous allons donc étudier un passage du chapitre 11 de ce roman dans lequel Thérèse, personnage éponyme devient complice du meurtre commis par son amant Laurent envers son mari. Cet extrait met en scène la noyade de Camille et décrit les éléments de la scène de crime.

 

Problématique

Nous nous demanderons, à cet effet, en quoi l’extrait marque l’avènement de l’écriture romanesque moderne ?

 

 

Zola Thérèse Raquin, Ch 11, la noyade de Camille, questionnaire oral EAF

DNBAC

 

Questionnaire 80 questions réponses

  • Oral EAF, Thérèse Raquin, extrait du ch. 11

  • Entretien préparé de 80 questions avec réponses

  • Support

  • "La barque allait s'engager... scène de crime"

  • Descriptif de l'oral EAF

  • L'entretien préparé comprend 80 questions avec réponses dans le commentaire

  • Il est composé de la lecture du passage, d'un commentaire en deux axes avec plusieurs sous parties,  avec une introduction, une conclusion et une problématique pour vous entraîner à l'oral.

  • Les questions se présentent ainsi:

  • *** Toutes les réponses aux questions sont dans le commentaire

  • Questions sur le roman: 3 questions

  • Questions sur le naturalisme: 8 questions

  • Questions sur l'argumentation : 12 questions
  • Questions sur le commentaire en fonction des axes d'étude: 57 questions

  • *** Réponses dans l'étude jointe

  • Questions sur l'introduction: 14 questions

  • I –  24 questions

  • A - 12 questions
  • B - 8 questions
  • C - 4 questions
  • II – 13 questions

  • A - 9 questions
  • B - 2 questions
  • C - 2 questions
  • Conclusion : 6 questions

 

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BAC

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Date de dernière mise à jour : 26/07/2021

Commentaires

  • Karen Achkar
    • 1. Karen Achkar Le 28/12/2015
    merci grace a vous je vais reussir mon exam
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