Sujets corrigés de philosophie, bac Liban 2018 série S. Commentaire de Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience

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Commentaire de philosophie, série S, Liban 2018, le corrigé en ligne. Commentaire de Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience

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Terminale S 

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Sujet 3 : le commentaire 

Expliquer le texte suivant : Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu'on trouve parfois entre l’œuvre et l'artiste. En vain on alléguera(1) que nous cédons alors à l'influence toute-puissante de notre caractère. Notre caractère, c'est encore nous ; e parce qu'on s'est plu à scinder la personne en deux parties pour considérer tour à tour, par un effort d'abstraction, le moi qui sent ou pense et le moi qui agit, il y aurait quelque puérilité à conclure que l'un des deux moi pèse sur l'autre. Le même reproche s'adressera à ceux qui demandent si nous sommes libres de modifier notre caractère. Certes, notre caractère se modifie insensiblement tous les jours, et notre liberté en souffrirait, si ces acquisitions nouvelles venaient se greffer sur notre moi et non pas se fondre en lui. Mais, dès que cette fusion aura lieu, on devra dire que le changement survenu dans notre caractère est bien nôtre, que nous nous le sommes approprié. En un mot, si l'on convient d'appeler libre tout acte qui émane du moi, et du moi seulement, l'acte qui porte la marque de notre personne est véritablement libre, car notre moi seul en revendiquera la paternité.

BERGSON, Essai sur les données immédiates de la conscience (1889)

(1) « alléguer » :

prétendre La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. 

  Le corrigé 

 

Explication de texte : Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience

Distinctions conceptuelles :

Liberté/ déterminisme

Action, actes/pensée

Problématique : Quand est-on vraiment libre ?

Idée principale : on est libre quand on se reconnaît comme l’auteur de l’action, quand on peut en revendiquer la responsabilité.

Plan : On peut distinguer trois mouvements dans le texte, qui serviront de base au plan.

« Nous sommes libres (…) l’un des deux moi pèse sur l’autre » : la liberté suppose l’expression de la personnalité « entière »

Un acte libre est un acte qui se caractérise par la plénitude de celui qui agit. C’est l’expression de la personne que l’on est, dans son entièreté.

On ne peut diviser en deux notre moi : il n’y a pas d’un côté la pensée et les actions, « le moi qui sent ou pense et le moi qui agit » (1e reproche). Je ne suis pas un pur corps ou un pur esprit, il y a une continuité entre les deux. Bergson s’oppose ici à Descartes par exemple, pour qui le corps est une machine. Je ne peux donc pas me dédouaner de certaines de mes actions en disant que ce n’était pas vraiment moi. Refus du déterminisme.

« Le même reproche (…) que nous nous le sommes approprié » : Deuxième reproche

la personne que je suis n’est pas la somme de toutes mes actions et de tout ce qui m’est arrivé. Je suis bien différent chaque jour, mais on ne peut décortiquer ma « personnalité » : mon « caractère » n’est pas une somme d’actions, mais une « fusion », on ne peut les distinguer. Et c’est pour cela que l’on peut être libre : s’il s’agissait d’une somme (Bergson évoque une greffe), cela voudrait dire que je serais déterminé par telle ou telle action. Mais pour lui, il s’agit d’une fusion, c’est-à-dire que j’intègre tout ce que je fais dans mon « moi ». Ce mélange, cette fusion est ce qui me permet d’être libre

« En un mot » jusqu’à la fin du texte

Le moi est une fusion et c’est uniquement lorsque mon action est la pleine expression de ma personnalité que je suis libre. En effet, je suis libre, c’est-à-dire qu’un acte est l’expression de mon « moi », lorsque je peux pleinement me reconnaître dans cet acte, et que je peux en reconnaître la pleine responsabilité. Si un acte ne correspond pas tout à fait, cela veut dire que je n’étais pas libre, qu’il y avait un élément de contrainte, imposé par une personne ou une chose extérieure.

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