Définition du théâtre selon Aristote, mimesis et catharsis

ORAUX EAF

Mimesis, l'imitation des actions des hommes et catharsis, la purgation des émotions, ou catharsis

 

La définition du théâtre :

Selon Aristote

- mimesis :

Terme tiré de la poétique d'Aristote et qui définit l'œuvre d'art comme une imitation du monde tout en obéissant à des conventions.

Le terme de « mimesis » renvoie à l'imitation des actions des hommes, aux hommes agissants et à l'imitation de la vie humaine. Elle vise à atteindre le bon (le caractère, c'est-à-dire la ligne conductrice), l'utile (la catharsis, c'est-à-dire la purgation des passions) et le nécessaire (l'avènement pathétique, le « climax dramatique » dans lequel le spectateur éprouve de la pitié vers un héros tragique qui subit un sort (destin, fatalité) défavorable, c'est-à-dire avoir de la compassion et de la sympathie pour ce personnage qui ne méritait pas de subir un malheur qui est le fruit d'une ou d'erreurs qu'il a commise - Aristote fait de l'Œdipe Roi de Sophocle le cas exemplaire - et de la crainte, envers un destin qui peut s'abattre sur lui).

Dans la Poétique, Aristote reprend le concept de mimesis à Platon et semble, par là, s’inscrire dans la tradition platonicienne en présentant l’art comme une imitation. En effet, Platon explique au livre X de La Républiqueque l'œuvre d'art n'est qu'une imitation d'imitation, la copie d'une copie. Car l’artiste ne fait qu’imiter l’objet produit par l’artisan ou par la nature, objet sensible qui est lui-même la copie ou l'imitation de son essence (l'Idée ou Forme). L’art pour Platon, en tant que production d’objet, n’est donc qu’une imitation de second ordre, copie de la copie de l'Idée. L'œuvre d'art qui ne releverait que de la représentation est ainsi de piètre valeur, car doublement éloignée de la vérité. Et l'artiste imitateur lui-même apparaît comme un danger pour la réalisation de la République, puisqu'il est un illusionniste, qui fait tenir pour vrai ce qui est faux et peut ainsi renverser dans l'apparence qu'il construit l'ordre des valeurs.

- catharsis :

Pour Aristote, effet de « purification » produit sur les spectateurs par une représentation dramatique. 

La purgation des émotions, ou catharsis, se produit de la manière suivante : le spectateur est censé ressentir de la pitié ou la crainte face au spectacle qu'il voit. Mais en même temps, il ressent un plaisir à ressentir des sentiments de crainte et de pitié. Autrement dit, ce qui permet de se détacher de ces émotions est la construction de l’histoire. Seule une histoire bien liée selon les règles pré-citées permet d’obtenir ce résultat

L'imitation consiste en effet à reproduire la « forme » de l'objet sur une autre scène et dans une autre « matière », à la mimer dans le geste ou le récit, pour que la passion puisse se purifier. L'objet de sa démonstration tient dans l'idée que la représentation artistique, en imitant des situations qui ne sauraient être moralement tolérées dans la réalité de la communauté politique (crimes, incestes, etc.), permet la « catharsis », c'est-à-dire l'épuration des passions mauvaises des hommes qui auraient pu menacer l'ordre réel de la cité si elles n'avaient trouvé à s'épancher dans la contemplation de l'œuvre. L'art est ainsi salutaire pour l'ordre de la cité, qu'il protège en détournant la satisfaction des passions mauvaises dans un autre ordre, celui des imitations, où elles peuvent se satisfaire par imitation ou mimétisme, sans attenter à la réalité de l'ordre politique commun.

 

 

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