•La poésie peut elle se préoccuper de la réalité prosaïque tout en restant poétique ? Copie corrigée, note obtenue, 15,5/20

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La poésie peut elle se préoccuper de la réalité prosaïque tout en restant poétique ? Copie corrigée, note obtenue, 15,5/20

 

 

 
  • Copie corrigée : bac blanc de français, série S
  • Corpus poésie :
  • Note obtenue : 15,5/20
  • Question :
  • Du Bellay, Les Antiquités de Rome
  • Baudelaire, Le Cygne
  • Apollinaire, Zone
  • Roubaud, La forme d'une ville change plus vite que le coeur des humains
  • Dissertation :
  • La poésie peut elle se préoccuper de la réalité prosaïque tout en restant poétique ?

 

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DissertationDissertation (7.26 Mo)

 

 

Lecture : le corpus

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
    Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
    Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme.

    Vois quel orgueil, quelle ruine et comme
    Celle qui mit le monde sous ses lois,
    Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
    Et devint proie au temps, qui tout consomme.

    Rome de Rome est le seul monument,
    Et Rome Rome a vaincu seulement.
    Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,

    Reste de Rome. Ô mondaine inconstance !
    Ce qui est ferme est par le temps détruit,
    Et ce qui fuit au temps fait résistance.


Du Bellay - Les Antiquités de Rome

 

 

A la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l'antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n'es pas antique ô Christianisme
L'Européen le plus moderne c'est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d'aventure policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J'aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thieville et l'avenue des Ternes

[...]

Extrait de Zone - Apollinaire, Alcools (1912)

 

A l’entrée de la Mort, où tu entres, désentre,
Décentre de la Mort la démence et le sens,
Du senti de la Mort t’absente, et te ressente,
Consente de la Mort la constance Constance.
Écarté de la Mort, contente-toi, repente
Sur la Pente de Mort, de sa Lampe, sa trempe,
Rampe-toi vers la Mort, et l’accède, et l’accente,
Contemple-toi de Mort l’indécence, le temple.
A l’orée de la Mort qui te porte, déporte,
Emporte-toi la Mort, amphores ou comportes,
Farouche-toi la Mort, la sans-souche, sans-bouche.
A l’Effrai de la Mort, dépêche-toi, dépèle,
Au Décri de la Mort, abaisse-toi, rappelle
Du Tout frayée la Mort qui te touche, te couche.

 Jacques Roubaud

 

LXXXIX

Le Cygne

À VICTOR HUGO
 
 

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