Louise Labé, poétesse de la Renaissance. Présentation biographique et analyse du mouvement littéraire, la Renaissance

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Louise Labé
Description de cette image, également commentée ci-après

Louise Labé, portrait gravé par Pierre Woeiriot (1555),

 
Nom de naissance Louise Charly
Naissance
Lyon Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Décès
Parcieux-en-Dombes,
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Activité principale
Poétesse
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement Ecole Lyonnaise

Louise Labé née vers 1524 à Lyon, morte le à Parcieux-en-Dombes où elle fut enterrée, est une poétesse française surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance

Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense. La poésie française se donne alors des bases théoriques avec Du Bellay (Défense et illustration de la langue française, 1549) et se met en place avec Ronsard, suivant le modèle de Pétrarque

Sa culture est aussi celle de la Renaissance italienne.

L'œuvre de Louise Labé, très mince en volume (662 vers), se compose d'un Débat de Folie et d'Amour (dans lequel Jean de La Fontaine a trouvé le sujet de l'une de ses fables, L'Amour et la Folie), de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets, lesquels expriment les tourments féminins de la passion.

Exemple de poème : Je vis, je meurs

 

Ce sonnet a été écrit par Louise Labé au XVIe siècle et publié en 1555 sous le titre Œuvres qui regroupe des types de textes différents (Sonnets, Elégies, Débat de Folie et d’Amour). Il s’agit du 8e sonnet d’un recueil en comportant 24 (si l’on compte le 1er sonnet intégralement écrit en italien). Il s’agit d’un sonnet d’inspiration pétrarquiste (inspiration que l’on rencontre fréquemment à cette époque jusque dans les écrits de la Pléiade avec Ronsard par exemple)  basé sur la contradiction des sentiments amoureux.

 
Je vis, je meurs dans l'édition de 1556
Sonnet VIII

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

OBJET D’ÉTUDE : RENAISSANCE ET HUMANISME

 

Vers un espace culturel européen

La Renaissance

 

 

Pendant le Moyen Age, l'Europe a été dévastée par les famines présentes en grand nombre, surtout au XIV° siècle. A ces famines s'ajoutent les épidémies, comme la peste noire (1347-1350) qui a tué plus d'un tiers de la population européenne (environ 25 millions de personnes), et les guerres perpétuelles entre seigneurs féodaux ou entre nations ennemies, comme par exemple la guerre de cent ans, qui oppose la France et l'Angleterre de 1337 à 1453. C'est cette même année 1453 que Constantinople, capitale de l'empire byzantin aussi appelé empire romain d'orient, est conquise par les Turcs. L'empire byzantin qui avait survécu pendant presque un millénaire après la chute de l'empire romain d'occident s'effondre et ses savants fuient vers l'Italie. Là, avec le soutien financier des riches familles adeptes du mécénat (par exemple les Médicis), ils pourront transmettre la culture antique, grecque et latine. C'est de cet apport culturel que naîtra la Renaissance, période de renouvellement philosophique et artistique.

 

La Renaissance est le nom donné au mouvement intellectuel et artistique qui se développe en Italie et dans l'Europe occidentale aux XVème et XVIème siècles. Cette période se caractérise par la redécouverte de la culture antique grecque et latine, qui se manifeste dans les textes anciens de Phèdre, un fabuliste latin, ou Platon, un philosophe grec, et par la redécouverte des sciences de l'Antiquité. La diffusion des connaissances va être facilitée par l'invention de l'imprimerie par Gutenberg et les déplacements des humanistes. Il est difficile de donner un début ou une fin précise à cette période car bien que la prise de Constantinople lui ait donné un formidable essor, il existait déjà des œuvres « pré renaissance » dès le XIVème siècle, par exemple Pétrarque, poète italien qui était en quête des traces des anciens.

 

Les écrivains et artistes de cette époque sont principalement des humanistes.

L'Humanisme est un mouvement littéraire, philosophique et artistique qui prône la connaissance de la langue, la culture et les sciences antiques tout en mettant l'homme au centre du monde et en visant à son épanouissement. La France, en retard par rapport à l'Italie principalement à cause de la guerre de Cent Ans, entre dans la Renaissance par le biais des guerres d'Italie (1494-1516) mais surtout grâce à François Ier qui ramena à sa cour Léonard de Vinci et d'autres artistes italiens. La France va tout de même fournir à la Renaissance nombre d'artistes et surtout d'écrivains comme les artistes de la Pléïade dont Joachim du Bellay et Pierre de Ronsard pour les principaux ou Louise Labé, pour l’école lyonnaise.

 

 

La littérature, révélatrice de l’époque

 

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La littérature de la Renaissance, commence au XIVème siècle avec Dante (1265-1321) et Pétrarque (1304-1374). Pétrarque est connu pour être l'un des premiers à écrire des sonnets qu'on retrouve notamment dans son recueil Canzoniere. La diffusion de la littérature en Europe est due principalement aux déplacements importants des humanistes entre les pays, à une langue commune et véhiculaire, le latin et à l'invention de l'imprimerie par Gutenberg. La Renaissance voit l'apparition de nombreux humanistes écrivains et poètes.

 

En France, les plus connus sont Michel de Montaigne, Etienne de la Boétie, François Rabelais, Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay, Agrippa d'Aubigné, Louise Labé ou encore Marguerite de Navarre.

 

 

  1. La poésie

 

Les sonnets de Pétrarque vont inspirer notamment les écrivains de la Pléiade, qui vont les codifier. La Pléiade était un groupe de sept écrivains humanistes français, qui doit son nom à un groupe de sept poètes d'Alexandrie. La Pléiade rompt la tradition de leurs prédécesseurs en écrivant en français. Cependant le français de l'époque était pauvre et la Pléiade s'est fixée comme but d'enrichir la langue française. Pour ce faire, Joachim Du Bellay (1522-1560), écrivain de la Pléiade, publia en 1549 un manifeste intitulé Défense et illustration de la langue française. Dans cet ouvrage, il explique que pour enrichir la langue française, il faut créer des néologismes, c'est à dire utiliser des mots nouveaux ou donner un nouveau sens à un mot qui existe déjà.

 

 

  1. La prose

 

Montaigne (1533-1592) est un philosophe, moraliste et homme politique de la Renaissance. L'œuvre de sa vie est principalement ses Essais qui devaient servir d'écrin à une œuvre de son ami Etienne de La Boétie, le Discours de la servitude volontaire (1549). Il définit lui même son style, " à sauts et à gambades", si particulier qui ne semble pas évoluer selon une logique certaine. C'est le précurseur des essais littéraires tels qu'on les connaît.

 

Rabelais (1493-1553) écrit en 1532 Pantagruel (Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua), qui lui permet d'amuser son lecteur tout en faisant une critique de la société. Après le succès que son oeuvre a rencontré, il décide d'en faire une autre qu'il publie en 1534 : Gargantua (La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel). Les idées humanistes de Rabelais s'expriment encore plus dans ce deuxième livre.

 

 

  1. Le théâtre

 

Réapparaissant en Italie, le théâtre s'inspire énormément des textes antiques. A la différence de l'Antiquité, les artistes se produisent sur des scènes mobiles qui permettent de pouvoir jouer en extérieur ou en intérieur. La création des décors bénéficie grandement des règles de la perspective découverte par l'architecte italien Filippo Brunelleschi, car les décors deviennent plus réalistes.

 

En Angleterre, le théâtre est très réputé. C'est effectivement à cette époque que le génie anglais William Shakespeare (1564-1616) écrit ses pièces de théâtre. Jouant et écrivant ses pièces pour une petite troupe de théâtre, il devient très populaire.

 

 

Conclusion

 

La Renaissance est une période où l'histoire entreprend un grand virage. La Renaissance se distingue du Moyen Age par le contexte historique et politique en Italie et en France et par les grandes découvertes du monde, de l'anatomie et de l'astronomie. La Renaissance est aussi une période marquée par les thèmes antiques et par les nouvelles techniques découvertes en peinture, en sculpture et en architecture. C'est aussi une période de renouveau littéraire grâce aux écrivains, dramaturges et poètes européens. Nous pouvons donc conclure que la Renaissance est bien une rupture avec le Moyen Age, que les humanistes ont rempli leur devoir en diffusant au mieux, même si elle est toujours réservée à une élite, la culture de l'Antiquité et les idées humanistes.DNBAC

 

 

Pour aller plus loin 

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