Le rapport des personnages aux objets dans L'Assommoir, Zola, Les Choses Pérec, Mythologies, Roland Barthes

DNBAC

Travailler les textes complémentaires pour l'oral de français. Comment comprendre le rapport avec les objets dans Les Choses de Perec, L'Assommoir de Zola et Mythologies de Roland Barthes?

 

Le rapport aux objets dans les Choses de Pérec, L'Assommoir de Zola et Mythologies de Roland Barthes 

Les personnages de Jérôme et Sylvie et leur rapport avec les objets dans Les Choses

 Remarque dans le livre : * Ce sont les objets qui sont décrits avec beaucoup plus de détails et de façon méticuleuse 

* Les personnages sont matérialistes

* Un roman sur la question du bonheur ? 

 fils d’une coiffeuse Sylvie 

fille d’une employée

Jeune couple parisien, psychosociologue, qui ne trouve que le bonheur par la possession des choses. Ils veulent toujours plus de ce qu’ils ont (ce qui est souvent impossible ex : foulard Chanel, chemises Yves Saint Laurent...) =des êtres de désirs. Ils cherchent une image de la société qu’ils ne peuvent pas réaliser et leur joie est éphémère ainsi, leur vie sera toujours basée sur de la pure insatisfaction.

« Dans le monde qui était toujours le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu’on ne pouvait acquérir. Ce n’était pas eux qui l’avaient décrété ; c’était une loi de la civilisation. »  Exemples d’objets : *

« Les assiettes […] écussonnées » à fonction sociologique= en ayant des objets ils se distinguent. *

« L’argent » à fonction symbolique= le bonheur (leur rêve d’être riche, l’argent est un symbole de richesse + bonheur)

* « Les tableaux/images », toute les décorations murales = l’enfermement des personnages dans le roman et dans leur vie (un peu comme une métaphore)

* « Les bonbonnières » = creux et fermé = leur vie, qui ne contient rien de spécial (« mais leur repas sera franchement insipide »)

Les personnages de L’Assommoir et leur rapport aux objets 

Personnages :

Gervaise :

personnage principal du roman, blanchisseuse, de la famille Macquart, habitait à Plassans, boiteuse de naissance, surnom : la Banban (par Mme Lorilleux), femme de Coupeau, elle a un bon cœur, vers la fin du roman elle devient alcoolique, paresseuse et gourmande.

Auguste Lantier :

dépensier et infidèle (dépense l’héritage de Gervaise puis la quitte), ouvrier tanneur puis chapelier, père de Etienne et Claude, au cours du roman il réapparait, s’installe chez les Coupeau puis chez les Poissons.

Claude Lantier :

Fils ainé de Gervaise, partira à Plassans chez un vieux monsieur, pour apprendre à dessiner.

Etienne Lantier :

second fils de Gervaise, travaille à la forge avec Goujet puis part à Lille chez un mécanicien Coupeau : ouvrier zingueur, début du roman : honnête et travailleur, surnom : Cadit-Casset il tombe d’un toit (à cause de Nana) comme son père, deviendra alcoolique et paresseux (peur de remonter sur les toits), meurt à l’hôpital Sainte-Anne.

Anna Coupeau (Nana) :

fille de Gervaise, devient fleuriste chez sa tante Mme Lerat, puis quitte la maison, elle deviendra prostituée

Les Lorilleux :

sœur et beau-frère de Coupeau, ouvriers bijoutiers en chambre (fabriquent des chaines en or), ce sont des avares, Mme Lorilleux n’aime pas Gervaise.

Maman Coupeau :

Recueillie par Gervaise et Coupeau, cancanière

Virginie Poisson :

sœur d’Adèle, elle se bat au lavoir avec Gervaise, plus tard Virginie rachète la boutique de Gervaise et en fait une épicerie fine, plus tard elle emploie Gervaise.

Adèle :

sœur de Virginie, part avec Lantier

Mme Lerat :

Sœur de Coupeau et Mme Lorilleux, travaille chez une fleuriste

Augustine :

apprentie blanchisseuse dans la boutique de Gervaise, surnom : ce louchon d’Augustine

La grande Clémence et Mme Putois :

ouvrières de Gervaise

Bibi-la-Grillade : ouvrier tanneur, alcoolique, témoin de Coupeau à son mariage

Bec-Salé (dit Boit-Sans-Soif) : alcoolique, forgeron travaille avec Goujet

Mes Bottes :

compagnon de boisson de Coupeau gros mangeur

Le père Colombe :

tenancier du débit de boisson dans l’assommoir

Le père Bru :

vieillard, habite sous les escaliers dans l’immeuble des Lorilleux

Le père Bazouge :

croque-mort qui enterrera Gervaise, habite dans l’immeuble des Lorilleux, presque toujours ivre, fait peur à Gervaise

Eulalie Bijard (Lalie) :

fille d’un serrurier alcoolique, elle élève son petit frère et sa petite sœur, meurt sous les coups de son père.

Les objets dans L’Assommoir

Les objets renseignent sur la situation des personnages.

Les objets sont de métonymies des personnages. « Camisole » de Gervaise= folie de Coupeau, le « lit » = paresse de Gervaise, « la commode dont un tiroir manquait » = le manque et le besoin dans la vie des personnages, « mouchoir » = vie de tristesse

Certains objets annoncent le destin de Gervaise : « chaises de paille » = elle dormira sur la paille, « commode de noyer » = elle finira par se « noyer dans l’alcool.

L’alambic : (chapitre 2)

Plusieurs points de vue sur cet objet = « polyphonie énonciative » Ex : Mes-Bottes = point de vue positif (il trouve des formes féminines dans l’objet)

Gervaise, narrateur = point de vue négatif (G au début du roman), cet objet représentera sa fin. > Les personnages sont hypnotisés par l’alambic. L’alambic est comme un monstre, une machine, c' est le roman même (en parlant de la chimie= narrateur plonge ses personnages dans un milieu et regarde comment ils réagissent).

L’argent : Cet objet contrôle la vie de tous les ouvriers dans le roman.

C’est son usage qui varie selon les personnages. Les Lorilleux sont des avars, Gervaise (au début) et Goujet sont très économes, Coupeau plus tard dépensera tout son argent. Par contre ils dépensent tous pour faire des énormes festins (fête de Gervaise). La Malle de Lantier : chapitre 1 Symbole de plein et de vide, conditions de vie misérable des personnages, nécessité de posséder des objets élémentaires pour le confort.

L’intention sociologique de Perec dans les choses :

 George Perec dans les Choses traite ses personnages comme des objets (Jérôme et Silvie), en effet il montre l’importance des objets dans cette société de surconsommation (les 3O glorieuses ). Les objets ont une telle importance qu’ils deviennent les sujets de l’histoire. On peut faire un lien entre Les Choses de Perec et les Mythologies de Roland Barthes. Plusieurs objets  sont aussi démystifiés de la même manière que dans Les Mythologies. Jérôme et Sylvie pourraient être des rédacteurs de « mythologies » tout en relevant eux-mêmes de l’analyse sémio-mythologique. « mon vrai maître, c’est Roland Barthes » - George Perec, novembre 1981.

 La publicité et les signes dans Les Choses

Dans son premier roman, Les Choses, publié en 1965  Georges Perec  réussit un tour de force en mettant en scène une société on l’on retrouve la prise dans le jeu d’un langage publicitaire. Ce récit propose une réflexion sur la société de consommation, les personnages sont envahis par les objets. Jérôme et Sylvie finissent par devenir publicitaires, car ils sont aveuglés par les signes. Mais comme l’explique Perec dans un entretien avec Pierre Desgraupes, « les signes ne peuvent parler que dans un contexte de civilisation qui les englobe » ; ce qui signifie que les objets perdent leur sens et ne suscitent plus le désir ressenti à Paris par Jérôme et Sylvie. 

 

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