Giono

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Français 2013, Séries S et ES Corrigé du commentaire séries générales par les professeurs en ligne le jour j

SESSION 2013FRANÇAISEPREUVE ANTICIPEE SERIES ES-S Durée de l’épreuve : 4 heures Coefficient : 2

 

Objet d’étude :

Le personnage de roman, du XVII ème siècle à nos jours

Le sujet comprend :

  Texte A : Colette, Sido , 1930

Texte B : John Steinbeck, Les Raisins de la colère , 1939 (traduit de l’anglais par M. Duhamel et M.- E. Coindreau)

Texte C : Jean Giono, Un Roi sans divertissement , 1947

 

Texte C

Jean Giono, Un Roi sans divertissement , 1947 Mme Tim est la femme du châtelain de Sain t Baudille. Autour d’elle s’organisent des fêtes familiales dont le narrateur garde le souvenir. […] Mme Tim était abondamment grand-mère. Les filles occupaientaussi des situations dans les plaines, en bas autour. A chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudilleon voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient àSaint-Baudille, on voyait monter ensuite des cargaisons de nourrices et d’enfants. L’aînée à elle seule en avait six. Le messager de Mme Tim avaittoujours l’ordre de faire le tour des trois ménages et de tout ramasser. C’étaient, alors, des fêtes à n’en plus finir : des goûters dans lelabyrinthe de buis ; des promenades à dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas dans les grandscombles du château dont les planchers grondaient alors de courses et desauts, comme un lointain tonnerre. Quand l’occasion s’en présentait, soit qu’on revienne de Mens(dont la route passe en bordure d’un coin de parc) , soit que ce fût pendant une journée d’automne, au retour d’une petite partie de chasse au lièvre,c’est -à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis etles terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements. D’autant que Mme Tim était toujours la tambour-major .Elle était vêtue à l’opulente d’une robe de bure , avec des fonds énormes qui se plissaient et se déplissaient autour d’elle à chaque pas, lelong de son corps de statue. Elle avait du corsage et elle l’a grémentait de jabots de linon . A la voir au milieu de cette cuve d’enfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient autour d’elle, on l’aurait toute voulue. Derrière elle, les nourrice s portaient encoreles derniers-nés dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur lapointe des pieds et en passant la tête par-dessus la haie, on la surprenait au milieu d’un en -cas champêtre, distribuant des parts de gâteaux et des verres de sirop, encadrée, à droite, d’un laquais (qu i était le fils Onésiphore de Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d’orangeade et, à gauche, d’une domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette d’Avers), vêtue de zinzolins et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie. C’ét ait à voir !

1 Buis : arbuste. 2 Bamboula : fête. 3 Combles : espaces compris entre le dernier étage de la demeure et le toit. 4 Tambour-major : grade militaire (sous- officier qui commande les tambours et les clairons d’un régiment) donné ici, de façon plaisante, à Mme Tim qui commande tout. 5 Bure : étoffe de laine brune. 6 Jabots de linon :ornements de tissu qui s’étalent sur la poitrine. 7 Zinzolins :tissus d’un violet rougeâtre.

 

ÉCRITURE

 

I - Vous répondrez d’abord à la question suivante (4 points) :

Quelles sont les caractéristiques des figures maternelles dans les textes du corpus ?

II -Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des trois sujets suivants (16 points) :

1. Commentaire : Vous commenterez l’extrait de Jean Giono (texte C).

 

COMMENTAIRE

Plan possible :

I)Le cadre en reflet du personnage

Assimilation du personnage au lieu : un cadre bucolique réservé à la fête et un personnage associé au divertissement raffiné. Imbrication du cadre et du personnage.

1)Le cadre

2)Une mise en scène :

fêtes et divertissements

Symbole de la fête Elle est associée à la fête et au divertissement raffiné, elle a un véritable talent de metteur en scène. Champ lexical de la fête : champ lexical de l’abondance « des fêtes à n’en plus finir « 

II)UN PORTRAIT et une figure maternelle élogieuse et épicurienne

Portrait de Mme Tim ; peinture d’une femme dont l’auteur nous fait le portrait

1 - Eloge d’une mère

Personnage 2daire, entrée en scène tardive, elle aura dans l’ouvrage un rôle dramatique essentiel car il fait avancer l’action. - généreuse, protectrice, sécurisante et forte. - Autorité = mère autoritaire = Image et symbole de la domination, rapport de supériorité = chef de famille - La femme est sacrifiée pour la mère.

2 - Un échappatoire possible à l’ennui = la fête -

L’ épicurienne vivant danss l'instant, toujours l’esprit en fête, elle tente de faire partager son amour pour la vie et les plaisirs des sens que cela suppose. Dans l’extrait sa philosophie épicurienne se traduit par un partage des sens par les repas.

Porte parole de Giono

 

Dans le cadre de l'objet d'étude consacré au genre narratif, l'étude de la nouvelle Solitude de la pitié de Jean GIONO était proposée à la classe, en oeuvre intégrale. L'un des parcours de l'oeuvre a été rédigé sous forme de devoir surveillé par les élèves. Il s'agissait de la thématique suivante : L'espace et ce qu'il symbolise.

 

Deux études de l'oeuvre intégrale de Giono sont proposées :

  •   -  Etude de l'espace et de ce qu'il symbolise
  •   -  Nouvelle Jean Giono, Solitude de la pitié

 

L’espace et ce qu’il symbolise

1°/Le contraste intérieur-extérieur 

Quand il entre dans la nouvelle, le lecteur a d’abord un aperçu de l’extérieur. « Ils étaient assis contre le portillon de la gare », puis « route et « champs ». Les deux personnages se trouvent dehors, n’ayant aucun domicile, errant comme des vagabonds. Cependant, ils ont tout de même un espoir : « pour la ville ». C’est leur destination, et ils fondent en ce lieu toutes leurs espérances. En effet, la ville contient des habitations, et elle représente le confort, l’argent, la nourriture et le sécurité, ce qu’ils n’ont pas. Ils s’obstinent à penser que là-bas, ils se feront accueillir et trouveront du confort et un peu d’argent. Leur première vue de cette ville est cependant décevante : « petite », « dartres », « jalouses et aigres ». Ces adjectifs sont comme un présage de l’état d’esprit de ses habitants, le curé plus particulièrement. Le lecteur se trouve soudain emporté vers l’intérieur, dans la cure et son confort, lieu où les deux hommes souhaitaient tant être. A l’intérieur, tout n’est que chaleur, confort, nourriture et gras : « Il mit la pipe chaude à l’étui », « fressure de porc », « bardes de lard » ou encore « près du poêle dans le grésillement de la friture ». Ces deux mondes, qui semblent si loin l’un de l’autre, se rejoignent quand le curé va ouvrir la porte, au travers d’un élément, « le couloir ». Le mot « entrez » vient pour les deux compagnons comme un soulagement, l’accomplissement de leurs rêves. Enfin, ils vont être au confort et gagner des sous. Cet espoir est de courte durée car ils ressortent presque aussitôt dans « une cour carrée », qui est leur destination finale, car le curé leur dit « attendez-moi là ». Il y a d’ailleurs une répétition du mot « cour » , comme une ironie moqueuse de la naïveté des deux hommes. « Venait après une cour carrée, dans cette cour, les escaliers s’appuyaient puis montaient à grands élans carrés comme la cour. » Le gros persiste malgré tout à sourire, persuadé qu’ils sont tirés d’affaire. Malheureusement, les deux hommes restent dehors, sous « une pluie tenace et froide »,et de l’intérieur ils n’auront vu en tout et pour tout que le couloir, avant de se retrouver jetés à l’extérieur comme de la vulgaire poussière. Cet aperçu de l’intérieur ne les a rendu que plus miséreux, ils prennent conscience d’une chose qu’ils ne pourront sûrement jamais avoir. 

2°/ L’opposition haut-bas

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Date de dernière mise à jour : 29/07/2021

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