Rabelais, Gargantua, ch. XXIII, oral EAF


ORAUX EAF

 

 

Un mouvement littéraire, l'humanisme

 

Rabelais Gargantua, chapitre XXIII

 

 

Questionnaire sur François Rabelais

1 -

Quelles sont les dates de Rabelais?

Né à La Devinière à Seuilly (Touraine) en 1483 ou 1494 selon les sources et mort en 1553

2 -

Sous quels pseudonymes est-il connu?

Alcofribas Nasier = anagramme de François Rabelais

Autre pseudonyme : Seraphin Calobarsy

3 -

Qui était-il?

Un penseur, chrétien, médecin, bon vivant, anticlérical

4 -

De qui Rabelais était-il admirateur?

Erasme

5 -

Citez une autre œuvre que Gargantua

Pantagruel, 1532

6 -

Pantagruel et Gargantua sont-ils considérés comme une préfiguration du roman moderne?

Oui, ils préfigurent le roman réaliste et satirique mais on y trouve aussi un peu du conte avec le gigantisme, un peu de la parodie, de l’épopée et du roman de chevalerie;

 

L’humanisme

Questionnaire pour l’oral EAF :

Définition:

1 -

Qu’est-ce que l’humanisme?

C’est un courant culturel qui est apparu à l’époque de la Renaissance.

L’humanisme est une doctrine théorique et pratique qui repose sur la dignité de l’homme et vise son accomplissement. L’homme d’un point de vue philosophique doit s’affranchir de toute croyance religieuse.

Ce mouvement est apparu en Italie dès le XIVème siècle puis en France aux Xvème et XVIème.

C’est une étape importante dans l’histoire de la culture Européenne.

Les trois points importants sont :

- Critique de l’éducation rhétorique

- Recherche d’une éducation équilibrée

- Retour aux textes anciens

Le mot humaniste apparaît en Europe occidentale au XVIe siècle, vers 1539. Il désigne les érudits qui ne se contentent plus de la connaissance du latin, la langue commune à toutes les personnes instruites de leur époque, mais étudient aussi les autres langues prestigieuses de l'Antiquité, le grec et l'hébreu.

2 -

Que manifestent les intellectuels de l’époque?

Un très grand appétit de savoir : étude de diverses disciplines.

3 -

Prônent-ils la vulgarisation des savoirs?

Oui de tous les savoirs. Ils estiment que la parole divine doit-être accessible à tout un chacun. Le savoir religieux est donc important.

4 -

Quel point de vue les humanistes ont-ils sur la liberté de l’homme?

L’homme est libre au sens où il est responsable de ses actes. L’homme a le libre arbitre donc le choix de ses actes dont il est pleinement responsable.

5 -

Citez quelques humanistes

Erasme, Rabelais, Montaigne, Pétrarque

6 -

L’idéal des lumières renoue t’-il avec l’idéal humaniste d’accéder à une sagesse pleinement humaine?

Oui par la confiance que les Lumières mettent en l’homme au détriment de l’obscurantisme politique et religieux.

7 -

Quelles sont les idées des Lumières?

L’autonomie de la raison, rejet des dogmes religieux, défense de la tolérance, de la liberté et de l’égalité, défense de la notion de progrès du savoir et au niveau moral

La philosophie de l’humanisme

1 -

Quelle connotation philosophique peut-on associer à l’humanisme?

La notion d’humanisme est associée aux droits fondamentaux de l’homme. On peut alors parler d’humanisme pratique ou moral relativement à la notion d’interdits éthiques ou de devoirs = ne pas tuer, ne pas voler, ne pas asservir….;

2 -

Quelle est la primauté du courant philosophique humaniste?

La primauté de l’homme, de l’humain et des lois naturelles sur les croyances religieuses et la croyance en un (ou plusieurs) être(s) divin(s) surnaturel(s).

3 -

Contre quoi l’humanisme lutte t’-il?

L’humanisme lutte contre le pouvoir de l’Eglise en tant qu’elle exerce une influence sur l’activité intellectuelle. C’est pourquoi l’humanisme privilégie l’action pratique, la recherche de l’efficacité, le pragmatisme.

l'humanisme moderne

1 -

En quel sens peut-on parler d’humanisme moderne?

On peut parler d’humanisme moderne dans le sens où les modernes associent l’humanisme à la Renaissance comme un courant ayant des racines dans l’Antiquité.

On peut citer par exemple la citation universellement connue du sophiste Protagoras « l’homme est mesure de toutes choses » =  exclusion du divin. En effet, la citation de Protagoras nous renvoie au scepticisme antique à l’égard des divinités. Nous pouvons également mentionner que le bouddhisme n’inclut pas la notion de divinités mais seulement d’âme. Ce qui est mis en avant est l’accomplissement de l’homme. Les divinités ne sont plus indispensables à l’homme pour fonder l’éthique

 

Questionnaire sur Pantagruel et Gargantua

1 -

Quand Pantagruel a t’-il été publié?

En 1532

2 -

Que raconte Pantagruel?

Il s’agit de la vie du héros éponyme racontée de manière burlesque sur le mode des romans de chevalerie. Le géant est le fils de Gargantua et de Badebec. L’éducation a une place essentielle dans Pantagruel. La lettre de Gargantua en témoigne car elle rend hommage au savoir et incite son fils à s’élever à une connaissance encyclopédique.

3 -

Quel est le second roman de Rabelais?

Gargantua

4 -

Sous quel pseudonyme est-il publié?

Sous  le nom d’Alcofribas Nasier

5 -

Contre quoi le prologue met-il le lecteur en garde?

Le narrateur invite le lecteur à ne pas lire ce roman au sens littéral

6 -

Sur quoi le récit s’ouvre t’-il?

Sur la généalogie du héros

7 -

Quelle éducation est mise en avant dans ce roman?

Le géant reçoit une éducation très formaliste basée sur un simple apprentissage basé sur le par coeur : il s’agit d’une critique de l’enseignement de la Sorbonne

L’éducation est la question centrale de l’humanisme. On peut dire de ce roman qu’il est un traité d’éducation au sens d’un programme encyclopédique.

8 -

Qui est Ponocrates?

Le nouveau précepteur

9 -

Que représente t’-il?

Il incarne les idées humanistes, la nouvelle pédagogie

 

 

Lecture du texte à présenter à l'oral :

Gargantua ch xxiii texteGargantua ch xxiii texte (26.25 Ko)

 

OBJET D’ÉTUDE : L’HUMANISME

Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme

 Rabelais, Gargantua, chap. XXIII

Comment Gargantua fut institué par Ponocrates en telle discipline qu'il ne perdait heure du jour.

Quand Ponocrates1 connut la vicieuse manière de vivre de Gargantua, délibéra autrement l'instituer en lettres, mais pour les premiers jours le toléra, considérant que Nature ne endure mutations soudaines sans grande violence. Pour donc mieux son œuvre commencer, supplia un savant médecin de son temps, nommé Maître Theodore, à ce qu'il considérât si possible était remettre Gargantua en meilleure voie, lequel le purgea canoniquement2 avec ellébore d’Anticyre et par ce médicament lui nettoya toute l'altération et perverse habitude du cerveau. Par ce moyen aussi Ponocrates lui fît oublier tout ce qu'il avait appris sous ses antiques précepteurs, comme faisait Timothé à ses disciples qui avaient été instruits sous autres musiciens. Pour mieux ce faire, l'introduisait dans la compagnie des gens savants que là étaient, à l'émulation desquels lui crurent l'esprit et le désir d’étudier autrement et se faire valoir. Après en tel train d'étude le mît qu'il ne perdait heure quelconques du jour, mais tout son temps consommait en lettres et honnête savoir. 

S'éveillait donc Gargantua environ quatre heures du matin. Cependant qu'on le frottait, lui était lue quelque pagine3 de la divine Écriture hautement et clairement, avec prononciation compétente à la matière, et à ce était commis un jeune page, natif de Bâché, nommé Anagnostes4. Selon le propos et argument de cette leçon5 souventes fois se adonnait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu, duquel la lecture montrait la majesté et jugement merveilleux. 

Puis allait aux lieux secrets faite excrétion des digestions naturelles. Là son précepteur répétait ce que avait été lu, lui exposant les points plus obscurs et difficiles. 

Eux retournant, considéraient l'état du ciel : si tel était comme l'avaient noté au soir précédent, et quels signes entrait le soleil, aussi la lune, pour cette journée. 

Cela fait, était habillé, peigné, testonné6, accoutré et parfumé, durant lequel temps on lui répétait les leçons du jour d'avant. Lui-même les disait par cœur, et y fondait quelque cas pratiques et concernant l'état humain, lesquels ils étendaient parfois jusque deux ou trois heures, mais ordinairement cessaient lors qu'il était du tout habillé. Puis par trois bonnes heures lui était faite lecture. Ce fait, issaient hors7, toujours conférant des propos de la lecture, et se déportaient en Bracque8 ou au pré, et jouaient à la balle, à la paume, à la pile trigone, galantement s’exerçant les corps comme ils avaient les âmes auparavant exercé. Tout leur jeu n'était qu'en liberté, car ils laissaient la partie quand leur plaisait et cessaient ordinairement lors que suaient parmi le corps, ou étaient autrement las. Alors étaient très bien essuyés et frottés, changeaient de chemise et, doucement se promenant, allaient voir si le dîner était prêt. Là attendent, récitaient clairement et éloquemment quelques sentences retenues de la leçon. 

Ce pendent Monsieur l'Appétit venait, et par bonne opportunité s'asseyaient à table. 

Au commencement du repas était lue quelque histoire plaisante des anciennes prouesses, jusqu'à ce qu'il eût pris son vin. Lors (si bon semblait) on continuait la lecture, ou commençaient à deviser joyeusement ensemble, parlant, pour les premiers mois, de la vertu, propriété efficace9 et nature de tout ce que leur était servi à table : du pain, du vin, de l'eau, du sel, des viandes, poissons, fruits, herbes, racines, et de l'apprêt de celles-ci. Ce que faisant, apprit en peu de temps tous les passages relatifs à ce sujet dans Pline10, Athénée, Dioscorides, Jullius Pollux, Galien, Porphyre, Oppien, Polybe, Héliodore, Aristote, Elien11 et autres. Ces propos tenus, faisaient souvent, pour plus être assurés, apporter les livres susdits à table. Et si bien et entièrement retint en sa mémoire les choses dites, que pour lors n'était médecin qui en sut à la moitié tant comme il faisait. 

Après, devisaient des leçons lues au matin, et, parachevant leur repas par quelque confection de cotoniat12, se curaient les dents avec un tronc de lentisque13, se lavaient les mains et les yeux de belle eau fraîche, et rendaient grâces à Dieu par quelques beaux cantiques faits à la louange de la magnificence et bonté divine. Ce fait, on apportait des cartes, non pour jouer, mais pour y apprendre mille petites gentillesses et inventions nouvelles, lesquelles toutes usaient d'arithmétique. 

1. En grec, « endurant », « travailleur ». 2. Dans les règles.  3. Page.  4. En grec, « lecteur ».  5. Lecture.  6. Coiffé. 7. Sortaient dehors. 8. Allaient au jeu de paume du Grand Bracque à Paris. 9. Effet. 10. Écrivain et naturaliste romain. 11. Grammairiens, médecins, philosophes et poètes grecs. 12. Confiture de coing. 13. Petit arbuste.

 

  •  Problématique :
  • En quoi ce chapitre fait-il l'éloge de l'éducation humaniste?

 

Etude littéraire et questionnaire sur le chapitre XXIII

I - Une éducation qui contrevient à la scolastique médiévale

A - Ponocrates prend en main l'éducation de Gargantua

1 - par la douceur

- Il ne veut pas brutaliser son élève, l 2 et 3 : "toléra", l. 2. "Considérant... sans grande violence" L.2

- Galantement, l. 25/ Doucement, L. 27

  • Questionnaire :
  • Comment Ponocrates prend t'-il en main l'éducation de Gargantua?
  • Relevez les termes et expressions qui justifient votre réponse

 

2 - En faisant table rase des acquis précédents

- Intervention médicale/ divine :maître "Théodore" : "Dieu t'adore"

- Purgation intellectuelle de son éducation antérieure : "antiques précepteurs" l. 6

* "Vicieuses manières" l. 1 + "altération et perverses habitudes", L. 5, "nettoya", L. 5, "purgea", l.4

- Principe philosophique : Thimothé : remettre en cause tout ce que l'on sait pour réfléchir par soi-même = un ex. d'autorité.

  • Questionnaire :
  • S'agit-il en matière d'éducation de faire table rase des acquis précédents?
  • Relevez les expressions ou termes révélateurs de la purgation intellectuelle de l'éducation antérieure
  • Montrez qu'en matière de principe philosophique, nous avons un exemple d'autorité
  • De quoi s'agit-il ? Expliquez

 

B - Il commence par changer ses mauvaises habitudes

1 - L'hygiène du corps est prépondérante

- lever matinal : L 11

- Hygiène vigoureuse, "frottait" L. 11

- Habillé, peigné, accoutré et parfumé L. 20 + Essuyés et frottés, changeaient de chemise, L. 27

- Se lavant les mains et les yeux de belle eau fraîche, L. 40

- Repas équilibré : pas de déjeuner + un dîner équilibré l. 34 + vie modérée, L. 32 : "Monsieur l'appétit", L. 30

- Bestialité = sociabilité : "il allait aux lieux secrets... " L. 16 par opposition à "fientait", "pisser"

  • Questionnaire :
  • Qu'en est-il de l'hygiène du corps?
  • Justifiez votre réponse en citant le texte
  • La toilette en matière d'hygiène est-elle associée à l'alimentation? 
  • La modération à ce niveau est-elle un principe régulateur de référence?
  • Remarquez-vous une évolution très nette dans l'expression "il allait aux lieux secrets"? Expliquez
  • Le vocabulaire est-il en la matière très significatif et évocateur de l'évolution? 

 

2 - Le divertissement est exercice de corps

Jeu comme équilibre intellectuel et corporel L. 24, accumulation

Aucun enjeu : liberté L. 26 + "las" L. 27

"Galantement... exercé" L. 25

  • Questionnaire :
  • A quoi le divertissement est-il associé?
  • Relevez une accumulation représentative du jeu comme équilibre intellectuel et corporel
  • Expliquez la ligne 25 : "Galantement... exercé"

 

 

 

II - Le programme de l'éducation humaniste

A - Institution de Gargantua en lettres et sciences

1 - La fréquentation des Lettrés de l'époque

- Ponocrates conduit son élève à la socialisation : "compagnie des gens savants", L 8

- Il suscite en lui l'envie d'étudier par l'exemple : "éducation " L. 8, "désir d'étudier autrement", L.9

Il veut que Gargantua se rende compte de l'intérêt à devenir érudit : converstions intéressantes, échanges d'idées, ainsi il pourra se faire valoir en société, L. 9

  • Questionnaire :
  • Qui est Ponocrates?
  • Qu'est-ce qu'un précepteur?
  • Que vise Ponocrates avec son élève?
  • Relevez l'expression de la ligne 8 qui justifie l'intention de Ponocrates vis-à-vis de son élève
  • Relevez les expressions qui prouvent que Ponocrates tente d'éveiller l'envie d'étudier et de savoir
  • Quelle place l'érudition à t'-elle?
  • Montrez qu'à la ligne 9, l'érudition selon Ponocrates est mise en valeur pour la reconnaissance qu'elle apporte en société

 

2 - La lecture de textes Saints

- Doit se faire en langue latine ou Grecque (l'Eglise seule avait le droit de traduire les textes Saints et occultait certains passages dérangeants

- Les textes Saints doivent être lus par un page compétent : L 12, "hautement", "clairement", "prononciation compétente".

  • Questionnaire :
  • Comment les textes Saints doivent-ils se lire?
  • Par qui? Citez pour justifier votre réponse

 

3 - La lecture de textes littéraires

- Ils lui sont lus au moment du dîner + récits édifiants de chevalerie "quelque histoire plaisante des anviennes prouesses" l. 31

- Objectifs : préparer Gargantua aux responsabilités de son royaume en l'amusant

- Lecture des anciens, l. 35 et 36

  • Questionnaire :
  • A quel moment les textes littéraires sont-ils lus?
  • De quels textes s'agit-il? Citez le texte
  • Quels sont les objectifs visés?
  • Les anciens sont-ils lus?

 

4 - Arithmétique, géométrie, astronomie, musique

Gargantua apprend l'arithmétique grâce aux jeux de cartes, l. 42. Apprentissage par le divertissement : "Mille petites gentillesses et inventions nouvelles", L 42. 43

Astronomie : observation régulière du ciel (illustration de Gustave Doré) / "considérait l'é'tat du ciel", l. 18  + Observation des signes puis conclusion, l. 18 et 19

( Les autres sciences se trouvent dans la suite du chapitre 23 )

  • Questionnaire :
  • Quelles sont les disciplines étudiées?
  • Comment l'arithmétique est-elle enseignée? Citez pour justifier
  • Quelle expression associe l'apprentissage au divertissement?
  • En quoi consiste l'astronomie? Justifiez votre réponse en citant le texte

 

B - La pédagogie humaniste

1 - Un apprentissage fondé sur la répétition

Aucun moment n'est perdu pour instruire Gargantua

- Lieux d'aisance " Ponocrates lui répétait ce qui avait été lu", L 17 et 18 au moment de sa toilette

- L'enseignement n'est plus basé sur la passivité = par opposition "on lui lut". En effet, Ponocrates lui explique "les points obscurs", "difficiles", l. 17 . Il y a donc des commentaires éclairants par opposition à l'éducation scolastique.

- "lorsqu'il est habillé" : L 20 : Son habillement prend 3 heures, l. 23 et 22 = "on lui répétait les leçons du jour d'avant", L. 20, 22

- En attendant le dîner "il récitait clairement et éloquemment  quelques sentences retenues de la leçon " L. 29

Ces répétitions conduisent Gargantua à être actif dans son apprentissage et à ne pas subir des lectures sans commentaires.

  • Questionnaire :
  • L'apprentisssage est-il fondé sur la répétition?
  • Le temps et la gestion sont-ils importants dans l'éducation en vigueur?
  • L'enseignement est-il basé sur la passivité?
  • Justifiez votre réponse et montrez qu'il y a une opposition avec l'éducation scolastique
  • Quelles sont les effets des répétitions sur Gargantua?

 

2 - Un apprentissage qui débouche sur la réflexion

Tous les textes lus ou répétés débouchent sur un débat ou une réflexion : Gargantua s'approprie un savoir.

- La mémoire est sollicitée mais jamais dissociée de la compréhension. "Toujours conférant des propos de la lecture", l 23, 24  =  analogie aux dialogues socratiques

" Retint en sa mémoire les choses dites ..... Tout comme il faisait", l. 36, 37

- Gargantua en lire lui-même ses propres conclusions :

Sur la religion : L 14 et 15

Sur l'application de la religion : "fondait quelques cas pratiques " L. 21 par opposition "rendaient grâce à Dieu", L 41

Sur la médecine, il en sait plus que les médecins et peut donc soigner les hommes, l. 38

= L'esprit est tout aussi important que le corps par opposition aux sophistes

  • Questionnaire :
  • Sur quoi l'apprentissage débouche t'-il? 
  • La mémoire et la compréhension sont-elles associées?
  • Cette technique d'apprentissage est-elle Socratique?  La recherche et l'humilité, l'interrogation, les questions sont-elles finalement plus importantes que les réponses tout comme dans l'enseignement philosophique de Socrate?
  • Dans quels domaines Gargantua tire t'-il ses propres conclusions? 
  • Le corps est-il tout aussi important que l'esprit?
  • Cela entre t'-il en contradiction avec les sophistes?

 

3 - Un apprentissage fondé sur l'observation

Observation du ciel

Observation du repas devenu lieu d'apprentissage : le repas est évoqué plus rapidement : preuve que l'on est passé d'une éducation "du bas", le ventre "au haut", l'esprit.

Menu équilibré, énumération d'aliments naturels, l. 34 . Ces aliments sont l'occasion d'évoquer ce qu'en disaient les anciens (propriétés médicinales)

Observation + apprentissage : L 35 "Apprit en peu de temps.... "

Gargantua applique ce qu'il sait des propriétés médicinales L. 40

  • Questionnaire :
  • L'apprentissage est-il fondé sur l'observation? 
  • A quels niveaux cela se traduit-il? 
  • Citez le texte pour justifier votre réponse en donnant des exemples précis
  • De quoi l'énumération des aliments naturels est-elle l'occasion? 

 

Conclusion :

Ponocrates fait évoluer Gargantua qu'il prépare aux responsabilités du Royaume. On est passé d'un registre bas et vulgaire à un registre soutenu. Les énumérations et hyperboles sont numératives, L 20, 40.  "Monsieur l'appétit", L. 30 : Gargantua ne se goinfre plus

L'éducation doit mener à une amélioration morale ( L 14 et 41, remerciements faits à Dieu)

Gargantua ne fera plus de sieste.  Il ne perdra plus de temps.

L'idéal humaniste est placé sous l'angle de la démesure. Gargantua n'a aucun répit

  • Questionnaire :
  • Ponocrates fait-il ainsi évoluer Gargantua?
  • Dans quel but?
  • Après analyse du registre, que pouvez-vous en dire? Quel sens cela a t'-il?
  • L'éducation est-elle liée à la morale?
  • Retrouvez-vous l'idéal humaniste?

 

 

 

Ouverture : Dossier bac

L'Abbaye de Thélème : éducation idéale, c'est une utopie

Lettre de Gargantua à Pantagruel, chapitre VIII.

 Pour travailler votre ouverture avec L'Abbaye de Thélème

LA LOGIQUE DU RENVERSEMENT DE RABELAIS

LE COUVENT DE LABBAYE DE THELEME EST LE CONTRAIRE DUN COUVENT NORMAL AU 16ème  SIECLE.

                                   Rabelais  Gargantua

Dans labbaye de Thélème de Gargantua de Rabelais, intitulée « comment étaient réglés les thélémites à leur manière de vivre », lauteur nous donne limage dun monde à lenvers. Nous allons voir en quoi la logique du renversement de Rabelais sapplique au couvent de labbaye de Thélème, en quoi elle représente le contraire dun couvent normal.

Dans ce texte, il semble que lidéal thélémite néchappe pas à la logique du renversement. Ce passage nous montre à quel point ce couvent est le contraire dun couvent modèle. Cette inversion des règles qui régissent habituellement un couvent classique, traditionnel intervient dans la présentation de lanti-abbaye.

                            lanti-abbaye de Rabelais

Les vœux existent toujours mais ce sont des vœux de liberté qui se sont substitués aux vœux de piété, de fidélité et de sacrifice de soi. Nous remarquons lexacerbation de ce désir de liberté manifesté au sens dune absence totale de contrainte; Rien ni personne ne doit forcer, contraindre, obliger, ordonner. La liberté portée à son paroxysme domine plus que la vie quotidienne des thélémites; elle est devenue une quête indispensable, elle est lessence de la vie des thélémites. Ce qui  la caractérise et la fait être au point quelle fait de lindividu libre un individu vertueux.

                     Lindividu libre est un individu vertueux

Les qualités humaines et philosophiques découlent de cet état desprit, de cette exigence demblée posée de la liberté. Lidéal concrétisé de la  liberté engendre honnêteté vertu, honneur; les lois, les statuts et les règles qui gèrent le couvent normal au 16ème siècle sont bannies car elles sont synonymes dinterdits qui eux même sont la cause de frustrations diverses qui incitent à la débauche, à la violation de linterdit. Il y a une fatalité de la liberté comme il y a une fatalité de la privation de liberté.

                    La liberté comme obligation morale

La liberté est une obligation morale, « fais ce que voudras » pour être un thélémite; cette règle ne sapplique pas quau niveau individuel. Il faut supprimer tout ce qui pourrait rappeler les couvents ordinaires pour édifier lantithèse de labbaye. La liberté, ses exigences sont premières, elles sont lédifice de la communauté toute entière et porte l individu dans un premier temps puis la collectivité. Les vœux de sacrifice de soi, dhumilité, de modération, de renoncement aux biens terrestres, de spiritualité caractéristiques dun couvent normal ont disparu et laissé place à ceux de la luxure, du plaisir et du confort. Les hommes boivent, mangent exagérément et les plaisirs de la vie se multiplient, les hommes chassent les dames. Les plaisirs sont très aristocratiques mais la vraie noblesse nest plus de savoir « lire, écrire, chanter, jouer dinstruments harmonieux, parler cinq ou six langages, mais dêtre imprégnée de cet idéal de liberté car seul celui qui respecte la règle de liberté « fais ce que voudras » est un chevalier preux, galant, dextre, vigoureux et capable de manier les armes.

                                     Conclusion

Labbaye laisse progressivement la place à une sorte de château habité par des nobles  chevaliers et des dames. Linsouciance est une force car elle est le signe dun haut degré de liberté. La logique du renversement se manifeste également dans une certaine mesure par les vœux de mariage. On peut ainsi affirmer que lidéal thélémite orienté tout entier vers une totale liberté est perçu par Rabelais comme un idéal de bonheur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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