Molière, l'école des femmes, II, 5 -
L'école des femmes : Molière, Acte II, 5
- - Support : « L’Ecole des femmes » de Molière
- ARNOLPHE :
- Fort bien.
- AGNES :
- Le lendemain, étant sur notre porte,
- Une vieille m'aborde, en parlant de la sorte :
- "Mon enfant, le bon Dieu puisse-t-il vous bénir,
- Et dans tous vos attraits longtemps vous maintenir !
- Il ne vous a pas faite une belle personne
- Afin de mal user les choses qu'il vous donne ;
- Et vous devez avoir que vous avez blessé
- Un cœur qui de s'en plaindre est aujourd'hui forcé."
- ARNOLPHE, à part :
- Ah ! Suppôt de Satan ! Exécrable damnée !
- AGNES :
- "Moi, j'ai blessé quelqu'un ! Fis-je toute étonnée.
- - Oui, dit-elle, blessé, mais blessé tout de bon ;
- Et c'est l'homme qu'hier vous vîtes du balcon.
- - Hélas ! qui pourrait, dis-je, en avoir été cause ?
- Sur lui, sans y penser, fis-je choir quelque chose ?
- - Non, dit-elle, vos yeux ont fait ce coup fatal,
- Et c'est de leurs regards qu'est venu tout son mal.
- - Hé ! Mon Dieu ! Ma surprise est, fis-je, sans seconde :
- Mes yeux ont-ils du mal, pour en donner au monde ?
- - Oui, fit-elle, vos yeux, pour causer le trépas,
- Ma fille, ont un venin que vous ne savez pas.
- En un mot, il languit, le pauvre misérable ;
- Et s'il faut, poursuivit la vieille charitable,
- Que votre cruauté lui refuse un secours,
- C'est un homme à porter en terre dans deux jours.
- - Mon Dieu ! J’en aurais, dis-je, une douleur bien grande ?
- Mais pour le secourir qu'est-ce qu'il me demande ?
- - Mon enfant, me dit-elle, il ne veut obtenir
- Que le bien de vous voir et vous entretenir :
- Vos yeux peuvent eux seuls empêcher sa ruine
- Et du mal qu'ils ont fait être la médecine.
- - Hélas ! Volontiers, dis-je ; et puisqu'il est ainsi,
- Il peut, tant qu'il voudra, me venir voir ici."
- ARNOLPHE, à part :
- Ah ! Sorcière maudite, empoisonneuse d'âmes,
- Puisse l'enfer payer tes charitables trames !
- AGNES :
- Voilà comme il me vit, et reçut guérison.
- Vous-même, à votre avis, n'ai-je pas eu raison ?
- Et pouvais-je, après tout, avoir la conscience
- De la laisser mourir faute d'une assistance,
- Moi qui compatis tant aux gens qu'on fait souffrir,
- Et ne puis, sans pleurer, voir un poulet mourir ?
- I ) L’innocence d’Agnès : un dialogue dans un dialogue
- - Le dialogue souligne l’innocence d’Agnès. En effet elle manque d'éducation et cela transparaît
- A ) Traduction et manifestation de son innocence
- - « Vos yeux ont fait ce coup fatal » (vers 522)
- - Elle en est inquiète « mes yeux ont il du mal pour en donner au monde ? » (vers 520)
- - Elle prend les mots au sens littéral: le mot « blessé » par exemple, est pris au sens propre par Agnès (elle pense réellement que son regard a blessé physiquement le jeune homme
- b ) Notre personnage découvre l'amour et son pouvoir
- C ) Elle se montre Sensible et généreuse
- - « Moi qui compatis tant aux gens qu’on fait mourir et ne puis, sans pleurer, voir un poulet mourir » (vers 540-542)
- D ) Autres qualités et défauts
- II ) Habilité de la vieille dame
- III ) Deux portraits en opposition
- A ) Le langage candide d’Agnès
- B ) Le langage manipulateur de la vieille femme
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Date de dernière mise à jour : 26/07/2021


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