Méditations poétiques, Invocation, Lamartine, commentaire

Lamartine, le lac

 

 

 

 

Invocation (in Méditations poétiques (1820)), d’Alphonse de LAMARTINE.

Ô toi qui m’apparus dans ce désert du monde,
Habitante du ciel, passagère en ces lieux,
Ô toi qui fis briller dans cette nuit profonde
Un rayon d’amour à mes yeux ;
À mes yeux étonnés montre-toi tout entière ;
Dis-moi quel est ton nom, ton pays, ton destin :
Ton berceau fut-il sur la terre,
Ou n’es-tu qu’un souffle divin ?
Vas-tu revoir demain l’éternelle lumière ?
Ou dans ce lieu d’exil, de deuil et de misère,
Dois-tu poursuivre encor ton pénible chemin ?
Ah ! quel que soit ton nom, ton destin, ta patrie,
Ô fille de la terre ou du divin séjour,
Ah ! laisse-moi toute ma vie
T’offrir mon culte ou mon amour.
Si tu dois comme nous achever ta carrière,
Sois mon appui, mon guide, et souffre qu’en tous lieux
De tes pas adorés je baise la poussière.
Mais si tu prends ton vol, et si, loin de nos yeux,
Soeur des anges, bientôt tu remontes près d’eux,
Après m’avoir aimé quelques jours sur la terre,
Souviens-toi de moi dans les cieux !

 

 

Le Romantisme est un courant littéraire qui apparut au début du XIX ème siècle en France. Alphonse de Lamartine, un des plus grands poètes Romantiques de son temps est l' auteur d' "Invocations" in Méditations Poétiques, écrites en 1820. Ce poème parle de l' amour et de la mort. Il relate particulièrement un amour infini pour une femme proche de la mort avec tous les regrets du poète.

Tout d' abord, l' auteur porte un amour inaltérable à une jeune fille, personnage principal de ce poème. Elle est d' ailleurs dépeinte, dès le début du poème comme une allégorie de la beauté apparaissant avec "m'apparus dans ce désert" (v.1). Ce vers est de plus renforcé par l'allitération en [d], "dans ce désert du monde", mettant en évidence le fait que le poète se sentait seul avant l' appartition de la jeune femme, et qu' elle fut en quelques sorte sa sauveuse. L' anaphore "Ô toi" (v.1 et 3), suivie de l' antithèse "briller dans cette nuit" marquent l' amour passionnel de l' auteur pour la femme, comme si celle-ci était son étoile. Par ailleurs, le champ lexical de l' amour est présent dans "Invocation" avec les expressions "rayon d' amour" (v.4), "souffle divin" (v.Cool, "mon amour" (v.15), "tes pas adorés" (v.1Cool, "m' avoir aimé" (v.21). Le poète idolâtre la jeune femme et désire lui "offrir son culte" (v.15), une expression hyperbolique. De plus, l' auteur projette ses sentiments sur les lieux alentours en faisant allusions à la vie et à la terre. Au vers 1, il parle de "désert du monde" qui est un oxymore. Cela souligne qu' il ne vit plus dans la solitude depuis l' arrivée de la jeune femme. Le mot "terre" est répété à plusieurs reprises aux vers 7, 13 et 21, une anaphore qui a pour but d' insister sur le fait qu' il redécouvre le monde grâce à la jeune fille. Il parle d' ailleurs du "ciel" (v.2), du "berceau" (v.7) tel une renaissance, et les expressions comme "fille de la terre" et "divin séjour" (v.13) symbolisent la vie, sur un ton appréciatif, grâce à ce sentiment amoureux.

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Date de dernière mise à jour : 18/10/2018

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