Fantaisie, Nerval, Odelettes

Nerval

 

 

 

 

 

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    Fantaisie (in Odelettes, 1832-1835)



    Il est un air pour qui je donnerais
    Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
  • Un air très vieux, languissant et funèbre,
  •  Qui pour moi seul a des charmes secrets.

    Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
  • De deux cents ans mon âme rajeunit :
    C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
  •  Un coteau vert, que le couchant jaunit,

    Puis un château de brique à coins de pierre,
    Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
  • Ceint de grands parcs, avec une rivière
  • Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

    Puis une dame, à sa haute fenêtre,
  • Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
  • Que dans une autre existence peut-être,
  • J'ai déjà vue... et dont je me souviens!

    Gérard de Nerval.

 

Commentaire  :

Le Romantisme est un mouvement littéraire du XIXème siècle caractérisé par le lyrisme. Gérard de Nerval est un auteur phare de ce mouvement, notamment avec son recueil Odelettes (1832-1835). Le poème « Fantaisie » émane de ce recueil. Il exprime le lyrisme provenant d’une ode, et l’onirisme qu’elle inspire au poète.

Le lyrisme, présent dans « Fantaisie », émane d’un air que le poète chérit. Le lyrisme est caractérisé, dans un premier temps, par l’expression du Moi. Ainsi, les pronoms personnels « je » (v1, v5, v7 et v16), « moi » (v4) et « me » (v16), et l’adjectif possessif « mon » (v6), montrent bien que le poète parle de ses sentiments. Le rythme ternaire « très vieux, languissant et funèbre » (v3) montre l’impression du poète par rapport à l’ode. De plus, les mots « charmes » (v4) et « âme » (v6) font partie du champ lexical du sentiment. Ensuite, au vers 16, les points de suspension montrent une hésitation de la part du poète qui laisse paraître, encore une fois, ses sentiments. Cette expression du Moi montre bien le lyrisme présent dans « Fantaisie ».
Le lyrisme est aussi l’expression d’une musicalité. En effet, le mot lyrisme vient d’un instrument ancien : la lyre. D’abord, les mots « entendre » (v5), « air » (v1 et v3), « Rossini » (v2), « Mozart » (v2) et « Weber » (v2), font partie du champ lexical de la musique. Ensuite, une allitération en [s] dans la première strophe, composée des mots « Rossini » (v2), « languissant » (v3), « seul » (v4) et « secrets » (v4), montre la musicalité et la rythmique de l’ode. La personnification de l’air au vers 1 auquel est associé le pronom « qui » accentue l’importance de cet air. De plus, l’anaphore et la métonymie formées par « Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber » (v2) attirent l’attention du lecteur sur les trois compositeurs afin de rappeler à quel point l’ode est importante dans ce poème. Des éléments créant une rythmique sont aussi présents, comme le fait que le poème se compose de quatre quatrains et que les vers sont des décasyllabes. Tout ces éléments montrent la rythmique et la musicalité de l’ode qui a inspiré ce lyrisme au poète.

 

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Date de dernière mise à jour : 04/11/2018

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