Eluard, les dessous d'une vie : La dame de carreau, un rêve particulier et un idéal d'amour
Les dessous d’une vie : Eluard
« La Dame de carreau »
Paul Eluard, 1927.
Lecture du texte :
Paul Eluard, « La dame de carreau », Les Dessous d’une vie, 1926.
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Tout jeune, j’ai ouvert mes bras à la pureté. Ce ne fut qu’un battement d’ailes au ciel de mon éternité, qu’un battement de coeur amoureux qui bat dans les poitrines conquises. Je ne pouvais plus tomber.
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Aimant l’amour. En vérité, la lumière m’éblouit.
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J’en garde assez en moi pour regarder la nuit, toute la nuit, toutes les nuits.
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Toutes les vierges sont différentes. Je rêve toujours d’une vierge.
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A l’école, elle est au banc devant moi, en tablier noir. Quand elle se retourne pour me demander la solution d’un problème, l’innocence de ses yeux me confond à un tel point que, prenant mon trouble en pitié, elle passe ses bras autour de mon cou.
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Ailleurs, elle me quitte. Elle monte sur un bateau. Nous sommes presque étrangers l’un à l’autre, mais sa jeunesse est si grande que son baiser ne me surprend point.
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Ou bien, quand elle est malade, c’est sa main que je garde dans les miennes, jusqu’à en mourir, jusqu’à m’éveiller.
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Je cours d’autant plus vite à ses rendez-vous que j’ai peur de n’avoir pas le temps d’arriver avant que d’autres pensées me dérobent à moi-même.
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Une fois, le monde allait finir et nous ignorions tout de notre amour. Elle a cherché mes lèvres avec des mouvements de tête lents et caressants. J’ai bien cru, cette nuit-là, que je la ramènerais au jour.
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Et c’est toujours le même aveu, la même jeunesse, les mêmes yeux purs, le même geste ingénu de ses bras autour de mon cou, la même caresse, la même révélation.
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Mais ce n’est jamais la même femme.
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Les cartes ont dit que je la rencontrerai dans la vie, mais sans la reconnaître.
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Aimant l’amour.
Plan possible pour un commentaire
Introduction
I - Un rêve idéal
Transition
II - Un amour idéal
Conclusion
Ouverture
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Date de dernière mise à jour : 01/02/2018
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