2012, Série L : commentaire de Jean de Léry, bac de français

Histoire d'un voyage fait en la lterre du Brésil

montaigne

 

 

 

Bac 2012, première L Français 2012 

Annales 2012, Série L , renaissance et humanisme, sujets bac de français

 

 

*** Commentaire d'un membre du forum prépabac

 

 

 

Bac 2012, première L Français 2012
Objet d’étude :

 

Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme

 

Corpus  :

  • Texte A : Jean de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, chapitre XIII, 1578 (orthographe modernisée)
  • Texte B : Jean de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, chapitre XVIII, 1578 (orthographe modernisée)
  • Texte C : Michel de Montaigne, Essais, Livre III, chapitre VI « Des coches », 1588 (adaptation en français moderne par André Lanly) Texte D : Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, 1955  

 

 

1. Commentaire

 

Vous ferez le commentaire du premier texte de Jean de Léry (texte A).

 

TEXTE A - Jean de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, chapitre XIII, 1578 (orthographe modernisée) 

Artisan d’origine modeste et de religion protestante, Jean de Léry participa à une expédition française au Brésil. A cette occasion, il partagea pendant quelque temps la vie des indiens Tupinambas. Vingt ans après son retour en France, il fit paraître un récit de son voyage. Au reste, parce que nos Tupinambas sont fort ébahis de voir les Français et autres des pays lointains prendre tant de peine d’aller quérir1 leur Arabotan, c'est-à-dire bois de Brésil, il y eut une fois un vieillard d’entre eux qui sur cela me fit telle demande : « Que veut dire que vous autres Mairs et Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n’y en a-5 t-il point en votre pays ? » A quoi lui ayant répondu que oui et en grande quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même2 du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait, ains3 (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, 10 plumages et autres choses) que les nôtres l’emmenaient pour faire de la teinture, il me répliqua soudain : « Voire4, mais vous en faut-il tant ? - Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m’accommodant7 toujours à lui 15 parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n’en avez jamais vu par deçà8, un tel seul achètera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s’en retournent chargés de ton pays. - Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles. » Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m’interrogeant plus outre, dit : 20 « Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ? » - Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres. » Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu’au bout, il me demanda derechef : - « Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu’il laisse ? » « - A ses enfants, s’il en a, et à défaut d’iceux9 à ses frères, soeurs et plus prochains parents. » « - Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n’était nullement lourdaud), à cette heure connais-je10 que vous autres Mairs, c'est-à-30 dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos enfants ou à ceux qui survivent après vous ? La terre qui les a nourris n’est-elle pas aussi suffisante pour les nourrir ? Nous avons (ajouta-t-il), des 35 parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons ; mais parce que nous nous assurons qu’après notre mort la terre qui a nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, nous nous reposons sur cela. » Voilà sommairement et au vrai le discours que j’ai ouï de la propre bouche d’un pauvre sauvage américain.

 

 

Quelle est la nature de cette rencontre? 

*** Plan de l'étude

 

Introduction

récit historique et l''expérience de l'auteur,  contexte de l'humanisme.et problématique

 

 

I. La rencontre
A. Un dialogue dans un récit - le lecteur est présent (nous, nos, votre) - Repère temporel (une fois, Bresil) permettant au lecteur de s'installer dans ce récit de voyage proche l’autobiographie. - passé // Présent
B. Une rencontre qui surprend -Questions rhétoriques - onomatopées - liens logiques pour traduire le besoin de compréhension - Guillemets et parenthèses pour traduire. - les nombreux "C'est àd ire" - Hyperboles 

II. Un propos sur les qualités 

 A. La qualités des indiens - Des valeurs humaines - Des ressources naturels (le bois, le feu) - la famille et le coeur - la mémoire
B. Des qualités antagonistes
- Léry l'allégorie des européens - Excessivité des européens avec des procédés d'insistances - Antithèses - Énumération des biens matériels s'opposant aux biens naturel. - Parallélisme syntaxique en antithèses les européens : le présent les indiens : le futur

III. Une propos humaniste
À. Un propos didactique - liens logiques - une nécessité commune : celle de l’alimentation - énumérations et ( ) pour comprendre - un discours permettant d'imager les idées - Parallélisme syntaxique Passé Présent Futur
B. L'humanisme - La mort, l'amour, l'homme au centre des préoccupations - Différences culturelles - Il s'agit de trouver aux Indiens des qualités. Il semble être intellectuellement plus faible mais humainement plus fort - Parallélisme syntaxique de l'amour -Il s'agit d'être d’égal à egal

 

Conclusion :

"Des Cannibales" Montaigne; Lorsque les indiens arrivent en France et que l'effet de surprise est assez identique. Pour conclure sur un "Le cannibale est proche de nous"

 

 

 

Autre étude

  • Jean de Léry
  • Histoire d’un Voyage fait en la terre du Brésil  
  • Chapitre VIII.
  • Du naturel, force, stature, nudité, disposition et ornements du corps, tant des hommes que des femmes sauvages Brésiliens, habitant en l’Amérique : entre lesquels j’ai fréquenté environ un an. « Nudité des Américaines moins à craindre que l’artifice des femmes de par-deçà »
  • Extrait : « Nudité des Américaines moins à craindre que l’artifice des femmes de par-deçà »
  • Toutesfois avant que clore ce chapitre, ce lieu-ci requiert que je réponde, tant à ceux qui ont écrit, qu’à ceux qui pensent que la fréquentation entre ces sauvages tous nus, et principalement parmi les femmes, incite à lubricité et paillardise. Sur quoi je dirai en un mot, qu’encore voirement qu’en apparence il n’y ait que trop d’occasion d’estimer qu’outre la déshonnêteté de voir ces femmes nues, cela ne semble aussi servir comme d’un appât ordinaire à convoitise : toutefois, pour en parler selon ce qui s’en est communément aperçu pour lors, cette nudité, aussi grossière en telle femme est beaucoup moins attrayante qu’on ne cuiderait. Et partant, je maintiens que les attifets, fards, fausses perruques, cheveux tortillés, grands collets fraisés, vertugales, robes sur robes, et autres infinies bagatelles dont les femmes et filles de par-deçà se contrefont et n’ont jamais assez, sont sans comparaison, cause de plus de maux que n’est la nudité ordinaire des femmes sauvages : lesquelles cependant, quant au naturel, ne doivent rien aux autres en beauté. Tellement que si l’honnêteté me permettait d’en dire davantage, me vantant de bien soudre toutes les objections qu’on pourrait amener au contraire, j’en donnerais des raisons si évidentes que nul ne pourrait les nier. Sans doncques poursuivre ce propos plus avant, je me rapporte de ce peu que j’en ai dit à ceux qui ont fait le voyage en la terre du Brésil, et qui comme moi ont vu les unes et les autres. Ce n’est cependant que contre ce que dit la sainte Ecriture d’Adam et Eve, lesquels après le péché, reconnaissant qu’ils étaient nus furent honteux, je veuille en façon que ce soit approuver cette nudité : plutôt détesterai-je les hérétiques qui contre la Loi de nature (laquelle toutefois quant à ce point n’est nullement observée entre nos pauvres Américains) l’ont toutefois voulu introduire par-deçà. Mais ce que j’ai dit de ces sauvages est, pour montrer qu’en les condamnant si austèrement, de ce que sans nulle vergogne ils vont ainsi le corps entièrement découvert, nous excédant en l’autre extrémité, c’est-à-dire en nos bombances, superfluités et excès en habits, ne sommes guères plus louables. Et plût à Dieu, pour mettre fin à ce point, qu’un chacun de nous, plus pour l’honnêteté et nécessité, que pour la gloire et mondanité, s’habillât modestement.
  • Sommaire
  • Introduction
  • •I. Un texte argumentatif qui traite de la nudité des sauvages
  • •II. Une argumentation critique : le blâme des Européens
  • •III. Soi-même et l’autre : une réflexion humaniste sur l’altérité
  • •Conclusion

 

 

 

 

 

Pour aller plus loin 

Date de dernière mise à jour : 19/10/2018

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