Stendhal, Retrouvailles de Fabrice et de l'Abbé

Questionnaire sur la vie, l’œuvre et le mouvement littéraire  de Stendhal

Questionnaire sur la vie de Stendhal

1 -

Quel est le pseudonyme bien connu de Stendhal?

Henri Beyle

2 -

Quand est-il né?

Le 23 janvier 1783 à Grenoble

3 -

Quand est-il mort?

Le 23 mars  1842 à Paris.

4 -

Qui est Stendhal en quelques mots?

Stendhal est un écrivain français réaliste et romantique

5 -

Citez deux de ses œuvres les plus connues

Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme

6 -

Quand commence t’-il à fréquenter les salons littéraires?

Il fréquente de nombreux salons littéraires romantiques dès 1821

7 -

Quand le Rouge et le Noir paraît-il ?

En 1830

8 -

Quand commence t’-il la rédaction de Lucine Leuwen?

En 1830

9 -

Quand rédige t’-il la vie d’Henry Brulard?

En 1830

Questionnaire sur la Chartreuse de Parme

1 -

La chartreuse de Parme : est-ce un roman historique?

Oui, c’est un roman historique

2 -

Quelle est la toile de fond du livre?

Ce roman s’inscrit dans un cadre historique précis, il représente la cour de Parme, véritable spectacle politique de l’époque

3 -

Quand l’ouvrage la  Chartreuse de Parme paraît-il?

En 1839

4 -

Connaît-il un grand succès?

Oui

5 -

Fut-il l’objet d’un éloge?

Oui, par Honoré de Balzac

6 -

Quelles sont les paroles rapportées par Balzac?

Il écrivit « superbe et vraie description de bataille que je rêvais pour les Scènes de la vie militaire ». Dans un article de l'éphémère Revue parisienne, en 1840, il parle du « récent chef-d'œuvre » de M. Beyle, « Je regarde l'auteur de La Chartreuse de Parme comme un des meilleurs écrivains de notre époque » , c’est «　l’archétype du roman　».

Questionnaire sur le réalisme de Stendhal

1 -

En quoi consiste le réalisme Stendhalien?

Il souhaite faire de ses romans un miroir de la société, de la réalité sociale et politique avec ce que cela suppose, les conflits de la cour…

Stendhal a  écrit que « le roman, c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ».

On a la défaite et le retour des Autrichiens dans la Chartreuse de Parme.

La Chartreuse de Parme est une peinture des mœurs politiques dans les Monarchies Italiennes au XIXème siècle.

2 -

Cela est-il d’actualité dans le Rouge et le Noir, dans Lucien Leuwen?

Oui, on retrouve la Monarchie de juillet dans Lucien Leuwen, la Restauration dans le Rouge et le Noir. On peut dire que ces deux romans sont une peinture des mœurs de la société sous la Restauration ainsi que le suggère le sous-titre du roman, le Rouge et le Noir, «　Chronique de 1830　».

3 -

Ces romans sont-ils donc politiques?

Non pas au sens où ils se réduisent à une réflexion politique mais par la peinture des faits.

4 -

Concernant les personnages, peut-on parler de réalisme psychologique?

Oui, Stendhal accorde une importance extrême aux sentiments de ses personnages, on peut donc parler de réalisme psychologique.

5 -

Peut-on dire que Stendhal soit romantique?

On peut affirmer que Stendhal soit romantique mais de manière modérée pas au même titre que Victor Hugo.

6 -

Les héros Stendhaliens sont-ils romanesques?

Oui mais dans la Chartreuse de Parme, les héros ont un caractère romanesque plus prononcé que dans le Rouge et le Noir ou que dans Lucien Leuwen.

Questionnaire sur le passage à présenter à l’oral :

Introduction

Questions sur l’introduction :

1 -

Qui est Henri Beyle?

Henri Beyle dit Stendhal est un auteur du XIX ème

2 -

A quel mouvement appartient-il?

Au mouvement réaliste qui vise à donner l’illusion du réel

3 -

De quoi s’agit-il dans cet extrait?

Dans ce roman d’apprentissage, notre jeune aristocrate italien se rend à son retour de Bataille chez l’Abbé Blanes. Il le considère comme son propre père.

4 -

Peut-on dire que la Chartreuse de Parme soit un roman d’apprentissage?

Oui c’est un roman d’apprentissage.

“La  chartreuse de Parme” Stendhal

Texte  étudié :

Les  retrouvailles avec L'Abbé Banes de La chartreuse de Parme (de  Stendhal)

Fabrice  entrait alors sur la petite place de l'église ; ce fut avec un  étonnement allant jusqu'au délire qu'il vit, au second étage de l'antique  clocher, la fenêtre étroite et longue éclairée par la petite lanterne de  l'abbé Blanès. L'abbé avait coutume de l'y déposer, en montant  à la cage de planches qui formait son observatoire, afin que  la clarté ne l'empêchât pas de lire sur son planisphère. Cette carte du  ciel était tendue sur un grand vase de terre cuite qui avait appartenu  jadis à un oranger du château. Dans l'ouverture, au fond  du vase, brûlait la plus exiguë des lampes, dont un petit tuyau  de fer-blanc conduisait la fumée hors du vase, et l'ombre du tuyau  marquait le nord sur la carte. Tous ces souvenirs de choses si simples  inondèrent d'émotions l'âme de Fabrice et la remplirent  de bonheur.

Presque sans  y songer, il fit avec l'aide de ses deux mains le petit  sifflement bas et bref qui autrefois était le signal de son admission.  Aussitôt il entendit tirer à plusieurs reprises la corde qui,  du haut de l'observatoire ouvrait le loquet de la porte du clocher. Il  se précipita dans l'escalier, ému jusqu'au transport ; il trouva  l'abbé sur son fauteuil de bois à sa place accoutumée ; son oeil était  fixé sur la petite lunette d'un quart de cercle mural. De la main gauche,  l'abbé lui fit signe de ne pas l'interrompre dans son observation  ; un instant après il écrivit un chiffre sur une carte à jouer,  puis, se retournant sur son fauteuil, il ouvrit les bras à notre héros  qui s'y précipita en fondant en larmes. L'abbé Blanès était  son véritable père.

- Je t'attendais, dit Blanès, après les premiers mots d'épanchement  et de tendresse. L'abbé  faisait-il son métier de savant ; ou bien, comme il pensait  souvent à Fabrice, quelque signe astrologique lui avait-il par un pur  hasard annoncé son retour ? - Voici ma mort qui arrive, dit l'abbé Blanès. - Comment ! s'écria Fabrice tout ému. - Oui, reprit l'abbé d'un ton sérieux, mais point triste : cinq mois et demi  ou six mois et demi après que je t'aurai revu, ma vie ayant  trouvé son complément de bonheur, s'éteindra. Come  face al mancar dell alimento

(comme la  petite lampe quand l'huile vient à manquer). Avant  le moment suprême, je passerai probablement un ou deux mois  sans parler, après quoi je serai reçu dans le sein de notre père ; si  toutefois il trouve que j'ai rempli mon devoir dans le poste  où il m'avait placé en sentinelle. « Toi tu es excédé de fatigue, ton émotion te dispose au sommeil.  Depuis que je t'attends, j'ai caché un pain et une bouteille  d'eau-de-vie dans la grande caisse de mes instruments. Donne  ces soutiens à ta vie et tâche de prendre assez de forces pour  m'écouter encore quelques instants. Il est en mon pouvoir de  te dire plusieurs choses avant que la nuit soit tout à fait remplacée  par le jour ; maintenant je les vois beaucoup plus distinctement  que peut-être je ne les verrai demain. Car, mon enfant,  nous sommes toujours faibles, et il faut toujours faire entrer  cette faiblesse en ligne de compte. Demain peut-être le vieil  homme, l'homme terrestre sera occupé en moi des préparatifs  de ma mort, et demain soir à 9 heures, il faut que tu me  quittes.

Fabrice lui  ayant obéi en silence comme c'était sa coutume : - Donc, il est vrai, reprit le vieillard, que lorsque tu as essayé de voir  Waterloo, tu n'as trouvé d'abord qu'une prison ? - Oui, mon père, répliqua Fabrice étonné. - Eh bien, ce fut un rare bonheur, car, averti par ma voix, ton âme peut se  préparer à une autre prison bien autrement dure, bien  plus terrible ! Probablement tu n'en sortiras que par un crime,  mais, grâce au ciel, ce crime ne sera pas commis par toi. Ne  tombe jamais dans le crime avec quelque violence que tu sois tenté ; je  crois voir qu'il sera question de tuer un innocent, qui, sans  le savoir, usurpe tes droits ; si tu résistes à la violente tentation  qui semblera justifiée par les lois de l'honneur, ta vie sera  très heureuse aux yeux des hommes..., et raisonnablement heureuse  aux yeux du sage, ajouta-t-il, après un instant de réflexion  ; tu mourras comme moi, mon fils, assis sur un siège de bois,  loin de tout luxe, et détrompé du luxe, et comme moi n'ayant  à te faire aucun reproche grave.

(\"Les  retrouvailles avec L'Abbé Banes\", La chartreuse de Parme (de  Stendhal))

Problématique

En quoi l’abbé  est il fondamental pour le devenir du personnage, Fabrice?

Annonce du plan

I - L’Abbé, un substitut du père de Fabrice

II - Les caractéristiques de l' adolescent

Questionnaire sur le développement :

I -

l'abbé : un substitut du père de Fabrice

1 -

De quelle nature les liens entre l'abbé et Fabrice sont-ils? Justifiez votre réponse en citant le texte

Nous pouvons constater que les liens entre l'abbé et Fabrice sont profonds et anciens,  on le voit grâce aux expressions suivantes :
"avait coutume " , ,"presque sans y songer ", ,"sa place accoutumée", "comme c'était sa coutume " et la périphrase "le sifflement bas et bref qui autrefois était le signal de son admission ". 

Nous voyons que les deux hommes ont un passé commun et de nombreux souvenirs partagés. Leurs liens semblent indestructibles et construits sur une histoire commune.

2 -

Comment Fabrice ressent-il ces retrouvailles?

Il en est très  heureux. Nous constatons grâce à l’hyperbole «　tous ces souvenirs de choses si simples inondèrent d’émotion l’âme de Fabrice et la remplirent de bonheur　», que la joie de l’adolescent est à son paroxysme.  Il se sent submergé par cette sensation de joie à l’idée de retrouver l’Abbé.

3 -

Quels sont les autres indices du texte qui trahissent la joie immense de Fabrice?

Le déterminant "tous" et l'adverbe d'intensité "si" accentuent les sentiments; Nous avons en outre une hyperbole «　ému jusqu’au transport　» et une métaphore «　fondant en larmes　». Ces deux figures de style traduisent l’extériorisation de l’émotion du héros dans la joie non contenue.

4 -

Ces sentiments sont-ils réciproques?

Oui ils sont réciproques. On le constate à travers le geste de l’Abbé qui malgré sa réserve «　ouvre les bras　», manifestant ainsi son attachement et sa tendresse.

5 -

Relevez une expression du texte qui montre que l’Abbé est tout aussi attaché à Fabrice

il "pensait souvent à Fabrice "
L'abbé a donc des sentiments d'affection pour Fabrice.

6 -

Peut-on dire que l’abbé soit présenté comme un guide et un mentor pour Fabrice?

Oui, il est présenté comme un guide et un mentor pour le jeune héros.

7 -

Que représente l’abbé de manière plus précise? Justifiez votre réponse en citant le texte

l'abbé représente le savoir et plus particulièrement la science , évoquée à travers les références à l'astrologie, on en trouve le champ lexical: "observatoire" ,"planisphère" ,"carte du ciel " "quart de cercle mural". On voit également que l’abbé anticipe le futur comme s’il avait une prescience de l’avenir.

8 -

Relevez deux expressions qui montrent au lecteur que l’abbé représente l’autorité morale

"notre père" "mon enfant " "grâce au ciel " : ces expressions lui donnent une autorité morale.

9 -

Que traduisent les impératifs et l‘expression «　il faut　»?

L’abbé donne des conseils de vie à Fabrice. Les impératifs et l’expression «　il faut　» traduisent l’autorité de l’abbé d’un point de vue moral sur Fabrice qui se laisse guider. Nous comprenons que la sagesse de l’abbé le pousse à enseigner à l’adolescent de ne jamais dépasser ses limites : «　nous sommes toujours faibles　».

10 -

Quel autre conseil donne t’-il à Fabrice?

Celui de rejeter le luxe «　loin de tout luxe　». Le conseil de l’abbé est orienté vers une certaine philosophie du bonheur : «　si tu résistes… ta vie sera très heureuse　». 

II - Les caractéristiques du héros adolescent

1 -

Peut-on parler d’une tonalité pathétique? Pourquoi?

On peut parler d’une tonalité pathétique du fait de l’annonce faite. Il personnifie la mort pour annoncer la sienne «　voici ma mort venir　».

2 -

Relevez une métaphore de la mort

«　Ma vie s’éteindra　»

3 -

Relevez les périphrases religieuses

«　Le moment suprême　», «　je serai reçu dans le sein de notre père　», «　l’homme terrestre sera occupé en moi des préparatifs de ma mort　».

4 -

Peut-on parler d’une conception chrétienne de la mort?

Oui la mort est perçue comme un passage vers l’au-delà, une libération de la vie terrestre avec l’idée de récompense d’accéder à un monde meilleur à condition d’avoir fait le bien ainsi que le suggère la métaphore «　si toutefois il trouve…. En sentinelle　».

5 -

Relevez un euphémisme et expliquez le

"je passerai probablement un ou deux mois sans parler "  : cela met en avant la souffrance de Fabrice et renforce le pathétique de la situation.

6 -

Comment Fabrice réagit-il à l’annonce de l’abbé?

Il ne peut contenir son émotion ainsi que le suggère l’interjection «　comment !　». Son émotion est telle qu’il s’effondre et tombe en larmes, «　en fondant en larmes　», «　tout ému　».

7 -

Comment cette émotion vive est-elle transcrite dans le texte?

Par le discours indirect libre

8 -

Relevez l’apostrophe qui reflète le double sens de l’autorité morale du religieux mais aussi de l’autorité affective du «　père adoptif　»

L’apostrophe «　Oui　 mon père　». Cela traduite la double autorité de l’abbé au niveau moral et affectif.

9 -

Montrez par une figure de style du texte que l’abbé envisage l’âme de Fabrice comme un récipient à émotions

Métaphore : «　tous ses souvenirs…. Bonheur　».

10 -

Ce passage est-il important pour un roman initiatique?

Oui c’est un passage important pour ce roman initiatique car Fabrice est à un moment important de sa vie. Il va devoir faire des choix et cet extrait est riche en conseils de la part de l’abbé pour le jeune héros encore en quête des valeurs. Le héros poursuit son apprentissage.

Questions sur la conclusion

1 -

En quoi cet extrait est-il révélateur de la psychologie du jeune héros?

Fabrice se dévoile comme un garçon sensible et très émotif. Nous sommes renseignés sur le portrait psychologique du personnage.

2 -

Est-ce un moment clé de l’histoire ?

Oui car le héros revisite son passé et celui qui est y associé, l’abbé, son père adoptif et père spirituel

3 -

L’abbé va t’-il  influencer le destin de Fabrice?

Oui l’abbé va tenter d’influencer le destin du héros en lui enseignant quelques conseils de vie comme par exemple, se détourner du luxe et réprimer son orgueil.

4 -

Peut-on affirmer le double souci de réalisme  et de morale chez Stendhal?

Oui, Stendhal est soucieux de réalisme mais la portée morale de son roman est évidente à travers l’abbé.