Peut-on vivre dans l'ignorance?


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Pouvons-nous vivre dans l’ignorance ?

Séquence la raison et le réel


Peut-on vivre dans l'ignorance?
Descriptif :

Ce devoir est intégralement rédigé, il comprend une introduction développée avec problématique, une thèse, une antithèse et une synthèse, chacune de ces trois partie est développée sur la base de trois arguments, ainsi qu'une conclusion. 3 pages word
Plan proposé :
Introduction
I Disqualification de l'ignorance
Transition
II La connaissance reconnue comme seule source de valeur
Transition
III Revalorisation de l'ignorance
Conclusion avec ouverture



Introduction
Peut-on vivre dans l’ignorance? Il semblerait que l’homme s’inscrive dans un rapport évident à la connaissance. L’homme doit acquérir des connaissances, apprendre, se cultiver, comprendre. Les connaissances ne sont pas innées c’est donc dans le cadre d’un apprentissage que l’homme peut se définir par ses connaissances acquises. Parfois au contraire, l’homme préfère ignorer et rester dans une forme d’insouciance mais est-ce possible? Peut-on vivre dans l’ignorance? Dans quelle mesure l’homme peut-il disqualifier l’ignorance? La connaissance au contraire peut-elle être la seule de valeur? Ou devons-nous la discréditer pour valoriser l’ignorance?

 


1 – La disqualification de l’ignorance.
L’activité intellectuelle est souvent comparée à un sport, une activité sportive car la réflexion ne va pas de soi et la connaissance suppose de se faire violence ne serait-ce qu’au niveau de la mémoire qui stocke les informations acquises. La connaissance est difficile, elle suppose de la concentration, de la mémoire, de la réflexion. N’étant pas innée, son apprentissage se fait de manière progressive et non sans difficultés.
Le combat contre l’ignorance semble évident, l’homme doit combattre l’ignorance. Elle est l’ennemie des philosophes depuis l’Antiquité ainsi que le suggère le mythe de la caverne de Platon de la République. Un simple allégorie familiarise le lecteur avec la nécessité de ne pas rester enfermé dans l’ignorance qui nous emprisonne au fond de la caverne et qui nous fait prendre le reflet des choses pour les choses elles-mêmes, les ombres pour les réalités, les illusions doivent être dépassées. L’homme capable de connaissance doit s’élever au-delà du savoir empirique vers un savoir intelligible. Il doit sortir de l’ignorance qui s’ignore dans le respect de l’adage socratique pour prendre conscience de son ignorance. Une lutte s’engage contre l’ignorance la plus dangereuse, Socrate fera en sorte que ses enseignés passent de l’ignorance qui s’ignore à une ignorance consciente d’elle-même. L’effet libérateur de l’enseignement oral socratique vise un travail de prise de conscience dans le seul but d’atteindre non pas la vérité mais le dépassement de l’ignorance et c’est contre l’ignorance que le philosophe va se mettre en quête de connaissance.
Un travail sur soi permet cette quête et suppose un autre support, celui de la mémoire qui témoigne de l’aptitude propre à l’homme d’acquérir des connaissances contrairement à l’animal représenté par instinct et une mémoire très limitée par rapport au genre humain. Les informations sont ainsi stockées et transformées en connaissances. Il y va de la perception toujours en relation avec ce que nous avons déjà en mémoire : sans mémoire en effet nous serions ignorants et nous ne pourrions pas percevoir convenablement le monde en lui donnant un sens. Ne rien connaître empêche toute compréhension et il est absolument nécessaire d’avoir recours au savoir, donc de l’avoir au préalable acquis.


Transition :
L’ignorance serait donc à fuir car l’homme ne pourrait manifestement pas vivre dans l’ignorance qui n’est autre qu’un handicap mais la connaissance est-elle la seule source de valeur?


2 – la connaissance est la valeur de l’homme
Comme toute quête, il nous faut relativiser celle de la connaissance et admettre que l’homme s’il souffre d’ignorance n’est pas pour autant complètement dénué de connaissances. L’ignorance serait un concept relatif et non absolu. Aucun n’est absolument ignorant de même qu’aucun homme n’a la science universelle, le savoir absolu, omniscient; la quasi omniscience est aussi très relative car la connaissance évolue et parfois, dans le domaine scientifique par exemple, en remplace d’autres faisant apparaître ainsi de nouvelles connaissances remises en question.
La relativité du concept d’ignorance nous force à admettre que celle-ci est une condition nécessaire pour l’homme qui n’est détenteur que des connaissances disponibles à son époque et ignorant de ce qui est à venir. Quelles en sont les conséquences? L’homme est-il empêché de vivre pour autant? Il semblerait que non, l’homme a toujours et de tous temps vécu dans l’ignorance, au moins dans une forme d’ignorance qui n’est pas absolue mais relative. De ce fait condamner l’ignorance est un non sens car cela s’appuie sur une conception fausse de l’ignorance ainsi que de la connaissance ou encore de ce que l’on appelle « culture ».
La situation se révèle paradoxale si l’on s’en réfère à Bourdieu, sociologue qui nous enseigne que la culture est un des leviers du pouvoir de la classe dominante utilisée pour conserver sa domination. Ainsi le système éducatif garde et répète les schémas préexistants. La classe sociale dominante va décider de ce qu’il faut savoir ou pas et définir ainsi une culture que l’on peut qualifier de populaire et forcément dépréciée par rapport à La Culture. L’attitude est si méprisante que d’un point de vue philosophique plus rien ne permet de reconnaître que l’ignorance soit un obstacle pour vivre normalement.


Transition
La vie dans l’ignorance serait possible voire même incontournable car l’ignorance est inhérente à tout homme qu’il soit dépositaire de la culture populaire ou de la Culture.


3 – Revalorisation de l’ignorance
Si nous allons plus loin dans notre réflexion, il apparaît que que l’ignorance n’est peut-être pas une simple absence de connaissance. Socrate affirmant « je sais que je ne sais rien » fait de l’ignorance une conscience ignorante qui par un travail sur elle-même est déjà en quête de savoir et de connaissance. L’ignorance devient un passage obligatoire par la conscience qu’elle suppose pour accéder à une forme de connaissance. La différence se situe entre l’ignorance qui s’ignore et l’ignorance qui se sait ignorante. La prise de conscience reste incontournable pour s’élever et sortir de l’ignorance absolue.
La conscience est la condition sine qua non pour que l’ignorance se transforme en connaissance et que l’absence se transforme en quête avec toute l’humilité philosophique que cela suppose. La prétention du savoir universel est ici exclu, il faut rester humble et admettre qu’il vaut mieux savoir qu’on ne sait pas que croire que l’on sait et rester dans une ignorance qui s’ignore.
L’ignorance serait un excellent moteur de recherche pour l’homme, la meilleure motivation à condition qu’elle soit consciente. L’homme conscient peut faire face à ses questions existentielles les plus diverses pour surmonter ses inquiétudes multiples. On se retrouve ignorant mais conscient que bien des choses dans la vie nous laissent ignorants, la mort par exemple. Elle reste un mystère, elle dépasse l’entendement humain mais c’est cette soif de savoir qui fait de l’homme et de son ignorance, la soif de savoir.


Conclusion :
Ainsi il semblerait que l’homme, au-delà de la question de savoir s’il peut vivre dans l’ignorance, soit condamné à vivre dans une certaine ignorance. Cette ignorance ferait donc partie de la nature humaine et de la vie. Mais cela n’enlève en rien à l’homme la nécessité de s’élever à la conscience de son ignorance

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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