Merleau Ponty, le Visible et l'invisible. Le monde perçu

 

Dnbac commentaires

 

LE CORPS PROPRE. LE MONDE PERCU ET L'AFFECTIVITE


PREMIERE

 

Le visible et l'invisible, Merleau Ponty

 

 

 

Introduction

 

 

 

Merleau Ponty a t'il raison de considérer la perception comme notre première expérience? A la manière de Descartes, il cherche l'évidence incontestable, mais par opposition à lui, chez Merleau Ponty, il y a un primat du corps. Je suis au monde dans l'acte de percevoir d'abord. Le primat de la perception est le fondement de toute vérité extérieure et notamment de la vérité scientifique. L'évidence pré-réfléchie est propre à la phénoménologie en général, la conscience n'est pas d'abord conscience de soi . Il y a une conscience réfléchie qui est pré-conscience dans la catégorie de Freud, c'est-à-dire, susceptible de devenir conscience. La conscience perce vante est pré-réfléchie, lorsque je perçois un arbre, j'ai l'impression d'une forme, une vision sur un fond plus vaste. Je n'en ai pas conscience explicitement. Il y a donc une conscience implicite. Une immédiateté de la perception, au niveau pré-réfléchi. Pour Sartre, il y a la conscience qui se pose elle-même, la conscience morale pour la liberté par exemple et celle qui ne se pose pas elle-même. La conscience non thétique de soi, c'est-à-dire, la conscience qui est entièrement tournée vers les choses absorbées dans son activité dont elle peut sortir à chaque moment par le fait même de la réflexion possible. Ces évidences désignent la perception ou l'objet de la perception. Pour Kant, nous avons deux sortes de jugements prédicatifs, analytique et synthétique. Le concept de corps implique déjà le concept de lourdeur. Cette évidence est avant tut jugement, j'ai une unité du donnée de l'expérience, une synthèse passive car elle se fait sans mon intervention. Dans la perception, il n'y a pas de jugement. Je n'ai pas besoin de dire voilà un arbre pur voir un arbre, je suis face à des unités concrètes réelles qui le synthétisent spontanément. Pour Kant et Descartes, un objet unifié sans jugement n'est pas possible. La perception est l'acte du jugement. Ce point de vue est critiqué par Merleau Ponty pour qui l'unité de la chose perçue se fait à partir du corps propre qui possède sa propre unité qui est transposée dans les choses.

 

 

 

I - Est -il incontestable que le perçu soit notre relation première au monde?

 

 

La perception est elle le savoir primordial? Tout ce que nous pouvons savoir à la forme du savoir perceptif pour Merleau Ponty. Pouvons -nous être au monde sans avoir à chaque moment un sentiment de notre existence? Ne sommes nous pas d'abord affecté par le monde? Pour qu'il y ait une expérience, nous dit Kant, il nous faut une intuition. Nous sommes d'abord affectés par nous mêmes. Les tonalités affectives jaillissent de nous, de notre être propre. Il y a une expérience du corps qui se sent lui même avant de sentir et de voir. C est le Descartes de l'affectivité. Au lieu de dire en premier, c'est l'âme qui se perçoit elle même, Descartes nous dit, c'est le corps qui se sent lui-même. Le corps détient la clef de toute expérience.

 

 

 

II – L'antécédence de l'expérience

 

 

Le véritable sujet est compris comme le corps vécu, le corps propre

 

 

Pour Nietzsche, ce n'est pas l'âme qui est le sujet, c'est-à-dire ce qui se tient en dessous de tout. Le sujet le plus large est le corps, ce à quoi se rapporte tous les attributs. C'est une philosophie post romantique. Il s'interroge sur la signification de la vie, de l'organisme vivant. En participant à la nature, il est le corps qui y vit. Il est le corps pour l'âme, non le fondamental. L'essence de toute chose naturelle est la volonté de puissance. Le corps n'est pas le sujet le plus fondamental sinon pour les hommes. Pour interpréter un idéal, valeur, conduite, pensée, il est nécessaire de se demander qui est affirmateur. On ne trouve les valeurs qu'en tant qu'elles appartiennent à notre force. Il s'agit de la capacité cognitive de l'instinct. Il faut partir du corps et considérer que toute la philosophie a ignoré la notion de corps. Le corps nous enseigne la signification de la vie qui est une puissance d'assimilation, de formation, d'interprétation spontanée. La complexité des opérations accomplies, des synthèses que fait le corps est supérieure à la complexité des opérations de l'esprit. Le conscient, l'intelligible est un phénomène dérivé du corps. Les pensées sont une manifestation des forces corporelles. Nietzsche explique le clair par l'obscur, mais on ne sait rien du corps en soi. Le corps est un peu comme la chose en soi que l'on essaie de déchiffrer par la méthode de la généalogie.

 

 

Admiration de Nietzsche vis-à-vis du corps comme sagesse

 

 

L'admiration pour le corps s'entend au sens d'une œuvre d'art naturelle d'après Vie et vérité. Le corps humain est un système plus parfait que tout autre système de pensée ou de sentiment et même très supérieur à toute œuvre d'art. Il est supérieur à l'esprit. Il y a une logique et une pensée de l'organisme. La logique du corps est supérieure à celle de la pensée. Le corps est une sagesse pratique. Il interprète. On le retrouve d'une manière moins métaphysique chez Merleau Ponty pour qui le corps est une sagesse. Il y a dans la perception un savoir latent, une organisation spontanée.

 

 

La critique de la conscience comme phénomène secondaire

 

 

Il y a un sophisme dans le cogito. Si on le réduit à sa plus simple expression nous pouvons dire, je pense et je crois que c'est moi qui pense. La logique du cogito est la suivante, il est pensé donc il y a un sujet pensant qui est le déterminant du verbe pense, ce n'est pas une évidence simple. Descartes devrait dire que l'évidence première est il y a des pensées, des pensées viennent à moi. Nietzsche pense qu'il y a une superstition grammaticale. Je pense est une illusion car d'où viennent les pensées? Elles sont soufflées par l'inconscient, c'est-à-dire, le corps.

 

 

 

Qu'est-ce que la conscience?

 

 

C'est le résultat à la surface du travail d'interprétation, d'assimilation opéré par les forces . L'unité de la conscience est fictive dans la mesure où elle consiste logiquement à attribuer les divers états de la conscience à une même conscience. L'identité de la conscience est logique car rien de réel ne correspond aux identités logiques. La conscience est un groupe de dirigeant à la quête d'une vérité. Il y a plusieurs intentionnalités, la conscience du moi qui gère ce troupeau qui est le corps et la multiplicité de directions. Il y a une vérité qui reflète la conscience. La vérité vraie au niveau du corps. Tout l'idéal et le spirituel est langage chiffré du corps, c'est-à-dire transposition rationalisation des besoins ou des tendances du corps. La conscience est une nécessité de la communication et du langage.

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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