Le sentiment nous donne t’il une connaissance?

 

 

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Le sentiment nous donne t’il une connaissance?

 

 

-éléments pour une dissertation

Notes pour constituer le brouillon d'un devoir de philosophie -

 

Introduction

 

Nous allons nous interroger sur la fonction du sentiment relativement à la connaissance. Nous proposerons des éléments de réponses dans le but de structurer un plan de dissertation sur cette thématique philosophique.

 

Le sentiment nous donne t’il une connaissance? Le sentiment n’est-il pas en lui-même un mode de connaissance? Ou encore, le sentiment n’est il pas plutôt une conscience de soi indispensable pour connaître? -la lumière du connaissable - car enfin, si le sentiment nous donne une connaissance, comment se peut-il indépendamment du sujet connaissant? Ne faut il pas avant de connaître, être conscience connaissante, capable de connaître? Autrement dit, être une conscience consciente d’elle-même avant d’être conscience de quelque chose.

 

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Développement

 

Ainsi, à l’interrogation, « le sentiment nous donne t’il une connaissance » répond cette autre, « le sentiment n’est il pas une connaissance? » chez tout sujet capable de connaître correspond un état antérieur à la connaissance. Pour connaître il faut savoir que l’on connaît, avoir conscience de notre conscience connaissante, une cum scientia, un avec soi même un savoir du savoir, une science avec soi même. Le sentiment au sens de sensibilité, sensorialité, fait que le sujet se perçoit encore lui-même, se sent déjà lui-même sans encore se connaître. A ce sentiment correspondrait une conscience sensible, spontanée, celle par laquelle nous prenons conscience de notre adhésion au monde en nous y sentant jeté, projeté; nous naissons au monde dans le percevoir, dans un état de l’expérience: un être présent dans un monde présent. La conscience spontanée serait donc notre premier sentiment d’une conscience de notre présence au monde, d’une perception de nous même en tant que première réalisation, première connaissance intuitive de nous-mêmes.

 

Nous avons donc une conscience d’un « il y a » qui fait que dans notre projection dans le monde nous nous tournons de nous même vers lui. Le monde c’est-ce qui parait et paraître c’est être au monde. Ainsi, cet être conscient de son adhésion au monde se tourne vers ce « il y a ». Si « toute conscience est conscience de quelque chose », alors ce « quelque chose » ce ne peut être que le monde. Notre conscience empirique nous apparaît alors même que nous la vivons. Notre conscience relative au monde, aux choses fait que nous prenons conscience de ces mêmes choses, que nous nous tournons vers elles. Ce serait sentir le monde après s’être senti soi même.

 

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Mais l’être conscient de sa conscience sensible, intentionnelle, relative au monde peut se retourner vers son acte de perception. La conscience se réfléchie et se découvre comme conscience réflexive.

 

Le sentiment nous apparaît donc comme ce par quoi l’homme se découvre lui-même dans le sensible, dans sa sensibilité et ça par quoi après s’être senti lui-même, il perçoit intuitivement le monde par le regard de sa conscience déjà connaissante. Le sentiment est pourrions nous dire, une émotion sensible de nous même une conscience sensible adhérente à nous même, une conscience intentionnelle, relative, projection de nous même sur le monde. Elle se peut être aussi conscience relationnelle, en direction de quelque un, tourné vers. La connaissance comme conscience de quelque chose, première réalisation de soi même du monde et des autres suppose une conscience consciente de ce quelque chose : le sentiment. Il apparaît comme la condition même de toute connaissance car il est la connaissance en tant qu’il se révèle à nous en une conscience sensible qui n’est rien d’autre que - déjà un mode de connaissance -

 

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Ainsi, le sentiment peut être mis en rapport avec la connaissance, c’est une dialectique qui peut surprendre mais elle se justifie, le sentiment n’évolue pas seul, il est inhérent au potentiel humain de bien des façons et contribue à une ouverture sur le monde. Nous pouvons reprendre les mots de Pascal, qui fait du cœur un nouvel ordre de connaissances, affirmant que « le cœur a des raisons que la raison elle-même ignore ». Il pose ainsi le cœur en opposition à la raison entrant en contradiction avec le système cartésien qui cible la vérité indubitable à travers le cogito exclusivement maîtrisé par l’exercice d’une raison qui tente d’atteindre la vérité universelle propre aux mathématiques.

 

Les philosophes ont la réputation de toujours rechercher à rationaliser mais il faut reconnaître que certaines émotions, certaines passions comme par exemple la sympathie, la pitié sont des thèmes philosophiques très anciens. Nous pouvons évoquer certaines morales du sentiment en philosophie, entendons par sentiment, ce qui se définit par ce que nous ressentons, émotions diverses, parssions, inclinations comme l'admiration ou le sentiment moral... = Nous évoquerons Schopenhauer pour illustrer la morale du sentiment fondée sur la pitié, Scheler pour la sympathie, Kant pour la morale rationnelle ou formelle qui nous enseigne d'agir quel que soit le sentiment ressenti. Ainsi le problème philosophique du sentiment consiste à savoir si le sentiment est un moyen efficace de reconnaissance. On sait par expérience que le sentiment peut devenir un instrument pour une connaissance universelle. On peut citer l'exemple de l'ethnologue qui peut comprendre les moeurs des Indiens d'Amérique du Sud en se référant à son sentiment propre. Les témoignages sont nombreux dans Tristes Tropiques de Lévi-Strauss.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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