Le pouvoir et la fonction des mots : dissertation

 

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Éléments pour une dissertation

 

 

 

Sujet :

comment concevoir la relation entre le pouvoir et la fonction des mots?

 

 

La maïeutique socratique

 

 

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Le philosophe Socrate considère le langage du point de vue d’une finalité très précise, les mots sont en rapport avec la connaissance, il s’agit d’accoucher les esprits du vide dont-ils sont pleins, il faut montrer le vide de celui qui croyait savoir, cette méthode dialectique au sens philosophique du terme est appelée maïeutique. Le dialogue est significatif du pouvoir et de la fonction des mots. Nous avons un rapport intersubjectif, Socrate et son interlocuteur, un enseigné et un enseignant, ce rapport illustre la citation de Nietzsche, « la vérité commence à deux ». Le mot serait ainsi révélateur d’une prise de conscience, la prise de conscience d’une ignorance car l’ignorance s’ignore elle-même; nous avons donc le passage d’une conscience ignorante de son ignorance à une conscience qui se sait ignorante. Nous pouvons à cet égard rappeler l’adage socratique, « connais toi toi-même ». Le dialogue est un jeu de questions et de réponses, il est initiatique, il faut se débarrasser du pseudo savoir; L’ignorance est inconsciente, il y a un emprisonnement du savoir dans l’opinion, le savoir suppose donc une réelle prise de conscience. Il faut tourner l’œil de l’âme vers ce qu’il y a à voir. Le pouvoir des mots est ainsi purificateur, cathartique, de l’ignorance l’homme passe par les mots à la connaissance ou autrement dit, à une libération de l’ignorance. Les conséquences initiatiques sont les suivantes, le mot est initiatique, cathartique, il conduit non à la possession d’un savoir mais à la recherche d’une vérité.

 

 

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La fonction cathartique freudienne

 

 

Le mot est libérateur, il nous sort du plus grand mal qui est l’ignorance de notre souffrance, en particulier ses origines, ses causes, nous savons que le psychanalyste, Freud, considère cet aspect cathartique des mots. Les mots dans le cadre d’une thérapie sont libérateurs de la souffrance, cela suppose la révélation de l’inconscient dans le mental. La psychanalyse met en avant la purification par la parole et par l’hypnose; le passage de l’inconscient au conscient constitue la guérison du patient; il y a dépassement des résistances et des refoulements. Le rôle curateur des mots est également traduit par l’intermédiaire des lapsus. Le mot est révélateur d’un malaise ou d’une idée enfouie, le mot prononcé par erreur est celui que l’on désirait dire inconsciemment.

 

 

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sommes nous maîtres de nos paroles?

 

Nous mettrons en avant la dimension collective du langage, le mot appartient au langage, il est le signe d’une mémoire collective. Le langage nous aliène en nous obligeant à formuler ce qui nous concerne dans des énoncés communs, cela souligne les limites des mots. D’un point de vue sociologique, le mot révèle mon appartenance à un groupe culturel. Nos capacités à parler dépendent d’un apprentissage déterminé par mon milieu d’origine.

Nous pouvons également traduire la limite des mots qui se rapportent toujours à un concept; Il n’y a pas de connaissance universelle, nous ne pouvons pas tout dire sur tout, contrairement à ce que prétendaient les sophistes. Toute chose peut-être dite selon la connaissance sophistique, mais les mots ne traduisent pas toujours nos idées et ils ne sont pas toujours à la mesure de nos concepts. Nous n’avons pas la maîtrise des mots comme le trahissent les lapsus, les mots nous échappent; L’inconscient s’exerce et freine nos facultés linguistiques.

La poésie nous enseigne qu’il y a un au-delà des mots, Rimbaud voire Baudelaire nous familiarisent avec l’indicible et l’ineffable. Il y aurait donc un dépassement possible de l’intention de signifier.

Il nous faut en outre souligner la polysémie des mots, un mot peut avoir plusieurs sens, ce qui complique les rapports entre pouvoir et fonction.

 

 

 

ConclusionDnbac dissertations

 

La problématique du langage articulée autour de la question pouvoir et fonction des mots, nous amène de façon très paradoxale à étudier les limites des mots comme moyen de communication dont dispose l’homme. Le théâtre de l’absurde met l’accent sur ce point en tant que théâtre touchant à des interrogations existentialistes. Il s’agit d’un constat essentiel, les hommes par le langage ne parviennent pas à communiquer, la communication est impossible, peut-être se trouve t’elle au-delà des mots. Cette lucidité et ce constat tragique pour la condition humaine sont mis en avant par Beckett dans En attendant Godot ou encore Ionesco dans Rhinocéros.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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