La théorie de la volonté

 

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LES THEORIES DE LA VOLONTE

 

L'ACTE VOLONTAIRE

 

 

 

Introduction

 

Nous allons étudier les différentes théories de la volonté et l'acte volontaire en soi. Dans un premier temps, nous verrons la théorie intellectualiste de la volonté avec ses quatre moments dans l'approche du concept que nous nous proposons d'analyser ainsi que la critique qui est inhérente à cette théorie. En second lieu, nous verrons en quoi consistent le désir et la volonté et la critique respective. Nous approfondirons cette conceptualisation avec William James et Descartes en particulier avec son Traité des passions, en opposition avec Maine de Biran et son analyse de la volonté comme l'expérience de l'effort musculaire. Enfin, en conclusion de notre étude, nous proposerons une définition de la volonté.

 

L'acte volontaire est l'acte intentionnel, c'est-à-dire, l'acte déterminé par un projet conscient. Un acte qui n'est pas déterminé par la représentation de ses conséquences est un acte spontané. Par conséquent, nous partons du principe que l'acte volontaire porte la marque du moi : je me reconnais dans mes actes volontaires. L'acte est pensé comme un projet avant d'être accompli.

 

 

I – Théorie intellectualiste de la volonté

 

1 – Les quatre moments de la théorie de la volonté

 

Cette théorie s'articule en quatre temps logiques et bien ordonnés qu'il faut respecter jusqu'à son terme.

 

1 – La conception d'un projet

2 – La délibération qui accompagne le projet

3 – La décision prise relativement au projet suite à la délibération

4 – L'exécution comme dernière étape.

 

 

Pour les intellectualistes la clef du pouvoir est dans les deux premiers moments. Pour Spinoza, l'intelligence et la volonté sont une seule et même chose. Nous en avons une parfaite assimilation. La volition est l'idée elle-même car elle tend elle-même à s'affirmer et à se réaliser en acte. C'est l'idée qui affirme et s'impose. Une idée claire fait cesser les fluctuations de l'âme. Par conséquent, nous pouvons affirmer, qu'une idée claire serait une décision. De ce fait, nous devons conclure que le passage de l'idée à l'acte, de la conception à l'exécution n'impliquerait aucune difficulté transcendante extérieure à l'idée elle-même. La décision volontaire résulterait de la seule puissance de l'idée.

 

Il s'agit du point de vue de cette théorie, d'un automatisme

intellectuel.

 

2 – Critique de cette théorie intellectualiste

 

Cette critique admet une critique essentielle. En effet, ce n'est pas au niveau de la conception que réside l'acte volontaire mais au niveau de l'exécution. C'est dans le quatrième temps. La décision ne se connaît elle-même qu'en s'exécutant. Donc, la seule puissance de l'idée ne suffirait pas à entraîner l'acte. D'une façon générale, nous pouvons affirmer qu'il ne suffit pas de penser pour agir.

 

 

II – Désir et volonté

 

1 – la nuance entre les deux concepts selon Condillac

 

Le philosophe, en effet, établit certaines nuances concernant ces deux concepts. volonté est synonyme de désir. L'hésitation exprime un conflit de tendances, reflète la multiplicité de nos désirs. Par conséquent, selon lui , la décision volontaire révèle au contraire la présence d'un désir exclusif. Le vouloir serait un désir absolu.

 

2 – Critique de cette conception

 

Il est nécessaire de définir pour admettre la nuance apportée par Condillac de définir au préalable, la notion de désir. Il n'y a de vouloir que s'il y a pouvoir. Nous obtenons donc une nouvelle opposition, le désir entre en contradiction et en opposition avec l'action. La volonté porte sur des actes immédiats, elle réside en conséquence dans l'exécution.

 

Descartes : Traité des passions

 

Nous citerons dans le but d'illustrer nos propos les mots du philosophe cartésien relativement au concept de volonté :

 

« Par cela seul que nous avons le volonté de nous promener, il suit que nos jambes se remuent et que nous marchons».

 

Par conséquent, il n'y a de volonté que par les pouvoirs de notre corps. Le passage de l'idée à l'action est déjà opéré dans l'organisation du corps.

 

 

William James

Sa conception de l'effort volontaire

 

L'effort volontaire est selon le philosophe, l'effort mental. Pour reprendre ses pensées, nous dirons que «la volition est l'acte exclusivement psychique et moral». Les efforts corporels ne sont qu'un épiphénomène. Le détail des mouvements n'est jamais voulu. L'effort ne concerne pas la motricité organique qui s'effectue en moi, il porte sur des représentations mentales. La difficulté réside par conséquent dans la décision. Nous sommes ici en complète opposition avec Maine de Biran pour qui la volonté n'est que l'expérience de l'effort musculaire.

 

 

III – Définition de la volonté

 

 

1 – Ce que la volonté n'est pas

 

Nous pouvons affirmer que la volonté ne se réduit pas à la somme de nos tendances. La volonté ne se confond pas non plus avec l'intelligence elle-même qui n'est pas source d'actions. Pourtant, il n'y a pas de volonté sans un système de tendances. Il n'est pas non plus de volonté sans intelligence et sans réflexion.

 

2 – Ce qu'est la volonté

 

Après réflexion et en tenant compte des différentes critiques précédentes, nous pouvons conclure que la volonté, ou l'acte volontaire est celui qui opère une synthèse réfléchie des tendances en vue d'une action. Toute action implique des mobiles; La volition s'oppose à l'impulsion car il faut faire intervenir la conscience.

 

Ainsi, l'acte volontaire est celui qui s'est précédé lui-même à titre de pensée possible. Le possible est projeté dans l'avenir comme fin à poursuivre avant d'être exécuté comme acte.

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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