La raison peut-elle rendre compte de tout?

 

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THEME PHILOSOPHIQUE AU BAC

-étude thématique de la raison-

Première partie

 

LA RAISON PEUT ELLE RENDRE COMPTE DE TOUT?

 

 

 

Introduction

 

Nous allons étudier le concept de raison dans le cadre d’une étude thématique. Nous verrons dans un premier temps, l’irrationnel au sens philosophique du terme, nous nous demanderons ce qu’il faut qualifier d’irrationnel. Nous tenterons ensuite de proposer une définition du rationalisme et d’y rapporter les représentants philosophiques. Puis, nous poserons les principes de la raison et les exigences qui s’y rapportent de façon à définir le principe d’universelle intelligibilité ou le principe de raison suffisante avec les principes relatifs au déterminisme, à la causalité, à la non contradiction et à la finalité. Avant de conclure notre étude sur le plus grand des représentants rationalistes, Descartes, nous proposerons aux bacheliers une listes des citations exploitables dans le cadre d’un exercice type bac relativement à cette problématique du rationalisme et de la raison.

 

 

 

L’irrationnel

 

Au sens philosophique, c’Est-ce qui est contraire ou inaccessible à la raison.

 

- Que faut-il qualifier d’irrationnel?

 

Tout ce dont la raison ne peut rendre compte à un moment donné, par exemple, le tonnerre dans l’antiquité;

Les phénomènes qui par nature échappent à la raison par exemple, Dieu, les miracles.

 

L’existence d’irrationnels suppose la reconnaissance des limites de la raison : finitude de l’homme : son entendement est fini. Certains phénomènes relèvent d’une approche non rationnelle.

 

Par conséquent, la connaissance serait relative. La raison ne vaudrait pas pour tout comprendre mais seulement pour comprendre ce qui lui est accessible. L’irrationnel peut aussi être ce qui ne procède pas de la raison par exemple, l’imagination, l’illusion, l’inconscient et les passions.

 

 

Nous avons vu que la raison peut régner en souveraine dans le système philosophique cartésien mais nous pouvons lui opposer celui de Pascal dans le sens où il admet un autre principe connaissance, il réhabilite le cœur au détriment de la raison et pose ainsi une connaissance par les sentiments une pensée irrationnelle. La raison ne pourrait donc pas si l’on se réfère à la philosophie pascalienne tout comprendre et tout résoudre au sens cartésien, il faut donc laisser la place à ce nouvel ordre de connaissance, le cœur.

 

 

Descartes mett en avant la raison comme principe primordial, essentiel de la connaissance, il est rationaliste il est même le plus grand représentant du courant rationaliste en philosophie. La raison comme ordre de connaissance semble régner en souveraine dans les sciences et la philosophie cartésiennes. Mais sans pour autant disqualifier la raison, il nous faut admettre un autre principe de connaissance qui est le cœur et que le philosophe Pascal réhabilite, il sacrifie donc le principe de raison suffisante et affirme les raisons du cœur. Deux ordres de connaissance, la raison et le cœur

 

Nous avons vu avec Descartes que la raison était réhabilitée, elle doit tout gérer et par l’intermédiaire du doute, le philosophe touche à la certitude mathématique, il obtient une certitude égale à la certitude mathématique, nous arrivons donc à la vérité indubitable du cogito ergo sum, le « je pense donc je suis ». La raison a des domaines où elle peut régner en souveraine comme dans les sciences par exemple. Sans pour autant disqualifier la raison, il faut si l’on se réfère à Pascal, les pensées, admettre un autre principe de connaissance, le cœur. Nous pouvons à cet égard le citer, « deux excès, exclure la raison et n’admettre que la raison », ou encore, « le cœur a des raisons que la raison ignore ». Il y aurait donc une connaissance par les sentiments. Il faut élargir la notion de connaissance et y intégrer toutes les puissances de la vie. Il parait indispensable d’admettre une pensée irrationnelle; la raison ne peut résoudre tous les problèmes. La spiritualité déborde la rationalité. Le philosophe ajoute, « la dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent ». C’est un désaveu de la raison. La raison des choses n’est pas forcément donnée par la raison seule. A ce niveau de la réflexion, il y a sacrifice du principe de raison suffisante et affirmation des raisons du cœur. Donc, la raison ne vaut pas pour tout comprendre mais seulement pour comprendre ce qui lui est accessible.

 

 

Le rationalisme

Définition :

 

le rationalisme rapporte le raisonnement à la raison et non à l’imagination ou aux sentiments. C’est une doctrine qui pose que la connaissance relève de la raison. La raison est seule source de connaissance.

 

Selon Brunschvicg, « l’intelligence humaine peut tout comprendre ». Pour Hegel, « tout ce qui est réel est rationnel et tout ce qui est rationnel est réel ». Aristote estime que « l’homme est un animal raisonnable ». Du point de vue de sa valeur, la raison doit être capable d’objectivité. Nous entendons par objectivité ce qui est valable pour tous, l’universalité et la nécessité, la nécessité en philosophie signifie, qui ne peut pas être autrement. Ce qui fait dire à Spinoza, « le propre de la raison est de considérer les choses non comme contingentes mais comme nécessaires ».

 

 

Les principes de la raison :

 

Est rationnel ce qui est conforme à la raison et à ses exigences, à savoir :

L’évidence,

La certitude,

L’intelligibilité,

L’objectivité au sens de nécessité et d’universalité.

 

 

Le principe d’universelle intelligibilité ou le principe de la raison suffisante

 

 

Nous avons plusieurs principes qui caractérisent ce principe d’universelle intelligibilité ou de raison suffisante, à savoir :

 

Le principe de causalité : tout fait a une cause

Le principe de déterminisme : tout fait a une loi, il n’y a pas de hasard

Le principe de finalité : tout fait a une fin

Le principe de contradiction : il est impossible qu’une chose soit et ne soit pas en même temps.

 

Donc tout ce qui est a sa raison d’être, tout a une sens, tout est compréhensible, intelligible; la raison suffisante est une raison explicative qui vaut comme une loi métaphysique. Il y destruction de la contingence. La raison vaut donc pour tout comprendre, elle peut rendre compte de tout selon la cause, le déterminisme, la finalité et la non contradiction. Par conséquent, la raison vaudrait pour tout comprendre, ce qui élimine l’irrationnel.

 

 

Fiche de citations sur le thème de la raison pour illustrer et justifier les concepts avancés dans une dissertation

 

Brunschvicg : « l’intelligence humaine peut tout comprendre »

Hegel : « tout ce qui est réel est rationnel et tout ce qui est rationnel est réel 

Aristote : l’homme est un animal raisonnable »

Spinoza : « le propre de la raison est de considérer les choses non comme contingentes mais comme nécessaires »

Descartes : « ce qui est conçu clairement et distinctement ne peut être faux »

Descartes : « je doute, mais tandis que je doute, je ne peux douter que je pense et donc je suis car pour penser il faut être »

Pascal : «  deux excès, exclure la raison et n’admettre que la raison »

Pascal : «  le cœur a des raisons que la raison ignore »

Pascal : la dernière démarche de la raison est de reconnaître qui y a une infinité de choses qui la surpassent »

Spinoza : « la vérité est à elle-même son propre signe »

Protagoras : « l’homme est mesure de toutes choses ».

 

 

Conclusion

 

Le rationalisme en tant que doctrine qui pose que la connaissance est accessible par la raison trouve son point culminant avec Descartes. En effet son ambition première était de trouver en philosophie une certitude égale à la certitude mathématique. À l’aide du raisonnement hypothético déductif, raisonnement emprunté aux mathématiques, il va poser l’intuition comme nature simple permettant de déduire sans être déduit puis la déduction comme moyen d’opérer de longues chaînes d’inférences. Le point de départ de la réflexion philosophique est le doute méthodique puis hyperbolique, il parvient à poser que le malin génie, pantin épistémologique peut le tromper autant qu’il voudra, il reste « que s’il me trompe, je suis. » c’est ainsi que dans l’acte de douter, s’affirme le sujet pensant. S’il me trompe, il ne peut pas faire que je ne sois rien. Nous avons donc une conjonction nécessaire entre ma pensée actuelle et mon existence actuelle. Il y a une liaison entre le je pense et et le je suis. L’existence précède la pensée, c’est la notion première. L’important est de comprendre que l’esprit triomphe du doute, je suis et j’existe est la première affirmation ontologique; nous pouvons ainsi affirmer que par les procédés mathématiques, les questions peuvent être résolues, la déduction est appliquée à la philosophie.

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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