La philosophie Leibnizienne
La philosophie leibnizienne
La spécificité de son système
Introduction
Leibniz est un philosophe dont les contemporains sont Spinoza, et Newton. Il tente d’instaurer une caractéristique universelle en réduisant les raisonnements à un jeu de signes, il y a en ce sens une analogie avec Descartes non pas pour les mathématiques universelles mais pour la logique universelle. Il a un ennemi à l’extérieur du rationalisme, l’empirisme représenté par Locke et à l’intérieur du rationalisme, Descartes. Il attaque les rationalistes car ils peuvent répondre à l’empirisme qui amène à l’athéisme. Le discours de métaphysique est adressé à Arnauld car il est cartésien, il souhaite le voir changer à l’intérieur du rationalisme. Dans un premier temps, nous verrons la querelle des forces vives, en second lieu, la géométrie du philosophe puis en troisième lieu, les points essentiels de sa physique.
La querelle des forces vives
La querelle des forces vives trouve sa première formulation dans le débat qui oppose ceux qui mesurent la quantité de mouvement chez les cartésiens et la quantité de matière, la force inerte. La force vive est celle par laquelle un corps peut être mû par lui-même, la spontanéité, c’est-à-dire, les substances développent leur propre force lorsqu’elles agissent selon Leibniz. L’état d’inertie n’est pas un état de repos, mais exprime une force en mouvement. Le possible, cette force en puissance, est compris dans la définition même de la substance. Tout ce qui arrive à un sujet était déjà compris dans la définition du sujet. Le débat se passe entre Descartes et Leibniz.
La géométrie
Pour Descartes, la géométrie se rapporte à la longueur et au temps, nous avons une autre grandeur chez Leibniz, la force, (de masse). La cause du mouvement est Dieu car il l’a créée en même temps qu’il a crée le monde. Dieu conserve sa création, la quantité de mouvement toujours égale à elle-même. Pour Descartes, le mouvement est un mode de l’étendue, c’est la réalité substantielle de la matière. Le mouvement est lié à la chose étendue, toute substance est indestructible en vertu de la création continuée, Dieu à chaque instant renouvelle le fiacre créateur. La matière n’a pas en elle-même la cause du temps, elle est tributaire d’une théologie, nous avons une théorie de la matière paradoxale car elle réduit la matière à l’étendue, la physique au géométrique, il fait du mouvement une modalité de l’étendue. Il ne peut penser l’accélération de la vitesse, elle est constante chez Descartes.
La physique et la métaphysique chez Descartes sont démenties par l’expérimentation, le discours métaphysique de Leibniz fait que Descartes ne peut plus soutenir que la force naît que du mouvement, le mouvement ne peut mesurer la force. Leibniz montre que la force est égale quand un poids de un livre tombe de quatre pieds et quand un poids de quatre livres tombe d’un pied. Il y a inégalité des mouvements, Descartes à tord, mais il y a égalité des forces. La constante n’est pas dans le mouvement comme Descartes le pensait mais dans les forces. La notion d’idée claire et distincte lui a servi à éliminer les forces occultes des scolastiques, il exige une pensée par l’actualité. L’idée d’un corps est nécessairement en acte, donnée par intuition, c’est la vision de l’instant de l’idée par l’esprit. Il utilise la géométrie car elle opère en acte et exclut le virtuel. Cela a des conséquences dans la physique.
La physique
La pensée par actualité implique l’instantanéisme, il n’y a ni passé, ni avenir, c’est la création continué, il maintient instant par instant les corps dans l’existence. C’est le seul moyen de penser la continuation, il y a une paralysie intellectuelle en physique, l’accélération implique le passage continu du virtuel dans l’actuel. Il privilégie le mouvement sur la force, l’actuel sur le virtuel en métaphysique. Il pense le mouvement extérieur au corps. Le changement des corps vient au corps de l’extérieur. C’est le principe du changement des corps qui est interne au corps. Le passage du repos au mouvement ne se fait pas par un saut, mais par une infinité de passages intermédiaires. La force interne appartient aux corps qu’ils ne peuvent pas perdre. On ne peut concevoir le mouvement que par le contact. Un corps diffère d’un autre par sa force interne, la quantité mesurable s’exprime par les notions de conatus, la tendance, l’effort, le fait que toute réalité matérielle soit dotée de cet effort, d’une possibilité de mouvement fait que tout tend à l’existence et l’impétus est élan, la chose est élan qui se développe ainsi aucune chose n’y fait obstacle, il y a développement du mouvement. Ce par quoi une chose persiste en son mouvement outre les obstacles exprime la quantité de conatus, l’élan résume le passé, c’est la mémoire du corps, cela laisse pressentir le développement accéléré du mouvement.
Cela aura des conséquences dans la métaphysique. Si le corps est une force qui se conserve, il y a quelque chose qui dans le corps est substantiel et qui a à voir avec son étendue. Un corps est une force interne, une unité d’une multiplicité d’états successifs et dont la figure et le mouvement ne sont que des manifestations phénoménales, ils ne décrivent pas le corps mais sa manifestation substantielle. Si l’on passe de la physique à la métaphysique, on change de définition du corps et de substance.
Date de dernière mise à jour : 16/05/2019