La liberté et le mal

 

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INTRODUCTION A LA METAPHYSIQUE

 

 

 

LA LIBERTE ET LE MAL

 

 

Introduction

 

 

Le problème philosophique de la liberté apparaît avec le christianisme et la conscience du mal, par conséquent, la problématique de la liberté est corrélative des questions philosophiques et religieuses. Comment l'acte de philosopher se manifeste t'-il vis-à-vis de la thématique de la liberté? Philosopher est par définition un acte d'élévation, on le trouve déjà chez Socrate qui n'appréhende pas le concept de mort par rapport à cette question. Philosopher sur un sujet et en particulier sur la liberté, est une élévation, un dépassement de soi-même. Le problème de la liberté est ménagé par le christianisme pour lequel il y a un approfondissement du mal. Cette pensée est introduite par l'idée de péché originel. D'une façon générale, la référence à Dieu comme autorité renvoie à la pensée du mal radical qui remet en question l'existence de la liberté. Le point de départ peut être double, philosopher sur la liberté est pour Socrate par exemple un acte d'élévation, tandis que la réalité de la liberté au sens chrétien du terme suppose la foi en Dieu. Pascal nous rappelle la nécessité de reconnaître la vérité du péché originel, la liberté est incompréhensible pour l'homme sans cette pensée première. Kant l'envisage au sens d'une religion dans les limites de la simple raison. Quelle est la mesure véritable de la réalité du mal? Ce qu'ont vu Rousseau et Kant de monstrueux dans la pensée du mal radical n'est rien d'autre qu'une pensée véridique, l'épreuve de la vie comme telle, c'est-à-dire,le moment où l'on prend conscience de la réalité avec la possibilité de bien ou de mal agir. Tout est possible, être libre signifie avoir le choix entre les deux possibles, le bien ou le mal. A l'inverse, dans la philosophie antique, les penseurs ne s'interrogent pas sur la liberté en ces termes. Nous pourrions presque affirmer que la réflexion sur cette thématique n'existe pas. La réalité de la liberté de l'homme est posée par la pensée de Dieu. Lui-même étant une volonté libre et posant l'homme un être libre. Dieu vient délivrer l'homme; il nous faut donc ramener la question de la liberté dans son lien d'origine pour en retrouver le sens. Nous ne devons pas pour autant réduire la question à la philosophie antique pour qui la liberté est apparentée à la caractéristique de l'homme libre, l'être avec l'autre à l'intérieur de la communauté politique. Il se détermine par une opposition, par une existence de la nécessité de survivre qui le caractérise dans sa vie privée et dans sa vie publique. En fait le problème de la liberté chez les anciens est étranger au domaine de la pensée qui n'est que dialogue avec elle-même, la liberté n'a de sens que du point de vue politique, nous parlons de «cités d'hommes libres».

 

 

1 – La liberté au sens d'une exigence morale

 

 

Au sens Kantien du terme, être libre, c'est bien agir et bien agir, c'est être capable d'une action bonne moralement dans sa forme, il faut donc qu'elle procède d'une intention pure et qu'elle soit accomplie par devoir. L''action morale procède donc d'une loi morale qui s'exprime sous la forme d'un devoir, «tu dois» et qui est une loi universelle de la raison pratique. Cette dernière prend la forme d'un impératif catégorique fondamental capable de devenir une loi universelle. Ainsi le fondement nécessaire de toute moralité rationnelle est inséparable de la question du bien et du mal, ou autrement dit de la liberté. Il s'agit de mettre en avant cette pensée qui est l'essence même du devoir être. Avec Kant, l'homme doit avoir la compréhension des devoirs. Le moment essentiel est celui où la liberté se connaît comme essence de l'esprit. De ce fait, au niveau de la réalisation de la métaphysique par la morale, l'action morale dépasse la connaissance car elle peut introduire l'homme dans ce que la connaissance ne peut atteindre. Ainsi, l'existence de Dieu, la liberté ne sont pas des objets de connaissance mais ce sont des postulats nécessaires de la raison pratique. L'homme a donc une puissance invincible comme s'il pressentait toute la richesse de la liberté comme essence de l'esprit. La conséquence est énorme, l'individu a la reconnaissance de ses droits, de son esprit et de sa liberté.

 

2 – La parole de Calliclès a t'elle le pouvoir d'un salut par la raison?

 

 

Nous savons que la réalité nous renvoie à la pensée de la liberté comme excellence de l'homme libre. Dans la mesure où dans la philosophie antique le philosophe aspire à un vie théorétique, la liberté n'est pas vraiment conceptualisée; La cité est l'endroit ou est possible la vie du philosophe libéré des contraintes des citoyens actifs. Si philosopher sur la liberté n'apparaît vraiment qu'avec le christianisme et présuppose donc l'acte de foi, qu'en est il de la parole de Calliclès? Offre t'elle une forme de salut par la raison? En effet Calliclès se pose comme la figure de l'homme libre à l'inverse de Socrate, il oppose à la cité où les hommes ont la vertu de l 'homme libre, les philosophes qui ne font jamais entendre une parole libre. La sensualité, l'intempérance lorsqu'elles sont bien mesurées apportent la liberté. La liberté chez les stoïciens devient une liberté présupposée comme valeur et pouvoir dans l'acte de philosopher ,il y aurait donc une prise sur la réalité du devenir. On peut ainsi modifier le cours de sa vie à l'unité d'une conduite de soi par soi.

 

 

3 – Le véritable pouvoir, le salut par la raison

 

 

la force du pouvoir de savoir, de la volonté de savoir me délivre de mon être qui est attaché à la permanence de l'idée. Nous pouvons nous référer à Kant qui découvre la liberté, comme pouvoir d'un commencement radical, à partir d'une référence à l'idée, la distinction entre les catégories de l'entendement et les concepts de la raison. La raison comme raison pure représente un niveau de pensée au-delà de la spontanéité de l'entendement. La spontanéité du pensé marque sa supériorité par rapport à la spontanéité de entendement, c'est un inconditionné, comme Dieu par exemple, cela mène à un degré au-dessus de la spontanéité de la pensée. Il faut se faire exister soi-même à partir de ce qu'est l'idée. Je fais exister de l'inconditionné à partir de moi-même. Ceci est de la spontanéité pure, c'est-à-dire, de l'élévation par le concept. Platon a posé la quête de l'Idée, celle-ci nous dit Kant, ce pouvoir se nomme liberté. Il faut une référence à ce qui est principe. Quel est le propre de la raison? Quel est le propre de la liberté? Qui dit liberté dit possibilité de dépasser à l'infini tout ce qui caractérise un donné fini; Possibilité de m'élever d'un concept jusqu'à l'inconditionné. La liberté est la capacité du mouvement pour aller plus loin ainsi que le dirait Malebranche, c'est la capacité pour ouvrir l'horizon de ce monde ci.

 

Penser l'inconditionné, c'est remettre en question mon être enchaîné. Il faut agir raisonnablement. Faire exister de l'inconditionné n'est autre que respecter ma nature, il ne s'agit jamais d'ordonner, la visée du bonheur est une visée naturelle. Il faut par conséquent que l'homme ait l'idée de loi universelle pour que la liberté soit possible, pour que cela soit seulement à titre de possible, pour que du nouveau advienne dans la réalité. Il y a forcément dans cette pensée, la négation du réel donné. Le propre du pouvoir de la liberté n'est pas le pouvoir du choix, c'est d'être la faculté du principe, s'élever du donné par la pensée de l'inconditionné.

 

 

Conclusion

 

Il nous faut donc dépasser la question non conceptualisée de la liberté chez les anciens et nous tourner vers la problématique philosophique de la liberté avec le christianisme et la conscience du mal. Nous devons prendre Dieu comme une autorité en matière de législation de la liberté humaine. Nous respectons la dialectique du débat créateur, créatures. La réalité de la liberté suppose la foi en Dieu et la vérité du péché originel , l'homme reste incompréhensible à lui-même sans cette pensée. Il nous faut envisager la foi dans la liberté comme pouvoir de penser; l'être qui est véritablement libre est à lui-même son propre principe. Nous avons donc une opposition entre une vision chrétienne et une vision antique. Le renversement opéré à partir du christianisme nous permet d'envisager la liberté comme principe absolu qui ne peut être ciblé qu'en prenant pour point de départ Dieu. Le renversement doit être compris comme une substitution. Toute la recherche philosophique est de rentrer dans les bases de cette foi. Certes, la référence à Dieu comme autorité contient la référence à Dieu comme créateur.

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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