L'individu et la substance. Notions pour le bac
L’individu et la substance
Étude d’une notion inhérente, la liberté
Introduction
Nous allons étudier les concepts d’individu et de substance en philosophie. L’individu dans son langage est la substance première pour Aristote, il est connaissable à travers la notion générale. C’est une donnée universelle. Le paradoxe est le suivant : l’individu est une donnée immédiate, inessentielle et accidentelle, il est un néant face à la chaîne des êtres humains. Pour Leibniz, si deux choses étaient identiques, elles seraient indiscernables selon le principe d’identité, cela nous renvoie à une multiplicité d’individus.
Annonce du plan
Dans le but de conduire notre étude, nous verrons les notions de substance et d’individu en rapport avec le concept de liberté auquel ces deux premières notions sont inhérentes.
L’individu et la substance
Concepts inhérents à la notion de liberté
Questionnement
Dès que je pense un individu dans un concept, il perd son originalité, c’est quelque chose de général. Il relève d’une dialectique entre la banalité et l’originalité. Est il une système clos qui a sa nature particulière, qu’il développe de la naissance à la mort? Est il quelque chose qui a une essence ou une nature? Ou comme le dit Sartre est il une liberté pure, un surgissement séparé, une manière de se faire lui-même?
Pour Fichte, « je me fais ce que je suis », mon être est le résultat de mes actes. Je n’ai pas d’essence avant d’agir, c’est mon action qui me donne toute mon individualité. Comment penser la liberté relativement à cette question? Nous dirons que la liberté est la capacité de pouvoir déterminer ses actions à partir de lui-même; ceci implique une négation, une absence de détermination et de contraintes extérieures. Pour Kant, c’est la faculté de se déterminer par soi même. Être cause de ses actes. La liberté devient une causalité, une raison d’être, une liberté rationnelle. Soumise à la cause universelle, la philosophie morale kantienne nous donne une autre définition, la liberté est perçue comme spontanéité absolue d’une conscience qui se découvre en découvrant le monde; la liberté de l’individu est pensée par Kierkegaard et Sartre, tandis que la liberté du sujet se rapporte davantage à Kant et Descartes. Tout individu peut s’identifier au « je » poétique, c’est l’expérience individuelle du poète écrivain. C’est le lieu fondamental entre l’individualité et cette totalité que nous appelons âme.
Seul le christianisme affirme que l’individu et l’âme sont une seule et même chose. Chez les grecs, l’individuel demeure dans la philosophie de la sagesse, de la dialectique entre les individus. L’individu est une unité organique qui au niveau humain a la conscience de soi. Les philosophes qui mettent l’accent sur l’universel sont Platon, Kant et Hegel, cela s’oppose à aux philosophes qui se concentrent sur l’individuel comme Aristote ou encore le nominalisme au Moyen-âge. La liberté est le surgissement que rien ne précède, que la liberté comme obéissance à la raison n’est pas mienne, mais une manière de fuir l’angoisse qui me condamne à choisir seul. J’adhère à la totalité du monde. Être libre vulgairement, signifie faire ce que l’on veut, c’est la liberté d’agir. Pour Descartes, c’est dire vrai, la vérité est la liberté par opposition à Kant pour qui la philosophie pratique renvoie à la liberté de l’agir. Le philosophe cartésien est soumis au rationnel, si nous voyons une situation nécessaire, il s’agit de prouver que nous sommes libres, nous pouvons ne pas céder à l’évidence. Descartes voit dans cette liberté pure la possibilité du mal et de l’erreur. La liberté suprême à deux aspects selon Descartes, c’est la plus grande facilité à se déterminer, je vois clairement la vérité rationnelle, ou encore c’est l’usage de cette puissance que nous avons de suivre le pire, tout en voyant le meilleur, puissance positive, nous affirmons plus, et ce désir peut aller jusqu’à la révolte.
Descartes souhaite que l’homme se serve bien de la liberté. Il reste chrétien, la raison de l’erreur et du mal est la liberté infinie. Même le mal, la faute humaine viennent de la disproportion entre son entendement fini, faible et sa volonté qui est infinie. Si l’homme restreignait sa liberté dans la limite de ce qu’il conçoit, il ne ferait jamais de faute. L’excès de la liberté est source d’erreurs et de mal. Peut-être Descartes a-t-il tord d’assimiler l’erreur au mal. L’acte de juger est un acte libre; pour Descartes, il y a un ordre du monde, il peut s’y introduire l’anarchie. Je ne suis pas soumis à l’ordre. L’ordre auquel je suis soumis est celui de Dieu.
La création des vérités éternelles anticipe selon Sartre, la liberté absolue de l’homme qui est de dire que toute vérité découle de l’affirmation humaine. Pour qu’une chose soit vraie, il faut que je l’affirme, c’est-à-dire, que je la tienne pour vraie. Tout homme se fait Dieu individuellement.
Date de dernière mise à jour : 16/05/2019