L'art, le beau, les Beaux-arts

 

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L'ART, LE BEAU, LES BEAUX ARTS

 

LA CREATION ARTISTIQUE

 

 

Introduction

 

 

Nous allons étudier dans la thématique de la création artistique, le beau, l'art et les beaux arts. Nous nous demanderons ce qu'est la valeur spécifique dont la contemplation me donne la révélation, si le beau appartient au monde empirique des apparences sensibles, dans un second temps nous analyserons l'esthétique kantienne dans sa critique du jugement nous verrons les quatre formules proposées par le philosophe, puis en tant que discipline philosophique, nous nous pencherons sur les beaux arts et les classifications proposées respectivement par les systèmes classiques et les auteurs comme Alain, Souriau.

 

 

I – Le beauDnbac commentaires

 

Quelle est cette valeur spécifique dont la contemplation me donne la

révélation?

 

Le beau se présente à moi sous un aspect concret, sensible : des formes, des couleurs, des sons.

 

Appartient-il au monde empirique des apparences sensibles, à ce monde superficiel de expérience immédiate que depuis Platon, tous les philosophes nous invitent à dépasser?

 

Le monde de l'art serait alors un monde d'illusions. Pour Platon, la beauté sensible est un reflet de l'idée et l'artiste est comme le messager d'un monde réel caché sous les apparences. Pour comprendre ceci, il faut rappeler la métaphysique platonicienne de la chute. L'âme avant son incarnation vivait par mi les idées pures, illuminée par la vérité de l'Etre. Depuis qu'elle est tombée dans le corps, qui est pour elle une prison, sa vision s'est obscurcie. L'expérience esthétique apparaît alors comme la démarche la plus accessible de l'âme qui s'efforce de reconquérir le monde des Idées. L'émotion produite par la vue d'un corps admirable ou d'une œuvre d'art est comme un réveil de l'âme qui, tombée dans le corps, se souvient obscurément (théorie de la réminiscence) du monde des Idées qu'elle contemplait avant son incarnation. L'expérience amoureuse est , selon Platon, l'expérience esthétique la plus humble mais aussi la plus répandue et la plus facile.

 

La dialectique platonicienne de l'ascension de l'âme débute par l'amour d'un beau corps, puis de tous les beaux corps et par là des belles formes, puis se poursuit à travers l'amour des belles âmes, des belles vertus et des belles sciences. La dernière étape de l'ascension dialectique est la connaissance de l'Idée dont la beauté sensible n'était que le symbole et l'enveloppe concrète. Le beau signifie donc autre chose que son apparence; Il signifie l'Idée. C'est ainsi que Platon lui-même exprime les idées les plus profondes de sa métaphysique par le détour d'allégories poétiques et mythiques. La poésie du mythe dissimule et suggère tout à la fois une vérité philosophique dont l'expression serait inaccessible aux lecteurs. Il en est de toutes les formes d'art comme du mythe. L'art est donc l'expression, sous le déguisement du concret et du sensible, de l'idée pure; Ainsi, chez Platon comme chez Hegel, le beau n'est qu'une révélation confuse du vrai. L'art est le moment d'une dialectique, une étape provisoire dans la conquête de l'Idée.

 

 

II – L'esthétique chez Kant

 

L'esthétique proposée par Kant dès le XVIIIème siècle dans sa critique du jugement respecte mieux la spécificité de la valeur Beauté. Pour comprendre la théorie Kantienne de l'esthétique nous rappellerons les quatre formules célèbres du philosophe par lesquelles Kant caractérise la valeur esthétique.

 

1 - «Le beau est l'objet d'un jugement de goût désintéressé».

2 - «Le beau est ce qui plaît universellement sans concept»

3 - «La beauté est la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue dans cet objet sans représentation d'une fin»

4 - «Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'une satisfaction nécessaire»

 

Nous allons tenter de donner les explications nécessaires à la compréhension de ces quatre formules.

 

Concernant la première, nous devons préciser que l'esthétique ne peut se définir relativement à l'utile ou à un plaisir purement subjectif. L'œuvre d'art est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Elle nous délivre du désir; Dans la contemplation esthétique, je suis ravi, c'est-à-dire, délivré de moi-même, de la tyrannie de mes désirs. La nature morte qui donne envie de manger, le nu qui réveille le désir sexuel ne servent plus d'aliments hallucinatoires à nos désirs charnels.

 

Relativement aux deuxième quatrième formules, nous dirons qu'elles mettent admirablement en lumière une ambiguïté fondamentale de la valeur esthétique. Il y a dans le jugement de goût quelque chose d'universel, de nécessaire et cependant d'irrationnel, d'étranger au concept. La beauté d'un oruvre n'est pas relative à un sentiment subjectif. Elle prétend avoir une valeur universelle : il s'agit d'une universalité de droit, non de fait qui n'est nullement démentie par cet accident qu'il y a des œuvres incomprises. Ce n'est pas parce que certaines personnes ne comprennent rien aux mathématiques qu'elles sont fausses. Elles sont vraies et universelles; L'universalité du beau se reconnaît à ceci que l'œuvre vraiment belle continue à trouver des admirateurs dans le public éclairé (même lorsque les conditions psychologiques et sociales de son éclosion sont dépassées). Notre société n'est plus du tout celle où vivait Homère, cependant L'odyssée, n'a rien perdu de sa poésie. Universelle endroit, l'oevre d'art est en même temps nécessaire : on ne peut pas ne pas reconnaître la supériorité de Racine dans le tragique sur Voltaire. Pourtant, celle universalité et cette nécessité sont reconnues sans concept. La valeur d'une œuvre n'est pas quelque chose qui se démontre par des raisonnements. Elle s'éprouve, ne se prouve pas. Le sentiment esthétique réalise une harmonie entre l'entendement et l'imagination. C'est la raison pour laquelle, Kant nous dit que le goût esthétique est un

 

«universel nécessaire affectif»

 

 

Concernant la troisième formule, elle prête à la valeur esthétique une finalité sans fin; L'œuvre d'art a une finalité car elle est une harmonie. C'est une finalité sans fin parce que l'harmonie de l'œuvre ne signifie rien d'autre qu'elle-même, elle n'est au service d'aucune fin extérieure à l'art. Cette gratuité est bien exprimée par exemple par le salut des acteurs à la fin de la représentation. Ils se donnent la main et remercient le public. On comprend que ce qui a précédé n'était qu'un jeu, nous pouvons parler d'absence de fin extérieure à l'art.

 

III – Les beaux arts

 

L'esthétique est une discipline philosophique et la philosophie est amoureuse de cohérence et d'unité; Il ne faut donc pas s'étonner que les esthéticiens aient cherché à ordonner selon un système la diversité des expressions esthétiques; Il faudrait mentionner les tentatives de hiérarchisation des beaux-arts; pour Hegel , l'art n'ayant d'autre fonction que de figurer l'idée sos une forme concrète, c'est la littérature qui est la forme supérieure de l'art, la musique étant considérée comme l'art le moins évolué sous prétexte qu'elle peut se passer de l'idée. Schopenhauer pense que l'homme est animé par un vouloir vire inconscient et absurde. Il en conclut que la musique est le premier des arts car elle ne parle pas le langage de l'intellect mais remue les profondeurs de l'être. Les systèmes classiques se bornent à enregistrer la dichotomie des arts de l'espace et des arts du temps. Aux trois arts plastiques, architecture, sculpture et peinture, qui correspondent aux arts de l'espace il y a les trois arts rythmiques, danse, musique et poésie, qui correspondent aux arts du temps; Alain à son tour a conçu une classification des ars dont le principe repose sur la distinction des arts de société, danse et théâtre, et des arts solitaires, sculpture et parure. Ces derniers s'expliquent assez par le rapport de l'artisan à la chose. Enfin, Souriau dans sa correspondance des arts, propose une classification à deux principes, d'abord la distinction des lignes, des volumes, des couleurs, des luminosités, des mouvements, des sons articulés et des sons musicaux. Puis, une distinction des arts du premier degré, non représentatifs et du second degré, représentatifs. Les arts non représentatifs sont la musique, l'arabesque, l'architecte et la danse. Les représentatifs sont le dessin, la sculpture, la peinture, la pantomime.

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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