Etude du fragment B66 Héraclite

 

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Étude du fragment B 66 d’Héraclite

Le concept de l’éternel retour remis en question

 

 

 

Introduction

 

Nous allons étudier le fragment B 66 d’Héraclite dans le but d’éclairer la thématique de l’éternel retour dans sa philosophie et sa cosmologie, que le penseur remet en cause. Nous commenterons tout au long de notre analyse, la citation suivante, « toutes choses, le feu survenant les séparera et les saisira ». Nous développerons la notion de principe, l’élément feu comme loi vivant de l’unité des contraires, feu toujours vivant et verrons en quoi, Héraclite ne pense pas le cercle comme harmonie, ni l’éternel retour mais, la permanence de l’impermanence.

 

 

Développement et étude du fragment

 

 

Un mouvement d’unification et de désunification

 

Le feu dissocie les ensembles, il sépare chaque chose les unes des autres. Nous n’avons pas d’interprétation chrétienne, il n’y a pas de référence au feu du jugement dernier. Dans l’eschatologie chrétienne, le feu ne concerne pas toutes choses, ni tous les hommes mais seulement les damnés, le feu est supplice. Le feu héraclitéen juge, il condamne et consume toutes choses, même les plus opposées. Les êtres animés, inanimés, justes et injustes, coupables et innocents du point de vue de la justice cosmologique ne sont pas jugés selon les catégories du bien et du mal. Le feu est une loi vivante qui tient en Un les opposés. Il sépare chaque être de son être avec les autres. Il saisit, défait chaque chose. Il y a un mouvement constant d’unification et de désunification, sans qu’un mouvement annule l’autre, l’un des opposés comporte le droit à l’autre, nous avons donc l’ordre d’un désordre, organisation et désorganisation, le processus est simultané, le double mouvement est constitutif, l’harmonie est compatible avec le chaos.Dnbac commentaires

 

Un mouvement d’équilibre

 

Il n’y a pas de création, pas de commencement, pas de destruction, pas de fin, commencement et recommencement sont alternés dans une période cyclique de construction et de destruction du monde à l’infini. Il y a une série infinie des états successifs qui s’écoule sans retour, tous les processus ayant leu simultanément, il y a permanence de l’être en devenir dans une unité des contraires. Le système équilibré passe à l’infini, il s’écoule sans retour, il s’auto régit, la continuation résulte du jeu des forces contraires.

 

Un feu toujours vivant

 

Le feu est toujours vivant, le maintenant du monde porte en lui le toujours, il s’éteint et s’allume avec mesure, s’il s’éteignait totalement, il cesserait d’être vivant, il s’allume toujours d’une façon suffisante, il n’y a pas de rupture d’équilibre. Le monde est feu, le feu se fait monde. Touts ce qu’il y a au monde n’est que du feu transformé, provenant du feu et retournant au feu. Il se nourrit de lui-même par la médiation du monde. Il n’y a pas de monde sans feu mais le feu ne peut exister sans sa nourriture. Il n’y a pas le feu puis le monde, le feu est la loi vivant de l’unité des contraires, le feu et le non feu.

La loi qui affirme le droit de chacun aux différences est encore le feu. Il n’y a pas de rupture car le feu s’éteint et devient non feu, et le non feu est-ce qui nourrit le feu, il devient feu.

 

conclusion

 

Nous avons ainsi l’unité du monde. Il n’y a pas de période, Héraclite ne pense pas le cercle. Il n’y a pas de période, pas de cycle, tous les processus ont lieu simultanément. Le feu s’allume et s’éteint avec mesure mais ne suit pas ne logique de la circularité. L’échange n’est pas circulaire, il n’y a pas de périodicité de l’univers, les choses s’incarnent dans l’unité des contraires, le feu et le non feu. Le retour du même impliquerait qu’on puisse entrer deux fois dans le même fleuve.

Il n’y a pas d’éternel retour du même, il n’y a pas reconduction du même. Il est impossible d’entrer au moins une fois dans le même fleuve, il est impossible de saisir au moins une fois une même substance mortelle dans le même état. Le logos est la formule de la différence de toutes choses, chaque chose est une mais derrière l’unité apparente, il y a le multiple. Par conséquent la représentation de la différence ne passe pas par la circularité.

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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