De quelle source la connaissance vient-elle?

 

 

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LES SENTIMENTS ET LE SAVOIR

 

 

 

De quelle nous source la connaissance vient-elle ?

 

 

Introduction

 

Nous n’avons pas d’idée de notre âme, mais seulement un sentiment intérieur comme conscience de soi, comme conscience de sa propre existence. Mais, ainsi que semble vouloir dire Malebranche, si la conscience est expérience immédiate de notre existence en cela que le sentiment nous touche sans nous éclairer vraiment, le sentiment reste avant tout l’acte et le résultat du sentir, de la prise de conscience immédiate, sans intermédiaire sans distance des choses et de nous-mêmes la conscience d’une présence, d’un « il y a », la conscience consciente d’un « il y a ». Husserl ne disait-il pas, « toute conscience est conscience de quelque chose »? Une conscience peut-elle être consciente de quelque chose sans être consciente d’elle-même? « tout existe par la pensée » selon Schopenhauer car enfin, si le monde existait indépendamment de moi, si la conscience ne percevait pas les choses, cela ne reviendrait il pas à affirmer l’existence d’un perçu qui ne serait pas perçu?

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Conscience et sensibilité

 

 

Ainsi, la sensibilité, en cela qu’elle se définit comme l’aptitude d’un organisme à réagir à des excitations internes et externes, relève, tout comme le sentiment de l’acte et du résultat du sentir, d’une prise de conscience immédiate, c’est-à-dire, de la sensation : à cette seule différence que les modes qui lui correspondent sont les sensations et les perceptions, l’intuition sensible qui ne sont pas des sentiments réalisés, « tel l’amour, qui pourrait on dire est la réalisation spirituelle de notre sensation première. Un sentiment tel l’amour se sentant déjà être sans même savoir ce qu’il est réellement, ni ce vers quoi il tend sinon vers une communication, une communion avec une autre conscience. Toutefois, nous pouvons conférer à l’intuition son second sens celui d’être affecté par quelque chose, ressentir de la honte, un bien être, en tant que l’on pressent quelque chose sans toujours savoir pourquoi. Nous rejoignons en cela le sens premier d’intuition. Nous prenons dès lors conscience d’une valeur éprouvée par le sentiment. Mais sentiment signifie également une manière d’être au monde à la fois totale et durable. Cette conscience intentionnelle nous oriente vers le monde. Le sentiment sous toutes ses formes est toujours conscience immédiate d’une existence dont la valeur nous engage d’une certaine manière.

 

 

Un certain rapport au monde

 

 

Ce rapport au monde fait que la conscience consciente d’elle-même se tourne vers le monde dont elle prend conscience : la conscience subjective pleine de notre moi prend conscience de la réalité objective en la pressentant sans encore la connaître. Entendons par connaître, le fait d’entrer pour la conscience avec un objet extérieur. Au sens philosophique du terme, le savoir signifie généralement science au sens le plus abstrait; sans doute y aurait-il lieu de le réserver pour la philosophie elle-même dans la mesure où, même scientifique, elle n’est pas une science, ni la science. Par exemple, on dira utilement du système de Hegel qu’il tend à constituer le savoir absolu et non plus la science. Au sens le plus courant, ne disons nous pas d’un homme instruit qu’il a un grand savoir? En d’autres termes, qu’il est savant dans sa discipline? Ainsi, ne serait-il pas plus juste d’affirmer que l’homme instruit en médecine est savant en sa discipline, et que son savoir égale une infinie partie de la connaissance au sens le plus absolu du terme? Enfin, ne devrions nous pas plutôt dire qu’il est un mode de la connaissance?

 

 

De quelle source nous vient la connaissance?

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Mais de quelle source nous vient la connaissance? Naît elle de notre expérience sensible plutôt que de notre expérience intelligible? Dans la mesure où une connaissance de quelque chose existe par rapport à un objet, ne devons nous pas entendre qu’un objet perçu l’est nécessairement par un sujet distinct de lui? Car enfin, comment un objet perçu se peut-il l’être indépendamment de notre présence au monde? Cela ne signifierait-il pas qu’il soit perçu sans être perçu? Si »le monde est ma représentation » ainsi que le pense Schopenhauer alors, les objets sensibles se rattachent à la conscience qui les perçoit. mais pour reprendre la célèbre formule du cogito, « je pense donc je suis », Descartes doutant du monde extérieur va jusqu’à douter de sa propre existence. Trompé par un malin génie dont l’énergie ne lui sert qu’à truquer la réalité, comment ne pas douter d’un monde qui se pourrait n’être qu’une illusion? Mais comment douter davantage de ma présence au monde? Si un malin génie emploie sa force à me tromper, n’est-ce pas la preuve que j’existe? Comment se pourrait-il me tromper si je n’existais pas?

 

De même comment une conscience consciente de quelque chose peut elle ne pas avoir conscience de sa propre conscience? La présence du monde en moi n’est possible que si j’ai conscience de ma propre présence. On ne peut percevoir le monde extérieur que si la conscience est immédiatement donnée à elle-même. Ainsi la formule du cogito ne serait qu’une intuition. L’intuition sensible est tributaire d’une intuition psychologique d’une vision directe de l’esprit par lui-même sur lui-même autrement appelée conscience immédiate. Dire d’une conscience qu’elle est toujours « conscience de quelque chose » ainsi que le pense Husserl, cela revient à dire que toute conscience est conscience de quelque chose de transcendant à elle. Dès lors, le monde apparaît comme extérieur à ma conscience. Ainsi se construit un monde objectif dont la réalité est saisie de façon réfléchie par le sujet. Il n’en reste pas moins que conscience de soi ne signifie aucunement connaissance de soi au sens spirituel et métaphysique mais seulement conscience de soi comme première certitude de notre expérience immédiate.

 

 

De la conscience immédiate à la conscience attentive

 

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Ainsi, la conscience immédiate en se tournant vers le monde devient conscience attentive en se tournant vers l’objet, en même temps que conscience intentionnelle pour reprendre l’expression d’Husserl. D’un point de vue empirique, la conscience reçoit un monde qui s’offre à elle par des sensations. Condillac conçoit toute attention sur le modèle de l’attention passive; le sujet pourrait on dire subit ses propres perceptions des objets. Il reçoit passivement ce que l’expérience extérieure lui apporte. L’empirisme fonde la connaissance intelligible sur l’expérience sensible. Hume affirme que nos représentations sont issues de l’expérience immédiate ou s’en réduisent en dernière limite. Ainsi, les perceptions de l’esprit en ce qu’elles sont impressions et idées, simples ou complexes sont tout le pouvoir de notre esprit; car « tout le percevoir créateur de notre esprit se réduit en définitive à rien de plus qu’à la faculté de composer, de transposer, d’accroître ou diminuer les matériaux que nous apportent les sens et l’expérience. Toute chose est déjà sentie sans être encore connue; il assure le passage de la connaissance sensible à la connaissance intelligible par la relation causale qui consiste en un procédé d’identification de nos expériences sensibles du passé à celles du présent. Ainsi, la sensation comme donné le plus élémentaire ce qui est vécu immédiatement par le sujet situé dans le monde; elles sont les matériaux concrets de la construction perceptive; sans elles, la perception risquerait de se confondre avec le souvenir; dans certains cas, percevoir finit par n’être plus que le souvenir pense Bergson, car la mémoire intervient dans la perception habituelle de l’objet au point qu’ils vont jusqu’à recouvrir les sensations présentes si l’on ne prend pas soin de les écarter pour voir l’objet à neuf. Donc avec le souvenir et avec l’image comme le prétend la psychologie classique, la perception est autant une révélation subjective qu’une position d’un objet dans l’espace, ainsi, la chaise située à un mètre de moi devient objet de ma perception.

 

C’est ainsi que les sensations ne nous laissent que très vaguement entrevoir l’existence autonome de la réalité autre que notre réalité subjective : en terme sartrien, « nous sommes englués dans le sensible », alors que les perceptions nous livrent de façon objective le monde extérieur dont l’existence ne peut-être mise en doute sur le plan psychologique et empirique. Cependant, ces facultés intuitives premières selon la théorie intellectualiste de la perception à laquelle nous pouvons rattacher Lalande, sont des ensembles de jugements, tout comme les illusions des erreurs de jugement. Elles sont des formes confuses de l’intelligence ainsi que le pense Leibniz. Cette thèse héritée du cartésianisme considère la perception comme une construction mentale par laquelle les sensations vécues s’extériorisent, ce qui aboutit à la perception d’un objet dans l’espace.

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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