Analyse d'un concept, l'herméneutique

 

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L'herméneutique : la question de l'interprétation

  • Le problème de l’interprétation en philosophie
  • Extrait du commentaire :
  • La bataille des interprétations. Platon fut génialement prophète. Malebranche et Descartes s’y sont intéressés. Mais il est impossible d’éviter la bataille des interprétations....
  • Plan de l'étude :
  • Introduction
  • Développement
  • I - Le rapport aux textes écrits
  • Le sens premier de l’herméneutique
  • II - Le sens second de l'herméneutique
  • Aristote : Qu’est-ce qu’un énoncé assertif?
  • sens second de l’herméneutique au sens aristotélicien

 

 

LHERMENEUTIQUE

Le problème de linterprétation en philosophie

- fiche synthèse de bac de philosophie-

 

 

 

 

Introduction

 

Nous allons étudier le concept dherméneutique en philosophie. Entendons pas herméneutique, hermeneia, la technique de lhermeneia telle quon peut la comprendre daprès linterprétation dAristote. Lherméneutique est lart dinterpréter les textes en général mais ce nest pas le sens que lui donne le philosophe aristotélicien. Lhermeneia est la parole messagère, lexpression, la parole qui transmet et exprime. Il faut pour quil y ait hermeneia, un texte écrit. Pour Aristote, il ne sagit pas de lexégèse dun texte écrit. Plotin cherche également à interpréter les textes, ceux de Platon. Dans un premier temps, nous étudierons le rapport possible au texte écrit et les solutions proposées par les différents penseurs. En second lieu, nous verrons en quoi consiste le sens aristotélicien du terme et nous nous pencherons plus précisément sur ce que le penseur appelle la parole assertive.

 

Le rapport aux textes écrits

Le sens premier de lherméneutique

 

Lécrit est seul livré à son lecteur. Son père nest plus là pour lassister. Le fils est orphelin. Le texte est livré aux contre sens, à la postérité. Dans le Phèdre de Platon, nous comprenons que toute lhistoire de la philosophie se situe à partir du moment où les grands maîtres nétant plus là, leurs écrits restent. Les pensées philosophiques les plus originales sont à partir de ce qui a déjà été dit et écrit. La philosophie est une sorte datavisme pour Nietzsche, plus le temps passe, plus il est dangereux dêtre héritier. Le texte orphelin, privé de lexistence de son père, dit toujours la même chose, il est livré à lui-même. Livré à lecture, il est désormais livré à linterprétation. Cest le sens dhermeneia. Ce sens est à décrypter, il est latent, non manifeste. Son interprétation dépend de celui qui la écrit, le père, et de ce que cherche le lecteur. Chacun dentre nous a une tâche dherméneute. Alors il y aura une bataille des interprétations, un conflit des interprétations pour parler comme Ricœur. Cest le champ ouvert des discours seconds. Platon avait prévu tout cela. Si nous nous référons au Cratyle de Platon, nous dirons quil y a un dialogue sur le discours puis un discours sur le discours, un discours premier puis un discours second. Il existe donc des discours sur le Cratyle , puis des discours sur les discours et ainsi de suite indéfiniment; et tous ces discours ont-ils pour effet den détecter le sens? Ces discours nous éclairent -ils? Y voyons nous plus clair depuis que nous discourons sur tous ces livres? Dâge en âge, le péril augmente, il ny a plus que des discours seconds. Cest la critique traditionnelle. La critique elle-même devient un discours sur lequel on écrit. La bataille des interprétations concerne lherméneutique elle-même. Platon fut génialement prophète. Malebranche et Descartes sy sont intéressés. Mais il est impossible déviter la bataille des interprétations. Léviter nest pas non plus souhaitable. On ne finit jamais de lire et dinterpréter les textes de Platon. Ce nest pas du piétinement mais de linépuisable. A chaque fois, un évènement nouveau et précieux se passe. A chaque fois un texte est relu, cest une nouvelle recherche et une nouvelle découverte. On peut en dire le plus grand mal et le plus grand bien. Le péril de la lecture subsiste. Il faut retrouver le discours premier outre toutes les critiques qui ont été faites jusqualors. Il faut dépasser, passer outre lépaisseur de papier qui nous sépare du discours premier. Ce qui permet de renouer un tout autre discours avec le texte originel.Dnbac commentaires

 

La parole assertive aristotélicienne

Le sens second de lherméneutique

 

Quest-ce quun énoncé assertif? Cest de cela dont il est question dans les ouvrages logiques dAristote. Lorsque les hommes parlent, ce quils disent nest pas toujours une assertion. Le logos ne contient pas toujours dassertions; si je madresse à quelquun pour le prier, lui donner un ordre, je peux être bref ou non. La parole vocative, invocatrice, la parole qui sadresse à un autre pour le louer, le supplier, lui ordonner, lui exprimer de la reconnaissance ou encore de lindignation (parole exclamative), toutes ces paroles ne sont pas assertives. Cest fondamental dans les relations inter humaines. Cela suppose un « je » et un « tu ». Ce dont soccupe la logique et lontologie nest autre que ce dont soccupe la troisième personne. Ce nest pas le sujet qui exprime ceci ou cela. Il ne suffit pas quil y ait une proposition, une phrase, un verbe, un énoncé même une suite dénoncés, un discours ne suffit pas pour que cela relève de lassertion. La troisième personne renvoie à ce dont on parle. Elle se subdivise avec ce quon en dit. Cest cela qui est exclusivement envisagé par Aristote, la parole à la troisième personne et la relation entre ce dont on parle et ce quon en dit. La parole impérative, invocative et optative peuvent intéresser Aristote lorsquil sinterroge sur la poésie et lart de persuader, la rhétorique. Tout ce qui concerne la parole a été étudié par Aristote, Plotin a davantage rempli sa tâche dherméneute. Cest un temps de la pensée philosophique où les hommes parlent entre eux sans quil y ait de texte pour autant. Les sophistes les premiers ont interprété les poètes. Aristote considère quil faut envisager la parole dans sa relation il sagit de poser une parole de vérité. Il faut considérer le logos ou le discours du point de vue du vrai et du faux, « viens », nest pas une assertion, il ne peut être ni vrai ni faux. Peu à peu se limite ce quil appelle assertion. Cela se détermine de façon très précise à partir de laffirmation et de la négation. Parfois une négation ou une affirmation ne suffit pas pour quil y ait assertion. Comme exemple dassertion nous pouvons citer, Socrate a bu ciguë, cest une proposition qui est susceptible dêtre vraie ou fausse. Nous retrouvons ainsi à ce niveau de la réflexion, le sens second de lherméneutique au sens aristotélicien.

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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