Quels peuvent être les buts de la parodie?


Dnbac dissertations

 

Les corrigés du bac de français

Séquence, les réécritures, série L

 

Le corrigé fait trois pages Word, le devoir est intégralement rédigé, il comprend une introduction, un développement en deux parties avec chacune deux arguments, une transition, une conclusion et une ouverture.

Sujet :

Quels peuvent être les buts de la parodie? Vous vous appuierez sur les textes de votre connaissance et vos lectures ou connaissances personnelles.

 

Consignes :

Dans le but de traiter ce sujet de façon correcte, nous devons lire à plusieurs reprises le sujet et en comprendre la formulation, elle peut d’ailleurs se reformuler de la manière suivante, « à quoi sert la parodie? Quelles sont ses visées? » Il faut sectionner des exemples de façon à illustrer et donner autorité aux idées avancées. Il est conseillé de faire un brouillon dans le but de prendre le temps suffisant à l’organisation des idées et à la réflexion. Il vous faudra ensuite chercher un plan qui s’articulera en deux ou trois parties. Vous pouvez élargir le champ d’investigation de vos recherches à la peinture par exemple.

 

Plan proposé

Introduction :

Lorsque l’on s’interroge sur les buts de la parodie, on pose fatalement la question de l’imitation au niveau du comportement humain comme ce qui le caractérise. L’imitation déforme pour provoquer le rire et ridiculiser; elle vise à engendrer le comique, c’est une déformation des modèles d’origine en grimace. Il semblerait donc a priori, que la parodie en tant qu’imitation ait pour fonction de susciter le rire, de le provoquer par déformation, le but n’est pas pédagogique mais comique. Nous nous interrogerons sur ses véritables buts et nous nous inspirerons de la littérature elle-même pour en rendre compte. Nous nous poserons un certain nombre de questions, à savoir, la parodie vise-t-elle seulement le rire, le comique ou est-ce un exercice qui remplit une toute autre fonction? Dépasse-t-elle ce but premier?

 

 

Plan de la dissertation :

I - une première approche de la parodie

L’exercice de la parodie

La parodie n'est pas son modèle

Transition

II - Les différentes visées de la parodie

Le comique

La satire

Conclusion avec ouverture

 

 

Développement :

 

I – Une première approche de la parodie

1 – l’exercice de la parodie

Il nous faut tout d’abord reconnaitre que le parodieur doit avant s’imprégner de son modèle, l’analyser dans le but de l’imiter. La parodie est souvent un hommage, c’est une manière en quelque sorte de rendre hommage à un auteur ou un artiste que l’on admire, la parodie ne tire elle-même sa valeur que de son modèle sans laquelle elle n’est rien, une flatterie pourrions-nous dire. A cet égard, nous pouvons citer Rimbaud qui dans « Ma Bohème, parodie les poètes romantiques dont ses première œuvres étaient fortement inspirées, on pense par exemple aux « Etrennes des orphelins », inspirées de Victor Hugo.

2 – la parodie n’est pas son modèle

C’est un exercice pour l’écrivain qui n’est pas le modèle mais qui doit seulement s’en inspirer. Autant dire qu’il s’agit d’un exercice de style bien complet car il nécessite de grandes qualités d’analyse et d’imitateur. En fait, la parodie peut dirons nous préparer à l’art ainsi que l’affirme Malraux, « tout grand art commence par le pastiche ». Mais c’est aussi un moyen de se renouveler car cela permet de sortir du conformisme, voire de créer une esthétique nouvelle comme c’est le cas du Roman comique de Scarron, imitation burlesque de ces romans à la mode. Nous pouvons donc affirmer que la parodie offre du divertissement et des nouveautés dans les genres avec une esthétique nouvelle et renouvelée. Le parodieur n’est pourtant pas son modèle mais en le parodiant, il le désacralise en ne le prenant pas au sérieux. Enfin, nous mentionnerons l’exemple de Mona Lisa de Léonard de Vinci qui a lui seul permet de moderniser le patrimoine artistique en changeant de multiples fois de sourire et d’allure sous le pinceau le plus souvent irrévérencieux des peintres qui ont pris pour modèle son portrait.

L’exercice de la parodie en gardant en conscience qu’elle ne s’assimile pas et ne se confond pas avec son modèle est un exercice pour l’auteur de parodie qui a différentes visées que nous allons à présent étudier.

 

 

II – Les différentes visées de la parodie

Les visées de la parodie semblent se diversifier de manière plus pointilleuse, nous ne pouvons pas la réduire à un simple exercice de style.

1 – Le comique

Dans un premier temps, nous verrons en quoi la parodie crée le comique, il s’agit donc de faire rire le plus souvent par l’intermédiaire de la caricature, cela suppose la grimace, la déformation. On rit ainsi des exploits du moine rabelaisien Frère Jean des Entommeures, parodie des combats de l’épopée, « aux uns écrabouillait la cervelle, aux autres rompait bras et jambes, aux autres délochait les spondyles du cou, aux autres démoulait les reins, avalait le nez, pochait les yeux, fendait les mandibules, enfonçait les dents en la gueule ». On retrouve encore dans Gargantua de Rabelais, la parodie des grands théologiens, « Ehen, hen, hen !Mna dies, Monsieur, mna dies, et vobis Messieurs… Avisez, Domine, il y a bien dix-huit jours que je suis à matagraboliser cette belle harangue … Omnis clocha clochabilis, in clocherio clochando, chochans… ». Mais l’effet comique n’est pas le seul recherché, on peut affirmer sans crainte de se tromper que la parodie cible aussi la critique et la satire dans le but de remettre en cause les idéologies et proposer des anti valeurs.

2 – La critique et la satire

Les intentions parodiques sont le plus souvent critiques, les mœurs sont ainsi ridiculisés par Molière dans les Précieuses ridicules, il critique l’excès de raffinement et le langage contourné de la préciosité, qui multipliait les hyperboles sous forme d’adverbes en « ment », « furieusement », « merveilleusement », les images et les périphrases. Il dresse ainsi une satire mordante de la préciosité. Ainsi, la parodie des genres sérieux remet en question les idéologies, les valeurs établies et devient de cette manière une littérature d’idées. On peut citer Montesquieu qui fait dans « De l’esclavage des nègres » la parodie du discours d’un esclavagiste : « si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves… «  Il met en avant le manque d’humanité et de morale des esclavagistes en général. En remettant en cause certaines valeurs, la parodie en propose de nouvelles et se fait anticonformiste.

 

 

Conclusion :

La parodie est un exercice bien complet dont les buts sont pluriels et exige beaucoup de son auteur et de son destinataire. Les visées sont multiples, elle peut être à la fois un outil du comique et une arme critique. Elle peut en effet amuser le lecteur sans que la déformation ne soit trop perceptible, mais cela reste un exercice qui se présente comme un jeu de lettrés et qui exige une connivence amusée. L’écrivain parodique a enfin pour but de donner à son lecteur le plaisir de reconnaitre et de retrouver en déchiffrant le texte second. On voit par conséquent que l’exercice de la parodie est un jeu de lettrés très complexe et très complet puisqu’il s’agit avant tout d’une leçon de culture, agrément du jeu.

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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