Questions sur le naturalisme:
Recherches :
- Donnez une définition du naturalisme
- Donnez une définition du réalisme
- Justifiez votre analyse en proposant des exemples d’œuvres littéraires pour les deux genres
Expliquez la notion d'hérédité et de déterminisme de milieu, déterminisme social
Déterminisme:
tout phénomène dépend d'un ensemble de conditions antérieures: les mêmes causes produisent les mêmes effets. On peut prévoir les effets.
Ex:
Un fils d'ouvrier sera fatalement ouvrier
Hérédité:
prédisposition
- Avons-nous un héros ordinaire dans Germinal par exemple?
Oui; Un héros issu de la classe ouvrière.
Les réalistes et naturalistes présentent toujours des héros ordinaires.
- Le naturalisme a t'-il représenté une école littéraire?
Oui, avec les frères Goncourt et Zola, Thérèse Raquin puis les Rougon Macquart
- Quels sont les genres réalistes et naturalistes?
Ex: Zola; Rougon Macquart. Zola raconte les épopées familiales empreintes de social et d'histoire.
- A quel mouvement littéraire s'oppose t'-il?
Au romantisme car il éloigne de la réalité. Ex: Flaubert, Mme Bovary
- Quelle est la source d'inspiration des naturalistes et réalistes?
La vie réelle
- Le descriptif a t'-il de l'importance?
Oui car il permet de décrire la réalité. Un roman naturaliste ou réaliste n'est pas esthétique. Il se contente de décrire et de rendre compte de la réalité.
Zola, les Rougon-Macquart et le Second Empire
1 - Émile Zola (1840-1902)
D'abord journaliste (donc familier des enquêtes de terrain et des techniques de documentation journalistiques).
Premier roman : Thérèse Raquin (1867), 1er succès : L’Assommoir (1877), son plus grand triomphe : Germinal (1885).
Chef de file du Naturalisme que l'on définira en introduction comme un prolongement du réalisme adossé à des théories scientifiques.
Écrivain engagé (notamment en faveur des idéaux du socialisme). Voir aussi la défense du capitaine Dreyfus, injustement accusé de trahison, avec l'article « J'accuse » (1898).
2 – Les Rougon-Macquart
Cycle romanesque de Zola (20 romans) qui rappelle l'ambition de la Comédie humaine de Balzac.
Histoire d'une famille sur plusieurs générations pendant le second Empire. Famille frappée par une tare héréditaire.
Arbre généalogique (cerclés de jaune : les personnages et les œuvres étudiées dans la séquence)
Support : Lecture du texte
Une nouvelle journée s’achevait, et Chaval s’était assis près de Catherine, partageant avec elle sa dernière moitié de tartine. Elle mâchait les bouchées péniblement, il les lui faisait payer chacune d’une caresse, dans son entêtement de jaloux qui ne voulait pas mourir sans la ravoir, devant l’autre. Épuisée, elle s’abandonnait. Mais, lorsqu’il tâcha de la prendre, elle se plaignit.
– Oh ! laisse, tu me casses les os.
Étienne, frémissant, avait posé son front contre les bois, pour ne pas voir. Il revint d’un bond, affolé.
– Laisse-la, nom de Dieu !
– Est-ce que ça te regarde ? dit Chaval. C’est ma femme, elle est à moi peut-être !
Et il la reprit, et il la serra, par bravade, lui écrasant sur la bouche ses moustaches rouges, continuant :
– Fiche-nous la paix, hein ! Fais-nous le plaisir de voir là-bas si nous y sommes.
Mais Étienne, les lèvres blanches, criait :
– Si tu ne la lâches pas, je t’étrangle !
Vivement, l’autre se mit debout, car il avait compris, au sifflement de la voix, que le camarade allait en finir. La mort leur semblait trop lente, il fallait que, tout de suite, l’un des deux cédât la place. C’était l’ancienne bataille qui recommençait, dans la terre où ils dormiraient bientôt côte à côte ; et ils avaient si peu d’espace, qu’ils ne pouvaient brandir leurs poings sans les écorcher.
– Méfie-toi, gronda Chaval. Cette fois, je te mange.
Étienne, à ce moment, devint fou. Ses yeux se noyèrent d’une vapeur rouge, sa gorge s’était congestionnée d’un flot de sang. Le besoin de tuer le prenait, irrésistible, un besoin physique, l’excitation sanguine d’une muqueuse qui détermine un violent accès de toux. Cela monta, éclata en dehors de sa volonté, sous la poussée de la lésion héréditaire. Il avait empoigné, dans le mur, une feuille de schiste, et il l’ébranlait, et il l’arrachait, très large, très lourde. Puis, à deux mains, avec une force décuplée, il l’abattit sur le crâne de Chaval.
Celui-ci n’eut pas le temps de sauter en arrière. Il tomba, la face broyée, le crâne fendu. La cervelle avait éclaboussé le toit de la galerie, un jet pourpre coulait de la plaie, pareil au jet continu d’une source. Tout de suite, il y eut une mare, où l’étoile fumeuse de la lampe se refléta. L’ombre envahissait ce caveau muré, le corps semblait, par terre, la bosse noire d’un tas d’escaillage.
Et, penché, l’œil élargi, Étienne le regardait. C’était donc fait, il avait tué. Confusément, toutes ses luttes lui revenaient à la mémoire, cet inutile combat contre le poison qui dormait dans ses muscles, l’alcool lentement accumulé de sa race. Pourtant, il n’était ivre que de faim, l’ivresse lointaine des parents avait suffi. Ses cheveux se dressaient devant l’horreur de ce meurtre, et malgré la révolte de son éducation, une allégresse faisait battre son cœur, la joie animale d’un appétit enfin satisfait.
Questionnaire EAF en fonction des axes proposés du commentaire :
LE MAL HEREDITAIRE GERMINAL
Plan possible pour un commentaire :
- I. Le combat bestial
- 1. Le territoire
2. Les personnages
- 3. L'outil
- II. Le naturalisme
1. Une description réaliste
- 2. L'hérédité
3. L'anti-idéalisme
- III. Une apologie de La violence
- 1. La violence de la situation
2. La violence de parole
3. La violence de gestes
Notes introductives :
C'est un des quelques textes dans lequel on voit apparaître de manière explicite l'hérédité qui structure toute la théorie zolienne du naturalisme.
Cette question d'hérédité apparaît lorsque Étienne boit (au moment où il boit de l'alcool de genièvre et il veut déjà tuer Chaval) / c'est une scène de dénouement
Problématique :
Comment cette scène à travers une représentation naturaliste d'un combat bestial semble nous donner une apologie de la violence?
Questionnaire :
I.
Le combat bestial
1.
Le territoire
1
Pourquoi les ouvriers sont-ils bloqués au fond de la mine?
Ils sont au fond de la mine bloqués à cause de l'éboulement
2 -
Comment la mine est-elle décrite? Quelle impression le lecteur a t’-il?
Caractère sommaire de l'endroit : du bois, du schiste, galerie :
quelques éléments montrent un environnement frustré pas fait pour y vivre.
I.
Le combat bestial
2 - Un trio amoureux
1 -
Montrez qu’il y a un trio amoureux en citant le texte.
2 -
Comment la brutalité de Chaval se justifie t’-elle?
Les motifs du geste brusque de Chaval c'est la jalousie or cette jalousie est paradoxale car Catherine est sa femme --> motif de trio amoureux
l'Illusion comique, les romans de la table ronde
3 -
Montrez qu’il y a un parallélisme de construction dans le texte. Que souligne t’-il?
L 2-5 sujets des phrases : alternances de « elle » et de « il » :
propositions conséquentes les unes des autres qui sont reliées par des ils et des elles, cela donne l'impression qu'ils ne sont pas proches (parallélisme de construction)
4 -
Comment la dispute est-elle mise en avant dans ce passage?
Étienne intervient à la l7 et ensuite la dispute dans le dialogue est un autre outil pour faire intervenir les personnages : La dispute est virulente, animée à l’aide de la ponctuation, des interjections, des menaces et des impératifs.
I.
Le combat bestial
3 -
L’outil
1 -
Quelle image avons-nous du combat?
Un combat violent avec des outils primitifs
« Il avait empoigné, dans le mur, une feuille de schiste, et il l’ébranlait, et il l’arrachait, très large, très lourde »
L’outil, « la feuille de schiste » est rudimentaire :
2 -
Comment la force est-elle connotée?
répétition de "très" sert à renforcer la force de celui qui le prend. La force est implicite --> Elle est connotée métonymiquement par la description de l'outil qui s'appuie sur la répétition de l'adverbe très
3 -
Comment estimez-vous la description elle-même?
Le description elle-même est rudimentaire --> ce qui n'est pas digne d'un romancier naturaliste --> il augmente le côté rudimentaire.
Retardement de la description de l'outil avec les adjectifs en fin de phrase --> rapidité de l'action et ça met en valeur la description de l'outil.
==> souligne la force détienne
Outil à la base : produit du travail humain
II.
Le naturalisme
1.
Une description réaliste
1 -
Comment la contingence du réel est-elle dénotée?
Couleurs : rouge , pourpre , blanche
Théorie de Barthes du réel : contingence du réel, inutilité des éléments pour prouver que c'est du réel
"L'étoile fumeuse de la lampe se reflète" --> inutile : "Moitié de tartine"
==> permettent de dénoter la contingence du réel
Détails techniques : "tas d'escaillage" le fait d'utiliser de vocabulaire technique donne un effet de réel
"Camarade" --> registre communiste
2 -
Les dialogues sont-ils réalistes?
Dialogues réalistes : effet de réel c'est-à-dire qu’ils sont confus sans logique . Ton, rythme naturels, registre familier : "non de dieux" expressions idiomatiques : "fait nous le plaisir de voir là- -bas si nous y sommes" - "oh" -
II.
Le naturalisme
2.
L'hérédité
1 -
De quel tare héréditaire le personnage est-il atteint?
L’alcoolisme
2 -
De quel déterminisme cette tare relève t’-elle?
Du déterminisme génétique
Zola s’est également penché sur l’étude du déterminisme social
3 -
Germinal est-il le livre le plus expérimental de Zola?
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, germinal est le livre le moins expérimental de Zola : on le trouve à quelques endroits : quand ils mènent la grève Étienne boit. Et dans le bar lorsque Étienne boit.
Cependant dans cet extrait il est question de cette hérédité. L20
Isotopie du déterminisme (nous ne sommes pas responsables de nos actes --> objet de la science ) "le besoin" avec en incise l'hyperbole irrésistible. "En dehors de sa volonté sous la pousse de la lésion héréditaire"
4 -
Etienne deviendra t’-il spectateur de son destin?
il faut qu’ Étienne soit un criminel, qu'il tue Chaval dans une grotte sans alcool, «il n'était ivre que de faim».
"Cet inutile combat contre le poison qui dormait dans ses muscles" inversion de inutile et combat -->mettre lacent sur l'adjectif.
"L'alcool lentement accumulé de sa race"
"C'était donc fait il l'avait tué" --> idée d'accomplissement du destin. Discours indirect libre. Étienne est spectateur de son propre destin.
5 -
Tente t’-il de lutter contre sa nature?
Tragique car il essaye de lutter contre sa nature mais il ne peut rien faire contre il est impuissant.
6 -
Comment le texte progresse t’-il?
Syllepse sur le mot appétit : le fait de ne plus avoir faim en tuant. Le texte progresse en passant de l'appétit réel vers l'appétit héréditaire =
Un renvoi vers les textes théoriques qui parlent de l'hérédité.
II.
Le naturalisme
3.
L'anti-idéalisme
1 -
En voulant décrire la société dans son ensemble, les écrivains réalistes et naturalistes mettent-ils aussi en avant un certain goût pour ce qui est abject ?
il y a une complaisance pour l'abject chez Zola : on peut le voir dans les adjectifs de la description et la description de ma face écrasée.... Complaisance pour le mauvais goût, pour ce qui est sordide
Jet de sang = jet d'une source
Étoile dans la marre de sang
le fait de se complaire dans la description d'un meurtre est une entrave à la bienséance. Ici, il s’agit de mettre en spectacle le meurtre.
2 -
La condamnation d’Etienne vient-elle de l’histoire elle-même ou de Zola?
Elle vient de Zola.
III.
Une apologie de La violence
1.
La violence de la situation
1 -
Quelles sont les différentes dimensions de la violence proposées par le texte?
Ce texte nous propos un spectacle de la violence.
Violence de gestes, violence de paroles, violence de situation. --> expliciter ce qu'on est en train de faire donc on utilise les catégories du comique pour exprimer la violence.
-Violence de situation : ils sont au bord de la mort sans rien à manger. Il y a l'idée du trio amoureux -->tous les éléments explosifs --> violence de la situation
Éléments dramatiques : "cette dernière moitié de tartine" --> dernier petit bout "Péniblement" --> dramatisation de la scène très intense
Isotopie de la mort --> dramatisation du duel -->lutte à mort
“Il y avait si peu d'espèce"
"Étienne devint fou" = élément final
La folie ressemble aux symptômes d'une maladie -->sera liée au naturalisme car c'est un élément scientifique.
Isotopie de la maladie
Jouissance = plaisir extrême /violent : "Allégresse faisait battre son cœur… «
III.
Une apologie de La violence
2.
La violence de parole
1 -
Montez que la violence est inhérente à la parole en citant le texte : relevez toutes les expressions et termes représentatifs de la violence de la parole
"Oh laisse tu me casses les os" --> impératif, interjection, métaphore, hyperbole.
La violence est à l'intérieur même de la parole
"Laisse la non de dieu" : impératif et juron
"Est ce que ça te regarde" tutoiement usage de ça à la place de cela, cela montre la violence : ça te regarde = expression très vulgaire.
"C'est ma femme peut être" - "fiche nous la paix hein" ?
Impératif : "fait nous le plaisir de voir là- bas si nous y sommes" expression idiomatique
"Si tu ne la lâches pas …" --> menaces
"Méfie toi cette fois je te mange" --> met en évidence le caractère bestial
III.
Une apologie de La violence
3.
La violence de gestes
1 -
Montrez la violence dans les gestes
La violence des gestes est très présente .
La violence de Chaval avec Catherine "il fait payer chacune des caresse": un acte amoureux qui devient une torture -
cette violence est liée à la jalousie. Il y a compétition donc il y a de la violence. Le désir est mimétique, la violence est la conséquence du sacrifice.
Violence sexuelle, violence de Chaval et Lantier.
"le camarade allait en finir", "batailler" = ils vont assouvir leur vilence sous forme de combat, de rituel à mort.
Violence de la feuille de schiste