Thérèse Raquin, Zola, ch.2, oral EAF

ORAUX EAF

 

*** Séquence roman, un roman naturaliste

Naturalisme de Zola : réalités, symboles et critique sociale

 

Objet d'étude

 « Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme »

Problématique et objectifs

A travers des textes représentatifs de l'écriture naturaliste du romancier, il s'agit d'étudier comment l'écrivain opère la transfiguration d'une réalité particulière en symboles, le plus souvent porteurs d'une critique sociale. critique de la société corrompue du second Empire.

 

 Questions sur Zola :

 

  • Qui est Zola?

Émile Zola est un écrivain et journaliste français

  • Quelles sont ses dates?

né à Paris le 2 avril 1840 et mort dans la même ville le 29 septembre 1902

  • De quel courant littéraire est-il le représentant?

Considéré comme le chef de file du naturalisme, c’est l'un des romanciers français les plus

  • Citez trois de ses œuvres

Germinal, Nana, L’Assommoir

  • Quelle est son œuvre majeure? Que pouvez-vous en dire?

Sur le plan littéraire, il est principalement connu pour Les Rougon-Macquart, fresque romanesque en vingt volumes dépeignant la société française sous le Second Empire et qui met en scène la trajectoire de la famille des Rougon-Macquart, à travers ses différentes générations et dont chacun des représentants d'une époque et d'une génération particulière fait l'objet d'un roman.

  • Quel engagement a marqué la fin de sa vie?

Les dernières années de sa vie sont marquées par son engagement dans l'affaire Dreyfus avec la publication en janvier 1898, dans le quotidien L'Aurore, de l'article intitulé « J'accuse » qui lui a valu un procès pour diffamation et un exil à Londres dans la même année.

 

 

 

 

Oral EAF, Thérèse Raquin, extrait du chapitre 2, Zola

 *** Séquence roman, un roman naturaliste

 

Lecture du texte

Thérèse Raquin,  Zola

 

*** Extrait du chapitre 2

l'extrait :

"Elle traitait toujours son fils en moribond ; elle tremblait lorsqu’elle venait à songer qu’elle mourrait un jour et qu’elle le laisserait seul et souffrant. Alors elle comptait sur Thérèse, elle se disait que la jeune fille serait une garde vigilante auprès de Camille. Sa nièce, avec ses airs tranquilles, ses dévouements muets, lui inspirait une confiance sans bornes. Elle l’avait vue à l’œuvre, elle voulait la donner à son fils comme un ange gardien. Ce mariage était un dénouement prévu, arrêté. Les enfants savaient depuis longtemps qu’ils devaient s’épouser un jour. Ils avaient grandi dans cette pensée qui leur était devenue ainsi familière et naturelle. On parlait de cette union, dans la famille, comme d’une chose nécessaire, fatale. Madame Raquin avait dit : « Nous attendrons que Thérèse ait vingt et un ans. » Et ils attendaient patiemment, sans fièvre, sans rougeur. Camille, dont la maladie avait appauvri le sang, ignorait les âpres désirs de l’adolescence. Il était resté petit garçon devant sa cousine, il l’embrassait comme il embrassait sa mère, par habitude, sans rien perdre de sa tranquillité égoïste. Il voyait en elle une camarade complaisante qui l’empêchait de trop s’ennuyer, et qui, à l’occasion, lui faisait de la tisane. Quand il jouait avec elle, qu’il la tenait dans ses bras, il croyait tenir un garçon ; sa chair n’avait pas un frémissement. Et jamais il ne lui était venu la pensée, en ces moments, de baiser les lèvres chaudes de Thérèse, qui se débattait en riant d’un rire nerveux. La jeune fille, elle aussi, semblait rester froide et indifférente. Elle arrêtait parfois ses grands yeux sur Camille et le regardait pendant plusieurs minutes avec une fixité d’un calme souverain. Ses lèvres seules avaient alors de petits mouvements imperceptibles. On ne pouvait rien lire sur ce visage fermé qu’une volonté implacable tenait toujours doux et attentif. Quand on parlait de son mariage, Thérèse devenait grave, se contentait d’approuver de la tête tout ce que disait madame Raquin. Camille s’endormait. Le soir, en été, les deux jeunes gens se sauvaient au bord de l’eau. Camille s’irritait des soins incessants de sa mère ; il avait des révoltes, il voulait courir, se rendre malade, échapper aux câlineries qui lui donnaient des nausées. Alors il entraînait Thérèse, il la provoquait à lutter, à se vautrer sur l’herbe. Un jour, il poussa sa cousine et la fit tomber ; la jeune fille se releva d’un bond, avec une sauvagerie de bête, et, la face ardente, les yeux rouges, elle se précipita sur lui, les deux bras levés. Camille se laissa glisser à terre. Il avait peur. Les mois, les années s’écoulèrent. Le jour fixé pour le mariage arriva. Madame Raquin prit Thérèse à part, lui parla de son père et de sa mère, lui conta l’histoire de sa naissance. La jeune fille écouta sa tante, puis l’embrassa sans répondre un mot. Le soir, Thérèse, au lieu d’entrer dans sa chambre, qui était à gauche de l’escalier, entra dans celle de son cousin, qui était à droite."

 

  • Problématique:
  • Dans quelle mesure cette union se dresse t'-elle comme une dénouement fatal?

 

Plan de l'étude:

  • I – La relation entre Camille et Thérèse
  • A – Tempérament de Camille
  • B- Tempérament de Thérèse
  • C – Une relation fraternelle
  • II – Un mariage atypique et fatal
  • A – La décision arrêtée de Mme Raquin
  • B – La conception de cette union selon Mme Raquin
  • C – L'indifférence du couple face à son sort

 

 

commentaire :

Émile Zola, écrivain français né le 2 avril 1840 à Paris, et considéré comme le chef de fil du naturalisme a joué un grand rôle dans la révision du procès d'Alfred Dreyfus. Il est le fils d'un ingénieur italien naturalisé et d'une mère originaire de Bourgogne. La famille s'installe à Aix-en-Provence et connaît, à la mort du père, de graves difficultés financières, Émile Zola échoue à deux reprises au baccalauréat. Ne voulant plus être à la charge de sa mère, il abandonne ses études et cherche du travail. Il entre alors à la librairie Hachette comme commis. Vite remarqué, il écrit son premier ouvrage et collabore aux rubriques littéraires de plusieurs journaux. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette. Un an plus tard, son premier succès vint avec Thérèse Raquin, qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Macquart, tant par les sujets abordés (l’hérédité, la folie) que par les critiques qu’il suscite. Nous allons donc étudier un extrait du chapitre 2 de ce roman dans lequel nous est présentée la décision arrêtée prise par Mme Raquin en ce qui concerne le mariage de son fils Camille avec sa nièce Thérèse. Cette décision imposée ne semble cependant pas bouleverser les habitudes des Raquin et apparaît alors anodine aux yeux des principaux concernés. Nous nous demanderons, dans quelle mesure cette union se dresse comme un dénouement fatal  - Pour répondre à cette interrogation, nous tenterons d’analyser les relations entre Camille et Thérèse ainsi que leurs tempéraments respectifs suite a quoi nous nous pencherons sur la conception d’un mariage atypique et fatal.

 

Situation du passage

  • Où se situe le passage à étudier dans l’œuvre Thérèse Raquin?

  • De quoi s'agit-il dans cet extrait? Situer l'action, le contexte, les personnages en quelques lignes.

 

I -Les relations entre Camille et Thérèse.

A -Tempérament de Camille. -Camille est décrit comme étant un « moribond », « souffrant », « dont la maladie avait appauvri le sang ». Il se caractérise également par « sa tranquillité égoïste ». -Le portait dressé de Camille est donc péjoratif et laisse transparaître la volonté de l’auteur d’afficher une image déchue et dépréciative du personnage -Cependant, Camille avait quelquefois  « des révoltes » et voulait « courir et se rendre malade » ce qui contraste avec son état déjà assez amoindri par sa maladie

 

I -  La relation entre Camille et Thérèse

A -

Tempérament de Camille

  • Qui est Camille?
  • Comment est-il décrit? Citez le texte pour en faire un juste portrait
  • Comment se décrit-il?
  • Relevez l'expression caractéristique de son état d'esprit
  • Le lecteur découvre t'-il un portrait péjoratif du personnage?
  • Quel paradoxe contraste avec l'image d'un homme amoindri par la maladie? Citez le texte

 

B -Tempérament de Thérèse. -L’auteur brosse également le portrait de Thérèse la qualifiant de « froide et indifférente » dotée « d’un calme souverain » et pourvue d’un « visage fermé » -Tout comme Camille, elle laisse parfois échapper sa véritable nature « une sauvagerie de bête », « face ardente », « les yeux rouges » caractéristiques contrastant avec son caractère habituel -Elle reprend, cependant, son tempérament quotidien par la suite « sans répondre un mot.

 

B -

Tempérament de Thérèse

  • Quel portrait le lecteur a t'-il de Thérèse?
  • Relevez les termes et expressions caractéristiques de son état d'esprit
  • Quelles sont les caractéristiques mises en évidence et opposées à son caractère habituel?
  • Citez le texte pour justifier votre réponse
  • Quel est le trait psychologique dominant du portrait d'ensemble?

 

C - Une relation fraternelle. -La comparaison « il l’embrassait comme il embrassait sa mère » traduit le statut maternel qu’occupe Thérèse dans leur relation. -Son statut de seconde mère se confirme « lui faisait de la tisane ». Thérèse aide donc Mme Raquin dans l’entretien de son fils. -Elle sert également de « camarade » de jeu, divertissant Camille et l’empêchant de « s’ennuyer ». -Camille éprouve donc des sentiments purement amicaux envers Thérèse et leurs relations s’apparentent ainsi à celle d’un frère et d’une sœur « n’avait aucun frémissement », « était resté petit garçon », « Il croyait tenir un garçon ».

 

C -

Une relation fraternelle

  • Étudiez la comparaison, «il l'embrassait comme il embrassait sa mère»
  • Que traduit-elle de manière très explicite?
  • Quel est le statut de Thérèse? Citez le texte
  • Cette relation nous éclaire t'-elle sur la véritable nature des sentiments de Camille?
  • Relevez les expressions qui reflètent le ton fraternel de leur relation

 

Transition : Nous avons pu constater que Camille et Thérèse, dotés chacun d’un tempérament qui leur est propre, entretiennent une relation fraternelle et platonique. Pourtant la décision de leur union se profile et semble être un événement entièrement planifié par Mme Raquin, il serait alors opportun de s’intéresser à l’opinion des deux principaux concernés

II -Un mariage atypique et fatal.

La décision arrêtée de Mme Raquin.

 

- Mme Raquin, déterminée, prend seule la décision de ce mariage sans consulter auparavant Camille, Thérèse et leur impose par conséquent son choix « Elle avait résolu de les marier » -Ce mariage, alors entièrement planifié par la mère représente « un dénouement prévu, arrêté » qui rassure Mme Raquin et assure le bien-être de son fils. -Cette union sonne comme une obligation pour Thérèse et Camille qui « devaient s’épouser ».

 

II – Un mariage atypique et fatal

A -

La décision arrêtée de Mme Raquin

  • Qui prend la décision du mariage?
  • Relevez la phrase du texte qui traduit la fatalité de ce mariage suite à la décision arrêtée de Mme Raquin
  • Relevez les autres termes représentatifs et révélateurs de la fatalité de cette union entre Thérèse et Camille
  • Relevez le verbe du texte qui assimile le mariage à une obligation

 

 

La conception de cette union selon Mme Raquin. -Mme Raquin considère Thérèse comme un « ange gardien » et une « garde vigilante » pour son fils. Thérèse prend alors encore le statut de seconde mère, une remplaçante pour Camille, une fois que Mme Raquin ne sera plus parmi eux. -Camille et Thérèse ont donc dès l’enfance vocation a former un couple.

 

B -

La conception de cette union selon Mme Raquin

  • Quelle conception Mme Raquin a t'-elle de ce mariage à venir?
  • Citez le texte pour justifier votre réponse
  • Quels sont les expressions significatives de la manière dont Mme Raquin perçoit et considère Thérèse?
  • Quel rôle définitif cela lui donne t'-il?
  • Peut-on parler selon vous en termes de vocation à former un couple?

 

 

 L’indifférence du couple face au sort. -Camille et Thérèse restent indifférents face à l’idée de leur union  mais ils n'ont en fait pas le choix  ni la liberté de décider. Ils considèrent leur mariage comme « nécessaire, fatal », « familier, naturel ». -Le couple, indifférent, se contente d’obéir aux ordres de Mme Raquin « Et ils attendaient patiemment ». -Cette indifférence est une fois encore soulignée par la reprise anaphorique de « sans » : « sans fièvre, sans rougeur » marquant leur attente impassible. -Lors de l’évocation de leur mariage, Thérèse se contente « d’approuver avec sa tête » tandis que « Camille dormait » leur indifférence face à cet événement atteint alors son paroxysme. -Alors que l’ensemble de l’extrait converge vers cet événement, le narrateur accélère le récit et opère à un sommaire sur le jour même du mariage. Cet événement est alors jugé de moindre importance traduisant ainsi du caractère banal et ordinaire de cette union. -Le couple doit ainsi subir la fatalité de leur sort. Tout au long de notre analyse, nous avons pu constater que Zola a voulu placer les premières fondations d’un destin qui se veut en mouvement. Dans ce sens où l’on peut considérer cette première approche du portrait psychologique de Thérèse et Camille comme une première étape dans leur évolution. A travers la description rigoureuse des héros, l’auteur donne le ton d’un roman lugubre enfermant les personnages dans un destin tragique.

 

C -

L'indifférence du couple face au sort

  • Comment le couple réagit-il face à cette union forcée?
  • Comment Camille et Thérèse considèrent-ils leur mariage?
  • Relevez les expressions connotant la fatalité, la nécessité
  • Soulignez dans le texte tous les termes évocateurs de leur indifférence, de leur attente impassible
  • Par quelle figure de style leur indifférence est-elle mise en évidence?
  • A quel moment cet événement atteint-il son paroxysme?
  • Cet événement est-il selon vous banalisé par le narrateur?

 

 

Questions sur la conclusion

  • Peut-on parler d'un destin mis en mouvement dont Zola aurait mis les fondations dans cet extrait?
  • Ce passage est-il annonciateur de la suite du roman?

 

 

Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde, série de questions

1. Donner une définition du roman.

 Le roman est, au XIIème siècle, un récit en vers français. A partir du XIVème siècle, le roman renvoie à des textes en prose. Selon son sens moderne, le roman est une « œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. »

2. Quelles sont les différentes formes du roman ?

 Le roman de chevalerie et les fabliaux (de petites histoires en vers simples et amusants) au Moyen-âge

 Le roman comique au XVIIème

 Le roman épistolaire et le roman picaresque (dont le héros est un aventurier ou un vaurien) au XVIIIème

 Le roman historique, le roman de mœurs, le roman d’aventures, et le roman fantastique au XIXème

 Le roman policier, le roman de science-fiction, le roman analyse et le « nouveau roman » au XXème.

3. Quelles sont les interrogations romanesques essentielles ?

 La passion amoureuse

 L’apprentissage du monde et la découverte du réel

 Le jeu de la mémoire et du temps

 L’interrogation devant la condition humaine.

4. Quelles sont les fonctions du roman ?

 La fonction ludique (se divertir, s’évader, s’identifier…)

 La fonction didactique :

o le roman comme connaissance du monde (roman historique, roman social, roman témoignage…)

o Le roman comme connaissance de l’homme

o Le roman comme leçon (le roman engagé, la morale)

o Le roman comme interrogation

5. Donner des exemples de romans à fonction didactique?.

Romans didactiques : Les lettres persannes de Montesquieu Les liaisons dangereuses de Laclos Le rouge et el noir de Stendhal

6. Qu’est-ce que le schéma actantiel ?

 Le schéma actantiel s’applique parfois parfaitement à l’intrigue, et pour certaines œuvre, il ne coïncide que partiellement avec l’action. Les personnages principaux, qui ont une place importante dans le déroulement du récit (parmi eux, le héros) sont classés en deux catégories qui s’opposent :

o Les personnages adjuvants, qui aident le héros dans sa quête (de même, peuvent être adjuvants des objets, des évènements…)

o Les personnages opposants, qui sont en conflit avec le héros, et tentent de le mettre en échec.

 Le héros, entourés des personnages principaux, subit une épreuve principale avant d’atteindre son but.

7. Comment la caractérisation des personnages est-elle réalisée ?

 Elle est directe pour les descriptions, les renseignements explicites sur l’identité du personnage

 Elle est indirecte quand il s’agit de déduire les traits de la personnalité du héros, de son comportement, ou ses paroles.

 On appelle « effet personnage » l’illusion de réalité que donne le roman, le lecteur assemblant mentalement au fil du récit des éléments dispersés qui construisent peu à peu le personnage. Pourtant, celui-ci n’est rien au départ.

8. Quelles sont les fonctions des personnages dans un roman ? Représentation : le portrait des personnages donne au lecteur l’image d’une réalité.

 Symbole : Le personnage symbolise souvent toute une catégorie de personnes, il dépasse les perspectives individuelles.

 Interprétation : c’est à travers le personnage que se construit le sens du récit.

 Identification : les comportements d’un personnage peuvent influencer le lecteur qui a tendance à s’identifier à lui.

 Esthétique : il existe un art de la composition du personnage, et de le créer au fil du récit.

 Information : Le personnage transmet des indices, des valeurs au lecteur.

9. Qu’est-ce qu’un héros ?

 Le personnage principal d'un roman est la personne sur laquelle sont fondée toute l'action, et toute la cohérence de l'histoire contée. Dans notre langage quotidien, nous appelons toujours le personnage principal le héros de l'histoire ; or le véritable héros est l'individu qui parvient à vaincre les difficultés et à régler les problèmes par l'intermédiaire de sa force, son pouvoir ou son intelligence. Les vrais héros de romans vivent de multiples aventures racontées dans de nombreux ouvrages, ils ont déjà des capacités ou des facultés particulières qui autorisent ces aventures. Le mot « héros » désigne à l’origine, un demi-dieu, qui accomplie des exploits, et incarne le courage et des valeurs moral. Cependant, il existe des personnages principaux appelés des antihéros.

10. Qu’est-ce qu’un antihéros ?

 On peut distinguer quatre types principaux d’antihéros:

o le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire

o le héros « décalé », un personnage ordinaire, sans qualités, qui par les circonstances se trouve plongé dans une situation extraordinaire.

o le héros négatif, porteur de valeurs antihéroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques ».

o le héros déceptif, un personnage ayant potentiellement des qualités héroïques mais qui n’en fait pas usage ou les utilise mal ou à mauvais escient, ou qui tend à perdre ces qualités, ou enfin qui se trouve dans un cadre où ces qualités ne sont plus appréciées ou admises.

11. Quelles sont les différents types de héros, et leurs caractéristiques ?

 Au XVIIème siècle, prédominent les héros raffinés des romans précieux, les héros joyeux des romans comiques, et les héros parfaits du roman classique.

 Au XVIIIème siècle, on assiste à la naissance du héros de roman moderne, avec les personnages entreprenants du réalisme, les héros hédonistes du roman libertin, les héros philosophes du roman des lumières, les héros sensibles des romans du courant pré-romantique.

 Au XIXème, le personnage idéalisé du roman romantique apparaît, ainsi que le héro moderne des romans réalistes, et le héro expérimental du roman naturaliste.

 Au XXème siècle, on retourne à des personnages forts (vers les années 30), ce sont des héros engagés, aux prises avec les conflits de leur temps. Dans les années 50, les personnages dans le nouveau roman sont remis en question, par exemple en rendant le personnage principal anonyme, ou en ne se focalisant pas sur un personnage principal.

12. Qu’est –ce que la focalisation ?

 Pour raconter une histoire, on doit choisir un point de vue, la focalisation : le romancier décide qui perçoit les événements rapportés. (le mot « focalisation » est issu du vocabulaire photographique : c’est le foyer à partir duquel une photo est prise.

13. Quels sont les différents points de vue utilisés dans un roman ?

 Le point de vue externe = perception « du dehors », sans connaître les pensées des personnages.

 Le point de vue interne = perception d’un seul personnage, dont on suit les pensées, les sensations.

 Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) = perception de l’ensemble des sentiments et des sensations de tous les personnages, ainsi que du passé et de l’avenir.

14. Qu’est-ce que les modalités du récit ? Quelles sont-elles dans un roman ?

 Le temps romanesque n’est pas linéaire comme le temps réel : le récit peut accélérer ou ralentir l’action, revenir en arrière, s’arrêter brusquement. Les personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complète, certains ne font que des apparitions épisodiques, la façon dont ils s’inscrivent dans le temps peut donc être importante dans l’étude du roman. Ce sont ces « effets » que l’on appelle modalités.

 La scène : durée du récit = vie du personnage. (Elle est calquée sur les évènements.)

 La pause :  (Comme son nom l’indique, c’est un arrêt du déroulement des évènements.)

 Le sommaire : . (Les évènements sont énumérés ou résumés.)

 Analepse : c’est un retour en arrière (qui provoque une pause dans le récit. Le temps n’avance plus, mais des renseignements qui font avancer le récit sont dévoilés.)

 Prolepse : anticipation du futur

 Ellipse : passage sous silence d’une période plus ou moins longue.

 Modalité itérative : action répétée une seule fois.

15. Quelle est la structure du récit dans le roman ?

 Le récit romanesque est composé de :

o La situation initiale : définit le cadre de l'intrigue, met en place le lieu, l'époque, les personnages... le héros vit une situation d’équilibre.

o L’élément perturbateur : C'est l'élément qui fait basculer la situation du début, remet en cause l'état initial: rencontre, découverte, événement inattendu...

o Les péripéties : c’est une suite de transformations qui modifie la situation des personnages.

o L’élément de résolution : il annonce la résolution de l’intrigue. C’est le dénouement.

o La situation finale : Le personnage principal trouve une nouvelle situation d'équilibre, sur laquelle s’achève le roman/le récit.

 Ce modèle, à l'origine de toute invention narrative, peut être plus ou moins modifié; certaines étapes peuvent être difficiles à reconnaître, ou leur ordre changé. Mais retrouver et analyser ce schéma permet d'enrichir l'étude du roman.

 

 

Questions sur le naturalisme:

 

 

Donnez une définition du naturalisme

Donnez une définition du réalisme

Justifiez votre analyse en proposant des exemples d’œuvres littéraires pour les deux genres

 

Expliquez la notion d'hérédité et de déterminisme de milieu, déterminisme social

Déterminisme: tout phénomène dépend d'un ensemble de conditions antérieures: les mêmes causes produisent les mêmes effets. On peut prévoir les effets.

Ex: Un fils d'ouvrier sera fatalement ouvrier

Hérédité: prédisposition

 

Dans la mesure ou Zola tire son inspiration de la vie réelle, condition ouvrière, vie difficile des ouvriers, cadre social particulier..., peut-on dire que  Germinal par exemple respecte le genre et les thèmes naturalistes?

Avons-nous un héros ordinaire? Oui; Un héros issu de la classe ouvrière.

Les réalistes et naturalistes présentent toujours des héros ordinaires.

 

Le naturalisme a t'-il représenté une école littéraire?

Oui, avec les frères Goncourt et Zola, Thérèse Raquin puis les Rougon Macquart

 

Quels sont les genres réalistes et naturalistes?

Ex: Zola; Rougon Macquart. Zola raconte les épopées familiales empreintes de social et d'histoire.

 

A quel mouvement littéraire s'oppose t'-il?

Au romantisme car il éloigne de la réalité. Ex: Flaubert, Mme Bovary

 

Quelle est la source d'inspiration des naturalistes et réalistes? La vie réelle

 

Le descriptif a t'-il de l'importance? Oui car il permet de décrire la réalité. Un roman naturaliste ou réaliste n'est pas esthétique. Il se contente de décrire et de rendre compte de la réalité.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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