St Simon, préface des Mémoires

 

St Simon, la préface des Mémoires

 

Écrire l'histoire de son pays et de son temps, c'est repasser dans son esprit avec beaucoup de réflexion tout ce qu'on a vu, manié, ou su d'original, sans reproche, qui s'est passé sur le théâtre du monde, et les diverses machines, souvent les riens apparents, qui ont mû les ressorts des événements qui ont eu le plus de suite et qui en ont enfanté d'autres; c'est se montrer à soi-même pied à pied le néant du monde, de ses craintes, de ses désirs, de ses espérances, de ses disgrâces, de ses fortunes, de ses travaux; c'est se convaincre du rien de tout par la courte et rapide durée de toutes ces choses et de la vie des hommes; c'est se rappeler un vif souvenir que nul des heureux du monde ne l'a été, et que la félicité, ni même la tranquillité, ne peut se trouver ici-bas; c'est mettre en évidence que, s'il était possible que cette multitude de gens de qui on fait une nécessaire mention avait pu lire dans l'avenir le succès de leurs peines, de leurs sueurs, de leurs soins, de leurs intrigues, tous, à une douzaine près tout au plus, se seraient arrêtés tout court dès l'entrée de leur vie, et auraient abandonné leurs vues et leurs plus chères prétentions; et que de cette douzaine encore, leur mort, qui termine le bonheur qu'ils s'étaient proposé, n'a fait qu'augmenter leurs regrets par le redoublement de leurs attaches, et rend pour eux comme non avenu tout ce à quoi ils étaient parvenus.

Séquence l’argumentation

Questionnaire n° 1 :  les questions réponses à l’oral sur la séquence « argumentation »

1) Définir l’argumentation.

Argumenter, c’est rechercher l'adhésion de la personne visée pour l'amener sur le même point de vue que lui, mais, il existe plusieurs manières d'y arriver: on peut expliquer la véracité de la position que l'on présente, lui montrer que la position que l'on présente, lui montre que c'est la meilleur position, ou emporter son adhésion.

2) Quelle est la différence entre convaincre et persuader ?

Convaincre, consiste à défendre une thèse contestable, de façon logique et rationnelle, dans le but d’amener la personne visée à adhérée à cette thèse ; tandis que persuader utilise, dans le même but, utilise les sentiments, fait appelle aux émotions de la personne visée.

3) Quels sont les éléments qui fondent un discours argumentatif ?

Tout d’abord le thème : c'est le sujet du texte argumentatif ou encore la question à laquelle le locuteur va répondre à travers sa thèse. La thèse, placée en introduction ou en conclusion le plus fréquemment, engage la position du locuteur, c'est l'idée du texte dont il s'agit de convaincre ou de persuader le destinataire. Une thèse peut être soutenue ou rejetée. Ensuite, l’argument permet de justifier sa thèse ou de la réfuter (dans ce cas on parle de contre argument). On peut définir l'argument comme une proposition donnée comme vraie. Ils s’enchainent grâce à des liens logiques. Ils sont illustrés par des exemples, qui viennent renforcer l'argument.

4) Quels sont ces liens logiques ?

Les liens logiques sont de différentes natures grammaticales et permettent d'organiser un texte argumentatif.

Il y a :

- la disjonction, qui autorise l’alternative

- l’addition et l’analogie, qui permettent d’ajouter un élément

- la cause et l’hypothèse, qui posent l’origine d’une idée

- la conséquence et le but. La conséquence permet de préciser l'effet, la suite logique d'une idée ou d'un fait. Le but explicite la finalité d'une idée ou d'une action, sa visée et son objectif.

- L’opposition, qui réfute une idée et introduit sa contradiction. Elle permet de proposer un contre argument.

5) Qu’est-ce qu’un schéma argumentatif ?

C'est ce qui permet de reconstituer l'agencement de la thèse, des arguments et des exemples.

6) Quels sont les différents types de raisonnement ?

Il existe des logiques de raisonnement dans un texte argumentatif :

- La déduction: commence par une loi générale pour terminer sur un fait particulier. (Exemple : le syllogisme)

- L'induction est le contraire de la déduction, on part d'une action particulière pour aboutir à une loi générale.

7) Quels sont les différents types d’arguments ?

- L'argument d'autorité : s'agit d'une idée émise d'un groupe que l'on ne peut généralement pas contester.

- L'argument ad hominem qui est utilisé pour une raison personnelle pour attaquer l'hypothèse de l'adversaire.

8) Quels sont les procédés du discours argumentatif ?

- La thèse rejetée: utilisée pour opposer deux thèses accentuée par cette opposition.

- La concession: utilisée pour faire semblant d'approuver sa thèse pour mieux soutenir la sienne. On peut la repérer facilement grâce à des connecteurs logiques.

- L'organisation logique: utilisée pour relier des arguments, grâce à des connecteurs logiques, pouvant exprimer de multiples rapports logiques. (voir question 4)

9) Quels sont les procédés de l’argumentation ?

Aussi appelées figures de style, ou de rhétorique, voici les principales :

- Comparaison : figure dans laquelle nous avons un comparé, un comparant et un comparatif

- Métaphore : image et comparaison sans comparatif

- Métaphore filée : Suite de métaphores sur un même thème

- Allégorie : C’est le fait de représenter une idée par une image

- Prosopopée : discours direct d’un être disparu, d’une personnification, d’une allégorie

- La métonymie : C’est l’emploi d’un nom pour un autre : les planches pour dire la scène

Elle désigne le contenu par le contenant

C’est l’œuvre par son auteur

(Il y a donc trois sens possibles de cette figure de style qu’est la métonymie.)

- Synecdoque : C’est le fait de remplacer le nom d’une chose par l’une de ses caractéristiques

- Périphrase : C’est le fait de dire en plusieurs mots ce que l’on pourrait dire en un seul

- Inversion : inversion de l’ordre dans lequel apparaissent normalement les éléments syntaxiques

- Antithèse : confrontation de deux thèses opposées

- Prolepse : mise en relief d’un élément par sa mise hors proposition où il est remplacé par un pronom.

- Antiphrase : C’est le fait de dire le contraire de ce que l’on pense.

(On utilise l’antiphrase pour faire valoir l’ironie)

- Oxymore : C’est le fait de relier deux mots que l’on a pas l’habitude de voir ensemble.

- Personnification : Donner des traits humains à un objet/animal.

- Hyperbole : Exagération.

- Enumération : Succession de mots sans ordre croissant ou décroissant d’intensité : j’aime les films, la musique et les peinture

- Gradation : C’est une succession de mots avec un ordre croissant ou décroissant d’intensité

- Litote : atténuation d’une idée

- Euphémisme : atténuation d’une vérité pénible

- Anaphore : répétition d’un même élément en tête de phrases, de propositions de vers se succédant

- Chiasme : C’est un croisement.

- Ellipse : C’est la Suppression d’un mot.

10) Qu’est-ce qu’un argument de mauvaise foi ?

Les arguments de mauvaise foi n'ont pas de valeur logique mais donnent une apparence rationnelle au discours. Ce sont donc de faux arguments qui permettent de dissimuler la faiblesse de l'argumentation.

11) Quels sont-ils ?

- Le prétexte : il invoque une raison inventée pour justifier une décision ou un comportement, par exemple ce que fait le loup dans la fable de La Fontaine "le loup et l'agneau" : il prend prétexte du fait que l'agneau le gêne en buvant dans la même rivière que lui pour justifier sa décision de le dévorer.

- La tautologie : On peut traduire la tautologie par le discours du même, c'est le fait de dire deux fois la même chose, c'est un raisonnement sans fondement qui se contente de répéter la même idée et relève donc de l'évidence, exemple, je monte en haut.

- L'argument ad hominem : il consiste à discréditer la personne de l'adversaire plutôt que ses propos et ses arguments.

12) De quelle façon peut-on prendre en compte la thèse adverse, pour en tirer partie ?

On peut aussi tenir compte des arguments de l'adversaire et les intégrer dans le raisonnement, on peut le faire de trois façons.

- Le raisonnement concessif : il permet de donner raison à l'adversaire sur quelques points avant de réfuter l'essentiel de son argumentation.

- Le raisonnement par l'absurde : Il fait mine d'adopter la thèse adverse pour en tirer par déduction des conséquences ridicules : cela permet au locuteur de montrer que l'idée de départ, autrement dit la thèse adverse est illogique.

- L'ironie : La thèse adverse est prise en compte, elle feint d'adopter les arguments de l'adversaire pour mieux les tourner en dérision.

Questionnaire n° 2 : la vie de St Simon

1 -

Quelles sont les dates de St Simon?

Né le 16 janvier 1675 à Paris

Mort le 2 mars 1755

2 -

Quelle est sa classe sociale?

C’est un membre de la noblesse française

3 -

Quelle est son œuvre la plus célèbre?

Les Mémoires

4 -

Que racontent les Mémoires de St Simon?

La vie à la cour aux temps du roi Louis XIV et de la Régence

5 -

De qui est-il le fils?

De Claude Rouvroy, Duc de St Simon et de sa seconde femme, Charlotte de L’Aubespine

6 -

Par qui le Duc de St Simon fut-il parrainé?

Par le roi Louis XIV et la reine en la chapelle du château de Versailles.

7 -

De qui St Simon est-il l’ami à l’époque?

Du Duc de Chartres, le futur régent

8 -

Concernant la religion, quel Abbé fut-il son mentor?

L’Abbé de la Trappe

9 -

Quelles sont les deux plus grandes passions de St Simon dès son plus jeune âge?

La lecture et l’histoire

10 -

St Simon a t’-il appartenu aux mousquetaires gris?

Oui; Louis XIV  le fit entrer dans les mousquetaires gris

11 -

A quelles batailles St Simon a t’-il participé?

Il participe comme chef de bataillon en  1692 au siège de Namur

1693 : Bataille de Neer Winden

Il obtient par Louis XIV la troisième compagnie de cavalerie du Royal Roussillon

12 -

Quand St Simon commença t’-il à écrire ses futurs Mémoires?

En juillet 1694

Il n’en fera la rédaction continue qu’en 1739

13 -

Qui St Simon épouse t’-il en 1695?

Marie Gabrielle de Durfort de Lorges. Il aura une fille et deux fils.

14 -

A partir de quelle date St Simon est-il au cœur de la société et des mondanités de la cour décrites dans les Mémoires?

Il devient un courtisan assidu à Versailles en 1702. Il obtient un appartement au château.

15 -

Quelle est son ambition politique?

1712 : Il espère accéder au pouvoir par l’intermédiaire du Duc de Bourgogne. Il fait des projets de gouvernement. Il rêve d’une autre monarchie avec une noblesse plus politisée.

Il devient un personnage essentiel à la cour. Ses espoirs seront brisés par la mort du Duc de Bourgogne.

Il essaye d’imposer ses théories politiques à la mort de Louis XIV, sous la régence de son ami le Du d’Orléans.

A la mort du régent, il s’éloigne définitivement de la cour.

16 -

Combien de personnages sont-ils évoqués dans ses Mémoires?

7854 personnages.

17 -

Quand achève t’-il la rédaction de ses Mémoires?

1649

18 -

A quelle date historique St Simon arrête t’-il ses Mémoires?

1723 : Mort du régent

19 -

Citez deux hommages rendus à St Simon

- Statue dans la cour du Louvre

- Un timbre postal en 1955 à son effigie.

 

Questionnaire n° 3 : Les Mémoires

Une œuvre majeure

1 -

Quand les Mémoires furent-elles publiées?

1829

2 -

Cette œuvre appartient-elle à la littérature classique?

Non. Ce sont les souvenirs et les critiques d’un homme qui a vécu à la cour à Versailles sous Louis XIV.

3 -

Est-ce l’œuvre majeure de St Simon?

Oui, c’est son œuvre majeure.

4 -

Quels écrivains furent-ils influencés par son œuvre?

Proust : Admirateur du Mémorialiste cité dans « A la recherche du temps perdu » dans ses évocations des salons aristocratiques du XXème siècle.

5 -

Un prix littéraire St Simon a t’-il été créé?

Oui

Le dessein de St Simon est historique

6 -

Oui, on peut le voir dès le préambule aux Mémoires « s’il est permis d’écrire l’Histoire ».

« Ecrire l’Histoire de son pays et de son temps, c’est repasser dans son esprit avec beaucoup de réflexion tout ce qu’on a vu, manié ou su d’original sans reproche qui s’est passé sur le théâtre du monde, les diverses machines, souvent les riens apparents, qui ont mû les ressorts des évènements qui ont eu le plus de suite et qui en ont enfanté d’autres ».

7 -

Quelle préface, celle de St Simon nous rappelle t’-elle?

La préface de Tite live (l’Ab Urbe condita)

8 -

Qui était Tite Live?

N2 59 avant Jésus-Christ, mort 17 après Jésus Christ à Padoue : historien de la Rome Antique, auteur de la monumentale œuvre de l’histoire Romaine (Ab urbe condita libri)

9 -

Comment l’histoire est-elle perçue par St Simon?

Ce n’est pas une simple énumération de faits mais une compréhension des évènements « leurs origines, leurs causes, leurs suites et leurs liaisons des uns aux autres ».

10 -

En quel sens l’histoire touche t’-elle le lecteur?

Par son enseignement et sa morale

11 -

Du point de vue historique, les Mémoires sont-ils une source inépuisable de renseignements sur la dernière partie du règne de Louis XIV et la première de celui de Louis XV?

Oui une source  inépuisable de renseignements.

12 -

Quel  rôle le journal de Dangeau a t’-il joué?

St Simon notait tous les évènements dont il était témoin.

1730, il connut le journal de Dangeau qui va de 1684 à 1720. Grâce à ce journal, St Simon complète ses récits. Le journal joue le rôle d’une trame chronologique.

13 -

Qui était le marquis de Dangeau?

Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau : militaire, mémorialiste français bien connu pour son journal : description de la vie à la cour de Versailles à al fin du régime de Louis XIV.

Le mémorialiste ST Simon

14 -

Les Mémoires de St Simon sont-elles des œuvres purement historiques?

Les Mémoires sont des œuvres historiques et parfois littéraires.

= récit de sa propre vie qui révèle aussi un moment de l’histoire.

=Recueil de souvenirs qu’une personne rédige à propos d’évènements historiques ou anecdotiques publiés ou privés.

15 -

Les Mémoires relèvent-elles du genre autobiographique?

Le genre des Mémoires est proche de l’autobiographie

Pourquoi?

Car il y a du récit de vie, écriture de soi et sur le contexte historique de la vie de l’auteur plus que sur l’histoire de sa personnalité.

Donc les Mémoires relèvent de L’Histoire et de l’historiographie et la qualité littéraire fait appartenir les Mémoires à la littérature : œuvre historique et littéraire.

16 -

Citez un exemple de Mémoires littéraire

Les Mémoires d’Outre-tombe, Châteaubriand

17 -

Quelle est la différence majeure entre l’autobiographie et les Mémoires?

On sait que les Mémoires sont un genre littéraire entre l’autobiographie et l’histoire.

L’autobiographie = écriture de soi. La vie de l’auteur est mise en avant

Mémoires  =  Tableau de l’époque. L’auteur raconte sa vie autour des faits historiques dont il est le témoin.

18 -

Les Mémoires sont-elles constituées de manière chronologique?

Les Mémoires sont constituées de notes prises sur le vif, de pièces historiques comme des extraits de journaux, des témoignages, des correspondances et des récits.

Le mémorialiste n’est pas un chroniqueur car il ne fait que consigner de façon chronologique de faits historiques.

19 -

Citez un exemple de Mémoires de la Grèce antique

Les commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César.

Un exemple de mémorialiste de l’Ancien régime

Mémoires de la Rochefoucauld

Journal de Dangeau : point de départ des Mémoires de St Simon

Un exemple de Mémoires littéraires

Mémoires d’Outre tombe de Chateaubriand

Un exemple de Mémoires de la seconde guerre mondiale

L’expérience des camps de concentration a donné lieu à de nombreux témoignages = Primo Lévi. Si c’est un homme : récit de son expérience à Auschwitz.

Questionnaire 4 : le préambule des Mémoires

Problématique :

En quoi la préface traduit-elle la poétique de l’historien, l’apologétique du moraliste et l’engagement du mémorialiste?

Plan possible :

I - Poétique de l’historien

A - Descriptif

B - Point de vue rétrospectif

C - Un blâme de la vanité

II - L’apologétique d’un moraliste

A - Le monde

B - Le moi

C - Le Dieu

III - L’engagement du mémorialiste

A - Témoigner

B - Rapporter

C - Se réaliser

Notes introductives

1 -

La préface s’ouvre sur l’écriture de l’Histoire : « Ecrire l’Histoire de son pays et de son temps, c’est repasser dans son esprit… »

Qui estime que derrière l’histoire se cache une apologétique du mémorialiste?

Proust : A la recherche du temps perdu

2 -

Comment le lecteur perçoit-il la première phrase de la préface?

Ecrire = « C’est….. »

Qu’est-ce qu’écrire l’Histoire?

La préface s’ouvre sur une définition. Il s’agit de raconter la passé, d’écrire la science historique, de transformer l’histoire : sorte de double syllepse.

I -

Poétique de l’historien

A -

Le descriptif

1 -

Comment St Simon met-il en évidence son descriptif?

Par une suite de verbes à l’infinitif. Il y a plusieurs dimensions = 5;

- Se rappeler

- Repasser  dans son esprit

- Se convaincre

- Se rappeler

- Mettre en évidence

Il faut se convaincre de l’insignifiance du monde : « Se rappeler » la vanité du monde, la vanité du bonheur.

2 -

Comment la vanité du monde est-elle perçue?

Il faut se montrer à soi-même : Ecrire l’histoire, c’est faire retour sur soi-même en se rappelant la vanité de la recherche du bonheur et la vanité du monde. 

Ecrire = travail sur soi.

Il faut comprendre, mettre en évidence la vanité du monde.

B -

Un point de vue rétrospectif

1 -

A quel champ lexical les verbes appartiennent-ils? 

Au champ lexical du passé : « se rappeler », »se souvenir ».

On peut également relever des verbes au passé composé :

« ont mû », « A été », « A fait ».

C -

Un blâme de la vanité

1 -

En quoi l’historien est-il porteur de la sagesse de l’homme?

Etre historien, c’est se rappeler que l’existence est vaine. Le réseau sémantique met en avant la vanité des ambitions et de la recherche d’un accomplissement mondain.

«  Néant du monde «, « Rien de tout », « courte et rapide durée de la vie », « nul des heureux du monde ne l’a été », « la félicité, ni même la tranquillité, ne peut se trouver ici-bas »

2 -

Relevez un zeugma. Donnez une définition

« Nul des  heureux » = zeugma

C’est une figure de style qui consiste à faire dépendre d’un même mot deux termes disparates qui entretiennent avec lui des rapports différents. C’est une forme d’ellipse.

3 -

Relevez l’expression du texte qui montre qu’il a un regard synoptique

« Ici bas » : il voit l’intégralité du monde.

4 -

Concernant la modalisation, peut-on dire que le texte présente plutôt des marques de subjectivité ou d’objectivité?

Maques de subjectivité du narrateur. L’apparence est objective mais nous n’avons en fait que le point de vue du narrateur.

C’est un blâme de la vanité. 

5 -

Quel registre avons-nous?

Un registre épidictique. St Simon blâme la vanité.

II -

L’apologétique d’un moraliste

Le monde, le moi, le Dieu

A -

Le monde

1 -

Relevez une antanaclase sur le monde. Proposez une définition de l’antanaclase.

« Théâtre du monde »

« Néant du monde »

« Heureux du monde »

L’antanaclase est une figure de style qui consiste en une répétition d’un mot en lui donnant une autre signification C’est une figure de la polysémie.

2 -

Montrez que chaque sens de « Monde » admet une critique différente

1 - « Théâtre du monde » : Au sens de réel = tout ce qu’il y a de réel. C’est une métaphore filée qui fait de l’histoire universelle une  histoire pleine de fausses apparences = catachrèse : figure de style qui consiste à détourner le mot de son sens propre en étendant sa signification : métaphore passée dans le langage commun

Relevez la partie de phrase qui fait du monde un paradoxe : « Machines… qui ont mû les ressorts des évènements qui ont eu le plus de suite et qui en ont enfanté d’autres »

Quelle image cette phrase donne t’-elle du monde? Un monde à la fois mécanique et organique. 

2 - «  Néant du monde » : sens mondain = Ici-bas : la cour. Isotopie du Rien : suggère le vide du monde.

3 - « Heureux du monde » : Beau monde. Cela renvoie au néant = accumulation. Disgrâce qui nous tourne vers la cour et la vanité. 

B -

Le Moi

1 -

Cette vanité du monde a t’-elle un lien avec le salut du christianisme?

Citez pour justifier votre réponse

Le texte met en avant un contraste entre la multitude des gens et la douzaine d’hommes seulement qui réussit sa vie.

Lorsque les hommes meurent ou vont mourir, ils se sentent plus attachés au monde, tristes de le quitter, ils se raccrochent à la vanité de la vie.

« De cette douzaine, leur mort qui termine le bonheur… n’a fait qu’augmenter leurs regrets par le redoublement de leurs attaches…. »

L’idée de salut est en lien avec le texte. Le monde est vaniteux mais si l’homme a un comportent convenable il peut rejoindre un monde encore meilleur : l’idée de salut chrétien. 

2 -

Quel rapport le « Moi » a t’-il avec sa mémoire?

Mémoire : souvenir d’un individu et non de l’histoire objective. 

C -

Le Dieu

1 - En quoi peut-on parler d’un texte chrétien qui reprend la critique de la vanité du monde qui rejoint la philosophie des moralistes?

On y retrouve un champ lexical caractéristique à cet égard :

« Ici-bas » périphrase du monde

« Douzaine »

« Vie et mort »

« La félicité ni même la tranquillité  ne peut se trouver ici-bas »

Félicité = joie à la béatitude : Dieu.

On peut donc déduire que le bonheur se trouve en Dieu;

St Simon parle de Dieu en fait sans dire son nom : hypogramme.

III -

Un engagement de mémorialiste

A -

Témoigner

1 -

En quel sens peut-on comprendre « l’engagement du mémorialiste »?

« L’engagement est un pacte avec le lecteur : analogie avec le pacte autobiographique de Philippe Lejeune.

2 -

Quelles sont les sources possibles de témoignage?

St Simon se fait acteur de l’histoire, il témoigne et les sensations, les sens sont en éveil.

Repasser suggère ce qui est vu

Vu : témoin

Manier : il se fait acteur

Su : confident

3 - Quelle image St Simon donne t’-il de lui en tant qu’acteur?

En tant qu’acteur déçu de l’Histoire, il fait partie de ce qu’il appelle «  cette multitude de gens » = il masque ainsi pudiquement sa déception.

B -

Rapporter

1 - Quel problème le fait de « rapporter » souligne t’-il?

Il cherche à ce niveau à communiquer avec son lecteur, à mettre en évidence : cela met en avant un problème de pédagogie. Parvenir n’est pas réussir.

Le paradoxe souligné dans la dernière phrase : « non avenu… parvenu » est une paronomase.

Structure antithétique qui montre que la réussite est peu de chose, le lecteur comprend que réussir ne sert à rien. 

C -

Se réaliser

1 -

Montrez pour St Simon qu’il s’agit d’un salut par la littérature

L’auteur tente de se réaliser lui-même. Il dénonce la vanité de ceux qui veulent réussir à tout prix mais St Simon a réussi à écrire l’histoire en tant qu’historien et mémorialiste.

Il s’est réalisé en tant qu’écrivain. Il était à son époque plus connu que les politiciens de son temps. Il a trouvé le salut dans la littérateur post mortem.

2 -

Citez un autre exemple de Mémoires pour qui l’écriture est aussi considérée comme salvatrice.

Ex : Chateaubriand, Mémoires d’outre tombe

Au-delà du témoignage, l’écriture libère, elle est salvatrice.

Libération dans l’écriture autobiographique des maux par les mots. L’écriture confère en outre l’éternité et la gloire posthume.

Ouverture :

Analogie entre Chateaubriand et St Simon.

L’écriture apporte la gloire et l’éternité.

Sacralisation de l’écriture. St Simon tout comme Chateaubriand ont la gloire posthume.

Date de dernière mise à jour : 27/02/2021

Les commentaires sont clôturés