Portrait de Mme Vauquer, Balzac, oral EAF

 

 


 

ORAUX EAF

 

Oral EAF, Balzac, le père Goriot, Portrait de Mme Vauquer

 

*** Entretien préparé de prépabac.

 

 

 

 

 

Lecture du texte

 

Le portrait de Mme Vauquer.

Après avoir décrit une « pension bourgeoise » des plus sordides, le narrateur nous présente sa propriétaire, madame Vauquer : « (…) Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de madame Vauquer précède sa maîtresse, saute sur les buffets, y flaire le lait que contiennent plusieurs jattes couvertes d’assiettes, et fait entendre son ronron matinal. Bientôt la veuve se montre, attifée de son bonnet de tulle sous lequel pend un tour de faux cheveux mal mis ; elle marche en traînassant ses pantoufles grimacées. Sa face vieillotte, grassouillette, du milieu de laquelle sort un nez à bec de perroquet ; ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d’église, son corsage trop plein et qui flotte, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur, où s’est blottie la spéculation et dont madame Vauquer respire l’air chaudement fétide sans en être écœurée. Sa figure fraîche comme une première gelée d’automne, ses yeux ridés, dont l’expression passe du sourire prescrit aux danseuses à l’amer renfrognement de l’escompteur , enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne. Le bagne ne va pas sans l’argousin, vous n’imagineriez pas l’un sans l’autre. L’embonpoint blafard de cette petite femme est le produit de cette vie, comme le typhus est la conséquence des exhalaisons d’un hôpital. Son jupon de laine tricoté, qui dépasse sa première jupe faite avec une vieille robe, et dont la ouate s’échappe par les fentes de l’étoffe lézardée, résume le salon, la salle à manger, le jardinet, annonce la cuisine et fait pressentir les pensionnaires. Quand elle est là, ce spectacle est complet ».

 

 

ORAUX EAF

 

Objet d'étude : le roman et ses personnages : la vision de l'homme et du monde

  • . Explication de l'objet d'étude : le roman et ses personnages : la fiction s'oppose à l'homme et au monde : le réel. Le romancier à travers les personnages qu'il crée et l'univers qui les fait évoluer transmet au lecteur sa vison de l'homme et du monde.

  • Problématique : comment le réalisme dans le père Goriot permet il une peinture de la société du 19ème?

  • Objet : c'est un roman parlant de l'ascension sociale d'un jeune provincial.

 

 

Balzac 1799 – 1850

 

Écrivain français, romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste et journaliste.

Auteur de la comédie humaine. Ses romans réalistes et psychologiques les plus célèbres sont le Père Goriot ou Eugénie Grandet.

La comédie humaine: le Père Goriot s'inscrit dans la comédie humaine et constitue un passage important dans la construction. La comédie humaine est un titre suggéré par la Divine comédie de Dante.

La comédie humaine
Balzac est le témoin de son temps. Pour écrire ses romans, il fait des enquêtes sur les lieux et les milieux sociaux. Il donne une image fidèle de la société, on peut faire une analogie avec Zola, "les Rougons- Macquart".

Question pour l'oral du baccalauréat de français : quels sont les moyens de créer l'illusion dans le père Goriot?
- affirmer l'histoire n'est pas une fiction - peu d'interventions du narrateur dans le roman - la physionomie : une théorie de Lavater : scientifique 1772, on établit un parallèle entre le physique et le caractère d'un personnage. par exemple, les mollets du père Goriot reflètent ses caractéristiques morales. - descriptions méticuleuses : donner une apparence de vie individuelle à des personnages types : ex : Rastignac et Lucien : personnage type du jeune provincial ambitieux qui vient à Paris pour réussir. Le père Goriot est le type du père qui adore ses filles - le retour des personnages

 

 

 

 

Fiche bac sur le naturalisme et le réalisme pour trouver les éléments de réponses au questionnaire du bac

Naturalisme et Réalisme

Crée en même temps que le romantisme (De Balzac à Stendhal), le réalisme ne prend vraiment son essort que dans la période 1850-1900 (par Flaubert et Maupassant) et se retrouve dans le naturalisme crée par Zola.

  • 1) Réalisme et Naturalisme (à travers l'histoire) - Les romans emprunts de réalisme s'identifient à l'époque traversée: des révolutions de 1848 (qui se retrouve dans "L'Education sentimentale" de Flaubert, du coup d'état de L-N Bonaparte (conteste de "La Fortune des Rougon" de Zola) ou de la politique stable du 2ème Empire (1852 à 1870). -Les Années 1850-1900 virent la vraie naissance du capitalisme moderne: Zola le décrit à travers les grands magasins dans "Au bonheur des dames" paru en 1883, et à travers la bourse dans "l'Argent" paru en 1891. C'est une époque de fortes évolutuions tant sociales (naissance de la classe ouvrière) que urbaines (à travers le Paris du Préfet Haussmann). -C'est enfin le grand moment du positivisme, qui use de l'expérience scientifique comme fondement à tout savoir. Les romanciers écrivent aussi sur des avancéesen médecine et en psychologie, Maupassant disserte sur la folie ("Le Horla" en 1887), les frères Goncourt s'expriment sur l'hystérie féminine ("Germine Lacerteux" en 1865), ou encore Zola sur les valeurs de l'hérédité, servant de base à ses "Rougon-Macquart" (de 1871 à 1893), période romanesque sous titrée "Histoire Naturelle et social d'une famille sous le second Empire".

  • 2) Les clés du réalisme et du naturalisme: -Les principes généraux de la vision réaliste naissent chez Balzac qui crée, avec "La comédie Humaine" le roman total, vrai "concurrence à l'Etat-civil" (préambule de 1842) et chez Stendhal qui crée le roman assimilé à "une glace qui déambule sur une grande-route" ("Le Rouge et le Noir" en 1830). Les 2 écrivains affirment retranscrire la réalité de manière fidèle. -Le mot "réalisme survient, au début de manière péjorative pour enfin définir une nouvelle création de description, constituée autour de Gustave Courbet. Plus tard, Champfleury et Duranty se l'approprient en littérature en affirmant l'objectivité sur base romantique, et ses qualités de description. Le réalisme n'est cependant qu'au second plan comme courant en littérature: et même Flaubert, pourtant son affirmé (Chef de file, ne se disait-il pas comme non-réaliste. -Par contre, le naturalisme a bien représenté une école littéraire, avec les frères Goncourt et Zola ("Thérése Raquin", en 1867, puis les "Rougon Macquart" à partir de 1871). Les écrits de ce dernier écrivain, Le Roman d'expérience (en 1880) et les Romanciers (1881) apportent leur fondement au naturalisme; ils revendiquent un réalisme extrémiste par leur expérimentation du modèle scientifique. Ils s'attirent toutefois des avis mesurés, chez Maupassant (exemple: la préface de "Pierre et Jean", en 1887) ou chez Huysmans "exemple: la préface de "A retours", en 1903).

  • 3) Les genres réalistes et naturalistes: - Le roman est le genre le plus retenu: on estime qu'il décrit le mieux la réalité. Balzac avec "La Comédie Humaine", et Zola , avec les "Rougon-Macquart" racontent de grandes épopées familiales, empreintes de social et d'histoire. Contrairement aux romantiques avec le roman sur fond d'histoire, les réalistes et les naturalistes s'intéressent eux au présent et tirent leur inspiration de la vie réelle (Stendhal écrit aussi son roman "Le Rouge et le Noir" en se basant sur un fait divers relaté dans un journal). -Le descriptif a une grande importance, car il permet de décrire la réalité: il repète les "petits faits avérés" (Stendhal) et cela donne un effet de réalité. -Enfin, se focaliser dans ce genre de romans, autorise des effets complexes, entre narrateur présent en permanence, image du démuirge qui crée tout un monde (Balzac), et le "se focaliser" propre à Zola, qui permet au narrateur de se dissimuler derrière ses personnages.

  • 4) Les Thèmes réalistes et naturalistes: -Le réalisme s'attaque d'abord au romantisme, qu'on accuse d'éloigner de la réalité. Flaubert dans "Madame Bovary", décrit les effets néfastes de l'illusion romantique sur l'héroisme de son roman). Par contre, réalistes et naturalistes revendiquent la réalité des villes, politique et sociale. Les héros de ces romans sont ordinaires, qu'ils soient de la classe bourgeoise de Flaubert ou de la classe ouvrière de Zola- Zola décrit aussi, dans les "Rougon-Macquart" le monde des prostituées, l'alcool et le crime. -C'est la réalité que les romans décrivent. C'est pourquoi le réalisme a souvent été qualifié d' inesthétique et parfois même manquant de moralité et apportant la subversion: en 1857; un procés a même été intenté contre Flaubert "Madame Bovary" sous l'accusation suivante: "Atteinte à la morale des gens et aux bonnes moeurs".

 
 

 

Questions sur le réalisme:

*** Réponses dans l'exposé ci-dessus

 

Quand le réalisme prend t'-il son essor?

Avec quels écrivains?

Citez trois exemples de romans réalistes

Balzac est-il à l'origine des principes généraux du réalisme?

Avec quelle œuvre littéraire?

Citez un autre écrivain qui avec Balzac, recrée la réalité de manière fidèle

Définir le réalisme

Est-ce un courant littéraire?

En est-il de même avec le naturalisme?

Proposez une définition du naturalisme et citez un représentant

Quelles sont les points communs et différences entre le réalisme et le naturalisme

Quels sont les genres réalistes?

Quels sont les thèmes réalistes?

Contre quel courant littéraire le réalisme s'insurge t'-il?

 

 

 

Questions sur Balzac et son œuvre

*** Recherches personnelles

 

De quel siècle Balzac est-il?

Quelles sont ses œuvres les plus importantes?

Quels sont ses romans réalistes les plus représentatifs?

Le Père Goriot s'inscrit-il dans la Comédie Humaine?

Que pouvez-vous dire sur le titre «Comédie Humaine»?

Balzac est-il le témoin de son temps?

Comment procède t'-il pour écrire ses romans?

Peut-on faire une analogie avec Zola?

Quels sont les moyens de créer l'illusion dans le Père Goriot? (Réponses données dans le document, plus haut)

 

 

ORAUX EAF

 

Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde, série de questions

1. Donner une définition du roman.

 Le roman est, au XIIème siècle, un récit en vers français. A partir du XIVème siècle, le roman renvoie à des textes en prose. Selon son sens moderne, le roman est une « œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. »

2. Quelles sont les différentes formes du roman ?

 Le roman de chevalerie et les fabliaux (de petites histoires en vers simples et amusants) au Moyen-âge

 Le roman comique au XVIIème

 Le roman épistolaire et le roman picaresque (dont le héros est un aventurier ou un vaurien) au XVIIIème

 Le roman historique, le roman de mœurs, le roman d’aventures, et le roman fantastique au XIXème

 Le roman policier, le roman de science-fiction, le roman analyse et le « nouveau roman » au XXème.

3. Quelles sont les interrogations romanesques essentielles ?

 La passion amoureuse

 L’apprentissage du monde et la découverte du réel

 Le jeu de la mémoire et du temps

 L’interrogation devant la condition humaine.

4. Quelles sont les fonctions du roman ?

 La fonction ludique (se divertir, s’évader, s’identifier…)

 La fonction didactique :

o le roman comme connaissance du monde (roman historique, roman social, roman témoignage…)

o Le roman comme connaissance de l’homme

o Le roman comme leçon (le roman engagé, la morale)

o Le roman comme interrogation

5. Donner des exemples de romans à fonction didactique?.

Romans didactiques :
Les lettres persanes de Montesquieu Les liaisons dangereuses de Laclos Le rouge et le noir de Stendhal

6. Qu’est-ce que le schéma actantiel ?

 Le schéma actantiel s’applique parfois parfaitement à l’intrigue, et pour certaines œuvre, il ne coïncide que partiellement avec l’action. Les personnages principaux, qui ont une place importante dans le déroulement du récit (parmi eux, le héros) sont classés en deux catégories qui s’opposent :

o Les personnages adjuvants, qui aident le héros dans sa quête (de même, peuvent être adjuvants des objets, des événements…)

o Les personnages opposants, qui sont en conflit avec le héros, et tentent de le mettre en échec.

 Le héros, entourés des personnages principaux, subit une épreuve principale avant d’atteindre son but.

7. Comment la caractérisation des personnages est-elle réalisée ?

 Elle est directe pour les descriptions, les renseignements explicites sur l’identité du personnage

 Elle est indirecte quand il s’agit de déduire les traits de la personnalité du héros, de son comportement, ou ses paroles.

 On appelle « effet personnage » l’illusion de réalité que donne le roman, le lecteur assemblant mentalement au fil du récit des éléments dispersés qui construisent peu à peu le personnage. Pourtant, celui-ci n’est rien au départ.

8. Quelles sont les fonctions des personnages dans un roman ? Représentation : le portrait des personnages donne au lecteur l’image d’une réalité.

 Symbole : Le personnage symbolise souvent toute une catégorie de personnes, il dépasse les perspectives individuelles.

 Interprétation : c’est à travers le personnage que se construit le sens du récit.

 Identification : les comportements d’un personnage peuvent influencer le lecteur qui a tendance à s’identifier à lui.

 Esthétique : il existe un art de la composition du personnage, et de le créer au fil du récit.

 Information : Le personnage transmet des indices, des valeurs au lecteur.

9. Qu’est-ce qu’un héros ?

 Le personnage principal d'un roman est la personne sur laquelle sont fondée toute l'action, et toute la cohérence de l'histoire contée. Dans notre langage quotidien, nous appelons toujours le personnage principal le héros de l'histoire ; or le véritable héros est l'individu qui parvient à vaincre les difficultés et à régler les problèmes par l'intermédiaire de sa force, son pouvoir ou son intelligence. Les vrais héros de romans vivent de multiples aventures racontées dans de nombreux ouvrages, ils ont déjà des capacités ou des facultés particulières qui autorisent ces aventures. Le mot « héros » désigne à l’origine, un demi-dieu, qui accomplie des exploits, et incarne le courage et des valeurs moral. Cependant, il existe des personnages principaux appelés des antihéros.

10. Qu’est-ce qu’un antihéros ?

 On peut distinguer quatre types principaux d’antihéros:

o le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire

o le héros « décalé », un personnage ordinaire, sans qualités, qui par les circonstances se trouve plongé dans une situation extraordinaire.

o le héros négatif, porteur de valeurs antihéroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques ».

o le héros déceptif, un personnage ayant potentiellement des qualités héroïques mais qui n’en fait pas usage ou les utilise mal ou à mauvais escient, ou qui tend à perdre ces qualités, ou enfin qui se trouve dans un cadre où ces qualités ne sont plus appréciées ou admises.

11. Quelles sont les différents types de héros, et leurs caractéristiques ?

 Au XVIIème siècle, prédominent les héros raffinés des romans précieux, les héros joyeux des romans comiques, et les héros parfaits du roman classique.

 Au XVIIIème siècle, on assiste à la naissance du héros de roman moderne, avec les personnages entreprenants du réalisme, les héros hédonistes du roman libertin, les héros philosophes du roman des lumières, les héros sensibles des romans du courant pré-romantique.

 Au XIXème, le personnage idéalisé du roman romantique apparaît, ainsi que le héros moderne des romans réalistes, et le héros expérimental du roman naturaliste.

 Au XXème siècle, on retourne à des personnages forts (vers les années 30), ce sont des héros engagés, aux prises avec les conflits de leur temps. Dans les années 50, les personnages dans le nouveau roman sont remis en question, par exemple en rendant le personnage principal anonyme, ou en ne se focalisant pas sur un personnage principal.

12. Qu’est –ce que la focalisation ?

 Pour raconter une histoire, on doit choisir un point de vue, la focalisation : le romancier décide qui perçoit les événements rapportés. (le mot « focalisation » est issu du vocabulaire photographique : c’est le foyer à partir duquel une photo est prise.

13. Quels sont les différents points de vue utilisés dans un roman ?

 Le point de vue externe = perception « du dehors », sans connaître les pensées des personnages.

 Le point de vue interne = perception d’un seul personnage, dont on suit les pensées, les sensations.

 Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) = perception de l’ensemble des sentiments et des sensations de tous les personnages, ainsi que du passé et de l’avenir.

14. Qu’est-ce que les modalités du récit ? Quelles sont-elles dans un roman ?

 Le temps romanesque n’est pas linéaire comme le temps réel : le récit peut accélérer ou ralentir l’action, revenir en arrière, s’arrêter brusquement. Les personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complète, certains ne font que des apparitions épisodiques, la façon dont ils s’inscrivent dans le temps peut donc être importante dans l’étude du roman. Ce sont ces « effets » que l’on appelle modalités.

 La scène : (Elle est calquée sur les événements.)

 La pause :  (Comme son nom l’indique, c’est un arrêt du déroulement des événements.)

 Le sommaire : . (Les événements sont énumérés ou résumés.)

 Analepse : c’est un retour en arrière (qui provoque une pause dans le récit. Le temps n’avance plus, mais des renseignements qui font avancer le récit sont dévoilés.)

 Prolepse : anticipation du futur

 Ellipse : passage sous silence d’une période plus ou moins longue.

 Modalité itérative : action répétée une seule fois.

15. Quelle est la structure du récit dans le roman ?

 Le récit romanesque est composé de :

o La situation initiale : définit le cadre de l'intrigue, met en place le lieu, l'époque, les personnages... le héros vit une situation d’équilibre.

o L’élément perturbateur : C'est l'élément qui fait basculer la situation du début, remet en cause l'état initial: rencontre, découverte, événement inattendu...

o Les péripéties : c’est une suite de transformations qui modifie la situation des personnages.

o L’élément de résolution : il annonce la résolution de l’intrigue. C’est le dénouement.

o La situation finale : Le personnage principal trouve une nouvelle situation d'équilibre, sur laquelle s’achève le roman/le récit.

 Ce modèle, à l'origine de toute invention narrative, peut être plus ou moins modifié; certaines étapes peuvent être difficiles à reconnaître, ou leur ordre changé. Mais retrouver et analyser ce schéma permet d'enrichir l'étude du roman.

 

 

ORAUX EAF

 

Eugène Balzac – Le Père Goriot - Le portrait de Mme Vauquer

Eugène Balzac – Le Père Goriot - Le portrait de Mme Vauquer

  • Travail à faire :
  • Trouver un plan en deux axes, une ou deux problématiques d'étude sur ce passage et rédigez votre introduction en annonçant le plan et la question. Deuxième partie du travail : insérer dans vos axes les idées essentielles pour un commentaire
  • Correction : lecture analytique proposée pour approfondir votre étude avec un plan en deux axes, une problématique possible et une introduction

Eugène Balzac – Le Père Goriot - Le portrait de Mme Vauquer

Dans cet extrait, Balzac nous fait le portrait de Madame Vauquer, un portrait bien singulier et ironique puisqu'il suit en première partie la description de la pension.

Nous verrons que ces descriptions se font écho, puisque le décor de la pension reflète le portrait de sa propriétaire. Il y a une osmose entre le personnage et son décor, on peut parler d'interaction, de rapport entre le physique et le caractère. 

La pension est le lieu d'habitation de la tenancière, nous sommes à Paris en 1819. L'intérêt de s'y attarder tient au fait que ce lieu devient mythique puisqu'il retrace le drame du père Goriot. 

On peut noter une description statique des lieux qui se substitue à une description plus dynamique des personnages. 

Nous avons ici Mme Vauquer au saut du lit . Nous allons en étudier la laideur, le réalisme et l'ironie de Balzac. 

I – La laideur d'un portrait réaliste et ironique: médiocrité et mesquinerie

La laideur transparaît dans sa réalité la plus manifeste. Le quotidien se charge de nous livrer dans les détails les apparences d'une Mme Vauquer prise au saut du lit et faisant l'objet d'une peinture peu gracieuse.  Balzac se charge de nous montrer le personnage sans se soucier des détails disgracieux. Nous voyons la veuve attifée, sortie de son lit et prendre vie sous la plume d'un Balzac au vocabulaire familier pour accentuer la laideur du portrait de la femme.  La peinture est réaliste et laisse transparaître un blâme: On la devine coquette grâce à la référence de bonnet de tulle qui est un vêtement de femme mais d'un tissu bon marché, donc coquette mais radine. Le laisser aller de Madame Vauquer se traduit par les pantoufles. Elle laisse transparaître une certaine pauvreté, une misère vis-à-vis de ses pensionnaires dans un but bien précis. Calculatrice, elle souhaite se faire ainsi plaindre dans le but d'arriver à ses fins.  Ainsi, ils la plaignent car la croient sans fortune et «bonne femme» que le lecteur assimile davantage à une bonne comédienne. Non soupçonnée d'abuser ses locataires, elle est ainsi à l'abri des soupçons d'abus.  Le champ lexical de l'argent confirme cet aspect du personnage = « spéculation », « escompteur », « payer plus cher », « fortune ». Son portrait moral de femme radine, calculatrice, manipulatrice se double d'un portrait physique bien peu flatteur ainsi que le suggèrent les termes péjoratifs. On la devine grassouillette (mains potelées, embonpoint ) .... rat d'église, œil vitreux, air innocent de l'entremetteuse (qui connote la tromperie). L'odeur animale renforce la laideur d'un tableau déjà repoussant. Il y a une multitude de comparaisons aux animaux. On peut à cet égard, mettre en avant les champs lexicaux de l'animalité = « nez à bec de perroquet », « rat d’église » ;

La maladie est en outre suggérée avec les expressions suivantes = « embonpoint blafard », typhus », « exhalaisons d’un hôpital », « œil vitreux », « « geindre », « tousser » ;

Parmi les champs lexicaux présents, on peut aussi mettre en avant celui de la pauvreté =  « tour de faux cheveux mal mis », « pantoufles grimacées »,

« malheur » (exprimé trois fois), « vieille robe », étoffe lézardée »,

« entremetteuse », « les yeux pour pleurer », ne compatir à aucune infortune »,« souffert ».

Au portrait succède la caricature, le portrait ironique. Balzac commence par les seins, «corsage trop plein et qui flotte», vient ensuite sa physionomie, «air chaudement fétide», «yeux ridés». La caricature est globale car l'insistance est mise sur l'ensemble du personnage, son âge, le poids des malheurs en italique, son œil vitreux, de «bonne femme au fond». Les défauts physiques sont exagérés de manière à mettre en avant son avarice, son égoïsme.

II Le personnage et son décor : l’osmose

Ainsi Mme Vauquer est présentée comme une « veuve »,

« attifée », avec de « faux cheveux », « vieillotte », « ridée », « sourire

prescrit », débordant de graisse (« corsage trop plein », mains potelées »), elle répond à l'image de la salle  qui « suinte le malheur… la spéculation ». On remarque que Balzac va de l'extérieur à l'intérieur. « sa personne dodue [.] sont en harmonie avec cette salle ». Le personnage et le décor sont étroitement lié. On remarque l'utilisation de termes abstraits et concrets avec par exemple« cette salle où suinte le malheur »  ou encore, « où s'est blotti la spéculation »

La pension est ainsi l'expression d'un décor, vieux, laid, désagréable, rebutant. Elle s'apparente à une ruine tout comme sa propriétaire « l'étoffe lézardée ».  L'harmonie entre le personnage et le lieu se traduit également avec son jupon qui annonce le salon, la salle à manger et laisse deviner les pensionnaires. 

Vieux, laid, délabré, vidé, autant d’adjectifs qui correspondent autant à Mme Wauquer qu’à la pension. Le personnage modèle le milieu dans lequel il vit, et vice versa : l’osmose. On comprend le message de Balzac = le milieu reflète le personnage

Le naturalisme, application de la théorie de Darwin dans un roman.

 

Problématiques possibles:

 

En quoi le décor et le personnage sont-ils en harmonie ? Le portrait de Mme Vauquer est-il ici un blâme ou un éloge ?

En quel sens avons-nous un portrait réaliste et ironique?

 

 

 

 

Questions sur le commentaire en fonction des axes d'étude:

*** Les réponses sont dans le commentaire

 

Questions sur l'introduction de l'étude:

 

De quoi s'agit-il dans ce passage? Faire une présentation de manière à situer le texte

Que représente la pension Vauquer?

Où est-elle située?

Sur quelle description le roman s'ouvre t'-il?

Par quelle autre description se poursuit-il?

Dans quel cadre Mme Vauquer est-elle présentée?

En quel sens pouvons-nous parler d'osmose?

Citez le texte pour justifier votre réponse et définir l'osmose.

 

Plan de l 'étude

 

I – Un portrait réaliste et ironique

II – Le personnage et son décor, l'osmose

 

Questions sur le développement dans le respect du plan:

 

I -

Comment Mme Vauquer se montre t'-elle?

De quel vocabulaire sommes-nous en présence?

«Bientôt la veuve... attifée»

Quelle description avons-nous de Mme Vauquer?

En quoi pouvons-nous parler d'un portrait réaliste et ironique?

S'agit-il d'un blâme virulent?

Relevez les allitérations en «S»

Que traduisent-elles?

Relevez les termes péjoratifs du texte

En quoi sont-ils révélateurs de son caractère?

Citez le texte dans le but de prouver que c'est une femme calculatrice et fausse au point de tromper ses pensionnaires

Quelles sont les marques d'ironie dans tout l'extrait? Repérez-les.

Relevez les comparaisons et expliquez les.

Montrez qu'elles sont révélatrices de l'osmose entre le personnage et le cadre de la pension.

La dernière phrase: «Quand elle est là ce spectacle est complet», résume t'-elle selon vous le portrait de Mme Vauquer?

 

II -

Comment l'osmose entre le personnage et son décor apparaît-elle?

Comment le texte est-il construit?

Relevez les expressions qui comprennent des termes abstraits et concrets.

Relevez le champ lexical de la dégradation financière

Relevez les adjectifs à la fois évocateurs de la pension et de Mme Vauquer

Relevez une métonymie

Que traduit le présent de vérité générale?

Que peut-on dire de la densité de la description?

 

Questions sur la conclusion

 

Ce passage met-il en évidence le déterminisme socio culturel des personnages?

La caricature est-elle réussie? Atteinte?

Le portrait fait par Balzac de la médiocrité et de la mesquinerie est-il édifiant selon vous?

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

Les commentaires sont clôturés