Oral sur le chêne et le roseau

 

 

 Oral préparé sur le chêne et le roseau

ORAUX EAF

 

Le Chêne et le Roseau

  • Le Chêne un jour dit au Roseau :
  • "Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
  • Le moindre vent, qui d'aventure
  • Fait rider la face de l'eau,
  • Vous oblige à baisser la tête : Cependant que mon front, au Caucase pareil,
  • Non content d'arrêter les rayons du soleil,
  • Brave l'effort de la tempête.
  • Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
  • Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
  • Dont je couvre le voisinage,
  • Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage ;
  • Mais vous naissez le plus souvent
  • Sur les humides bords des Royaumes du vent.
  • La nature envers vous me semble bien injuste.
  • - Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
  • Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
  • Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
  • Je plie, et ne romps pas.
  • Vous avez jusqu'ici
  • Contre leurs coups épouvantables
  • Résisté sans courber le dos ;
  • Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
  • Du bout de l'horizon accourt avec furie
  • Le plus terrible des enfants
  • Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
  • Le vent redouble ses efforts,
  • Et fait si bien qu'il déracine
  • Celui de qui la tête au Ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

 

 

Questions générales sur la fable, le classisme et La Fontaine:
  • de quel siècle La Fontaine est il ?
  • C'est un auteur du 17ème siècle
  • qui a inventé l'apologue?
  • Esope
  • quelles sont les règles du classicisme? qui en est le représentant?
  • Boileau est le représentant du classicisme : "tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". L'écriture doit-être claire, les raisonnements succints, brefs et fondés.
  • à quel autre genre s'oppose t'il?
  • le baroque
  • sur quel point la Fontaine et Esope s'opposent ils?
  • Esope écrivait en prose alors que La Fontaine versifie les fables
  • La Fontaine adopte t'il un style classique?
  • Oui
  • La Fontaine respecte t'il les règles de Boileau?
  • "tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement" - La Fontaine respecte les règles du classicisme représenté par Boileau.
  • "éviter la précipitation, être succint et précis"
  • quelle est la morale de la fable?
  • La morale permet à La Fontaine de dénoncer l'hypocrisie des courtisans ainsi que la vanité et la naiveté des rois. "Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli, Ils goberont l'appât; vous serez leur ami"  : Le roi croit aux mensonges. La toute puissance royale est remise en cause car les rois sont les esclaves de la flatterie. C'est une satire.
  • Quelles sont les fonctions de la fable?
  • Plaire et instruire.
  • En ce sens, peut-on dire que les fables aient un but didactique?
  • Les fables ont toujours un but didactique car elles visent toujours un enseignement
  • La fable relève t'elle de l'argumentation directe ou indirecte?
  • De l'argumentation indirecte. Les personnages sont fictifs, usage du symbolisme animalier qui permet au fabuliste d'éviter la censure.
  • Citez cinq fables de La Fontaine
  • Le chêne et le roseau, le coq et la perle, la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, la cigale et la fourmi, le corbeau et le renard.
  • Quelle est la position de La Fontaine par rapport à la querelle des anciens et des modernes?
  • - Il privilégie le retour aux sources antiques -

 

PLAIRE

Nous savons en tant que lecteurs de La Fontaine adultes et enfants que pour éduquer, on a souvent recours à des histoires comme des fables même si elles ont moins de crédibilité aux yeux des adultes en ce qui concerne l'argumentation. La Fontaine tout comme Voltaire ont bien vu l'intérêt de travailler sur de tels récits. La Fontaine pensait qu'une morale seule était ennuyeuse alors conjuguée à un récit, nous retrouvons les deux fonctions de l'apologue, plaire et instruire. L'aspect didactique est ainsi mis en évidence. Tout peut être dit ainsi. Nous pouvons prendre l'exemple du pouvoir des fables, VIII, 4 du fabuliste dans laquelle un orateur tente dans l'antiquité de capter l'attention d'un public distrait, mais en vain et finalement, en leur racontant une histoire, il parvient à se faire écouter. On peut donc convaincre par une histoire car l'histoire est amusante et capte l'attention des lecteurs et auditeurs. La vivacité du récit fait appel au goût pour les histoires, le récit touche un large public et de tous les âges, les fables ne sont donc pas idéales que pour les enfants. Elles permettent l'évasion, admettent le merveilleux, évitent le discours théorique, il n'y a donc pas de ton didactique apparent même si le message suit toujours le récit. Le récit parle à l'imagination, nous pouvons citer, la cigale et la fourmi, avant même de parler à l'esprit et le lecteur suit le récit sans penser à la morale, il se laisse entrainer et surprendre même par la logique du raisonnement. Finalement et paradoxalement, le récit finit par obliger le lecteur à faire un effort d'interprétation, il doit en effet réfléchir et dépasser le récit car lorsqu'il devient critique, c'est la morale

INSTRUIRE

Nous nous retrouvons avec des publics confondus, jeune public, tout public, public spécialisé, et pourtant il existe pour chaque public une stratégie différente pour convaincre. A chaque époque, il y a une sensiblité différente, le 18 ème siècle est friand des démonstrations indirectes et ironiques, des contes philosophiques, à la fin du 19ème siècle, on est plus tourné vers les essais et philosophies positivistes, mais la fable ne passe pas de mode car derrière le récit se cache comme un miracle que l'on n'attend pas, l'enseignement qui fait dire à Gide, "les fables sont un miracle de la culture". Dans le loup et l'agneau, La Fontaine met en avant la philosophie du plus fort, la raison du plus fort est toujours la meilleure, il nous donne sa vision du monde et rapports de force dans la société. C'est une conception très lucide et juste mais un peu pessimiste. L'affirmation est ainsi concentrée en un seul vers, au présent de vérité générale et renforcée par l'adverbe toujours. Il décrit ainsi le comportement odieux de celui qui, exerce sa violence sur plus faible que lui , prétend la justifier par des arguements spécieux, inverse les rôles et se fait victime pour pouvoir être bourreau. Le message est à ce niveau philosophique, cela signifie que l'homme est un loup pour l'homme. Seul La Fontaine parvient à véhiculer des idées aussi profondes et existentielles pour l'homme en ayant l'air de raconter une simple histoire anodine. C'est en cela que consiste le miracle. La culture est ainsi sauvgardée dans la mémoire des hommes; Il développe dans cette même fable une argumentation différente pour chaque animal, le loup est ainsiassimilé à un dictateur, interdisant à la population de se plaindre des sévices dont elle est victime. souffre et tais toi. Loup incarne l'homme biensûr, on retrouve dans la transposition de l'allégorie animale, le monde des hommes, la philosophie à tirer de nos actes. L'argumentation de l'agneau va à l'inverse du loup. Ainsi qu'il le dit dans sa dédicace à "Monseigneur Le Dauphin" du premier recueil des fables, La Fontaine rappelle le principe qui inspire les fables, "je me sers d'animaux pour instruire les hommes"; Le miracle est réussi. La réussite des fables tient à ce que les animaux sont humanisés, et cette métamorphose s'inscrit dans une logique, ce qui rend les fables encore plus convaincantes.

 

 

Introduction

Jean de la Fontaine est un fabuliste du 17ème siècle qui s'est employé à dénoncer tous les vices humains et les abus de la société à travers ses fables pour la plupart moralisées.

Il s'est inspiré des anciens pour écrire ses fables en particulier d’Ésope, de Phèdre et de Pilpay. L'apologue Esopique est en prose, La Fontaine a versifié les fables. Son symbolisme animalier lui permet d'incarner ses personnages comme par exemple le loup pour l'homme vaniteux etc.  La personnification des animaux ainsi que des végétaux reflète les idées du fabuliste et ses critiques.

Ses fables sont constituées d'un récit et d'une morale implicite ou explicite. La morale que nous allons étudier est tirée du premier livre.  Nous verrons que sa morale est implicite et que le chêne et le roseau sont les deux personnages de l'histoire, personnages opposés, le fort face au faible.  Cependant nous assisterons à un renversement des rôles.

Dans le but de répondre à notre problématique:

En quoi la morale de cette fable est-elle particulière?

Nous étudierons dans un premier temps le récit constitué des interventions du chêne et du roseau et en second lieu, la morale inversée de la fable. 

Commentaire littéraire

. Le récit et les interventions des personnages

 

I - Le chêne

Le chêne se manifeste dès le début de la fable. En effet le dialogue s'ouvre dès le vers 2, il s'octroie le monopole de la parole et donc une certaine forme de supériorité, de domination.

Le chêne utilise la première personne, un registre soutenu et des effets divers comme par exemple des effets de syntaxe, sans oublier les hyperboles ainsi qu'une métaphore hyperbolique qui le valorise, «Cependant que mon front, au Caucase pareil». Il symbolise la force et la protection ainsi que le suggère le champ lexical, «brave l'effort de la tempête», «tout me semble zéphyr», «je vous défendrais»...  Du fait de sa différence avec le roseau, il en vient à mettre en question la nature, nous pouvons citer les expressions suivantes: «bousculé», «si vous naissiez», «mais vous naissez», «nature bien injuste».

Par le fait même que le chêne mette la nature en accusation, nous voyons la notion de destin remise en cause. C'est la raison pour laquelle il procède par la suite à partir du vers 10 à une comparaison avec le roseau à travers ce vers: « tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr». L'opposition est ainsi mise en valeur et renforcée par la coupure à l'hémistiche. L'opposition est très nette. Il ne cesse en fait de faire son propre éloge même si par moments, nous avons l'impression qu'il éprouve une certaine compassion pour le roseau.

Nous voyons le roseau prendre ensuite la parole à partir du vers 18;

 

II – Le roseau

Le roseau se manifeste pour répondre au chêne du vers 18 au vers 24. Il fait face à son interlocuteur mais son intervention n'est pas aussi démonstrative et aussi longue même si elle est d'une importance égale. Nous découvrons le roseau dans toute son opposition au chêne. En effet, il n'est pas égocentrique, centré sur lui-même ainsi que le traduit l'absence de tournures hyperboliques.

Il incarne une autre forme de puissance et de force qui n'a rien à voir avec celle du chêne, il est habile, souple, adapté.

Il se dévoile intelligent, rusé et lucide concernant l'attitude égocentrique et superficielle du chêne, il n'est pas dupe, on le voit même refuser la charité de son interlocuteur. Il semble en confiance. Nous noterons le rythme croissant, 2/4/6 au vers 21.

On le voit vers la fin mettre le chêne au défi, «mais attendons la fin». Cette dernière parole est importante car elle invite au pari, trahit les doutes et les incertitudes du roseau et maintient le lecteur dans le suspense. La nature se manifeste sous la forme du vent.

Une grande place est ainsi laissée à l'imagination du lecteur. Qui va l'emporter, le roseau ou le chêne?

 

III.La morale

La morale est implicite ainsi que le traduit la place laissée au lecteur et à son imagination.  Après l'intervention du roseau et du chêne, c'est à présent à la nature d'intervenir et de clore la fable. Nous la voyons se manifester dès le vers 25 jusqu'à la fin. Elle va donner tout son sens au discours tenu, elle juge. La Fontaine l'évoque à plusieurs reprises mais le plus souvent sous forme de figures de rhétorique comme une métaphore, une périphrase, «le plus terrible des enfants». Nous remarquons la majuscule de Nature mettant en avant son caractère essentiel. Elle est aussi le vent qui déracine le chêne et qui fait plier le roseau sans rompre pour autant.

Le roseau est vainqueur, la morale implicite et surprenante.

Conclusion

Nous avons une morale inversée. Le lecteur qui s'attendait à ce que le chêne sorte glorieux et grandit de cette expérience est surpris par l'inversion de la situation. C'est le roseau qui résiste au vent, il ne cède pas et n'est pas déraciné. 

La morale surprenante de La Fontaine pourrait se traduire ainsi: la loi du plus fort n'est pas toujours la meilleure». 

ORAUX EAF

 

 

Les questions sur le commentaire en fonction du plan: toutes les réponses aux questions sont dans l'étude

 

Le chêne et le roseau de La Fontaine

 

 

Questions sur l'introduction:

 

Pourquoi selon vous, La Fontaine a t'-il choisi la fable comme genre littéraire?

La fable comme moyen de divertir et d'instruire lui permet-elle d'éviter la censure?

Par quel moyen La Fontaine procède t'-il à ses dénonciations et ses critiques les plus diverses dans toutes ses fables?

De quelle nature la morale dans le chêne et le roseau est-elle?

La morale est-elle toujours implicite. Citez des exemples de fables à morale implicite et d'autres à morale explicite

Problématique:

Comment Jean de la Fontaine réussit-il à controverser sa morale habituelle au profit d'une morale toute opposée?

Plan de l'étude:

 

I – la parole du chêne

II – La parole du roseau

III – la morale

 

 

Questions sur le développement

 

I -

Qui engage le dialogue dès le vers 2?

Cela instaure t'-il une certaine dénonciation?

Quelle perception le lecteur a t'-il du chêne?

Quel registre de langage utilise t'-il?

Relevez les hyperboles en présence dans le discours du chêne: que traduisent-elles?

Relevez la métaphore hyperbolique caractéristique de la prédominance du chêne

De quoi ce dernier est-il le représentant?

Relevez le champ lexical de la protection et de la force?

Quelle image le roseau donne t'-il de lui?

Relevez les expressions caractéristiques de la dénonciation de la nature faite par le chêne

La dénonciation de la nature engendre t'-elle une critique du destin?

Relevez une césure: que marque t'-elle?

Comment la pseudo compassion du chêne se manifeste t'elle envers le roseau?

Citez le vers pour justifier votre réponse

Que cache cette attitude hypocrite?

 

 

II –

Délimitez par les vers le début et la fin de la prise de parole du roseau

Que remarquez-vous relativement à son temps d'intervention?

Le roseau a t'-il le même état d'esprit que le chêne?

Le roseau est-il adepte des tournures hyperboliques?

L'opposition chêne et roseau au sens d'une lutte entre la force et la faiblesse est-elle exacte?

Citez pour  justifier votre réponse

En quoi consiste la force du roseau?

Si l'on définissait l'intelligence comme une faculté d'adaptation, lequel des deux, du chêne et du roseau, serait, selon vous, le plus habile et le plus vif d'esprit?

Citez pour justifier votre réponse

Relevez la diérèse du vers 18: que traduit-elle?

Considérez-vous le roseau comme naïf?

Quels sont les vers qui le prouvent?

Relevez un rythme croissant de la forme 2/4/6 / Que marque t'-il?

Comment comprenez-vous la dernière parole du roseau? Expliquez et justifiez

 

 

III -

De quelle nature la morale de cette fable est-elle?

Quel est le rôle et la place laissés au lecteur par La Fontaine?

Que souligne le «N» majuscule de Nature?

A quels moments intervient-elle comme juge des deux discours?

Relevez les figures de style qui se rapportent au vent?

Analysez les en expliquant ce qu'elles soulignent et mettent en avant

Quel est le rôle du vent?

Lequel des deux, du roseau et du chêne, sort victorieux de la lutte contre le vent?

Que traduisent les deux derniers vers?

Estimez-vous cette morale insolite? En quoi?

 

Conclusion:

Quelle pourrait être la morale de cette fable: tentez de la reformuler autrement que La Fontaine

 

Ouverture:

Ouverture possible avec une autre fable de votre choix de La Fontaine 

  • une qui illustre une morale similaire

  • une autre qui s'y oppose

 
 
 
 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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