Oral Maupassant, ch. 6, Pierre et Jean

 

ORAUX EAF

*** Oral préparé 

 

Commentaire et oral préparé  du chapitre 6, Pierre et Jean Maupassant

 

 

« Elle était adroite [...] ne sachant que faire »

La demande en mariage de Jean à madame Rosémilly

 

TEXTE :
Elle était adroite et rusée, ayant la main souple et le flair de chasseur qu'il fallait. Presque à chaque coup, elle ramenait des bêtes trompées et surprises par la lenteur ingénieuse de sa poursuite.Jean maintenant ne trouvait rien, mais il la suivait pas à pas, la frôlait, se penchait sur elle, simulait un grand désespoir de sa maladresse, voulait apprendre. — Oh ! montrez-moi, disait-il, montrez-moi ! Puis, comme leurs deux visages se reflétaient, l'un contre l'autre, dans l'eau si claire dont les plantes noires du fond faisaient une glace limpide, Jean souriait à cette tête voisine qui le regardait d'en bas, et parfois, du bout des doigts, lui jetait un baiser qui semblait tomber dessus. — Ah ! que vous êtes ennuyeux, disait la jeune femme ; mon cher, il ne faut jamais faire deux choses à la fois. Il répondit : — Je n'en fais qu'une. Je vous aime. Elle se redressa, et d'un ton sérieux : — Voyons, qu'est-ce qui vous prend depuis dix minutes, avez-vous perdu la tête ? — Non, je n'ai pas perdu la tête. Je vous aime, et j'ose, enfin, vous le dire. Ils étaient debout maintenant dans la mare salée qui les mouillait jusqu'aux mollets, et les mains ruisselantes appuyées sur leurs filets, ils se regardaient au fond des yeux. Elle reprit, d'un ton plaisant et contrarié : — Que vous êtes malavisé de me parler de ça en ce moment. Ne pouviez-vous attendre un autre jour et ne pas me gâter ma pêche ? Il murmura : — Pardon, mais je ne pouvais plus me taire. Je vous aime depuis longtemps. Aujourd'hui vous m'avez grisé à me faire perdre la raison. Alors, tout à coup, elle sembla en prendre son parti, se résigner à parler d'affaires et à renoncer aux plaisirs. — Asseyons-nous sur ce rocher, dit-elle, nous pourrons causer tranquillement. Ils grimpèrent sur le roc un peu haut, et lorsqu'ils y furent installés côte à côte, les pieds pendants, en plein soleil, elle reprit : — Mon cher ami, vous n'êtes plus un enfant et je ne suis pas une jeune fille. Nous savons fort bien l'un et l'autre de quoi il s'agit, et nous pouvons peser toutes les conséquences de nos actes. Si vous vous décidez aujourd'hui à me déclarer votre amour, je suppose naturellement que vous désirez m'épouser. Il ne s'attendait guère à cet exposé net de la situation, et il répondit niaisement : — Mais oui. — En avez-vous parlé à votre père et à votre mère ? — Non, je voulais savoir si vous m'accepteriez. Elle lui tendit sa main encore mouillée, et comme il y mettait la sienne avec élan : — Moi, je veux bien, dit-elle. Je vous crois bon et loyal. Mais n'oubliez point, que je ne voudrais pas déplaire à vos parents. — Oh ! pensez-vous que ma mère n'a rien prévu et qu'elle vous aimerait comme elle vous aime si elle ne désirait pas un mariage entre nous ? — C'est vrai, je suis un peu troublée. Ils se turent. Et il s'étonnait, lui, au contraire, qu'elle fût si peu troublée, si raisonnable. Il s'attendait à des gentillesses galantes, à des refus qui disent oui, à toute une coquette comédie d'amour mêlée à la pêche, dans le clapotement de l'eau ! Et c'était fini, il se sentait lié, marié, en vingt paroles. Ils n'avaient plus rien à se dire puisqu'ils étaient d'accord, et ils demeuraient maintenant un peu embarrassés tous deux de ce qui s'était passé, si vite, entre eux, un peu confus même, n'osant plus parler, n'osant plus pêcher, ne sachant que faire.
 
 

 

Questions sur Maupassant :

  • De quel siècle Maupassant est-il?
  • Guy de Maupassant, né Henry-René-Albert-Guy de Maupassant le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques et mort le 6 juillet 1893 à Paris, est un écrivain français.
  • Citez trois de ses oeuvres
  • Une Vie en 1883, Bel-Ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888
  • Citez deux de ses contemporains
  • José Maria de Heredia et Flaubert
  • A quel mouvement littéraire appartient-il?
  • Au mouvement réaliste
  • A t'-il marqué la littérature français?
  • Oui, il a marqué la littérature, ces oeuvres retiennent l'attention par leur force réaliste.
  • A quel âge Maupassant est-il décédé?
  • Il meurt à 43 ans. Il sombre peu à peu dans la folie;

 

 

 
Quelques définitions :

 

Roman : long texte en prose la plupart  du temps imagé où l'auteur cherche à éveiller l'intérêt par la peinture des  moeurs, l'analyse des caractères et la singularité des aventures.
Le héros Le héros tragique : Il est exemplaire mais  il doit affronter un destin où tout est perdu d'avance. Il est à la fois  coupable et innocent alors la seule solution qui lui reste pour faire  disparaitre ses malheurs est la mort.
Le héros problématique
Le héros de  roman : Le sens de sa vie a perdu son côté transparent. Il n'a pas de destin. Il  n'a pas non plus de modèles de destin. Il ne sait pas pourquoi il vit et ne  connait aucunement ses valeurs. Son moi est changeant et son être instable.
Anti héros : Personnage  de fiction n'ayant pas les caractéristiques habituelles du héros
Naturalisme : Mouvement littéraire  qu prolonge le réalisme et qui s'attache à peindre la réalité en s'appuyant sur  un travail de documentation et de méthode du psychologiste.
 
 
 

Questions sur le naturalisme et le réalisme

Naturalisme
Crée en même temps que le romantisme (De Balzac à Stendhal), le réalisme ne prend vraiment son essort que dans la période 1850-1900 (par Flaubert et Maupassant) et se retrouve dans le naturalisme crée par Zola. 1) Réalisme et Naturalisme (à travers l'histoire) - Les romans emprunts de réalisme s'identifient à l'époque traversée: des révolutions de 1848 (qui se retrouve dans "L'Education sentimentale" de Flaubert, du coup d'état de L-N Bonaparte (conteste de "La Fortune des Rougon" de Zola) ou de la politique stable du 2ème Empire (1852 à 1870). -Les Années 1850-1900 virent la vraie naissance du capitalisme moderne: Zola le décrit à travers les grands magasins dans "Au bonheur des dames" paru en 1883, et à travers la bourse dans "l'Argent" paru en 1891. C'est une époque de fortes évolutuions tant sociales (naissance de la classe ouvrière) que urbaines (à travers le Paris du Préfet Haussmann). -C'est enfin le grand moment du positivisme, qui use de l'expérience scientifique comme fondement à tout savoir. Les romanciers écrivent aussi sur les avancées en médecine et en psychologie, Maupassant disserte sur la folie ("Le Horla" en 1887), les frères Goncourt s'expriment sur l'hystérie féminine ("Germine Lacerteux" en 1865), ou encore Zola sur les valeurs de l'hérédité, servant de base à ses "Rougon-Macquart" (de 1871 à 1893), période romanesque sous titrée "Histoire Naturelle et social d'une famille sous le second Empire".

Réalisme et naturalisme :

  • A quel moment le naturalisme prend t'-il son essor?
  • Citez deux romans réalistes
  • Quelles sont les caractéristiques du réalisme?
  • Quelles en sont les sources?
  • Quel est le cadre historique?

 

2) Les clés du réalisme et du naturalisme: -Les principes généraux de la vision réaliste naissent chez Balzac qui crée, avec "La comédie Humaine" le roman total, vrai "concurrence à l'Etat-civil" (préambule de 1842) et chez Stendhal qui crée le roman assimilé à "une glace qui déambule sur une grande-route" ("Le Rouge et le Noir" en 1830). Les 2 écrivains affirment retranscrire la réalité de manière fidèle. -Le mot "réalisme survient, au début de manière péjorative pour enfin définir une nouvelle création de description, constituée autour de Gustave Courbet. Plus tard, Champfleury et Duranty se l'approprient en littérature en affirmant l'objectivité sur base romantique, et ses qualités de description. Le réalisme n'est cependant qu'au second plan comme courant en littérature: et même Flaubert, pourtant son affirmé (Chef de file, ne se disait-il pas comme non-réaliste. -Par contre, le naturalisme a bien représenté une école littéraire, avec les frères Goncourt et Zola ("Thérése Raquin", en 1867, puis les "Rougon Macquart" à partir de 1871). Les écrits de ce dernier écrivain, Le Roman d'expérience (en 1880) et les Romanciers (1881) apportent leur fondement au naturalisme; ils revendiquent un réalisme extrémiste par leur expérimentation du modèle scientifique. Ils s'attirent toutefois des avis mesurés, chez Maupassant (exemple: la préface de "Pierre et Jean", en 1887) ou chez Huysmans "exemple: la préface de "A retours", en 1903).

Les clés du réalisme et du naturalisme :

  • Quels sont les deux écrivains qui posent les clés du réalisme?
  • Définissez "réalisme"
  • Le naturalisme a t'-il représenté une école littéraire?
  • Quels écrits sont à l'origine du fondement du naturalisme?
  • Quel réalisme les écrivains fondateurs revendiquent-ils?
  • De quel modèle s'inspirent-ils?

 

3) Les genres réalistes et naturalistes: - Le roman est le genre le plus retenu: on estime qu'il décrit le mieux la réalité. Balzac avec "La Comédie Humaine", et Zola , avec les "Rougon-Macquart" racontent de grandes épopées familiales, empreintes de social et d'histoire. Contrairement aux romantiques avec le roman sur fond d'histoire, les réalistes et les naturalistes s'intéressent eux au présent et tirent leur inspiration de la vie réelle (Stendhal écrit aussi son roman "Le Rouge et le Noir" en se basant sur un fait divers relaté dans un journal). -Le descriptif a une grande importance, car il permet de décrire la réalité: il repète les "petits faits avérés" (Stendhal) et cela donne un effet de réalité. -Enfin, se focaliser dans ce genre de romans, autorise des effets complexes, entre narrateur présent en permanence, image du démiurge qui crée tout un monde (Balzac), et le "se focaliser" propre à Zola, qui permet au narrateur de se dissimuler derrière ses personnages.

Les genres réralistes et naturalistes :

  • Parmi les genres réralistes et naturalistes, quel est le genre le plus reconnu? Pourquoi?
  • Que racontent Balzac et Zola dans la Comédie humaine et les Rougon Macquart?
  • Quelle est la base de l'inspiration de ces genres littéraires?
  • Quelle est la place du descriptif?

 

4) Les Thèmes réalistes et naturalistes: -Le réalisme s'attaque d'abord au romantisme, qu'on accuse d'éloigner de la réalité. Flaubert dans "Madame Bovary", décrit les effets néfastes de l'illusion romantique sur l'héroisme de son roman). Par contre, réalistes et naturalistes revendiquent la réalité des villes, politique et sociale. Les héros de ces romans sont ordinaires, qu'ils soient de la classe bourgeoise de Flaubert ou de la classe ouvrière de Zola- Zola décrit aussi, dans les "Rougon-Macquart" le monde des prostituées, l'alcool et le crime. -C'est la réalité que les romans décrivent. C'est pourquoi le réalisme a souvent été qualifié d' inesthétique et parfois même manquant de moralité et apportant la subversion: en 1857; un procés a même été intenté contre Flaubert "Madame Bovary" sous l'accusation suivante: "Atteinte à la morale des gens et aux bonnes moeurs".

Les thèmes réalistes et naturalistes :

  • A quoi le réalisme s'attaque t'-il?
  • Donnez un exemple
  • Que revendiquent les réalistes et les naturalistes?
  • Citez trois thèmes reccurrents chez Zola
  • Le réalisme est -il associé à la moralité ou au manque de moralité?
  • Que pouvons-nous dire à ce propos sur Madame Bovary?

 

 

Questions sur le roman :

  • Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde, série de questions
  • 1. Donner une définition du roman.
  •  Le roman est, au XIIème siècle, un récit en vers français. A partir du XIVème siècle, le roman renvoie à des textes en prose. Selon son sens moderne, le roman est une « œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. »
  • 2. Quelles sont les différentes formes du roman ?
  •  Le roman de chevalerie et les fabliaux (de petites histoires en vers simples et amusants) au Moyen-âge
  •  Le roman comique au XVIIème
  •  Le roman épistolaire et le roman picaresque (dont le héros est un aventurier ou un vaurien) au XVIIIème
  •  Le roman historique, le roman de mœurs, le roman d’aventures, et le roman fantastique au XIXème
  •  Le roman policier, le roman de science-fiction, le roman analyse et le « nouveau roman » au XXème.
  • 3. Quelles sont les interrogations romanesques essentielles ?
  •  La passion amoureuse
  •  L’apprentissage du monde et la découverte du réel
  •  Le jeu de la mémoire et du temps
  •  L’interrogation devant la condition humaine.
  • 4. Quelles sont les fonctions du roman ?
  •  La fonction ludique (se divertir, s’évader, s’identifier…)
  •  La fonction didactique :
  • o le roman comme connaissance du monde (roman historique, roman social, roman témoignage…)
  • o Le roman comme connaissance de l’homme
  • o Le roman comme leçon (le roman engagé, la morale)
  • o Le roman comme interrogation
  • 5. Donner des exemples de romans à fonction didactique?.
  • Romans didactiques : Les lettres persannes de Montesquieu Les liaisons dangereuses de Laclos Le rouge et el noir de Stendhal
  • 6. Qu’est-ce que le schéma actantiel ?
  •  Le schéma actantiel s’applique parfois parfaitement à l’intrigue, et pour certaines œuvre, il ne coïncide que partiellement avec l’action. Les personnages principaux, qui ont une place importante dans le déroulement du récit (parmi eux, le héros) sont classés en deux catégories qui s’opposent :
  • o Les personnages adjuvants, qui aident le héros dans sa quête (de même, peuvent être adjuvants des objets, des évènements…)
  • o Les personnages opposants, qui sont en conflit avec le héros, et tentent de le mettre en échec.
  •  Le héros, entourés des personnages principaux, subit une épreuve principale avant d’atteindre son but.
  • 7. Comment la caractérisation des personnages est-elle réalisée ?
  •  Elle est directe pour les descriptions, les renseignements explicites sur l’identité du personnage
  •  Elle est indirecte quand il s’agit de déduire les traits de la personnalité du héros, de son comportement, ou ses paroles.
  •  On appelle « effet personnage » l’illusion de réalité que donne le roman, le lecteur assemblant mentalement au fil du récit des éléments dispersés qui construisent peu à peu le personnage. Pourtant, celui-ci n’est rien au départ.
  • 8. Quelles sont les fonctions des personnages dans un roman ? Représentation : le portrait des personnages donne au lecteur l’image d’une réalité.
  •  Symbole : Le personnage symbolise souvent toute une catégorie de personnes, il dépasse les perspectives individuelles.
  •  Interprétation : c’est à travers le personnage que se construit le sens du récit.
  •  Identification : les comportements d’un personnage peuvent influencer le lecteur qui a tendance à s’identifier à lui.
  •  Esthétique : il existe un art de la composition du personnage, et de le créer au fil du récit.
  •  Information : Le personnage transmet des indices, des valeurs au lecteur.
  • 9. Qu’est-ce qu’un héros ?
  •  Le personnage principal d'un roman est la personne sur laquelle sont fondée toute l'action, et toute la cohérence de l'histoire contée. Dans notre langage quotidien, nous appelons toujours le personnage principal le héros de l'histoire ; or le véritable héros est l'individu qui parvient à vaincre les difficultés et à régler les problèmes par l'intermédiaire de sa force, son pouvoir ou son intelligence. Les vrais héros de romans vivent de multiples aventures racontées dans de nombreux ouvrages, ils ont déjà des capacités ou des facultés particulières qui autorisent ces aventures. Le mot « héros » désigne à l’origine, un demi-dieu, qui accomplie des exploits, et incarne le courage et des valeurs moral. Cependant, il existe des personnages principaux appelés des antihéros.
  • 10. Qu’est-ce qu’un antihéros ?
  •  On peut distinguer quatre types principaux d’antihéros:
  • o le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire
  • o le héros « décalé », un personnage ordinaire, sans qualités, qui par les circonstances se trouve plongé dans une situation extraordinaire.
  • o le héros négatif, porteur de valeurs antihéroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques ».
  • o le héros déceptif, un personnage ayant potentiellement des qualités héroïques mais qui n’en fait pas usage ou les utilise mal ou à mauvais escient, ou qui tend à perdre ces qualités, ou enfin qui se trouve dans un cadre où ces qualités ne sont plus appréciées ou admises.
  • 11. Quels sont les différents types de héros, et leurs caractéristiques ?
  •  Au XVIIème siècle, prédominent les héros raffinés des romans précieux, les héros joyeux des romans comiques, et les héros parfaits du roman classique.
  •  Au XVIIIème siècle, on assiste à la naissance du héros de roman moderne, avec les personnages entreprenants du réalisme, les héros hédonistes du roman libertin, les héros philosophes du roman des lumières, les héros sensibles des romans du courant pré-romantique.
  •  Au XIXème, le personnage idéalisé du roman romantique apparaît, ainsi que le héro moderne des romans réalistes, et le héro expérimental du roman naturaliste.
  •  Au XXème siècle, on retourne à des personnages forts (vers les années 30), ce sont des héros engagés, aux prises avec les conflits de leur temps. Dans les années 50, les personnages dans le nouveau roman sont remis en question, par exemple en rendant le personnage principal anonyme, ou en ne se focalisant pas sur un personnage principal.
  • 12. Qu’est –ce que la focalisation ?
  •  Pour raconter une histoire, on doit choisir un point de vue, la focalisation : le romancier décide qui perçoit les événements rapportés. (le mot « focalisation » est issu du vocabulaire photographique : c’est le foyer à partir duquel une photo est prise.
  • 13. Quels sont les différents points de vue utilisés dans un roman ?
  •  Le point de vue externe = perception « du dehors », sans connaître les pensées des personnages.
  •  Le point de vue interne = perception d’un seul personnage, dont on suit les pensées, les sensations.
  •  Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) = perception de l’ensemble des sentiments et des sensations de tous les personnages, ainsi que du passé et de l’avenir.
  • 14. Qu’est-ce que les modalités du récit ? Quelles sont-elles dans un roman ?
  •  Le temps romanesque n’est pas linéaire comme le temps réel : le récit peut accélérer ou ralentir l’action, revenir en arrière, s’arrêter brusquement. Les personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complète, certains ne font que des apparitions épisodiques, la façon dont ils s’inscrivent dans le temps peut donc être importante dans l’étude du roman. Ce sont ces « effets » que l’on appelle modalités.
  •  La scène : durée du récit . (Elle est calquée sur les évènements.)
  •  La pause :  (Comme son nom l’indique, c’est un arrêt du déroulement des évènements.)
  •  Le sommaire : (Les évènements sont énumérés ou résumés.)
  •  Analepse : c’est un retour en arrière (qui provoque une pause dans le récit. Le temps n’avance plus, mais des renseignements qui font avancer le récit sont dévoilés.)
  •  Prolepse : anticipation du futur
  •  Ellipse : passage sous silence d’une période plus ou moins longue.
  •  Modalité itérative : action répétée une seule fois.
  • 15. Quelle est la structure du récit dans le roman ?
  •  Le récit romanesque est composé de :
  • o La situation initiale : définit le cadre de l'intrigue, met en place le lieu, l'époque, les personnages... le héros vit une situation d’équilibre.
  • o L’élément perturbateur : C'est l'élément qui fait basculer la situation du début, remet en cause l'état initial: rencontre, découverte, événement inattendu...
  • o Les péripéties : c’est une suite de transformations qui modifie la situation des personnages.
  • o L’élément de résolution : il annonce la résolution de l’intrigue. C’est le dénouement.
  • o La situation finale : Le personnage principal trouve une nouvelle situation d'équilibre, sur laquelle s’achève le roman/le récit.
  •  Ce modèle, à l'origine de toute invention narrative, peut être plus ou moins modifié; certaines étapes peuvent être difficiles à reconnaître, ou leur ordre changé. Mais retrouver et analyser ce schéma permet d'enrichir l'étude du roman.

 

 

Oral préparé: chapitre 6 de Pierre et Jean

 

 

Plan:

 I - Le déroulement de la demande
1 - Le cadre de la scène
2 - L'inversion des rôles
II - Le rapport amour et mariage
1 - Le mariage comme affaire
2 - La conception de l'amour
Conclusion
Ouverture
 
 
 

Oral sur Pierre et Jean chapitre 6

 

la demande en mariage

 

 

Problématique: En quoi cet extrait donne t'-il une vision désabusée des relations entre les hommes et les femmes?

 

Questions sur le commentaire en fonction du plan de l'étude

 

I -

1 -

 

  • Quel est le cadre de la scène?
  • Les personnages sont sur la plage
  • Citez les passages informateurs du cadre et caractéristiques de la relation des deux personnages
  • « l'œil allumé regardait fuir devant lui la cheville mince, la jambe fine, la hanche souple et le grand chapeau provoquant « 
  • il « la frôlait, se penchait sur elle »
  • Sont-ils dans une grande proximité physique?
  • Oui, ils sont dans une grande proximité physique
  • Comment Jean perçoit-il ce cadre?
  • Relevez les expressions qui reflètent l'état d'esprit de Jean en accord avec le cadre
  • Pour Jean le cadre s’accorde avec son état d’esprit, c’est idéal pour une déclaration d’amour : « un joli endroit pour parler d'amour », « une eau si claire », « glace limpide ». On retrouve le champ lexical de l’harmonie
  • Madame Rosémilly partage t'-elle l'état d'esprit de Jean?
  • Madame Rosémilly s’oppose à l’état d’esprit de Jean, elle toute entière tournée vers l’envie de pêcher, on sait d’elle qu’elle a de gros talents pour ce loisir ainsi que le suggèrent les expressions suivantes : « adroite et rusée, ayant [...] le flair de chasseur »
  • Est-elle aussi disponible pour lui que lui l'est pour elle?
  • Non, elle n’est pas disponible, la situation de pêche reflète l’instinct et le flair de chasseur de Madame Rosémilly, nous avons en fait une situation inversée, le narrateur  nous donne à lire une scène de pêche qui est une scène de chasse mais celle qui chasse, Madame Rosémilly est chassée, « il la suivait pas à pas ».
  • A quoi l'art de la pêche est-il assimilé?
  • L’art de la pêche est assimilé à une scène de chasse.
  • Quels sont les termes et citations évocateurs à cet égard?
  • « Adroite », « Rusée », « flair de chasseur »…
  • De quel nouveau champ lexical sommes-nous en présence?
  • Du champ lexical de la chasse, la proie est Madame Rosémilly mais elle est plus expérimentée que Jean, le chasseur. 

 

 

I -

2 -

 

  • Comment l'inversion des rôles est-elle perçue?
  • Dans quelle position Madame Rosémilly se retrouve t'-elle?
  • Paradoxalement, Madame Rosémilly se retrouve à la fois proie et chasseresse.
  • Jusqu'à quand ce paradoxe se poursuit-il?
  • Nous voyons ce paradoxe se poursuivre jusqu’à la demande en mariage de Jean.
  • Quel est le point de vue adopté?
  • Le point de vue adopté est interne
  • Analysez le vocabulaire
  • Nous avons un vocabulaire précieux et galant « gentillesses galantes », « refus qui disent oui »
  • Selon vous, peut-on parler d'une comédie d'amour? Justifiez votre réponse en citant
  • Oui, il s’agit d’une comédie d’amour, « une coquette comédie d’amour »
  • Relevez le champ lexical du jeu
  • Le champ lexical du jeu est manifeste : il « simulait un grand désespoir »
  • Sur quoi l'attention de Madame Rosémilly se porte t'-elle?
  • Jean est en fait le seul à parler d’amour : il répète par deux fois » je vous aime »
  • « il s'étonnait », « il s'attendait à », « il répondit niaisement » car Madame Rosémilly ne répond pas à ses avances. Elle est concentrée sur sa partie de pêche qui à ses yeux est plus importante que la déclaration de Jean. Elle ne renonce pas à son plaisir de chasser. Elle trouve Jean ennuyeux et les sentiments ne sont pas sa priorité : « que vous êtes ennuyeux », « avez vous perdu la tête », « que vous êtes malavisé », « me gâter la pêche ».
  • Peut-on affirmer que ce texte s'oppose aux conventions?
  • Ce texte s’oppose aux conventions car les rôles sont inversés, la séduction, l’amour ennuient Madame Rosémilly qui est loin des attaches sentimentales du mariage : Elle domine la situation, elle chasse, Jean est une proie inexpérimentée. Les conventions voudraient que l’homme soit le prédateur et la femme la proie.
  • Quelle vision a t'-elle du mariage? Citez
  • Elle ne recherche dans le mariage que le statut : les sentiments lui importent peu.  Le mariage n’est pas synonyme d’amour.

 

II -

1 -

 

  • A quoi la déclaration d'amour s'apparente t'-elle?
  • La déclaration s’apparente en contrat, ce n’est pas une déclaration d’amour mais une discussion contractuelle qui est dans le respect des règles de la bourgeoisie : « si vous décidez aujourd'hui à déclarer votre amour, je suppose [...] que vous désiriez m'épouser ».
  • De quoi le sentiment devient-il le synonyme?
  • Le sentiment est synonyme d’arrangement, de contrat
  • Sommes nous à présent dans la rationalité?
  • Nous sommes dans la logique bourgeoise : ils sont maintenant « installés côtes à côtes », cela nous laisse penser qu’ils sont dans la rationalité et non dans le sentimentalisme.
  • Que met en évidence l'adverbe de manière «tranquillement»?
  • L’adverbe « tranquillement » dans l’expression « causer tranquillement » montre qu’il s ‘agit de traiter un contrat dans les meilleurs termes, cela s’oppose à l’idée d’une relation amoureuse.
  • Relevez le lexique qui montre que le mariage est assimilé à une affaire
  • Le mariage est une affaire : « peser les conséquences », »si vous décidez aujourd'hui », « exposer net »
  • Quels sont les indices qui peuvent faire penser aux conventions bourgeoises?
  • La convention bourgeoise  nécessite l’accord et l’intervention des parents : « je ne voudrais pas déplaire à vosparents », « oh ! Pensez-vous que ma mère ... ». , à ce stade, ils se donnent une poignée de mains : « elle lui tendit la main [...] il y mettait la sienne ».
  • Sur quoi la demande en mariage débouche t'-elle?
  • Pour Madame Rosémilly, la transaction est banale mais Jean est très déçu ainsi que le suggèrent les expressions qui soulignent le vide et l’absence de sentiments et d’affinités :  « n'osant plus parler », « n'osant plus pêcher », « ne sachant que faire ». La répétition des négations insistent encore sur cette idée afin de la mettre en évidence.
  • Que marquent les modalisateurs «un peu», «bien»?
  • Ils marquent le vide absolu dans les sentiments et le manque de contact entre les deux personnages. 
  • Relevez le champ lexical de la gêne
  • « moi je veux bien », « un peu troublés », « un peu embarrassés », « un peu confus ».

 

 

II -

2 -

 

  • Le mariage a t'-il une relation avec le plaisir?
  • Le mariage dans cet extrait et selon la convention bourgeoise n’a aucune relation avec le plaisir, nous pouvons justifier cette idée dans la citation suivante : « renoncer aux plaisirs ».
  • Citez pour justifier votre réponse
  • Le mariage est synonyme de contrat, d’obligation : Jean « se sentait lié, marié »
  • Est-il absence de liberté?
  • Le mariage du fait de sa nature de « contrat » est une absence totale de liberté
  • Quel est le point de vue de Maupassant concernant le mariage?
  • Concernant le mariage, Maupassant est adepte de la  philosophie de Schopenhauer qui pensait que seule la reproduction était calculée. Cette idée est respectueuse d’un certain schéma social.
  • Peut-on dire que Madame Rosémilly soit un parfait substitut de la mère?
  • En quoi? Justifiez votre réponse en citant le texte
  • Le couple Madame Rosémilly et Jean est dénué de sentiments d’amour, il ressemble au couple Roland de sorte que Madame Rosémilly est un parfait substitut de la mère qui deviendra de manière presque fatale une femme adultère.

 

Ouverture:

 

Une scène de pêche représentative de l'influence de peintres impressionnistes contemporains de Maupassant tels Édouard Manet et Claude Monet.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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