Oral EAF, L'explicit de Jeannot et Colin, Voltaire

 

ORAUX EAF

 

Voltaire- Jeannot et Colin. Étude de l'explicit

Commentaire et préparation orale de l'explicit

Oral EAF

Lecture du texte

Jeannot et Colin Par Voltaire


Comme il était plongé dans l'accablement du désespoir, il vit avancer une chaise roulante à l'antique, espèce de tombereau (1) couvert, accompagné de rideaux de cuir, suivi de quatre charrettes énormes toutes chargées. Il y avait dans la chaise un jeune homme grossièrement vêtu ; c'était un visage rond et frais qui respirait la douceur et la gaieté. Sa petite femme brune et assez grossièrement agréable était cahotée à côté de lui. La voiture n'allait pas comme le char d'un petit-maître : le voyageur eut tout le temps de contempler le marquis immobile, abîmé dans sa douleur. « Eh ! mon Dieu ! s'écria-t-il, je crois que c'est là Jeannot. » A ce nom, le marquis lève les yeux, la voiture s'arrête : « C'est Jeannot lui-même, c'est Jeannot. » Le petit homme rebondi ne fait qu'un saut, et court embrasser son ancien camarade. Jeannot reconnut Colin ; la honte et les pleurs couvrirent son visage. « Tu m'as abandonné, dit Colin ; mais tu as beau être grand seigneur, je t'aimerai toujours. » Jeannot, confus et attendri ; lui conta en sanglotant une partie de son histoire. « Viens dans l'hôtellerie (2) où je loge me conter le reste, lui dit Colin ; embrasse ma petite femme, et allons dîner ensemble. » Ils vont tous trois à pied, suivis du bagage. « Qu'est-ce donc que tout cet attirail ? vous appartient-il ? - Oui, tout est à moi et à ma femme. Nous arrivons du pays ; je suis à la tête d'une bonne manufacture de fer étamé (3) et de cuivre. J'ai épousé la fille d'un riche négociant en ustensiles nécessaires aux grands et aux petits ; nous travaillons beaucoup ; Dieu nous bénit ; nous n'avons point changé d'état ; nous sommes heureux, nous aiderons notre ami Jeannot. Ne sois plus marquis ; toutes les grandeurs de ce monde ne valent pas un bon ami. Tu reviendras avec moi au pays, je t'apprendrai le métier, il n'est pas bien difficile ; je te mettrai de part, et nous vivrons gaiement dans le coin de terre où nous sommes nés. » Jeannot, éperdu, se sentait partagé entre la douleur et la joie, la tendresse et la honte ; et il se disait tout bas : « Tous mes amis du bel air m'ont trahi, et Colin, que j'ai méprisé, vient seul à mon secours. Quelle instruction ! » La bonté d'âme de Colin développa dans le cœur de Jeannot le germe du bon naturel, que le monde n'avait pas encore étouffé. Il sentit qu'il ne pouvait abandonner son père et sa mère. « Nous aurons soin de ta mère, dit Colin ; et quant à ton bonhomme de père, qui est en prison, j'entends un peu les affaires ; ses créanciers, voyant qu'il n'a plus rien, s'accommoderont pour peu de chose ; je me charge de tout. » Colin fit tant qu'il tira le père de prison. Jeannot retourna dans sa patrie avec ses parents, qui reprirent leur première profession. Il épousa une sœur de Colin, laquelle, étant de même humeur que le frère, le rendit très heureux. Et Jeannot le père, et Jeannotte la mère, et Jeannot le fils, virent que le bonheur n'est pas dans la vanité (4).

Notes : 1 - Tombereau : voiture faite d’une caisse montée sur deux roues que l’on peut décharger en la basculant. 2 - Hôtellerie : Maison où les voyageurs peuvent être logés et nourris, en échange d’une rétribution. 3 - Étamer : recouvrir un métal d’une couche d’étain (on recouvre ainsi les casseroles, les poêlons, les glaces...) 4 - La vanité : ce qui est vain, futile, illusoire, fragile, insignifiant.

 

L'argumentation

 

1) Définir l’argumentation.

Argumenter, c’est rechercher l'adhésion de la personne visée pour l'amener sur le même point de vue que lui, mais, il existe plusieurs manières d'y arriver: on peut expliquer la véracité de la position que l'on présente, lui montrer que la position que l'on présente, lui montre que c'est la meilleur position, ou emporter son adhésion.

2) Quelle est la différence entre convaincre et persuader ?

Convaincre, consiste à défendre une thèse contestable, de façon logique et rationnelle, dans le but d’amener la personne visée à adhérée à cette thèse ; tandis que persuader utilise, dans le même but, utilise les sentiments, fait appelle aux émotions de la personne visée.

3) Quels sont les éléments qui fondent un discours argumentatif ?

Tout d’abord le thème : c'est le sujet du texte argumentatif ou encore la question à laquelle le locuteur va répondre à travers sa thèse. La thèse, placée en introduction ou en conclusion le plus fréquemment, engage la position du locuteur, c'est l'idée du texte dont il s'agit de convaincre ou de persuader le destinataire. Une thèse peut être soutenue ou rejetée. Ensuite, l’argument permet de justifier sa thèse ou de la réfuter (dans ce cas on parle de contre argument). On peut définir l'argument comme une proposition donnée comme vraie. Ils s’enchainent grâce à des liens logiques. Ils sont illustrés par des exemples, qui viennent renforcer l'argument.

4) Quels sont ces liens logiques ?

Les liens logiques sont de différentes natures grammaticales et permettent d'organiser un texte argumentatif.

Il y a :

- la disjonction, qui autorise l’alternative

- l’addition et l’analogie, qui permettent d’ajouter un élément

- la cause et l’hypothèse, qui posent l’origine d’une idée

- la conséquence et le but. La conséquence permet de préciser l'effet, la suite logique d'une idée ou d'un fait. Le but explicite la finalité d'une idée ou d'une action, sa visée et son objectif.

- L’opposition, qui réfute une idée et introduit sa contradiction. Elle permet de proposer un contre argument.

5) Qu’est-ce qu’un schéma argumentatif ?

C'est ce qui permet de reconstituer l'agencement de la thèse, des arguments et des exemples.

6) Quels sont les différents types de raisonnement ?

Il existe logiques de raisonnement dans un texte argumentatif :

- La déduction: commence par une loi générale pour terminer sur un fait particulier. (Exemple : le syllogisme)

- L'induction est le contraire de la déduction, on part d'une action particulière pour aboutir à une loi générale.

7) Quels sont les différents types d’arguments ?

- L'argument d'autorité : s'agit d'une idée émise d'un groupe que l'on ne peut généralement pas contester.

- L'argument ad hominem qui est utilisé pour une raison personnelle pour attaquer l'hypothèse de l'adversaire.

Quels sont les procédés du discours argumentatif ?

- La thèse rejetée: utilisée pour opposer deux thèses accentuée par cette opposition.

- La concession: utilisée pour faire semblant d'approuver sa thèse pour mieux soutenir la sienne. On peut la repérer facilement grâce à des connecteurs logiques.

- L'organisation logique: utilisée pour relier des arguments, grâce à des connecteurs logiques, pouvant exprimer de multiples rapports logiques. (voir question 4)

9) Quels sont les procédés de l’argumentation ?

Aussi appelées figure de style, ou de rhétoriques, voici les principales :

- Comparaison : figure dans laquelle nous avons un comparé, un comparant et un comparatif

- Métaphore : image et comparaison sans comparatif

- Métaphore filée : Suite de métaphores sur un même thème

- Allégorie : C’est le fait de représenter une idée par une image

- Prosopopée : discours direct d’un être disparu, d’une personnification, d’une allégorie

- La métonymie : C’est l’emploi d’un nom pour un autre : les planches pour dire la scène

Elle désigne le contenu par le contenant

C’est l’œuvre par son auteur

(Il y a donc trois sens possibles de cette figure de style qu’est la métonymie.)

- Synecdoque : C’est le fait de remplacer le nom d’une chose par l’une de ses caractéristiques

- Périphrase : C’est le fait de dire en plusieurs mots ce que l’on pourrait dire en un seul

- Inversion : inversion de l’ordre dans lequel apparaissent normalement les éléments syntaxiques

- Antithèse : confrontation de deux thèses opposées

- Prolepse : mise en relief d’un élément par sa mise hors proposition où il est remplacé par un pronom.

- Antiphrase : C’est le fait de dire le contraire de ce que l’on pense.

(On utilise l’antiphrase pour faire valoir l’ironie)

- Oxymore : C’est le fait de relier deux mots que l’on a pas l’habitude de voir ensemble.

- Personnification : Donner des traits humains à un objet/animal.

- Hyperbole : Exagération.

- Enumération : Succession de mots sans ordre croissant ou décroissant d’intensité : j’aime les films, la musique et les peinture

- Gradation : C’est une succession de mots avec un ordre croissant ou décroissant d’intensité

- Litote : atténuation d’une idée

- Euphémisme : atténuation d’une vérité pénible

- Anaphore : répétition d’un même élément en tête de phrases, de propositions de vers se succédant

- Chiasme : C’est un croisement.

- Ellipse : C’est la Suppression d’un mot.

10) Qu’est-ce qu’un argument de mauvaise foi ?

Les arguments de mauvaise foi n'ont pas de valeur logique mais donnent une apparence rationnelle au discours. Ce sont donc de faux arguments qui permettent de dissimuler la faiblesse de l'argumentation.

11) Quels sont-ils ?

- Le prétexte : il invoque une raison inventée pour justifier une décision ou un comportement, par exemple ce que fait le loup dans la fable de La Fontaine "le loup et l'agneau" : il prend prétexte du fait que l'agneau le gêne en buvant dans la même rivière que lui pour justifier sa décision de le dévorer.

- La tautologie : On peut traduire la tautologie par le discours du même, c'est le fait de dire deux fois la même chose, c'est un raisonnement sans fondement qui se contente de répéter la même idée et relève donc de l'évidence, exemple, je monte en haut.

- L'argument ad hominem : il consiste à discréditer la personne de l'adversaire plutôt que ses propos et ses arguments.

12) De quelle façon peut-on prendre en compte la thèse adverse, pour en tirer partie ?

On peut aussi tenir compte des arguments de l'adversaire et les intégrer dans le raisonnement, on peut le faire de trois façons.

- Le raisonnement concessif : il permet de donner raison à l'adversaire sur quelques points avant de réfuter l'essentiel de son argumentation.

- Le raisonnement par l'absurde : Il fait mine d'adopter la thèse adverse pour en tirer par déduction des conséquences ridicules : cela permet au locuteur de montrer que l'idée de départ, autrement dit la thèse adverse est illogique.

- L'ironie : La thèse adverse est prise en compte, elle feint d'adopter les arguments de l'adversaire pour mieux les tourner en dérision.

ORAUX EAF

 

Questions sur Voltaire :

  • - Quel est le nom de Voltaire?
  • Français Marie Arouet dit Voltaire, né le 21 novembre 1694 à Paris et mort le 30 mai 1778. Il a marqué son siècle et représente l'intellectuel au service de la tolérance et de la vérité qui comprend la liberté de penser pour l'homme trop asservi et soumis aux préjugés et au fanatisme religieux.
  • - De quel siècle est-il?
  • 18ème
  • - Citez deux ouvrages du philosophe
  • Candide et Zadig : apologues philosophiques
  • - Citez deux contemporains
  • Voltaire est un philosophe encyclopédiste contemporain de Rousseau, Montesquieu, Diderot. Ils défendaient l'idéal des lumières.
  • - Quel est l'idéal des lumières
  • Pour répondre à cette question, vous disposez d'un exposé sur le siècle des lumières afin d'approfondir les réponses aux questions pour l'oral du baccalauréat de français.
  • Quelle place Voltaire occupe t-'il dans la mémoire collective française?
  • Il occupe une place essentielle dans la mémoire collective française car il est l’intellectuel qui s’est battu pour la vérité et la liberté de pensée
  • Fait-il figure d'un intellectuel engagé? Quelles valeurs défend t’-il?
  • Il fait figure d’intellectuel engagé au niveau de la quête de la vérité, du combat contre le fanatisme religieux et de la liberté de penser.
  • Peut-on dire qu'il représente l'idéal des lumières?
  • Il défend les valeurs des lumières comme ses contemporains qui ont tous participé à la révolution intellectuelle du 18ème siècle. Symbole des Lumières, chef de file du parti philosophique, son combat est aussi consacré à défendre la tolérance et en particulier la tolérance religieuse.
  • Quelle était son opinion concernant le fanatisme religieux?
  • Ainsi que le suggère l’affaire Calas, Voltaire défend les victimes du fanatisme et de l’intolérance religieuse. Il s’implique et s’engage intellectuellement pour une véritable liberté de religion. Lui-même était déiste.
  • Que signifie déiste?
  • Le fait de croire en une entité sans pour autant adhérer à une religion révélée. Ex de religion révélée : le christianisme.
  • Quel ouvrage traduit le mieux son combat contre le fanatisme et la liberté de penser?
  • Son ouvrage le plus célèbre : Candide
  • Etait-il partisan d'une monarchie éclairée et libérale?
  • Oui, il est partisan d’une monarchie modérée et libérale, éclairée par les « philosophes »
  • Dans quel but se sert-il de sa notoriété?
  • Pour s’impliquer par exemple dans l’affaire Calas et combattre l’intolérance, le fanatisme et l’arbitraire.
  • Son œuvre littéraire est-elle imposante?
  • contes et romans - Lettres philosophiques, Dictionnaire philosophique et sa correspondance, son œuvre littéraire est très imposante.
  • Citez quatre de ses ouvrages
  • (Candide est son ouvrage le plus célèbre, on peut lire également Micromégas, l‘Ingénu, Jeannot et Colin)
  • Définissez le conte philosophique
  • Le conte philosophique est une histoire fictive dont la structure s’apparente au conte dans le but d’éviter la censure et qui vise une critique de la société : ex, Candide.

 

 

Le siècle des Lumières

I - L'esprit des lumières Définition des lumières :

Les penseurs du 18ème siècle éclairaient les hommes en les aidant à lutter contre l'ignorance ainsi qu'en témoigne le projet de l'Encyclopédie. Les philosophes veulent asseoir le règne de la raison.

Contexte historique : on voit la philosophie de John Locke s'imposer progressivement en France. Le peuple est selon lui le souverain véritable et l'homme a des droits naturels inaliénables. Nous sommes dans ce contexte historique, sous Louis XIV qui meurt en 1715. La régence s'ouvre mais au début du règne de Louis XV, la France est secouée par les guerres et les famines, guerre de sept ans. Louis XVI tente de réorganiser les finances du royame en s'appuyant sur Turgot et Necker. Mais les difficultés persistent, nous arrivons à la crise de 1789 et à la convocation des Etats généraux.

Le philosophe éclairé : L'état d'esprit des lumières est très particulier, le philosophe doit s'engager et proposer des solutions pour réformer le système politique. La réflexion critique permet de libérer l'homme des croyances diverses. La tyrannie est ainsi pensée comme indissociable de l'ignorance. Voilà comment Kant définit les lumières : "Qu'est ce que les lumières? La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui même responsable. Minorité, c'est à dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui, monorité dont il est lui même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui. "

II - Le projet de l'encyclopédie

"Monument des progrès de l'esprit humain" dit Voltaire pour décrire le projet de l'encyclopédie. Il s'agit d'une entreprise collective de longue haleine qui veut rassembler l'ensemble des connaissances pour proposer une connaissance universelle, un savoir encyclopédique. Diderot et D'Alembert deviennent ersponsables de sa publication et recrutent des collaborateurs, comme Rousseau, Montesquieu, Voltaire... Le 28 juin 1751, parait le premier volume de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences des arts etdes métiers. Le 23 janvier 1759, le parlement de Paris présente L'Encyclopédie comme subversive. Mais Diderot continue son travail et le dernier volume parait en 1722. Elle se présente comme une apologie des progrès; une dénonciation du fanatisme, de la superstition de la tyrannie et des entraves à la liberté et au bonheur.

III - Les principes des lumières

- La raison : il y a une mise en avant de la raison et des sciences dans le but de lutter et de combattre l'ignorance. On voit Voltaire se battre contre le fanatisme et l'intolérance, traité sur la tolérance, 1763, il met en avant le respect de toutes les religions et le droit à la dignité humaine.

- Le modèle naturel : Montesquieu considère que l'homme doit s'inspirer pour fonder la société civile, des lois naturelles qui nous viennent de Dieu. On voit Rousseau distinguer l'homme de l'animal par sa perfectibilité. L'homme est bon selon le penseur, c'est la société civile qui l'a corrompu, il lui faut donc retrouver les lois naturelles.

- La critique de la religion : La religion est remise en question, on le voit avec le déisme de Voltaire, la question du mécanisme classique, de la théorie qui assimile l'univers à une mécanique, est remise en cause. Rousseau pense que l'homme est doté d'une conscience morale innée, il propose une religion naturelle.

  • L'exposé sur le siècle des lumières vous permet de répondre aux questions suivantes :
  • Définir les lumières
  • Situez le contexte historique
  • Qu'est-ce qu'un philosophe éclairé?
  • Quel est le projet de l'encyclopédie
  • Quels sont les principes des lumières?

 

Questions sur le siècle des lumières : 22 questions

  • I - L'esprit des lumières
  • Donnez une définition des lumières
  • Quel est le contexte historique?
  • Quel est l'état d'esprit des lumières?
  • Comment la réflexion critique est-elle perçue?
  • Quelle en est la finalité?
  • A quoi l'ignorance est-elle associée?
  • Quelle définition Kant donnait-il des lumières?
  • II - Le projet de l'encyclopédie
  • Comment Voltaire décrit-il le projet de l'encyclopédie?
  • Quel est son but?
  • Donnez un synonyme de savoir encyclopédique
  • Qui sont les responsables de la publication de l'encyclopédie?
  • Citez trois collaborateurs
  • Quand le premier volume parait-il?
  • Comment l'encyclopédie a t'-elle été présentée par le parlement de Paris?
  • Quand le dernier volume parait-il?
  • III - Les principes des lumières
  • Quel concept est-il mis en avant?
  • A quoi la raison et les sciences sont-elles associées?
  • Vers quels idéaux Voltaire se tourne t'-il?
  • Quel est son combat?
  • Que met-il en avant?
  • Que pouvez-vous dire du concept de "modèle naturel"?
  • Comment Montesquieu le perçoit-il?

 

 ORAUX EAF

  • Plan de l'étude: 
  • I – En quoi ce texte est-il une parodie de conte de fées?
  • 1 – L'amitié inopinée de Colin
  • 2 – La fin du conte dépeint une situation finale heureuse
  • II – La visée morale du conte
  • 1 – L'opposition des personnages
  • 2 – Comment est annoncée la morale du conte?

 

  • Problématiques possibles:
  • En quoi cette dernière page peut-elle être considérée  comme la visée morale du conte?
  • Cet explicit a t'-il une visée morale ou philosophique?

 

 

Jeannot et Colin – Lecture analytique et questionnaires EAF

Les parents de Jeannot ont perdu toute leur fortune, et le père a été emprisonné pour dettes. Jeannot a tenté d'obtenir de l'aide auprès de sa fiancée, puis auprès d'un prêtre, en vain. Il a donc le sentiment d'avoir mieux appris « à connaître le monde dans une demi-journée que dans tout le reste de sa vie ». L'extrait qui nous intéresse va retrouver une position sociale sans prétention mais tout de même appréciable, et il va surtout devenir plus sage et comprendre que « le bonheur n'est pas dans la vanité ». Le conte de voltaire remplit donc bien sa visée morale, didactique, mais Voltaire se plaît aussi à jouer avec le genre du conte par de nombreux effets parodiques.

  • Questions sur l'introduction du commentaire:
  • *** Les réponses sont dans l'introduction de l'étude proposée
  • De quoi s'agit-il dans ce passage?
  • Faire une courte synthèse de l'histoire jusqu'à la dernière page et situer l'extrait dans son contexte
  • Quelle définition du bonheur sera tirée de ce conte?

 

I- En quoi ce texte est-il une parodie de conte de fées ?

1- L'arrivée inopinée de Colin

Colin surgit comme par miracle au moment où Jeannot est « plongé dans l'accablement du désespoir » : hyperbole qui fait paraître Colin comme un sauveur. Idem pour le présent de narration qui va souligner l'impact de son arrivée : « à ce nom, le marquis lève les yeux, la voiture s'arrête. » ; et le miracle consiste dans des gestes simples mais qui prouvent que Colin n'a gardé rancune envers son ancien ami « le petit homme rebondit, il  ne fait qu'un saut et court embrasser son ancien camarade ». C'est pour Jeannot la sortie du cauchemar.

Mais contrairement aux contes de fées où le sauveur surgit avec la vivacité de l'éclair, l'arrivée de Colin est lente et lourde : La proposition qui dépeint son arrivée est elle-même alourdie par 3 appositions, Colin est dans une chaise roulante à l'antique « espèce de tombereau couvert », « accompagné de cuir », « suivi de quatre charrettes énormes toutes chargées » : gradation syllabique renforce l'effet ainsi que le parallélisme de construction « accompagné de... suivi de . ». La comparaison refusée « la voiture n'allait pas comme le char d'un petit maître » ( =jeune élégant à l'allure prétentieuse) et l'expression « le voyageur eut tout le temps de contempler le marquis » ironisent aussi sur cette arrivée pesante .

L'équipage de Colin est aussi loin des chevaux blancs d'un héros de conte, c'est un équipage désuet et « à l'antique » qui veut dire à l'ancienne mode, c'est « une espèce de tombereau couvert », c'est une voiture de charge, donc un transport rural loin d'être héroïque. En outre, l'expression « une espèce de » à une valeur dépréciative, et sous-entend que l'objet est difficile à définir précisément, comme s'il ne ressemblait à rien de connu. Le carrosse de conte de fées est remplacé par la « chaise roulante » et « quatre charrette énormes toutes chargées », les rideaux de velours par des « rideaux de cuir » = tous ces éléments montrent que le narrateur cherche à parodier l'arrivée du sauveur.

Le physique de Colin et sa femme est sympathique, le visage de Colin « respire la douceur et la gaieté », mais ne ressemble pas à celui des princes. Il est « grossièrement vêtu » et son visage est « rond et frais », l'adverbe « grossièrement » est répété 2x de façon ironique dans l'expression « grossièrement agréable » concernent sa femme, cette oxymore prouve qu'elle n'est pas d'une beauté exceptionnelle. Le geste affectueux qu'il accomplit spontanément « il court l'embrasser », va, par sa gentillesse opérer la métamorphose du « marquis » en « Jeannot », mais ce geste est familier et quotidien. Il emploie toujours un vocabulaire très simple, répétant avec une joie naïve « c'est Jeannot ». Et lorsqu'il dépeint sa situation, Colin se perd dans des détails inutiles qui alourdissent la phrase « je suis à la tête d'une bonne manufacture de fer étamé et de cuivre », « j'ai épousé la fille d'un riche négociant en ustensiles nécessaires aux grands et aux petits ». Les personnages s'inscrivent donc dans un quotidien banal et tout sublime est donc écarté.

  • I- Questionnaire
  • 1 -
  • A quel moment Colin surgit-il?
  • Relevez une hyperbole valorisante pour Colin
  • Que traduit le présent de narration relativement à l'arrivée de Colin?
  • Quel est l'état des deux amis?
  • En quoi la notion de «sauveur» contraste t'-elle avec celle des contes de fées?
  • Relevez les trois appositions qui soulignent la lenteur de son intervention
  • Relevez et analysez la gradation syllabique et le parallélisme de construction
  • Repérez les traces d'ironie pus ou moins manifestes traduisant l'arrivée pesante. Expliquez et citez pour justifier votre réponse.
  • La parodie du conte de fées se poursuit-elle avec l'équipage désuet de Colin?
  • En quoi? La description de l'équipage a t'-elle des connotations héroïques?
  • Relevez une expression dépréciative justificative et révélatrice de la volonté de parodier
  • Par quel objet, le carrosse des contes de fées est-il remplacé?
  • Quelle image le narrateur donne t'-il finalement du sauveur?
  • Comment le personnage de Colin est-il dévoilé?
  • Avons-nous l'image d'un prince?
  • Quelles sont ses caractéristiques physiques?
  • Que traduit l'adverbe de manière «grossièrement»?
  • Relevez l'oxymore représentatif de la femme de Colin. Quelle portée a t'-elle?
  • Quel portrait moral de Colin avons-nous? Citez le texte
  • Comment qualifieriez-vous le quotidien dans lequel les personnages évoluent?

 

 

2- La fin du conte dépeint une situation finale heureuse

Comme c'est l'usage dans un conte, grâce à l'intervention de Colin, Jeannot est métamorphosé, il retrouve son « bon naturel », comprend instantanément ses torts, et rentre chez lui avec ses parents, et se marie. « Ils se marièrent... » devient « il épousa une sœur de Colin qui le rendit très heureux ». Mais ici encore, Voltaire met une touche d'ironie par la répétition et le parallélisme rythmique « et

Jeannot le père (5), et Jeannotte la mère (5), et Jeannot le fils... (5)»(Jeannotte= ridicule).

De plus, la morale est un peu niaise, ce que nous fait sentir la façon appuyée dont elle est énoncée : « toutes les grandeurs de ce monde , ne valent pas un bon ami » ( noter parallélisme rythmique) . Elle se résume, finalement, à de bons sentiments. La phrase de Jeannot « Tous mes amis du bel air m'ont trahi, et Colin que j'ai méprisé, vient seul à mon secours » n'énonce rien de bien compliquer : il faut se méfier de l'attitude doucereuse de ceux qui ont de l'intérêt à nous fréquenter. Le commentaire « Quelle instruction ! » qu'ajoute Jeannot, montre qu'il lui a fallu toutes ces aventures pour réaliser une telle évidence, Voltaire semble donc se moquer gentiment du personnage.

  • 2 - Questionnaire
  • La fin du conte est-elle heureuse?
  • En quoi? Citez pour justifier votre réponse
  • Le bonheur mis en avant par Voltaire dans cette situation finale est-il matière à ironiser?
  • Comment Voltaire met-il en avant sa touche d'ironie? Citez le texte
  • Quelle est la morale?
  • Que souligne les parallélismes rythmiques de la phrase énonçant la morale?
  • Comment l'amitié et au-delà, la nature humaine sont-elles perçues par Voltaire? Quel est le message?

 

 

II- La visée morale du conte :

1- L'opposition des personnages :

Colin demeure un personnage sympathique et peu attentif à son aspect extérieur , il est « grossièrement vêtu ». La synecdoque « c'était un visage rond et frais qui respirait la douceur et la gaieté » insiste sur la bonhomie du personnage par le parallélisme. Ses qualités, « sa bonté d'âme » sont illustrées par des propos (« je t'aimerais toujours ») , mais surtout par des actions concrètes, telles l'hébergement et l'aide qu'il apporte à Jeannot. C'est un être pragmatique qui prend les initiatives qu'il faut. Il prend les choses en main, comme le montre le futur à la valeur injonctive ( d'ordre) « tu revendras.. je t'apprendrais » ou l’impératif « Ne sois plus marquis », ou bien la phrase « je me charge de tout ». Sa vivacité est d'ailleurs mise en valeur par des termes « ne fait qu'un saut » et « court » qui contrastent avec la passivité de Jeannot « immobile ». Le passé simple vient aussi valoriser l'énergie de Colin « Colin fit tant qu'il tira le père de prison », la locution « tant que » insistant sur ses efforts.

Le champs lexical de l'humilité montre que malgré sa relative fortune il a su rester simple : « nous n'avons point de change d'état » , « nous vivrons gaiement dans le coin de terre où nous sommes nés » : la périphrase désignant Issoire insiste bien sur la modestie de ses ambitions.Le rejet de la comparaison » n'allait pas comme le char d'un petit maître » montre qu'il a volontairement fait le choix d'un transport certes peu prestigieux mais efficace. Sa simplicité est également perceptible par la syntaxe « nous travaillons beaucoup » à « nous aideront notre ami Jeannot », les propositions s'enchaînent, et la parataxe accentue l'impression de simplicité. Concernant le langage aussi, l'essentiel pour lui n'est pas de briller par son vocabulaire ou des tournures de phrases compliquées, mais de partager ce que l'on a avec ses amis.

Au début de l'extrait, on voit que Jeannot est toujours préoccupé par le matériel. En effet, c'est Jeannot qui voit « avancer une chaise roulante », nous sommes en focalisation interne. La description de l'arrivée de Colin suit donc le regard de Jeannot qui est attiré par les « quatre charrettes » les richesses extérieurs, avant de regarder les occupants de la voiture. Le narrateur a rapporté les propos de Jeannot au discours narrativisé ligne 194« lui conta en sanglotant une partie de son histoire ». Mais les premiers propos de Jeannot qui sont rapportés au discours direct sont une question sur les processions de Colin « qu'est-ce donc que tout cet attirail ? Vous appartient-il ? », le narrateur veut donc encore une fois insister sur le défaut qu'il représente.

  • II - Questionnaire
  • 1 -
  • Quelles seraient selon vous les caractéristiques essentielles de Colin?
  • Donnez quelques adjectifs représentatifs du personnage.
  • Citez le texte pour justifier votre réponse
  • Que traduit la synecdoque «visage rond et frais»
  • Quels sont ces points forts? Citez le texte pour justifier vos arguments
  • Quelles sont les oppositions des deux personnages?
  • Relevez le champ lexical et la périphrase propres à l'humilité de Colin
  • En quoi les propositions et la parataxe renforcent-elles davantage la simplicité du personnage?
  • La description de l'amitié de Colin suit-elle le regard de Jeannot?
  • Quelle focalisation avons-nous?
  • Comment les premiers propos de Jeannot sont-ils rapportés?
  • Comment les suivants le sont-ils?

 

 

2- Comment est annoncée la morale du conte ?

C'est Colin qui l'énonce et ses propos donnent la recette du bonheur : le mariage, le travail, l'amitié, la bonté, la simplicité. Pour lui le partage est une valeur fondamentale, il emploie d'ailleurs 6 X le pronom « nous » ou le possessif « notre », ce qui montre que pour lui, le noyau autour duquel ont doit vivre est le couple vivant en harmonie et qui reste néanmoins généreux avec les autres. Le champs lexical de la famille est d'ailleurs très développé dans les 7 dernières lignes : on trouve 4 fois « père », 3 fois « mère » et une fois « parents », « sœur », « frère », « fils ».

Jeannot, déjà conscient qu'il s'est leurré sur le compte de ses soi-disant amis, est touché par la générosité de Colin qui lui apparaît comme celui qui sera le « seul à son secours » . Les antithèses

évoquant ses réactions ( « confus et attendri », « partagé entre la douleur et la joie, la tendresse et la honte ») montrent qu'il s'en veut , enfin d'avoir été si vaniteux et qu'il est reconnaissant à Colin d'être resté malgré tout si constant dans son amitié. Il en arriveà déduire lui-même la morale de son aventure, conscient que l'apparence n'est rien, ce qui compte ce sont les preuves d'amitié qu'on donne : « tous mes amis du bel air m'ont trahi, et Colin que j'ai méprisé, vient seul à mon secours. Quelle instruction ! »

Jeannot, retrouvant son bon naturel , se tourne lui aussi vers les autres : « il sentit qu'il ne pouvait abandonner son père et sa mère »

L'objet maléfique « l'habit de trois couleur » a donc cessé d'agir, et tous les personnages s'accordent sur la morale « le bonheur n'est pas dans la vanité .

  • 2 -  Questionnaire
  • Qui énonce la morale du conte?
  • Quelle est la recette du bonheur?
  • Le partage est-il perçu comme une valeur fondamentale?
  • Quels sont le pronom et le possessif propres à accentuer cette valeur du partage?
  • Relevez et analysez le champ lexical de la famille
  • Relevez les antithèses trahissant les regrets et la vanité de Jeannot
  • Expliquez «Quelle instruction». Cette parole a t'-elle une portée importante dans la visée morale du conte?
  • Que pensez-vous de la morale du conte?
  • La fin du conte est-elle conforme à la visée morale?
  • Quelles sont les valeurs de la morale?

 

Conclusion :

Fin du conte est conforme à sa visée morale, mais finalement l’intérêt de ce conte se trouve davantage dans la façon dont Voltaire joue avec les clichés du conte.

ORAUX EAF

 

Dossier complémentaire: de l'incipit à l'explicit du conte.

 

Un explicit: explicit à valeur morale et philosophique. L'auteur nous donne une leçon tirée de l'action vécue par le personnage: caractéristique du conte.

Explicit: dernières lignes d'une œuvre par opposition à l'incipit: les premières lignes d'une œuvre.

 

L'étude comparative a pour objectif de proposer une lecture comparée de l'incipit et de l'excipit.

 

Problématique: comment l'incipit et l'explicit nous permettent-ils de dégager les grands axes d'étude du conte voltairien?

 

Rappels:

 

l'incipit:

 

Commentaire de l'incipit

 

Voltaire n'est pas son vrai nom, C'est François-Marie Arouet, né dans une famille aisée de commerçants, il fait ses études chez les jésuites dans un collège réputé, il aura une solide formation de rhétorique (d'argumentation). C'est quelqu’un d’insolent et d’indépendant. Il écrit contre le régent, ce qui l'enverra en prison très jeune. Dès qu'il en sort il écrit une pièce de théâtre dramaturge : Œdipe  1718 ( succès honorable). Il sera embastillé ( prisonnier politique). A sa sortie il s'exile durant deux ans en Angleterre et y connaîtra un autre type de monarchie parlementaire et libérale : Le roi n'est pas tout seul à décider. Il y découvrira la tolérance notamment religieuse( libre choix) en France c'est impossible. Il a envoyé plus de 20000 lettres tout au long de sa vie. Il continue à écrire des pièces de libertés politiques et religieuses sur ses thèmes préférés. En France il publie pour la prospérité et le progrès, des livres philosophiques. Les livres seront interdits et Voltaire est donc menacé d'expulsion et s'exile en Lorraine. Il y aura une certaine libéralisation à la cours de France à cause des liaisons entre Louis XIVI et Mme de Montespan, il lui faudra   à revenir à Versailles, il  devient ensuite  à sa demande historiographe. Et reconnaissant de son talent à l’académie Française ( crée par Richelieu) il continue à écrire ( Micromégas, Zadig). En 1747, il part en Prusse suite au décès de Madame du Chatelet son amie, et y restera 5 ans car il se disputera avec l'empereur. La France lui refuse l'asile et il se réfugie à Genève où on lui demandera de la quitter car il écrira contre sa politique . Voltaire ne cesse de dénoncer  ce qui lui semble être injuste ex: affaire Callas. Il ne fut plus jamais invité à Versailles, il  meurt à Paris le 30 Mai 1778, il sera enterré clandestinement car l'église lui refuse les obsèques. 13 ans plus tard, son corps est enterré au Panthéon et est reconnu. C' est un écrivain dramaturge philosophe et conteur incontournable du XVIII.

Problématiques possibles:

  • Cet incipit répond t-il aux codes traditionnels ?
  • En quoi cet incipit est-il original ?
  • En quoi s'agit-il d'un conte philosophique ?

 

- Un début de conte philosophique

1- En quoi est-ce un conte?

Cadre spécifique réaliste car Issoire existe réellement. Mais ce cadre est caractérisé de façon fantaisiste « Ville fameuse dans tout l'Univers pour son collège et par ses chaudrons » : ironie perceptible dans cette expression, antithèse entre adj qualificatif, le complément de lieu et de circonstance de cause. « Fama, ae, f »= la renommée ( au fin fond de l'Auvergne) hyperbole : exagération ironique. Chaudrons : éléments de chute comique. Impôts de l'époque de l'ancien régime « payé taille, taillon[...] » Aucune indication temporelle donc l’essentiel du propos est atemporel : Il s'agit d'un conte destiné à illustrer une morale.  les impôts évoqués ayant été supprimés à la révolution Française nous savons que ce texte se passe sous l'ancien régime.

2- Portrait psychologique  des personnages simplifié : ils sont des stéréotypes :

Les personnages sont situés socialement, caractérisés par leur profession : on parle de marchands, de laboureurs, ils  portent des prénoms  courants. Ces personnages s'opposent de manière très nette et de façon caricaturale, Jeannot est le fils d'un marchand très renommé alors que Colin est le fils d'un brave laboureur qui n'est pas riche. Leur psychologie est évoquée de façon sommaire= caractéristique du genre du conte. Jeannot est l'incarnation de la vanité donc toutes les actions de ce personnage ne servent qu'à illustrer ce défaut et nous n'avons aucune autres informations sur sa profondeur psychologique.

Champs lexical de la vanité : l°13 « puis un air de supériorité ; l°14 méprisa tout le monde ; L°17 sourire de protection assez noble » = Condescendance ( supériorité

bienveillante avec du  mépris. ). Gradation : Jeannot ( diminutif enfantin) à Mr. De la Jeannotière à Marquis de la Jeannotière= Ridicule par le choix du nom, un diminutif anobli ne peut que faire sourire, Marquis> + bas titre de noblesse.

Le personnage du père autre gradation : marchand de mulets à Monsieur son père. Colin incarne la bonté, la fidélité, l'amitié indéfectible. Le bon Colin point jaloux s'oppose au vaniteux Jeannot, sa sensibilité est mise en avant L°13 « affligeât » « pleura » L°18.

3- Structure narrative du conte

Passé composé « plusieurs personnes dignes de foi ont vu Jeannot » (pas de passé simple) ce passé donne au texte l'aspect d'un récit oral( L°15 le présent de narration : peinture de la scène comme si elle se déroulait sous nos yeux et cela donne un ton + vivant au récit. On a également la syntaxe qui ajoute à la vivacité. En effet dans les phrases complexes les propositions sont souvent reliées par coordination ou juxtaposition. On n'a pas de subordination donc le rythme est rapide grâce aux nombreux signes de ponctuations « , » « ; ».

L°10 élément perturbateur (passé simple) l'élément en lui-même est l'habit, c'est l'objet maléfique qui va rompre l'harmonie initiale. L'enchaînement des péripéties très rapides  est comme dans un conte. + connecteurs temporels « quand » , « dès ce moment » L°13 ; et succession de verbes d'action + ellipses temporelles fréquentes dans les contes « quelques temps après » L°15, quelque chose de très caractérisé.

 

II- L'ironie Voltairienne :

Formule initiale « plusieurs personnes digne de foi » L°1, cela semble attester de l'authenticité de l'histoire mais la suite de la phrase montre bien qu'il ne faut pas croire à ces témoignages. C'est un jeu ironique avec le lecteur et correspond au ton  et fantaisiste du conte de plus, on est dans l'affaire Calas : il faut se méfier des témoignages.

Narrateur omniscient n'intervient pas dans l'histoire mais il a  un regard moqueur sur ses personnages + présent de vérité générale L°9 et L°141 lorsqu'il dévoile les sentiments des personnages. Cependant pas de jugements du narrateur. Antithèse ironique (L°3) « marchand de mulets très renommé ». Concernant la vanité de Jeannot, il préfère laisser le lecteur condamner lui-même cette attitude méprisante. Ainsi, l'air de supériorité est la conséquence d'un élément dérisoire, un habit de velours. De même, la conjonction de coordination « et » a une valeur conséquente. C'est parce qu'il se regarde dans le miroir, qu'il maîtrise  le monde= ridiculise. De même « c'était un ordre... » rien d'explicite qui montre qu'il trouve ridicule leur prétention mais c'est une lourdeur du style pour attirer l'attention du lecteur, sur les grands airs que prennent les personnages. Cependant, il y a une relation de complicité avec le lecteur « on » pronom perso indéfini. Répétition de « petite », « petites privautés », « petites alités » en « t »> impression que le narrateur chuchote des informations au lecteur.

énonciation sociale : -les nobles, les inégalités sociales .

    • injustices sociales (impôts) qui accable les + démunis, accumulation, litote « ne se trouvait pas puissamment riche ... ».

Conclusion -

Que 19 lignes qui nous renseignent

* Début de récit qui correspond bien au genre du conte, pour la présentation simplifiée des caractères des personnages et des situations + rapidité du récit.

* Début du conte philosophique , pour les dénonciations sociales + ironie de l'auteur

  • Jeu avec le lecteur qui suscite, le plaisir de ce dernier et qui évite le seuil de la fable trop visiblement didactique.

 

 

Incipere en latin: commencer, début de roman

Fonctions: renseigner le lecteur, donner des informations sur la suite de l'histoire, le lieu, l'époque, les personnages: fonctions informative essentielle et fonction divertissante qui doit donner envie de poursuivre la lecture.

 

Questions possibles à l'oral:

 

Donnez la définition de l'incipit

Quelles en sont les fonctions traditionnelles?

L'incipit de Jeannot et Colin remplit-il ses fonctions?

Est-il annonciateur de l'explicit?

 

Explicit: excipit: Explicit liber: le livre est déployé: forme conjuguée du latin explicare: dérouler.

Le sens récent est en relation avec celui du terme excipit: néologisme

 

Questions possibles à l'oral:

 

Donnez la définition de l'explicit

Quelles en sont les fonctions?

De quelle nature l'explicit de Jeannot et Colin est-il?

 

Fonction informative:

 

L'incipit:

 

L'incipit nous renseigne sur:

le cadre de façon fantaisiste et réaliste

Lieu

Situation

Personnages: Caractéristiques sociales, professionnelles, personnages nommés, stéréotypés avec les caractéristiques propres au conte.

Pas d'informations sur la profondeur psychologique des personnages.

Début de récit qui correspond au genre du conte.

 

Fonction divertissante:

 

Incitation à poursuivre la lecture

Jeu avec le lecteur: le plaisir de ce dernier est suscité donc l'incipit est la fois divertissant et didactique par ses dénonciations.

Il remplit donc ses fonctions.

 

L'explicit:

 

Morale du conte: le bonheur n'est pas dans la vanité.  Le conte de Voltaire remplit sa visée morale, didactique tout en respectant et en jouant avec le genre du conte de façon ironique et parodique.

Morale énoncée par Colin.

Véritable recette du bonheur: mariage, travail, amitié, bonté, simplicité.

Le partage: valeur fondamentale

Donc une fin de conte conforme à la visée morale.

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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