Molière,Dom Juan, II, 4

 

 

 

 

 

Oral EAF, Molière, Dom Juan, II, 4

 

Commentaire et entretien préparé sur Dom Juan de Molière pour réussir l'oral du bac

 

ORAUX EAF

 

 

 

 

Lecture de la scène

ACTE II, Scène 4

DON JUAN, SGANARELLE, CHARLOTTE, MATHURINE.

 

SGANARELLE, apercevant Mathurine. Ah ! ah !

MATHURINE, à Don Juan. Monsieur, que faites-vous donc là avec Charlotte ? Est-ce que vous lui parlez d'amour aussi ?

DON JUAN, à Mathurine. Non, au contraire, c'est elle qui me témoignait une envie d'être ma femme, et je lui répondais que j'étais engagé à vous. CHARLOTTE. Qu'est-ce que c'est donc que vous veut Mathurine ?

DON JUAN, bas, à Charlotte. Elle est jalouse de me voir vous parler, et voudrait bien que je l'épousasse ; mais je lui dis que c'est vous que je veux. MATHURINE. Quoi ? Charlotte...

DON JUAN, bas, à Mathurine. Tout ce que vous lui direz sera inutile ; elle s'est mis cela dans la tête.

CHARLOTTE. Quement donc ! Mathurine...

DON JUAN, bas, à Charlotte. C'est en vain que vous lui parlerez ; vous ne lui ôterez point cette fantaisie.

MATHURINE. Est-ce que... ?

DON JUAN, bas, à Mathurine. Il n'y a pas moyen de lui faire entendre raison.

CHARLOTTE. Je voudrais...

DON JUAN, bas, à Charlotte. Elle est obstinée comme tous les diables.

MATHURINE. Vrament...

DON JUAN, bas, à Mathurine. Ne lui dites rien, c'est une folle.

CHARLOTTE. Je pense...

DON JUAN, bas, à Charlotte. Laissez-la là, c'est une extravagante.

MATHURINE. Non, non : il faut que je lui parle.

CHARLOTTE. Je veux voir un peu ses raisons.

MATHURINE. Quoi ?...

DON JUAN, bas, à Mathurine. Je gage qu'elle va vous dire que je lui ai promis de l'épouser.

CHARLOTTE. Je...

DON JUAN, bas, à Charlotte. Gageons qu'elle vous soutiendra que je lui ai donné parole de la prendre pour femme.

MATHURINE. Holà ! Charlotte, ça n'est pas bien de courir sur le marché des autres.

CHARLOTTE. Ça n'est pas honnête, Mathurine, d'être jalouse que Monsieur me parle.

MATHURINE. C'est moi que Monsieur a vue la première.

CHARLOTTE. S'il vous a vue la première, il m'a vue la seconde, et m'a promis de m'épouser.

DON JUAN, bas, à Mathurine. Eh bien ! que vous ai-je dit ?

MATHURINE. Je vous baise les mains, c'est moi, et non pas vous, qu'il a promis d'épouser.

DON JUAN, bas, à Charlotte. N'ai-je pas deviné ?

CHARLOTTE. à d'autres, je vous prie ; c'est moi, vous dis-je.

MATHURINE. Vous vous moquez des gens ; c'est moi, encore un coup.

CHARLOTTE. Le vlà qui est pour le dire, si je n'ai pas raison.

MATHURINE. Le vlà qui est pour me démentir, si je ne dis pas vrai.

CHARLOTTE. Est-ce, Monsieur, que vous lui avez promis de l'épouser ?

DON JUAN, bas, à Charlotte. Vous vous raillez de moi.

MATHURINE. Est-il vrai, Monsieur, que vous lui avez donné parole d'être son mari ?

DON JUAN, bas, à Mathurine. Pouvez-vous avoir cette pensée ?

CHARLOTTE. Vous voyez qu'al le soutient.

DON JUAN, bas, à Charlotte. Laissez-la faire.

MATHURINE. Vous êtes témoin comme al l'assure.

DON JUAN, bas, à Mathurine. Laissez-la dire.

CHARLOTTE. Non, non : il faut savoir la vérité.

MATHURINE. Il est question de juger ça.

CHARLOTTE. Oui, Mathurine, je veux que Monsieur vous montre votre bec jaune.

MATHURINE. Oui, Charlotte, je veux que Monsieur vous rende un peu camuse.

CHARLOTTE. Monsieur, vuidez la querelle, s'il vous plaît.

MATHURINE. Mettez-nous d'accord, Monsieur.

CHARLOTTE, à Mathurine. Vous allez voir.

MATHURINE, à Charlotte. Vous allez voir vous-même.

CHARLOTTE, à Don Juan. Dites.

MATHURINE, à Don Juan. Parlez.

DON JUAN, embarrassé, leur dit à toutes deux. Que voulez-vous que je dise ? Vous soutenez également toutes deux que je vous ai promis de vous prendre pour femmes. Est-ce que chacune de vous ne sait pas ce qui en est, sans qu'il soit nécessaire que je m'explique davantage ? Pourquoi m'obliger là-dessus à des redites ? Celle à qui j'ai promis effectivement n'a-t-elle pas en elle-même de quoi se moquer des discours de l'autre, et doit-elle se mettre en peine, pourvu que j'accomplisse ma promesse ? Tous les discours n'avancent point les choses ; il faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles. Aussi n'est-ce rien que par là que je vous veux mettre d'accord, et l'on verra, quand je me marierai, laquelle des deux a mon coeur. (Bas, à Mathurine.) Laissez-lui croire ce qu'elle voudra. (Bas, à Charlotte.) Laissez-la se flatter dans son imagination. (Bas, à Mathurine.) Je vous adore. (Bas, à Charlotte.) Je suis tout à vous. (Bas, à Mathurine.) Tous les visages sont laids auprès du vôtre. (Bas, à Charlotte.) On ne peut plus souffrir les autres quand on vous a vue. J'ai un petit ordre à donner ; je viens vous retrouver dans un quart d'heure. (Il sort)

CHARLOTTE, à Mathurine. Je suis celle qu'il aime, au moins.

MATHURINE. C'est moi qu'il épousera.

SGANARELLE. Ah ! pauvres filles que vous êtes, j'ai pitié de votre innocence, et je ne puis souffrir de vous voir courir à votre malheur. Croyez-moi l'une et l'autre : ne vous amusez point à tous les contes qu'on vous fait, et demeurez dans votre village.

DON JUAN, revenant. Je voudrais bien savoir pourquoi Sganarelle ne me suit pas.

SGANARELLE. Mon maître est un fourbe ; il n'a dessein que de vous abuser, et en a bien abusé d'autres ; c'est l'épouseur du genre humain, et. (Il aperçoit Don Juan.) Cela est faux ; et quiconque vous dira cela, vous lui devez dire qu'il en a menti. Mon maître n'est point l'épouseur du genrehumain, il n'est point fourbe, il n'a pas dessein de vous tromper, et n'en a point abusé d'autres. Ah ! tenez, le voilà ; demandez-le plutôt à lui-même.

DON JUAN. Oui.

SGANARELLE. Monsieur, comme le monde est plein de médisants, je vais au-devant des choses ; et je leur disais que, si quelqu'un leur venait dire du mal de vous, elles se gardassent bien de le croire, et ne manquassent pas de lui dire qu'il en aurait menti.

DON JUAN. Sganarelle.

SGANARELLE. Oui, Monsieur est homme d'honneur, je le garantis tel.

DON JUAN. Hon !

SGANARELLE. Ce sont des impertinents.

ORAUX EAF

 

  • Questionnaire sur Molière
  • Quelles sont les dates de Molière?
  • 1622 - 1673
  • Quel est son vrai nom?
  • Jean Baptiste Poquelin
  • A partir de quel âge se consacre t’-il au théâtre?
  • A partir de 21 ans.
  • Avec qui fonde t’-il l’illustre théâtre?
  • Madeleine et Joseph Béjart
  • Est-ce à partir de cette période qu’il prend le pseudonyme de Molière?
  • Oui
  • Quel roi soutient Molière?
  • Louis XIV
  • Avec quelle comédienne Molière s’est marié?
  • Armande Béjart
  • Citez quatre comédies de Molière
  • Les Fourberies de Scapin
  • L’école des femmes
  • Le bourgeois gentilhomme
  • L’Avare
  • Que dénonce t’-il dans ses comédies?
  • Les travers de la bourgeoisie : prétention nobiliaire, place des femmes, mariage d’intérêt

 

 

 

***Oral EAF séquence théâtre

 

Ce qu’il faut retenir: les notions à l'oral : séquence théâtre

L'analyse du langage théâtral permet de mettre en évidence les caractéristiques du langage dramatique, dialogue, monologue, stances, aparté, didascalies, et celles de l'action dramatique (avec ses trois moments : exposition, noeud dramatique et dénouement). La scène et le jeu choisi par les acteurs ou le metteur en scène participent également de ce langage et font sens. On distingue deux formes théâtrales majeures : la comédie, héritée de la farce et de la commedia dell"arte, et la tragédie issue de l'antiquité. La comédie se donne pour but de divertir en dénonçant les vices et en tentant de les corriger, comme le montrent les pièces de Molière et de Marivaux. La tragédie, régie par la bienséance et la vraissemblance, présente une action noble, une "tristesse majestueuse", (Racine, préface de Bérénice). Elle s'épanouit en France au XVIIè avec des auteurs comme Racine ou Corneille. Le drame romantique se développe au XIXè avec Victor Hugo, Alfred de Vigny et Musset, comme l'expression théâtrale de la passion et la revendication d'une liberté face aux classiques. Le XXè siècle multiplie les entorses aux règles du langage théâral et donne naissance au théâtre de l'absurde. Ionesco exploite ainsi la crise du langage et la déconstruction du personnage.

 

Vocabulaire du théâtre

 

 

organisation

 

  • action : évènements de la pièce, intrigues
  • coup de théâtre : un évènement imprévu modifie le cours de l'action
  • acte : une poièce de théâtre est divisée en actes
  • l'entracte : temps qui sépare un acte d'un autre
  • l'exposition : permet aux spectateurs de connaitre les personnages et les faits qui expliquent la situation au début de la pièce; la première scène d'une pièce est une scène d'exposition
  • noeud : point culminant de l'action
  • dénouement : fin de l'intrigue

 

 règles d'unité :

 

  • l'unité d'action : une histoire à la fois
  • l'unité de lieu : un seul lieu
  • l'unité de temps : une seule journée

 

 

 le texte théâtral

 

  • dialogue :
  • réplique : une prise de parole
  • tirade : longue suite de phrases dite par un acteur sans interruption
  • monologue : un personnage parle seul
  • didascalies : indications scéniques sur le décor, les déplacemetns et les gestes.

 

 

 la représentation théâtrale

 

  • un théâtre comprend une scène, lieu où les acteurs jouent.
  • plateau : l'espace où les décors sont plantés
  • coulisses : partie située derrière le décor
  • metteur en scène : personne qui organise la représentation théâtrale

 

Une pièce de théâtre

 

La pièce de théâtre est une suite de dialogues, sans narrateur. Il peut s'agir de comédie, de tragédie ou (au XIXème) de drame. Ce texte est fait pour être joué, vu et entendu. Il faut donc être attentif à toutes les indications dans le texte -registres de langue, répartition de la parole, types de phrases- permettant de comprendre les intentions et sentiments des personnages ou les didascalies permettant de mieux comprendre certains points comme le lieu, le temps, le ton.

 

I Composition d'une pièce

 

Au début le changement d'acte était lié à la nécessité de changer les bougies donnant la lumière. Chaque acte doit constituer une unité. Une pièce est généralement constituée de trois ou cinq actes.

 

Le premier acte est celui de l'exposition dans lequel l'auteur présente le contexte (où et quand), les personnages, le héros, le noeud de l'intrigue, les obstacles(opposants) et les "aides" (adjuvants) du héros.

 

Le dernier acte est celui du dénouement, dans lequel l'intrigue trouve sa solution.

On change de scène quand un personnage entre ou sort. Les scènes n'ont pas toutes la même importance pour l'intrigue.

 

II Composition du texte

 

Il faut distinguer le texte dit par les comédiens : les répliques, et les indications scéniques : les didascalies.

 

Si une réplique est longue, c'est une "tirade". Si le personnage parle seul en scène (ou se croit seul), c'est un "monologue". Une réplique dite à part (sans que l'interlocuteur ne l'entende) est un "aparté".

 

Les didascalies renseignent sur le décor, les mouvements, le ton à prendre... Elles permettent de faciliter la mise en scène.

 

Les notions: séquence théâtre. Petit questionnaire

 

Quels sont les trois moments de l'action dramatique?

Quelles sont les deux formes théâtrales majeures?

Définissez les

Quel est le but de la comédie?

Citez deux comédies et deux tragédies

 

Définir

 

L'exposition

L'unité de temps – De lieu  - D'action

La réplique

La tirade

Le monologue

La didascalie

Les stichomythies

 

Proposez une définition de la pièce de théâtre

Comment une pièce est-elle composée?

Comment un texte est-il composé au théâtre?

 

Molière :
Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, baptisé le 15 janvier 1622 et mort le 17 février 1673, est un dramaturge et acteur de théâtre français. Considéré comme l'âme de la Comédie-Française, il en est toujours l'auteur le plus joué. Très loin des rigueurs de la dévotion ou de l'ascétisme, son rôle de moraliste s'arrête là où il l'a défini : « Je ne sais s'il n'est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement », et son but a d'abord été de « faire rire les honnêtes gens ». Il fait donc sienne la devise Castigat ridendo mores (en riant, elle châtie les mœurs) qui apparaît sur les tréteaux italiens dès les années 1620 en France, au sujet de la comédie.  

 

 

 

ORAUX EAF

 

 

Commentaire du site

Dom Juan

Acte 2 scène 4

Il serait opportun de rappeler ce qui s’est passé ultérieurement. Il y a une ellipse narrative. Don Elvire prévient ses frères du déshonneur subi. Après avoir été sauvé par Pierrot, Dom Juan lui prend son ami.

Problématique : Comment fait-il pour séduire et en quoi réside sa force ?

I – Duplicité du personnage

D’abord un langage double. On constate que Dom Juan utilise un vocabulaire compréhensible par tout le monde. Il utilise la promesse, la flatterie, une femme veut s’entendre dire qu’elle est unique, c’est un fin connaisseur en la matière. Il y a une périphrases et des répétitions, il y a aussi une attitude lâche et on voit l’hypocrisie du personnage.

Il ne donne pas de réponse franche il n’y a pas de prise de parti. Il ne tente pas de régler son conflit. Il n’est pas viril, il se dérobe, il fuit, il est lâche. Il fait diversion. Charlotte et Mathurine ne se rendent pas compte de ce qui leur arrive.

Parenthèse Machiavel : « diviser pour mieux régner ». ? Il les renvoie à leurs certitudes. Messes basses.

II Doit-on rire ?

C’est une scène ambiguë. Il utilise le comique de situation ; c’est un quiproquo. Deux femmes se battent pour cet homme.

Les femmes qui se battent pour lui ne sont pas élégantes. Il y a la lâcheté de Sganarelle et de Dom Juan ; il y a deux naïves prises au piège de leurs illusions.

Ici on est complice de Molière ; nous nous rions des paysannes ; i y a un comique de geste qui se rapporte à la dispute, insulte.

Les didascalies soulignent les apartés de Dom Juan ; on relève ici un rythme endiablé. Le ton monte ; il y a un comique de mots et un décalage entre Dom Juan et les paysannes.

Dom Juan utilise la rhétorique ; on retrouve ici que Sganarelle n’est pas courageux car il n’arrive pas à leur dire ce que leur veut Dom Juan. Les personnages ici sont typiques d’une farce.

on peut être indigné de la facilité de la proie, en effet, ils ne se battent pas à armes égales.

Elles se battent avec sincérité et engagement tandis que Dom Juan s’en moque et en rit.

Etre complice de Dom Juan est indigne ; si on se laisse aller au rire, on se laisse manipuler, on se rit de la simplicité de la classe populaire. Ici il y a une discrimination. On ne se rit pas du noble.

III La satire d’un comportement

La satire d’un comportement, celui d’un seigneur

Ce n’est pas élégant de faire de fausses promesses ; Dom Juan est déjà marié ; il est polygame, il ne respecte pas l’amour courtois, il ne respecte pas la féodalité.

Il y a une critique de l’omnipotence, le véritable pouvoir c’est les rois.

Définition de fronde : une révolte sous Louis XIII, les seigneurs doivent se soumettre.

Anne d’Autriche et Mazarin assurent la régence ; Dom Juan incarne le libertinage des mœurs (pratique sexuelle) et le libertinage d’esprit (s’affranchir de la religion).

Epicurisme : vivre simplement ; contraire de l’hédonisme (vivre à fond)

Il y a une critique du pouvoir des mots ; la force de Dom Juan est sa rhétorique.

En conclusion

c’est une scène où on voit Dom Juan séduire.

Cette scène se rapporte à l’acte I scène 2.

Molière est un narrateur derrière ses scènes se cache une vérité c’est un observateur de l’âme humaine.

 

Problématique

 

Comment fait-il pour séduire et en quoi réside sa force?

 

Plan de l'étude

 

I- Duplicité du personnages

II – Doit-on rire?

III – La satire d'un comportement

 

 

Questions sur l'introduction

 

Quel est le contexte de la scène 4 de l'acte II?

Quels sont les personnages en scène?

 

Questions sur le commentaire en fonction du plan : toutes les réponses sont dans le commentaire

 

I –

Le langage de Don Juan dévoile t'-il la duplicité du personnage?

Montrez que dans sa relation avec les femmes Don Juan sait jouer avec les mots de manière à dire ce que les femmes veulent entendre

Relevez deux périphrases: «croire ce qu'elle voudra» et «se flatter dans son imagination»

Relevez dans la scène les termes et expressions qui montrent qu'il utilise la flatterie, la promesse

Cette scène est-elle révélatrice de l'hypocrisie grandissante du personnage

Don Juan prend t-il parti pour l'un ou l'autre femme?

Quelle est son attitude? Est-il lâche?

Charlotte et Mathurine sont deux victimes: peut-on qualifier Don Juan d'avoir une attitude machiavélique?

Comment gagne t'-il en force? Sa stratégie de séduction est-elle de diviser les deux femmes pour mieux régner et se faire désirer?

Quel impact les didascalies relatives aux messes basses de Don Juan ont-elles?

 

 

II -

Pourquoi est-ce une scène ambiguë?

De quelle nature le comique est-il?

En quel sens peut-on parler de quiproquo?

Peut-on affirmer de ces deux femmes qu'elles sont victimes de leurs illusions et bien naives?

Le lecteur est-il complice de Molière?

Rions-nous en tant que lecteur des paysannes?

De quelle nature le comique relatif à la dispute et aux insultes est-elle?

Relevez deux exemples d'apartés de Don Juan

Etudiez le comique de mots

Les personnages sont-ils typiques d'une farce?

Les personnages se battent-ils à armes égales?

Comment les paysannes se battent-elles? Qu'en est-il de Don Juan?

De qui et de quoi le lecteur doit-il rire?

 

 

III -

En quel sens peut-on parler d'une satire?

En quels sens Don Juan incarne t'-il le libertinage?

Montrez en quelques phrases que cette scène est aussi une critique du pouvoir des mots. Proposez quelques noms et adjectifs caractéristiques de la rhétorique du libertin

 

Questions sur la conclusion

A quelle scène de l'acte I ce passage pourrait-il être rapporté? Pourquoi?

Cette scène est-elle selon vous révélatrice de la vraie nature du personnage de Don Juan? Représentative de son libertinage des mœurs et d'esprit?

Du comique au satirique

la scène 4 de l'acte II est-elle essentielle à l'oeuvre?

Nous dévoile t'-elle les intentions de Molière? 

 

Ouverture

Ce personnage hypocrite, faux, perfide et habile rhéteur de la scène 4 (écho à I,2) restera t'-il fidèle à lui-même jusqu'à la fin de l'oeuvre ou finira t'-il par se remettre en question et se repentir?

 

 

 

 ORAUX EAF

Notes :

 

  • la pièce est elle classique ou baroque?

 

Les éléments baroques et classiques de Dom Juan

les éléments baroques s'opposent au théâtre classique, comme la tragédie s'oppose à la comédie;

Molière exploite la liberté et la diversité du théâtre baroque :

Il étale la durée de sa pièce sur plusieurs jours et ne respecte pas l'unité d'action.

Pour les décors et les costumes de Dom Juan, Molière s'inspire de la mise en scène baroque, l'ornement et la magnificience.

Chaque scène de la pièce se situe dans un cadre qui doit éblouir. Les trucages, les effets d'ombre et de lumière donnent aux spectateurs l'illusion que le réel et le surnaturel se confondent. A l'acte III, scène 5, dans le tombeau du commandeur, la statue qui le représente baisse la tête pour répondre à Don Juan et puis, à l'acte V, scène 6, la statue apparaît, parle et serre la main du héros. Elle disparait ensuite avec Don Juan ce qui accentue l'aspect magique du passage. Molière va souligner l'aspect extraordinaire du spectacle avec la répétition du mot "grand".

Cette mort est annoncée par un autre élément baroque, une apparition : un spectre en femme voilée. Le spectre se transforme ensuite pour représenter le temps avec sa faux à la main et s'envole.

  • Questionnaire sur les éléments baroques et classiques de la pièce
  • Quels sont les deux éléments dominants dans la pièce de Molière?
  • En quel sens peut-on dire que Molière exploite les éléments du théâtre baroque? A quel niveau? Expliquez
  • Relevez les éléments baroques de la pièce

 

 

Le classicisme de Dom Juan est discutable

Molière ne respecte pas les unités de temps et de lieu, imposées par les règles. Tous les personnages rencontrant Don Juan, leur rôle, nous permettent d'apprécier le comportement social et familial de Don Juan. L'histoire du libertin menacé, poursuivi, condamné et exécuté constitue une unité d'intérêt proche de l'unité d'action.

Molière fait évoluer sa pièce selon une suite d'avertissements, de prophéties, de malédictions ou de certaines fatalités.

  • Questionnaire sur l'aspect discutable du classicisme
  • En quoi peut-on dire que cet aspect soit discutable?

 

 

  • Le libertinage

 

Dom Juan est sans conteste, le personnage littéraire qui incarne le mieux le libertinage, dans son sens le plus large, qu’il s’agisse du libertinage d’idées ou de mœurs

Le qualificatif de “ libertin ” apparait en France au XVIe siècle et désigne une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme.

Au XVIIe siècle, il désigne plutôt ceux qui s’écartent des dogmes de l’Église chrétienne,tendant vers l’athéisme, affichant une liberté de croyance et d’expression. Le libertinage, s’affranchit des conventions religieuses et conteste les idées traditionnelles. Progressivement, et surtout au XVIIIe siècle, le libertinage se confond avec la licence morale. Dans son Dom Juan, Molière a dépeint un libertin d’idées et de mœurs au comportement licencieux et prônant le plaisir immédiat.

C’est le libre penseur qui l’emporte, celui qui ne croit pas aveuglément et qui doute, celui qui raisonne devant les évidences de la vie dont se contentent ses contemporains.

Ainsi on le voit au travers du personnage de Molière, le libertinage est avant tout une liberté de penser et d’agir … Il n’est pas obligatoirement associé à des pratiques sexuelles quelles qu’elles soient mais l’ouverture d’esprit qui caractérise les libertins les amènent à gouter aussi à ces plaisirs … Sans doute par envie de transgression et de repousser ses propres limites !

  • Questionnaire sur le libertinage
  • Qu'est-ce que le libertinage?
  • A quoi est-il associé au XVIème siècle? Au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle?
  • De quelle nature le libertinage du Dom Juan de Molière est-elle?

 

 

  • Questions sur le mythe de Don Juan : la réécriture du mythe
  • **Le nom de Don Juan est entré dans la langue française et désigne désormais un libertin et un séducteur. Tirso de Molina En 1630 Tirso de Molina crée un Don Juan baroque.
  • Faire un résumé du mythe de Don Juan
  • Don Juan est un mythe qui raconte l’histoire d’un homme qui recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu'en ignorant volontairement autrui. Il est donc à la fois jouisseur et cynique, également égoïste et destructeur.
  • Après Tirso de Molina, qui a écrit sur Don Juan au théâtre, en poésie, pour l’opéra?
  • Le Trompeur de Séville et le Convive de pierre attribué à Tirso de Molina, dramaturge espagnol est publié en 1630
  • Molière reprend le texte et l’adapte en 1665, Mozart avec l’opéra, Don Giovanni, Baudelaire en poésie avec Don Juan aux enfers
  • Quels sont les éléments qui ont contribué à la création du mythe?
  • Les éléments surnaturels ont contribué à la création du mythe
  • De quel thème moral dominant s’agit-il?
  • On peut parler d’un thème moral au sens où l’idée de punition domine, il s’agit de punir le débauché (idée fréquente à l’époque dans les collèges religieux et les ballades populaires.
  • Quelle est la date de publication du trompeur de Séville de Tirso de Molina?
  • 1630
  • Ce texte a t’-il été intégré à la commedia dell’arte?
  • Oui
  • Qui réadapte le texte en 1665?
  • Molière
  • Qui le personnage de Don Juan a t’-il fasciné?
  • Mozart, Molière, Baudelaire
  • Malgré l’évolution des mœurs, le personnage de Don Juan au-delà des réécritures change t’-il?
  • Il évolue mais ses caractéristiques restent identiques : refus des règles morales et sociales, défi à l’autorité et à Dieu, séduction des femmes mariées.
  • La trame de fond reste t’-elle la même?
  • Oui.
  • Quels sont les éléments communs à toutes les réécritures?
  • Don Juan reste un marginal, libertin, débauché
  • Quel mouvement littéraire fait apparaître un Don Juan libertin repenti?
  • Le romantisme
  • Quel auteur est à l’origine de ces changements?
  • Mérimée
  • Faire une fiche sur : recherches personnelles
  • Analysez les différences et les points communs sous forme d’un tableau synthétique
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Tirso de Molina
  • Don Juan chez Tirso de Molina est en quête de plaisir, il fait abstraction des autres pour satisfaire de manière égoiste et cynique ses intérêts et son propre plaisir. Il manipule et ne se remet pas en question au point de porter au plus haut ses tendances aux défis à l’autorité, à Dieu. Il est antisocial, matérialiste, il ne vit que dans l’instant et pour le plaisir et remet à plus tard son repentir mais il se repent trop tard car il est déjà plongé dans les flammes de l’enfer.
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Molière
  • Don Juan de Molière reprend le personnage de Molina, il est toujours celui qui est en quête de femmes à séduire soucieux de son plaisir charnel, égoiste et cynique, manipulateur et séducteur, défiant Dieu et l’ordre établi, antisocial, marginal, libertin impie mais il ne se repent jamais même plongé dans les flammes de l’enfer.
  • . Dans quel ouvrage, Schmitt propose t’-il une réécriture originale de Dom Juan avec un héros humain?
  • La Nuit de Valognes : Schmitt
  • Montrez en quoi
  • Don juan a trouvé dans l’amour une dimension qui n’est pas sexuelle , physique . Il trouve le bonheur dans l’amour des autres et non dans l’amour de l’autre  On peut observer une quête intérieure de la part du personnage. Il se cherche en passant par l’amour des autres en général  Prise de conscience face à cette nouvelle conception de l’amour, il ressent une angoisse métaphysique. Ce personnage est devenu fragile, ce n’est plus un « sur- homme » .Don juan reste un homme qui s’interroge sur la vie et sur l’amour. Un nouveau Don juan voit le jour mais en même temps il est troublé (= pas heureux) Cette nouvelle conception de l’amour passe par un questionnement (questions à la duchesse) Don juan s’éloigne de Sganarelle = une nouvelle confiance en lui commence (= nouveau costume) L’ancien Don juan a disparu
  • L’ ancien Don juan a disparu, nous avons une fin originale, en ce sens, nous pouvons parler d‘une réécriture originale. Ouverture sur Tirso de Molina ou sur le dénouement de don juan de Molière

 

 

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

Don Juan aux enfers

Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine

Et lorsqu'il eut donné son obole à Charon,

Un sombre mendiant, l’œil fier comme

Antisthène, D'un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.

Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,

Des femmes se tordaient sous le noir firmament,

Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,

Derrière lui traînaient un long mugissement.

Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,

Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant

Montrait à tous les morts errant sur les rivages

Le fils audacieux qui railla son front blanc.

Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre

Elvire, Près de l'époux perfide et qui fut son amant,

Semblait lui réclamer un suprême sourire

Où brillât la douceur de son premier serment.

Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre

Se tenait à la barre et coupait le flot noir,

Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,

Regardait le sillage et ne daignait rien voir.

 

Don Juan aux enfers est le quinzième poème de Spleen et Idéal de Charles Baudelaire paru dans Les Fleurs du mal en 1857.

Le titre

Il annonce une suite de la pièce de Molière .

Notion de transposition : on passe d’une pièce de théâtre à une poésie .

Changement d’espace culturel : les Enfers grecs et non pas l’Enfer chrétien annoncé par Sganarelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

Les commentaires sont clôturés