Maupassant, Bel Ami, oeuvre intégrale

DNBAC

 

 

Bel ami, Maupassant

 Une oeuvre intégrale au bac de français

 

 

Questions sur Maupassant :

  • De quel siècle Maupassant est-il?
  • Guy de Maupassant, né Henry-René-Albert-Guy de Maupassant le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques et mort le 6 juillet 1893 à Paris, est un écrivain français.
  • Citez trois de ses oeuvres
  • Une Vie en 1883, Bel-Ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888
  • Citez deux de ses contemporains
  • José Maria de Heredia et Flaubert
  • A quel mouvement littéraire appartient-il?
  • Au mouvement réaliste
  • A t'-il marqué la littérature français?
  • Oui, il a marqué la littérature, ces oeuvres retiennent l'attention par leur force réaliste.
  • A quel âge Maupassant est-il décédé?
  • Il meurt à 43 ans. Il sombre peu à peu dans la folie;

 

 

  • Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde, série de questions
  • 1. Donner une définition du roman.
  •  Le roman est, au XIIème siècle, un récit en vers français. A partir du XIVème siècle, le roman renvoie à des textes en prose. Selon son sens moderne, le roman est une « œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. »
  • 2. Quelles sont les différentes formes du roman ?
  •  Le roman de chevalerie et les fabliaux (de petites histoires en vers simples et amusants) au Moyen-âge
  •  Le roman comique au XVIIème
  •  Le roman épistolaire et le roman picaresque (dont le héros est un aventurier ou un vaurien) au XVIIIème
  •  Le roman historique, le roman de mœurs, le roman d’aventures, et le roman fantastique au XIXème
  •  Le roman policier, le roman de science-fiction, le roman analyse et le « nouveau roman » au XXème.
  • 3. Quelles sont les interrogations romanesques essentielles ?
  •  La passion amoureuse
  •  L’apprentissage du monde et la découverte du réel
  •  Le jeu de la mémoire et du temps
  •  L’interrogation devant la condition humaine.
  • 4. Quelles sont les fonctions du roman ?
  •  La fonction ludique (se divertir, s’évader, s’identifier…)
  •  La fonction didactique :
  • o le roman comme connaissance du monde (roman historique, roman social, roman témoignage…)
  • o Le roman comme connaissance de l’homme
  • o Le roman comme leçon (le roman engagé, la morale)
  • o Le roman comme interrogation
  • 5. Donner des exemples de romans à fonction didactique?.
  • Romans didactiques : Les lettres persannes de Montesquieu Les liaisons dangereuses de Laclos Le rouge et el noir de Stendhal
  • 6. Qu’est-ce que le schéma actantiel ?
  •  Le schéma actantiel s’applique parfois parfaitement à l’intrigue, et pour certaines œuvre, il ne coïncide que partiellement avec l’action. Les personnages principaux, qui ont une place importante dans le déroulement du récit (parmi eux, le héros) sont classés en deux catégories qui s’opposent :
  • o Les personnages adjuvants, qui aident le héros dans sa quête (de même, peuvent être adjuvants des objets, des évènements…)
  • o Les personnages opposants, qui sont en conflit avec le héros, et tentent de le mettre en échec.
  •  Le héros, entourés des personnages principaux, subit une épreuve principale avant d’atteindre son but.
  • 7. Comment la caractérisation des personnages est-elle réalisée ?
  •  Elle est directe pour les descriptions, les renseignements explicites sur l’identité du personnage
  •  Elle est indirecte quand il s’agit de déduire les traits de la personnalité du héros, de son comportement, ou ses paroles.
  •  On appelle « effet personnage » l’illusion de réalité que donne le roman, le lecteur assemblant mentalement au fil du récit des éléments dispersés qui construisent peu à peu le personnage. Pourtant, celui-ci n’est rien au départ.
  • 8. Quelles sont les fonctions des personnages dans un roman ? Représentation : le portrait des personnages donne au lecteur l’image d’une réalité.
  •  Symbole : Le personnage symbolise souvent toute une catégorie de personnes, il dépasse les perspectives individuelles.
  •  Interprétation : c’est à travers le personnage que se construit le sens du récit.
  •  Identification : les comportements d’un personnage peuvent influencer le lecteur qui a tendance à s’identifier à lui.
  •  Esthétique : il existe un art de la composition du personnage, et de le créer au fil du récit.
  •  Information : Le personnage transmet des indices, des valeurs au lecteur.
  • 9. Qu’est-ce qu’un héros ?
  •  Le personnage principal d'un roman est la personne sur laquelle sont fondée toute l'action, et toute la cohérence de l'histoire contée. Dans notre langage quotidien, nous appelons toujours le personnage principal le héros de l'histoire ; or le véritable héros est l'individu qui parvient à vaincre les difficultés et à régler les problèmes par l'intermédiaire de sa force, son pouvoir ou son intelligence. Les vrais héros de romans vivent de multiples aventures racontées dans de nombreux ouvrages, ils ont déjà des capacités ou des facultés particulières qui autorisent ces aventures. Le mot « héros » désigne à l’origine, un demi-dieu, qui accomplie des exploits, et incarne le courage et des valeurs moral. Cependant, il existe des personnages principaux appelés des antihéros.
  • 10. Qu’est-ce qu’un antihéros ?
  •  On peut distinguer quatre types principaux d’antihéros:
  • o le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire
  • o le héros « décalé », un personnage ordinaire, sans qualités, qui par les circonstances se trouve plongé dans une situation extraordinaire.
  • o le héros négatif, porteur de valeurs antihéroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques ».
  • o le héros déceptif, un personnage ayant potentiellement des qualités héroïques mais qui n’en fait pas usage ou les utilise mal ou à mauvais escient, ou qui tend à perdre ces qualités, ou enfin qui se trouve dans un cadre où ces qualités ne sont plus appréciées ou admises.
  • 11. Quelles sont les différents types de héros, et leurs caractéristiques ?
  •  Au XVIIème siècle, prédominent les héros raffinés des romans précieux, les héros joyeux des romans comiques, et les héros parfaits du roman classique.
  •  Au XVIIIème siècle, on assiste à la naissance du héros de roman moderne, avec les personnages entreprenants du réalisme, les héros hédonistes du roman libertin, les héros philosophes du roman des lumières, les héros sensibles des romans du courant pré-romantique.
  •  Au XIXème, le personnage idéalisé du roman romantique apparaît, ainsi que le héro moderne des romans réalistes, et le héro expérimental du roman naturaliste.
  •  Au XXème siècle, on retourne à des personnages forts (vers les années 30), ce sont des héros engagés, aux prises avec les conflits de leur temps. Dans les années 50, les personnages dans le nouveau roman sont remis en question, par exemple en rendant le personnage principal anonyme, ou en ne se focalisant pas sur un personnage principal.
  • 12. Qu’est –ce que la focalisation ?
  •  Pour raconter une histoire, on doit choisir un point de vue, la focalisation : le romancier décide qui perçoit les événements rapportés. (le mot « focalisation » est issu du vocabulaire photographique : c’est le foyer à partir duquel une photo est prise.
  • 13. Quels sont les différents points de vue utilisés dans un roman ?
  •  Le point de vue externe = perception « du dehors », sans connaître les pensées des personnages.
  •  Le point de vue interne = perception d’un seul personnage, dont on suit les pensées, les sensations.
  •  Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) = perception de l’ensemble des sentiments et des sensations de tous les personnages, ainsi que du passé et de l’avenir.
  • 14. Qu’est-ce que les modalités du récit ? Quelles sont-elles dans un roman ?
  •  Le temps romanesque n’est pas linéaire comme le temps réel : le récit peut accélérer ou ralentir l’action, revenir en arrière, s’arrêter brusquement. Les personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complète, certains ne font que des apparitions épisodiques, la façon dont ils s’inscrivent dans le temps peut donc être importante dans l’étude du roman. Ce sont ces « effets » que l’on appelle modalités.
  •  La scène :  (Elle est calquée sur les évènements.)
  •  La pause :. (Comme son nom l’indique, c’est un arrêt du déroulement des évènements.)
  •  Le sommaire :  (Les évènements sont énumérés ou résumés.)
  •  Analepse : c’est un retour en arrière (qui provoque une pause dans le récit. Le temps n’avance plus, mais des renseignements qui font avancer le récit sont dévoilés.)
  •  Prolepse : anticipation du futur
  •  Ellipse : passage sous silence d’une période plus ou moins longue.
  •  Modalité itérative : action répétée une seule fois.
  • 15. Quelle est la structure du récit dans le roman ?
  •  Le récit romanesque est composé de :
  • o La situation initiale : définit le cadre de l'intrigue, met en place le lieu, l'époque, les personnages... le héros vit une situation d’équilibre.
  • o L’élément perturbateur : C'est l'élément qui fait basculer la situation du début, remet en cause l'état initial: rencontre, découverte, événement inattendu...
  • o Les péripéties : c’est une suite de transformations qui modifie la situation des personnages.
  • o L’élément de résolution : il annonce la résolution de l’intrigue. C’est le dénouement.
  • o La situation finale : Le personnage principal trouve une nouvelle situation d'équilibre, sur laquelle s’achève le roman/le récit.
  •  Ce modèle, à l'origine de toute invention narrative, peut être plus ou moins modifié; certaines étapes peuvent être difficiles à reconnaître, ou leur ordre changé. Mais retrouver et analyser ce schéma permet d'enrichir l'étude du roman.

 

  • Bel-ami de Maupassant : l'incipit
  • Problématique
  • En quoi le personnage de roman est-il porteur de l’image d’une société?

 

 

 DOCUMENT 1

George Duroy

Extrait partie I, chapitre 1 de « la caissière » à « des hommes de familles »

Incipit: portrait de Duroy

-Physique: beau

-Caractère (implicite): résolu

-son quotidien.

A la fin du texte, il est dans l’attente d’un changement, renouveau « un désir aussi le travaillait », « il attendait aussi autre chose, d’autres baisers, moins vulgaires ».

Son trajet des Bois de Boulogne vers les Champs-Elysées correspond à son ascension sociale qu’il souhaite atteindre.

I) Un portrait contrasté

a)La sensualité:

Georges Duroy est beau, naturel et charmant (il le sait), il attire les femmes, il aime la chair, il a les manières des bourgeois.

« regard de joli garçon », « uniforme des hussards », « poitrine bombée », « garder une certaine élégance tapageuse ».

Il est beau ce qui l’ avantage pour sa quête amoureuse « il volait un peu d’amour ».

b) la pauvreté:

Mais aussi un homme pauvre, contraint de compter ses moindres dépenses avant même de les faire « il lui restait juste 3 francs quarante… », « cela représentait … boulevard », « quoique habillé…60 francs ».

La pauvreté est un handicap, George aime les endroits renommés « gagnait les Champs- Elysée », l.37 on trouve le champ lexical de la saleté qui souligne le mépris de Duroy dans le lieu où il vit.

II) Le portrait d’un ambitieux

a) Caractère arrogant résolu

« frisa sa moustache », « il avait l’air de toujours défier quelqu’un », « coup d’épervier », G. Duroy se sent supérieur aux autres.

b)Envie de renouveau

« quand Georges…arbres », il va du milieu populaire vers le milieu bourgeois, il ne veut plus compter ses repas, il veut gagner plus d’argent. « Il attendait depuis 3 mois », « une rencontre amoureuse », « il attendait… d’autres baisers moins vulgaires » Duroy veut rencontrer une femme pour ne plus avoir à côtoyer les rodeuses. Il ne veut pas n’importe quelle femme.

Conclusion:

Cet incipit nous pose les bases du roman, comment G.Duroy va-t-il user de son charme pour rencontrer une vraie femme et connaître une ascension sociale?

 

Texte:

Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant.

Comme il portait beau, par nature et par pose d’ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d’un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s’étendent comme des coups d’épervier.

Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d’un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d’une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe.

Lorsqu’il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu’il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coûtaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des déjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui représentait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard. C’était là sa grande dépense et son grand plaisir des nuits ; et il se mit à descendre la rue Notre-Dame-de-Lorette.

Il marchait ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards, la poitrine bombée, les jambes un peu entr'ouvertes comme s’il venait de descendre de cheval ; et il avançait brutalement dans la rue pleine de monde, heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger de sa route. Il inclinait légèrement sur l’oreille son chapeau à haute forme assez défraîchi, et battait le pavé de son talon. Il avait l’air de toujours défier quelqu’un, les passants, les maisons, la ville entière, par chic de beau soldat tombé dans le civil.

Quoique habillé d’un complet de soixante francs, il gardait une certaine élégance tapageuse, un peu commune, réelle cependant. Grand, bien fait, blond, d’un blond châtain vaguement roussi, avec une moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre, des yeux bleus, clairs, troués d’une pupille toute petite, des cheveux frisés naturellement, séparés par une raie au milieu du crâne, il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires.

C’était une de ces soirées d’été où l’air manque dans Paris. La ville, chaude comme une étuve, paraissait suer dans la nuit étouffante. Les égouts soufflaient par leurs bouches de granit leurs haleines empestées, et les cuisines souterraines jetaient à la rue, par leurs fenêtres basses, les miasmes infâmes des eaux de vaisselle et des vieilles sauces.

Les concierges, en manches de chemise, à cheval sur des chaises en paille, fumaient la pipe sous des portes cochères, et les passants allaient d’un pas accablé, le front nu, le chapeau à la main.

Quand Georges Duroy parvint au boulevard, il s’arrêta encore, indécis sur ce qu’il allait faire. Il avait envie maintenant de gagner les Champs-Élysées et l’avenue du bois de Boulogne pour trouver un peu d’air frais sous les arbres ; mais un désir aussi le travaillait, celui d’une rencontre amoureuse.

Comment se présenterait-elle ? Il n’en savait rien, mais il l’attendait depuis trois mois, tous les jours, tous les soirs. Quelquefois cependant, grâce à sa belle mine et à sa tournure galante, il volait, par-ci, par-là, un peu d’amour, mais il espérait toujours plus et mieux.

La poche vide et le sang bouillant, il s’allumait au contact des rôdeuses qui murmurent, à l’angle des rues : « Venez-vous chez moi, joli garçon ? » mais il n’osait les suivre, ne les pouvant payer ; et il attendait aussi autre chose, d’autres baisers, moins vulgaires.

Il aimait cependant les lieux où grouillent les filles publiques, leurs bals, leurs cafés, leurs rues ; il aimait les coudoyer, leur parler, les tutoyer, flairer leurs parfums violents, se sentir près d’elles. C’étaient des femmes enfin, des femmes d’amour. Il ne les méprisait point du mépris inné des hommes de familles.

 

 

Deuxième partie de l'entretien sur Bel-ami : Entretien de 23 questions avec réponses en commentaire

*** Toutes les réponses aux questions sont dans le commentaire

Questions sur l'incipit :

  • Problématique: En quoi le personnage de roman est-il porteur de l’image d’une société?

 

Plan de l'étude :

  • Lecture du texte
  • Introduction
  • I- Un portrait contrasté
  • A - La sensualité
  • B - La pauvreté
  • II - Le portrait d'un ambitieux
  • A - Un caractère arrogant
  • B - Envie de renouveau

 

L'oral du bac : questions sur le texte : toutes les réponses sont dans le commentaire

I -

A-

  • - Faites le portrait physique de Duroy
  • - Citez pour justifier votre réponse
  • - Quel rapport peut-on faire entre son aspect physique et son rapport avec les femmes?

B-

  • - Quel est son niveau social?
  • - Comment vit-il?
  • - Citez et justifiez votre réponse
  • - A quoi aspire t'-il?
  • - Cherche t'-il à avoir une meilleure qualité de vie?
  • - Relevez le champ lexical de la saleté
  • - Que lui aspire le lieu où il vit?

II -

A -

  • - Quels sont les traits de caractère de Duroy?
  • - Citez pour justifier votre réponse
  • - Commen se perçoit-il?
  • - Peut-on évoquer un complexe de supériorité?

B -

  • - A quoi aspire t'-il?
  • - Comment expliquer cet envie de renouveau?
  • - L'estimez-vous exigeant? En quoi?
  • - Pensez-vous qu'il s'agit d'un personnage complexe?
  • - Peut-on dire que cet incipit pose les bases du roman?
  • - Est-il atypique? Traditionnel?
  • - Faites un rappel des caractéristiques de l'incipit traditionnel
  • - De l'incipit atypique?
  • - Citez parmi vos références littéraires, un exemple de chaque.

 

 

DOCUMENT 2

Le dédoublement

G. Duroy devient narcissique, se parle à lui-même, se séduit.

En se voyant dans le miroir, il prend conscience de sa beauté, posture et de ce fait passe de l’état d’ anxieux à confiant. Il sent qu’il est plaisant et avec confiance il sonne à la porte.

 

  • Problématique :
  • Comment cet extrait met-il en place la renaissance de G. Duroy ?

 

I) La mise en scène d’un dédoublement

a) De la réalité…

Champs- lexical de la perception: évolution des verbes: « aperçu, contempler, reconnaissait, étudia… ».

George se plait, s’aime de plus en plus, il devient narcissique et gagne en confiance. Il porte un nouveau regard sur lui-même.

b) au reflet

G. Duroy au 1er regard « c’était pris pour un autre », « alors il s’étudia…les acteurs… » afin d’avoir une image positive, et de refléter une bonne image de lui.

L’image est un déguisement pour être bien perçu auprès des autres et donc un rôle à jouer.

II) La naissance d’un autre

a) la mise en scène d’un autre lui- même

Il prend conscience de l’importance de l’image que l’on renvoie: il aura l’air d’appartenir à la Haute société, il jouera le séducteur « galant »

b) Ambition

Suite à tout cela, son reflet est le changement de l’image de G. Duroy par G. Duroy.

Il se rend compte qu’il a du charme et du potentiel et peut donc espérer une vie meilleure.

¨Plus il monte les étages, plus il a de l’ambition et se sent en confiance; « il montait lentement les marches » au début car il est anxieux puis « il marchait bien se trouvant élégant et une confiance immodéré emplit son âme ».

Puis suite à cette montée de confiance « il avait envie de courir… dernier étage »

« Certes… esprit » avec une accumulation qui montre ses facteurs de réussite.

Conclusion:

G. Duroy subit une transformation avant de voir son reflet dans le miroir il est anxieux , une mauvaise image de lui, puis lorsqu’il se voit dans le miroir: outil perturbateur de sa vie, il change de vision, il se voit comme quelqu’un d’ élégant avec du potentiel, devient confiant, ambitieux et croît en lui et son avenir: c’est un nouvel homme.

Il suffit d’un peu de travail sur lui-même pour accomplir une réussite sociale.

Texte:

Il montait lentement les marches, le cœur battant, l’esprit anxieux, harcelé surtout par la crainte d’être ridicule ; et, soudain, il aperçut en face de lui un monsieur en grande toilette qui le regardait. Ils se trouvaient si près l’un de l’autre que Duroy fit un mouvement en arrière, puis il demeura stupéfait : c’était lui-même, reflété par une haute glace en pied qui formait sur le palier du premier une longue perspective de galerie. Un élan de joie le fit tressaillir, tant il se jugea mieux qu’il n’aurait cru.

N’ayant chez lui que son petit miroir à barbe, il n’avait pu se contempler entièrement, et comme il n’y voyait que fort mal les diverses parties de sa toilette improvisée, il s’exagérait les imperfections, s’affolait à l’idée d’être grotesque.

Mais voilà qu’en s’apercevant brusquement dans la glace, il ne s’était pas même reconnu ; il s’était pris pour un autre, pour un homme du monde, qu’il avait trouvé fort bien, fort chic, au premier coup d’œil.

Et maintenant, en se regardant avec soin, il reconnaissait que, vraiment, l’ensemble était satisfaisant.

Alors il s’étudia comme font les acteurs pour apprendre leurs rôles. Il se sourit, se tendit la main, fit des gestes, exprima des sentiments : l’étonnement, le plaisir, l’approbation ; et il chercha les degrés du sourire et les intentions de l’œil pour se montrer galant auprès des dames, leur faire comprendre qu’on les admire et qu’on les désire.

Une porte s’ouvrit dans l’escalier. Il eut peur d’être surpris et il se mit à monter fort vite et avec la crainte d’avoir été vu, minaudant ainsi, par quelque invité de son ami.

En arrivant au second étage, il aperçut une autre glace et il ralentit sa marche pour se regarder passer. Sa tournure lui parut vraiment élégante. Il marchait bien. Et une confiance immodérée en lui-même emplit son âme. Certes, il réussirait avec cette figure-là et son désir d’arriver, et la résolution qu’il se connaissait et l’indépendance de son esprit. Il avait envie de courir, de sauter en gravissant le dernier étage. Il s’arrêta devant la troisième glace, frisa sa moustache d’un mouvement qui lui était familier, ôta son chapeau pour rajuster sa chevelure, et murmura à mi-voix, comme il faisait souvent : « Voilà une excellente invention. » Puis, tendant la main vers le timbre, il sonna.

Deuxième partie de l'entretien sur Bel-ami : Entretien de 20 questions avec réponses en commentaire

Bel ami, Maupassant :

*** Toutes les réponses aux questions sont dans le commentaire joint

  • Problématique :
  • Comment cet extrait met-il en place la renaissance de G. Duroy ?
  • Plan de l'étude :
  • I) La mise en scène d'un dédoublement
  • a) De la réalité...
  • b) au reflet
  • II) La naissance d'un autre
  • a) la mise en scène d'un autre lui- même
  • b) Ambition

 

Questions sur l'extrait :

I -

A -

- Relevez le champ lexical de la perception?

- Que peut-on dire des verbes?

- Peut-on affirmer que George Duroy porte un nouveau regard sur lui-même?

- Justifiez votre réponse en citant

B -

- Montrez qu'il cherche à donner une bonne image de lui?

- A t'-il confiance en lui?

- Expliquez et citez

- Cherche t'-il à plaire et à remplir un rôle?

II -

A -

- Peut-on parler d'une mise en scène d'un autre lui-même?- Relevez les expressions du texte qui le montrent

B-

- Quel désir profond habite George Duroy?

- Quelle est son aspiration sociale?

- Peut-on le qualifier d'ambitieux?

- Quelles sont les expressions de l'extrait qui trahissent son désir d'évoluer dans l'échelle sociale?

- Relevez une accumulation-

Peut-on parler à la fin du texte d'un nouvel homme?

- Sur quoi repose selon Duroy, la réussite sociale?

- Expliquez le rôle du miroir dans l'extrait et par rapport à tout le roman?

- Est-ce un outil pour Maupassant de valoriser ainsi le miroir, reflet de son personnage?

- Etudiez la symbolique

 

 DOCUMENT 3

le rendez-vous amoureux entre Bel ami et Madame de Marelle

Lecture du texte

Il la sentait contre lui, si près, enfermée avec lui dans cette boîte noire, qu'éclairaient brusquement, pendant un instant, les becs de gaz des trottoirs. Il sentait à travers sa manche, la chaleur de son épaule, et il ne trouvait rien à lui dire, absolument rien, ayant l'esprit paralysé par le désir impérieux de la saisir dans ses bras. « Si j'osais, que ferait-elle ? » pensait-il. Et le souvenir de toutes les polissonneries chuchotées pendant le dîner l'enhardissait, mais la peur du scandale le retenait en même temps. Elle ne disait rien non plus, immobile, enfoncée en son coin. Il eût pensé qu'elle dormait s'il n'avait vu briller ses yeux chaque fois qu'un rayon de lumière pénétrait dans la voiture. « Que pensait-elle ? » Il sentait fort bien qu'il ne fallait point parler, qu'un mot, un seul mot, rompant le silence, emporterait ses chances ; mais l'audace lui manquait, l'audace de l'action brusque et brutale. Tout à coup il sentit remuer son pied. Elle avait fait un mouvement, un mouvement sec, nerveux, d'impatience ou d'appel peut-être. Ce geste, presque insensible, lui fit courir, de la tête aux pieds, un grand frisson sur la peau, et se tournant vivement, il se jeta sur elle, cherchant la bouche avec ses lèvres et la chair nue avec ses mains. Elle jeta un cri, un petit cri, voulut se dresser, se débattre, le repousser ; puis elle céda, comme si la force lui eût manqué pour résister plus longtemps. Mais la voiture s'étant arrêtée bientôt devant la maison qu'elle habitait, Duroy, surpris, n'eut point à chercher des paroles passionnées pour la remercier, la bénir et lui exprimer son amour reconnaissant. Cependant elle ne se levait pas, elle ne remuait point, étourdie par ce qui venait de se passer. Alors il craignit que le cocher n'eût des doutes, et il descendit le premier pour tendre la main à la jeune femme. Elle sortit enfin du fiacre en trébuchant et sans prononcer une parole. Il sonna, et, comme la porte s'ouvrait, il demanda, en tremblant : — Quand vous reverrai-je ? Elle murmura si bas, qu'il entendit à peine : — Venez déjeuner avec moi demain. Et elle disparut dans l'ombre du vestibule en repoussant le lourd battant, qui fit un bruit de coup de canon. Il donna cent sous au cocher et se mit à marcher devant lui, d'un pas rapide et triomphant, le cœur débordant de joie. Il en tenait une, enfin, une femme mariée ! une femme du monde ! du vrai monde ! du monde parisien ! Comme ça avait été facile et inattendu ! Il s'était imaginé jusque-là que pour aborder et conquérir une de ces créatures tant désirées, il fallait des soins infinis, des attentes interminables, un siège habile fait de galanteries, de paroles d'amour, de soupirs et de cadeaux. Et voilà que tout d'un coup, à la moindre attaque, la première qu'il rencontrait s'abandonnait à lui, si vite qu'il en demeurait stupéfait. « Elle était grise, pensait-il ; demain ce sera une autre chanson. J'aurai les larmes. » Cette idée l'inquiéta, puis il se dit : « Ma foi, tant pis. Maintenant que je la tiens, je saurai bien la garder. » Et, dans le mirage confus où s'égaraient ses espérances de grandeur, de succès, de renommée, de fortune et d'amour, il aperçut tout à coup, pareilles à ces guirlandes de figurantes qui se déroulent dans le ciel des apothéoses, une procession de femmes élégantes, riches, puissantes, qui passaient en souriant pour disparaître l'une après l'autre au fond du nuage doré de ses rêves. Et son sommeil fut peuplé de visions. Il était un peu ému, le lendemain, en montant l'escalier de Mme de Marelle. Comment allait-elle le recevoir ? Et si elle ne le recevait pas ? Si elle avait défendu l'entrée de sa demeure ? Si elle racontait… ? Mais non, elle ne pouvait rien dire sans laisser deviner la vérité tout entière. Donc il était maître de la situation. La petite bonne ouvrit la porte. Elle avait son visage ordinaire. Il se rassura, comme s'il se fût attendu à ce que la domestique lui montrât une figure bouleversée. Il demanda : — Madame va bien ? Elle répondit : — Oui, monsieur, comme toujours. Et elle le fit entrer dans le salon. Il alla droit à la cheminée pour constater l'état de ses cheveux et de sa toilette ; et il rajustait sa cravate devant la glace, quand il aperçut dedans la jeune femme qui le regardait, debout sur le seuil de sa chambre. Il fit semblant de ne l'avoir point vue, et ils se considérèrent quelques secondes, au fond du miroir, s'observant, s'épiant avant de se trouver face à face. Il se retourna. Elle n'avait point bougé, et semblait attendre. Il s'élança balbutiant : — Comme je vous aime ! comme je vous aime ! Elle ouvrit les bras et tomba sur sa poitrine ; puis, ayant levé la tête vers lui, ils s'embrassèrent longtemps. Il pensait : « C'est plus facile que je n'aurais cru. Ça va très bien. » Et, leurs lèvres s'étant séparées, il souriait sans dire un mot, en tâchant de mettre dans son regard une infinité d'amour. Elle aussi souriait, de ce sourire qu'elles ont pour offrir leur désir, leur consentement, leur volonté de se donner. Elle murmura : — Nous sommes seuls. J'ai envoyé Laurine déjeuner chez une camarade. Il soupira, en lui baisant les poignets : — Merci, je vous adore. Alors elle lui prit le bras, comme s'il eût été son mari, pour aller jusqu'au canapé où ils s'assirent côte à côte. Il lui fallait un début de causerie habile et séduisant ; ne le découvrant point à son gré, il balbutia : — Alors, vous ne m'en voulez pas trop ? Elle lui mit une main sur la bouche : — Tais-toi ! Ils demeurèrent silencieux, les regards mêlés, les doigts enlacés et brûlants. — Comme je vous désirais ! dit-il. Elle répéta : — Tais-toi ! On entendait la bonne remuer les assiettes dans la salle derrière le mur. Il se leva : — Je ne veux pas rester si près de vous. Je perdrais la tête. La porte s'ouvrit : — Madame est servie. Et il offrit son bras avec gravité. Ils déjeunèrent face à face, se regardant et se souriant sans cesse, occupés uniquement d'eux, tout enveloppés par le charme si doux d'une tendresse qui commence. Ils mangeaient sans savoir quoi. Il sentit un pied, un petit pied, qui rôdait sous la table. Il le prit entre les siens et l'y garda, le serrant de toute sa force. La bonne allait, venait, apportait et enlevait les plats d'un air nonchalant, sans paraître rien remarquer. Quand ils eurent fini de manger, ils rentrèrent dans le salon et reprirent leur place sur le canapé, côte à côte. Peu à peu, il se serrait contre elle, essayant de l'étreindre. Mais elle le repoussait avec calme : — Prenez garde, on pourrait entrer. Il murmura : — Quand pourrai-je vous voir bien seule pour vous dire comme je vous aime ? Elle se pencha vers son oreille, et prononça tout bas : — J'irai vous faire une petite visite chez vous un de ces jours. Il se sentit rougir : — C'est que… chez moi… c'est… c'est bien modeste… Elle sourit : — Ça ne fait rien. C'est vous que j'irai voir et non pas l'appartement. Alors il la pressa pour savoir quand elle viendrait. Elle fixa un jour éloigné de la semaine suivante, et il la supplia d'avancer la date, avec des paroles balbutiées, des yeux luisants, en lui maniant et lui broyant les mains, le visage rouge, enfiévré, ravagé de désir, de ce désir impétueux qui suit les repas en tête à tête. Elle s'amusait de le voir l'implorer avec cette ardeur, et cédait un jour de temps en temps. Mais il répétait : — Demain… dites… demain. Elle y consentit à la fin : — Oui. Demain. Cinq heures. Il poussa un long soupir de joie ; et ils causèrent presque tranquillement, avec des allures d'intimité, comme s'ils se fussent connus depuis vingt ans. Un coup de timbre les fit tressaillir ; et, d'une secousse, ils s'éloignèrent l'un de l'autre. Elle murmura : — Ce doit être Laurine. L'enfant parut, puis s'arrêta interdite, puis courut vers Duroy en battant des mains, transportée de plaisir en l'apercevant, et elle cria : — Ah ! Bel-Ami ! Mme de Marelle se mit à rire : — Tiens ! Bel-Ami ! Laurine vous a baptisé ! C'est un bon petit nom d'amitié pour vous, ça ; moi aussi je vous appellerai Bel-Ami !

 

  • Problématiques possibles :
  • En quoi le personnage de roman est-il porteur de l’image d’une société?
  • En quoi cette scène a t'-elle un caractère théâtral?
  • En quoi cette scène reflète t'-elle l'ironie de Maupassant?

 

 

Questions : notes introductives :

1 -

Chez quels autres auteurs retrouve t'-on la peinture de la société du 19ème siècle avec la même force réaliste que Maupassant?

On retrouve cette peinture de la société du 19ème siècle chez Flaubert et Zola.

2 -

Citez deux ouvrages de Flaubert et deux ouvrages de Zola

Flaubert : Madame Bovary et l'Education sentimentale

Zola : Germinal et La bête humaine.

3 -

Quel est le thème de Bel ami?

Il s'agit de l'histoire d'un jeune homme ambitieux, sans argent du nom de George Duroy dont le lecteur suit les aventures amoureuses et sociales.

4 -

Quels sont les traits caractéristiques de G. Duroy?

C'est un beau garçon entretenu par les femmes : il profite de son physique pour évoluer dans le monde social. Il a aussi de grands talents de journaliste. Il flatte pour arriver à ses fins.

5 -

Dans les grandes lignes, quel est son portrait psychologique?

Ambitieux, profiteur, arriviste.

6 -

Quels sont selon vous, les termes qui le représenteraient le mieux?

profiteur, arriviste.

7 -

Qu'est-ce qu'un héros éponyme?

C'est un héros qui a donné son nom au livre.

8 -

Citez un autre héros éponyme représentant de la littérature classique

Candide

9 -

Quels sont les deux personnages en présence dans l'extrait?

Dans l'extrait, les deux personnages en présence sont Madame de Marelle et George Duroy.

10 -

Quel est le point de vue du narrateur dans ce passage?

Le point de vue est omiscient

 

Plan possible pour un commentaire :

I La rencontre amoureuse

A cadre et évolution du récit

B le portrait des personnages

II Le caractère théâtral de la scène

A les stichomythies

B le comique de geste et de situation

III L'ironie du narrateur

A la comédie de l'amour

B Dénonciation de la société bourgeoise

Hypocrisie et faux semblants

Conclusion

Questionnaire sur le passage en fonction des axes proposés

I-

A -

Quel est le cadre mis en place?

Montrez en citant pour justifier votre réponse que le décor minimaliste traduit la pauvreté de la relation sentimentale des deux personnages

L'appartement est modeste, nous distinguons le salon, la salle à manger. Ils vont dans un premier temps dans le salon, puis dans la salle à manger et enfin retournent au salon "quand ils eurent fini de manger, ils rentrèrent dans le salon et reprirent leur place de sur le canapé"

Le décor semble refléter la banalité de leurs sentiments. Les personnages sont cantonnés dans un décor a priori minimaliste.

B -

1 -

Relevez les expressions et termes qui reflètent la sensibilité de George Duroy

"balbutiant"; "il balbutia"; il se "sentit rougir" " des paroles balbutiées " le visage rouge"

2 -

A quel signe le lecteur voit-il que les deux personnages ne se respectent pas de la même manière?

George vouvoie Madame de Marelle, il lui dit : "je vous adore" tandis qu'elle le tutoie "tais toi"

3 -

En quoi le tutoiement renseigne t'-il le lecteur sur le personnage de Mme de Marelle?

Le tutoiement nous montre que Madame de Marelle est dominatrice. George est tel un jouet qu'elle utilise à sa guise.

4 -

Quels sont les traits dominants de cette femme?

Elle le domine : "Elle s'amusait de le voir l'implorer avec cette ardeur": Elle manifeste son penchant à la femme adultère "nous sommes seuls, j'ai envoyé Laurine déjeuner chez une camarade".

II -

A -

1 -

Définir les stichomythies

Les stichomythies sont des répliques brèves qui se succèdent

2 -

Relevez et montrez leur importance dans cet extrait

On peut par exemple citer les deux occurences de "tais-toi" ou encore "comme je vous désirais".

3 -

De quoi cela est-il typique?

C'est typique des dialogues théâtraux de comédie.

4 -

Analysez la mise en abyme d'une pièce de théâtre dans le texte romanesque

A quelle pièce cette mise en abyme fait-elle référence?

On peut parler d'une mise en abyme d'une pièce de théâtre dans le texte romanesque : la référence de l'époque, Madame est servie, pièce dans laquelle on retrouve le triangle mari, femme, amant.

5 -

Comment l'effet comique se traduit-il? Citez pour justifier votre réponse

Quel rôle les répétitions jouent-elles?

L'effet comique est traduit par des répétitions "comme je vous aime!" ou encore par le contraste entre les deux personnages, l'audace de Madame de Marelle et Duroy, timide et hésitant ainsi que le suggèrent les formules suivantes : "balbutia", "balbutiant", "balbutié". Le personnage est effacé en proie à une femme dominatrice jouant la comédie du faux amour : il est ridicule.

6 -

Quelle image G. Duroy donne t'-il de lui?

Duroy donne l'image d'un héros timide, peu assuré, hésitant à la limite du ridicule, soumis à une femme qui s'octroie le monopole de la parole et des décisions.

7 -

Est-ce celle d'un héros traditionnel?

Ce n'est pas l'image d'un héros traditionnel

B -

1 -

Quel est le rôle de la bonne? Que symbolise t'-elle?

La bonne semble perturber la tranquilité des amants. On peut à égard citer : "On entendait la bonne rumer les assiettes, dans la salle, derrière le mur". Son rôle est d'être témoin de la scène. Personnage secondaire essentiel qui sait tout mais ne dit rien.

2 -

Relevez les expressions qui traduisent le comique de geste. Analysez les

Effet de contraste entre le comique de geste et de situation : "il offrit son bras avec gravité" : Duroy passe de sérieux et grave à fougueux et passionné. Les gestes sont à cet égard démesurés, "il s'élançait", "elle ouvrit ses bras...".

3 -

Relevez les expressions qui traduisent le comique de situation. Analysez les

La bonne s'introduit dans l'intimité des amants en faisant du bruit dans la salle, puis fait les cent pas dans l'appartement comme si tout était normal "la bonne allait, venait, sans paraître rien remarquer". Le comique de situation est basé sur la bonne, véritable témoin oculaire dans la comédie mais qui reste toujours un simple témoin muet.

II I -

A -

1 -

Montrez que le narrateur manifeste de l'ironie vis-à-vis de G. Duroy à plusieurs niveaux:

son attitude féminine = la référence aux cheveux et à la toilette de Duroy

son narcissisme = Duroy est très vaniteux

son anti-héroisme = Duroy est un anti-héros, on le voit féminisé, narcissique et soumis à une femme dominante

2 -

Par quel point de vue le narrateur parvient-il à se moquer de G. Duroy?

Le narrateur parvient à se moquer de Duroy par le point de vue omniscient

3 -

Quelle image donne t'-il de Mme de Marelle?

Le narrateur donne de Madame de Marelle l'image d'une femme facile

4 -

Quelle image le narrateur donne t'-il de cette scène d'amour?

Le narrateur donne l'image d'une scène d'amour ridicule où chacun jouerait à merveille son rôle d'amant. Il est ironique.

B -

1 -

Quels sont les sous-entendus de Maupassant?

Maupassant affirme à travers les "yeux luisants... ravagé de désir, de ce désir qui suit les repas", que Duroy a trop bu de vin. C'est l'alcool en fait qui fait briller ses yeux et non son désir de Madame de Marelle.

2 -

En quoi Maupassant critique t'-il le jeu social?

Justifier votre réponse en citant le texte

Maupassant dénonce la décadence d'un milieu ou l'hypocrisie et l'argent dominent. Nous sommes dans le Paris de la fin du XXIème siècle.

3 -

Montez en relevant quelques citations du texte que la description est réaliste, objective et lucide

"rajustait sa cravate devant la glace"

"ils causèrent avec des allures d"'intimité, comme s'ils se fussent connus depuis 20 ans"

4 -

De quel ordre la décadence soulignée par Maupassant est-elle? Quelle est sa visée?

La décadence évoquée est sociale. Il s'agit de dénoncer la société et ses moeurs en mettant l'accent sur le milieu social dépravé et hypocrite.

5 -

Chez quels autres auteurs retrouve t'-on ces mêmes thèmes?

Chez Flaubert par exemple

Huysmans et Barbey d'Aurevilly

6 -

Montrez que Bel ami est le type même du dandy

C'est un personnage artificiel, littérature décadente. "rajustait sa cravate devant la glace"

7 -

Proposez une définition de dandy : recherche personnelle

8 -

Expliquez le titre «Bel-ami»

Bel ami est ici le type du dandy.

9 -

Quel est le discours moraliste de Maupassant?

Comment procède t'-il pour le mettre en avant?

Nous sommes dans une comédie de la passion, Duroy n'éprouve pas un amour sincère mais une simple passion vénale. Madame de Marelle est présentée quant à elle comme une femme facile et sans scrupules dans sa relation aux hommes, "elle souriait, de ce sourire qu'elles on pour offrir leur désir.... se donner" = Maupassant tient un véritable discours moraliste que le présent de vérité générale met en avant. Il critique le comportement décadent des femmes faciles de l'époque.
"J'ai envoyé Laurine déjeuner chez une camarade; "Merci je vous adore"

10 -

Relevez les procédés qui mettent en valeur la comédie, le jeu

Nous avons plusieurs procédés : la séduction, les apparences, le jeu, l'illusion et le mélange des genres, comiques et ironique ; Nous sommes dans une comédie qui s'apparente à un vaudeville.

Questions sur la conclusion:

Peut-on dire qu'au-delà du regard ironique du narrateur, la littérature romantique soit également en cause et en particulier le sentimentalisme?

Oui, le romantisme est devenu un véritable cliché. Le sentimentalisme est tourné en ridicule : c'est propre à la littérature des auteurs décadents de l'époque.

Le mélange des tons comiques et ironie, fait de cet extrait un texte de référence en matière de littérature réaliste

 

 

DOCUMENT 4

Deuxième partie, chapitre VIII

Problématique:

En quoi cette scène peut elle être vue comme l’ aboutissement de la transformation de George Duroy?

le flagrant délit: manigance et adultère

A) La mise en scène du texte, un moment théâtral

Le comique de situation est visible suite au fait que ce soit un flagrant délit donc Madeleine et Laroche Mathieu sont trouvés presque nus par la police et Duroy, ils sont pris sur le fait.

Le comique de mots est visible lors des dialogues, Laroche Mathieu balbutia « c’est que je suis…je suis … tout nu ».

Duroy ajouta en réponse « allons donc…levez-vous…puisque vous vous êtes déshabillé devant ma femme vous pouvez bien vous habillez devant moi », il joue sur les mots, cela crée un comique de mots.

Le comique de geste est visible à travers les didascalies »on voyait dans le lit la forme d’un corps cachée sous le drap »,« L’homme couché ne remua pas », Laroche Mathieu se cache espère qu’on ne le verra pas s’il ne bouge pas , c’est absurde.

Le comique de mœurs est visible à travers le commissaire, pour que ce soit considéré comme vrai, il faut qu’il y ait un flagrant délit avec présence de policiers, déplus le magistrat doit prendre des notes « sur l’état et la disposition du logis » lors du flagrant délit.

C’est absurde car c’est une affaire privée de famille et non d’Etat.

C’est intéressant que cet extrait soit mis en scène plutôt que raconté

Car c’est une étape qui fonde le début de la nouvelle vie de Duroy et on voit jusqu’où il est capable d’aller (humilié celle à qui il doit tout) pour arriver à ses fins.

B)Les personnages dans leurs rôles (mise en abyme, ils se mettent eux-mêmes en scène dans cette extrait)

a) Madeleine:

Dans cette scène alors qu’elle est profondément humiliée et mal à l’aise, elle essaie de faire paraitre le contraire, elle fait la fiere comme si elle n’était pas humiliée, elle provoque le commissaire en lui riant au nez, « c’est du propre », elle le méprise à cause de son métier et car c’est le seul homme faible, elle ignore Duroy et son amant totalement comme s’ils étaient absents.

Au départ elle est tout de même choquée « d’une voix étranglée », « elle n’a plus rien à perdre » elle a perdu son honneur, sa fierté de femme, elle perd son mari, déception de rompre avec lui, perte de l’influence politique et financière. Elle est indifférente envers son amant car il ne lui est plus utile, donc elle s’en fiche . Elle est aussi indifférente envers son mari car elle ne veut pas lui faire le plaisir de s’humilier encore plus devant lui.

b)Duroy

Il fait semblant d’être en colère d’être « cocu ». Il est en colère que sa femme ait un amant d’une classe sociale plus aisée que lui. Il se moque de l’infidélité de sa femme « vous pouvez vous recoucher ».

« dents contre dents crocs contre crocs » (passage légion d’honneur), il pend plaisir à humilier le ministre, c’est Duroy qui mène le flagrant délit et non le commissaire. Il dévoile l’ identité du ministre en mettant l’accent sur sa lâcheté: « saisit la couverture, la tira, et, arrachant l’oreiller ».Il le ridiculise « allons donc levez vous…devant moi »

Une telle maîtrise de l’action et la préméditation peuvent faire douter de la véracité de la colère de Duroy. Il joue « avec un air de discret »

Conclusion:

George Duroy va changer de vie.

Et par cet extrait, on voit qu’il est capable de tout pour arriver à ses fins car il est immoral et rejette celle qui lui a tout donné.

 

TEXTE:

Le commissaire se retourna vivement, et regardant Madeleine dans les yeux :

- Vous êtes bien Mme Claire-Madeleine Du Roy, épouse légitime de M. Prosper-Georges Du Roy, publiciste, ici présent ?

Elle articula, d’une voix étranglée :

- Oui, monsieur.

- Que faites-vous ici ?

Elle ne répondit pas.

Le magistrat reprit :

- Que faites-vous ici ? Je vous trouve hors de chez vous, presque dévêtue dans un appartement meublé. Qu’êtes-vous venue y faire ?

Il attendit quelques instants. Puis, comme elle gardait toujours le silence :

- Du moment que vous ne voulez pas l’avouer, madame, je vais être contraint de le constater.

On voyait dans le lit la forme d’un corps caché sous le drap.

Le commissaire s’approcha et appela :

- Monsieur ?

L’homme caché ne remua pas. Il paraissait tourner le dos, la tête enfoncée sous un oreiller.

L’officier toucha ce qui semblait être l’épaule, et répéta :

- Monsieur, ne me forcez pas, je vous prie, à des actes.

Mais le corps voilé demeurait aussi immobile que s’il eût été mort.

Du Roy, qui s’était avancé vivement, saisit la couverture, la tira et, arrachant l’oreiller, découvrit la figure livide de M. Laroche-Mathieu. Il se pencha vers lui et, frémissant de l’envie de le saisir au cou pour l’étrangler, il lui dit, les dents serrées :

- Ayez donc au moins le courage de votre infamie.

Le magistrat demanda encore :

- Qui êtes-vous ?

L’amant, éperdu, ne répondant pas, il reprit :

- Je suis commissaire de police et je vous somme de me dire votre nom !

Georges, qu’une colère bestiale faisait trembler, cria :

- Mais répondez donc, lâche, ou je vais vous nommer, moi.

Alors l’homme couché balbutia :

- Monsieur le commissaire, vous ne devez pas me laisser insulter par cet individu.

Est-ce à vous ou à lui que j’ai affaire ? Est-ce à vous ou à lui que je dois répondre ?

Il paraissait n’avoir plus de salive dans la bouche.

L’officier répondit :

- C’est à moi, monsieur, à moi seul. Je vous demande qui vous êtes ?

L’autre se tut. Il tenait le drap serré contre son cou et roulait des yeux effarés. Ses petites moustaches retroussées semblaient toutes noires sur sa figure blême.

Le commissaire reprit :

- Vous ne voulez pas répondre ? Alors je serai forcé de vous arrêter. Dans tous les cas, levez-vous. Je vous interrogerai lorsque vous serez vêtu.

Le corps s’agita dans le lit, et la tête murmura :

- Mais je ne peux pas devant vous.

Le magistrat demanda :

- Pourquoi ça ?

L’autre balbutia :

- C’est que je suis... je suis... je suis tout nu.

Du Roy se mit à ricaner, et ramassant une chemise tombée à terre, il la jeta sur la couche en criant :

- Allons donc... levez-vous... Puisque vous vous êtes déshabillé devant ma femme, vous pouvez bien vous habiller devant moi.

Puis il tourna le dos et revint vers la cheminée.

Madeleine avait retrouvé son sang-froid, et voyant tout perdu, elle était prête à tout oser. Une audace de bravade faisait briller son œil ; et, roulant un morceau de papier, elle alluma, comme pour une réception, les dix bougies des vilains candélabres posés au coin de la cheminée.

Puis elle s’adossa au marbre et tendant au feu mourant un de ses pieds nus, qui soulevait par derrière son jupon à peine arrêté sur les hanches, elle prit une cigarette dans un étui de papier rose, l’enflamma et se mit à fumer.

Le commissaire était revenu vers elle, attendant que son complice fût debout.

Elle demanda avec insolence :

- Vous faites souvent ce métier-là, monsieur ?

Il répondit gravement :

- Le moins possible, madame.

Elle lui souriait sous le nez :

- Je vous en félicite, ça n’est pas propre.

Elle affectait de ne pas regarder, de ne pas voir son mari.

Mais le monsieur du lit s’habillait. Il avait passé son pantalon, chaussé ses bottines et il se rapprocha, en endossant son gilet.

L’officier de police se tourna vers lui :

- Maintenant, monsieur, voulez-vous me dire qui vous êtes ?

L’autre ne répondit pas.

Le commissaire prononça :

- Je me vois forcé de vous arrêter.

Alors l’homme s’écria brusquement :

- Ne me touchez pas. Je suis inviolable !

Du Roy s’élança vers lui, comme pour le terrasser, et il lui grogna dans la figure :

- Il y a flagrant délit... flagrant délit. Je peux vous faire arrêter, si je veux... oui, je le peux.

Puis, d’un ton vibrant :

- Cet homme s’appelle Laroche-Mathieu, ministre des Affaires étrangères.

Le commissaire de police recula stupéfait, et balbutiant :

- En vérité, monsieur, voulez-vous me dire qui vous êtes, à la fin ?

L’homme se décida, et avec force :

- Pour une fois, ce misérable-là n’a point menti. Je me nomme, en effet, Laroche-Mathieu, ministre.

Puis tendant le bras vers la poitrine de Georges, où apparaissait comme une lueur, un petit point rouge, il ajouta :

- Et le gredin que voici porte sur son habit la croix d’honneur que je lui ai donnée.

Du Roy était devenu livide. D’un geste rapide, il arracha de sa boutonnière la courte flamme de ruban, et, la jetant dans la cheminée :

- Voilà ce que vaut une décoration qui vient de salops de votre espèce.

Ils étaient face à face, les dents près des dents, exaspérés, les poings serrés, l’un maigre et la moustache au vent, l’autre gras et la moustache en croc.

Le commissaire passa vivement entre les deux et, les écartant avec ses mains :

- Messieurs, vous vous oubliez, vous manquez de dignité !

Ils se turent et se tournèrent les talons. Madeleine, immobile, fumait toujours, en souriant.

L’officier de police reprit :

- Monsieur le ministre, je vous ai surpris, seul avec Mme Du Roy, que voici, vous couché, elle presque nue. Vos vêtements étant jetés pêle-mêle à travers l’appartement, cela constitue un flagrant délit d’adultère. Vous ne pouvez nier l’évidence. Qu’avez-vous à répondre ?

Laroche-Mathieu murmura :

- Je n’ai rien à dire, faites votre devoir.

Le commissaire s’adressa à Madeleine :

- Avouez-vous, madame, que monsieur soit votre amant ?

Elle prononça crânement :

- Je ne le nie pas, il est mon amant !

- Cela suffit.

Puis le magistrat prit quelques notes sur l’état et la disposition du logis. Comme il finissait d’écrire, le ministre qui avait achevé de s’habiller et qui attendait, le paletot sur le bras, le chapeau à la main, demanda :

- Avez-vous encore besoin de moi, monsieur ? Que dois-je faire ? Puis-je me retirer ?

Du Roy se retourna vers lui et souriant avec insolence :

- Pourquoi donc ? Nous avons fini. Vous pouvez vous recoucher, monsieur ; nous allons vous laisser seuls.

Et posant le doigt sur le bras de l’officier de police :

- Retirons-nous, monsieur le commissaire, nous n’avons plus rien à faire en ce lieu.

Un peu surpris, le magistrat le suivit ; mais, sur le seuil de la chambre, Georges s’arrêta pour le laisser passer. L’autre s’y refusait par cérémonie.

Du Roy insistait :

- Passez donc, monsieur.

Le commissaire dit :

- Après vous.

Alors le journaliste salua, et sur le ton d’une politesse ironique :

- C’est votre tour, monsieur le commissaire de police. Je suis presque chez moi, ici.

Puis il referma la porte doucement, avec un air de discrétion.

 

 

Deuxième partie de l'entretien sur Bel-ami : Entretien de 20 questions avec réponses en commentaire

Bel ami de Maupassant : le flagrant délit: manigance et adultère

2eme partie, Chapitre VIII

  • Problématique de l'extrait :
  • En quoi cette scène peut elle être vue comme l’ aboutissement de la transformation de George Duroy?

 

  • Plan de l'étude :
  • A) La mise en scène du texte, un moment théâtral
  • B)Les personnages dans leurs rôles (mise en abyme, ils se mettent eux-mêmes en scène dans cet extrait)
  • a) Madeleine:
  • b)Duroy
  • Conclusion

Questions sur l'extrait :

*** Toutes les réponses aux questions sont dans le commentaire 

A -

  • - Analysez le comique de situation
  • - En quoi se manifeste t'-il?
  • - Citez pour justifier votre réponse
  • - Analysez le comique demots
  • - Comment se traduit-il?
  • - Justifiez votre réponse en citant
  • - Analysez le comique de geste
  • - Etudiez les didascalies
  • - En quoi les didascalies renforcent-elles le comique de geste?
  • - Analysez le comique de moeurs
  • - Comment se traduit-il?
  • - Montrez que cet extrait est mis en scène plutôt que raconté
  • - Est-ce une nouvelle étape pour la nouvelle vie de Duroy?
  • - Montrez en quoi?
  • - Duroy est-il capable de tout pour arriver à ses fins?
  • - Citez pour justifier votre réponse

B -

- a) -

  • - Quel est l'état d'esprit de Madeleine?
  • - Comment vit-elle l'humiliation?
  • - Se montre t'-elle méprisante et fière?
  • - Comment vit-elle sa déception?

- b) -

  • - Que peut-on dire de G. Duroy?
  • - Est-il en colère?
  • - Pourquoi? Justifiez
  • - A t'-il une maîtrise de l'action?
  • - Est-il manipulateur?
  • - En quel sens peut-on parler de préméditation?
  • - Duroy vous semble t'-il immoral? Pourquoi?
  • - Expliquez et justifiez votre réponse

 

 

DOCUMENT 5

Bel ami, Maupassant : L'arriviste

Texte:

Lorsque l’office fut terminé, il se redressa, et donnant le bras à sa femme, il passa dans la sacristie. Alors commença l’interminable défilé des assistants. Georges, affolé de joie, se croyait un roi qu’un peuple venait acclamer. Il serrait des mains, balbutiait des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments : « Vous êtes bien aimable. »

Soudain il aperçut Mme de Marelle ; et le souvenir de tous les baisers qu’il lui avait donnés, qu’elle lui avait rendus, le souvenir de toutes leurs caresses, de ses gentillesses, du son de sa voix, du goût de ses lèvres, lui fit passer dans le sang le désir brusque de la reprendre.

Elle était jolie, élégante, avec son air gamin et ses yeux vifs. Georges pensait : « Quelle charmante maîtresse, tout de même. »

Elle s’approcha un peu timide, un peu inquiète, et lui tendit la main. Il la reçut dans la sienne et la garda. Alors il sentit l’appel discret de ses doigts de femme, la douce pression qui pardonne et reprend. Et lui-même il la serrait, cette petite main, comme pour dire : « Je t’aime toujours, je suis à toi ! »

Leurs yeux se rencontrèrent, souriants, brillants, pleins d’amour. Elle murmura de sa voix gracieuse :

- À bientôt, monsieur.

Il répondit gaiement :

- À bientôt, madame.

Et elle s’éloigna.

D’autres personnes se poussaient. La foule coulait devant lui comme un fleuve. Enfin elle s’éclaircit. Les derniers assistants partirent. Georges reprit le bras de Suzanne pour retraverser l’église.

Elle était pleine de monde, car chacun avait regagné sa place, afin de les voir passer ensemble. Il allait lentement, d’un pas calme, la tête haute, les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte. Il sentait sur sa peau courir de longs frissons, ces frissons froids que donnent les immenses bonheurs. Il ne voyait personne. Il ne pensait qu’à lui.

Lorsqu’il parvint sur le seuil, il aperçut la foule amassée, une foule noire, bruissante, venue là pour lui, pour lui Georges Du Roy. Le peuple de Paris le contemplait et l’enviait.

Puis, relevant les yeux, il découvrit là-bas, derrière la place de la Concorde, la Chambre des députés.

Et il lui sembla qu’il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais-Bourbon.

Il descendit avec lenteur les marches du haut perron entre deux haies de spectateurs. Mais il ne les voyait point ; sa pensée maintenant revenait en arrière, et devant ses yeux éblouis par l’éclatant soleil flottait l’image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit.

 

 

Bel-ami de Maupassant

Thème: En quoi le personnage de roman est-il porteur de l’image d’une société?

Le sacre de l’arriviste.

Problématique: comment le personnage de roman devient il porteur de critiques?

Eléments pour l'analyse du texte :

C’est montrer comme un mariage princier « foule », « il délire » il y a beaucoup d’exagérations et d’hyperboles. C’est un point de vue interne, il devient mégalomane. Duroy s’imagine que tout Paris est venu pour lui comme un roi.

Duroy éprouve un désir charnel envers Mme de Marelle. La symbolique de ce mariage est purement une ambition politique pour Duroy, il n’éprouve aucun sentiment pour Suzanne

Comparaison avec l’incipit:

Ambition sociale aboutie.

Il a trouvé des femmes, prise de conscience de son pouvoir de séduction et surtout il a appris à utiliser ces femmes pour grimper l’échelle sociale.

I) L’aboutissement de l’ambition

Accumulation, « lorsque l’office fut terminé…aimable». Duroy exagère. Arrêt du délire ce fait à partir de « soudain » + passé simple. Duroy revient à la réalité, comparaison aquatique « la foule coulait devant lui comme un fleuve ».

Hyperboles: « se croyait un roi », « le peuple de Paris le contemplait et l’enviait », « une foule noire bruissant». Il y a un manque de recul.

II) Une fin ouverte

On peut sous-entendre que Mme de Marelle et Duroy vont entretenir encore une liaison secrète « je t’aime toujours, je suis à toi! ».

On comprend aussi que Duroy a une grande ambition politique visible à travers son mariage d’intérêt.

Duroy a beaucoup d’ambition et aucun sentiment amoureux envers son épouse.

 

 

Deuxième partie de l'entretien sur Bel-ami : Entretien de 24 questions avec réponses en commentaire

 

Plan de l'étude :

  • Introduction
  • Etude comparative avec l'incipit
  • Ambition sociale aboutie.
  • I) L’aboutissement de l’ambition
  • II) Une fin ouverte

 

  • Thème: En quoi le personnage de roman est-il porteur de l’image d’une société?
  • Le sacre de l’arriviste.
  • Problématique: comment le personnage de roman devient il porteur de critique?

 

Questions d'ensemble sur l'extrait :

  • - Le personnage du roman est-il porteur de critique?
  • - Développez votre réponse en citant de manière à travailler sur la problématique
  • - Relevez les hyperboles de l'extrait
  • - Que montrent-elles?
  • - De quelle nature le point de vue est-il?
  • - Quel regard George Duroy porte t-il sur lui même?
  • - Peut-on dire qu'il est devenu mégalomane?
  • - Analysez la symbolique du mariage
  • - Le mariage reflète t'-il l'ambition politique de Duroy?
  • - En quoi? Justifiez en citant
  • - Comparez cet extrait avec l'incipit du roman

 

I -

  • - Quel rôle les femmes ont-elles joué pour Duroy?
  • - A t'-il conscience de son pouvoir de séduction?
  • - Les femmes lui ont-elles permis de s'élever dans l'échelle sociale?
  • - En quel sens peut-on parler de l'aboutissement de l'ambition?
  • - Relevez une énumération
  • - Que marque le passé simple?
  • - Relevez une comparaison
  • - Que marque t'elle?
  • - Analysez les hyperboles

 

II -

  • - La fin du roman :
  • - Que pouvez-vous en dire?
  • - Analysez la fin comparativement à l'incipit
  • - En quel sens peut-on parler d'une fin ouverte?

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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