Les fables de La Fontaine

 

 

La Fontaine, le philosophe scythe : Commentaire et questionnaires : Document 1

DNBAC

 

 

 

Lecture de la fable

Un Philosophe austère, et né dans la Scythie,

Se proposant de suivre une plus douce vie,

Voyagea chez les Grecs, et vit en certains lieux

Un sage assez semblable au vieillard de Virgile,

Homme égalant les Rois, homme approchant des Dieux,

Et, comme ces derniers satisfait et tranquille.

Son bonheur consistait aux beautés d'un Jardin.

Le Scythe l'y trouva, qui la serpe à la main,

De ses arbres à fruit retranchait l'inutile,

Ebranchait, émondait, ôtait ceci, cela,

Corrigeant partout la Nature,

Excessive à payer ses soins avec usure.

Le Scythe alors lui demanda :

Pourquoi cette ruine.

Etait-il d'homme sage

De mutiler ainsi ces pauvres habitants ?

Quittez-moi votre serpe, instrument de dommage ;

Laissez agir la faux du temps :

Ils iront aussi tôt border le noir rivage.

- J'ôte le superflu, dit l'autre, et l'abattant,

Le reste en profite d'autant.

Le Scythe, retourné dans sa triste demeure,

Prend la serpe à son tour, coupe et taille à toute heure ;

Conseille à ses voisins, prescrit à ses amis

Un universel abatis.

Il ôte de chez lui les branches les plus belles,

Il tronque son Verger contre toute raison,

Sans observer temps ni saison,

Lunes ni vieilles ni nouvelles.

Tout languit et tout meurt.

Ce Scythe exprime bien

Un indiscret Stoïcien :

Celui-ci retranche de l'âme

Désirs et passions, le bon et le mauvais,

Jusqu'aux plus innocents souhaits.

Contre de telles gens, quant à moi, je réclame.

Ils ôtent à nos cœurs le principal ressort ; I

ls font cesser de vivre avant que l'on soit mort.

Fables, XII, 20, 1694

 

 

 

Commentaire de la fable :

Introduction :

La Fontaine s’inspire ici d’une anecdote d’un certain Aulu-Gelle qui est tirée d’un livre « Nuit d’Attique » au 2ieme siècle avant J-C. L’œuvre de la Fontaine est dédiée au duc de Bourgogne, le texte se trouve à la fin ce qui lui confère une certaine importance car il y a une morale générale On a une mise en scène de deux personnages opposés , et à travers ce récit allégorique on compare les deux manières de vivre de ces personnages qui illustrent aussi deux courants philosophiques qui sont les courants majeurs de l’antiquité ; l’épicurisme et le stoïcisme.

La fable pose le problème de la recherche du bonheur.

Problématique

En quoi peut-on dire que ce récit d’une rencontre a une portée allégorique ?

I )Le récit d’une rencontre

1) Deux personnages antagonistes par nature

a) Le philosophe Scythe

Le terme philosophe fait du Scythe un homme de théorie, de doctrine trop dans l’intellectuel et pas assez dans la pratique contrairement au grec. Le Scythe est qualifié par des termes négatifs : vers 1 austère et Scythie qui renvoient à un monde mort. - Les allitérations en « s » et « t » soulignent la barbarie du personnage aux vers 1 et 2 - on donne donc une image négative de la Scythie décrite comme sauvage par Hérodote au vers 21

B) Le sage est « grec »

ce qui est positif car c’est « un être civilisé » vers3 - Le terme « sage » au vers 4 opposé à philosophe implique une proximité plus grande avec la réalité, un état qui est le résultat d’une réflexion avec des expériences. L’enjambement au vers 3-4 met en valeur le mot « sage » Il y a une gradation laudative (=méliorative) dans la comparaison. Le grec est chez lui contrairement au Scythe, il est donc en adéquation avec le milieu où l’histoire se passe . - On est sensible à la sérénité du grec grâce à deux procédés : -la rime croisée vers 4 et 6 - le champ lexical de la sérénité « tranquille » « sérénité » avec une allitération en « b » au vers 7.

2) Deux personnages au comportement opposé

a) Le comportement du grec

- Au vers 10 on trouve une énumération de synonymie « ébranchait, émondait, ôtait, (…) corrigeant » avec deux intérêts : -Le sage poursuit un but unique, son action est harmonieuse et égale comme l’indique l’adverbe « partout » vers 11

-Ses actions ne sont pas systématiques et s’adaptent à la réalité. On le voit au vers 10 « ceci et cela » - La construction du vers 9 place le groupe nominal après le complément du nom. - Cela met en relief le caractère réfléchi du sage.

- le vers 11 en octosyllabe montre que l’on enlève les excès en accord avec le vers 12 en alexandrin qui évoque les excès de la nature. => Le grec vit dans une nature féconde, ce que nous montre plusieurs éléments : vers 7 « jardin » vers 9 « fruit » vers 11-12 « la nature a payé ses soins avec usure ».

B )Le comportement du Scythe

- Au vers 23 le dogmatisme impose aux gens la même règle comme si elle était bonne pour tout le monde. - Caractère destructeur avec : -d’une part la violence du scythe v.22 il s’agit de verbes monosyllabiques avec consonance en « pe » et « que » évoquant la brutalité « coupe » et « taille ». - hyperbole v.22 « à toute heure » , v.24 « un universel abattis », v29 « tout languis et tout meurt »

-il y a une gradation dans l’action du scythe : « coupe et taille » v22 « ôte » v25 et « tronque » v26

-Emploi du présent de narration rend l’action plus vivante et plus dramatique.

- v29 « tout languit et tout meurt » décrit une action en cours, en phase d’expansion qui s’élargit aux voisins et aux amis. - V21 à V29 Ici la parataxe montre l’irréflexion et l’inconséquences des actions du scythe. - V27 « sans observer » le Scythe ne s’adapte pas à la nature, cette adaptation est renforcée par la répétition de « ni » - Le Scythe transforme la nature autour de lui et y laisse la mort v29 « tout languis et tout mort » avec un point qui coupe en deux le vers et souligne donc la fin tragique.

3)Un dialogue révélateur

a) Le discours du Scythe

- Le discours du scythe a une dimension critique v14 « Etait-il d’homme sage » - Il emploie l’impératif et intervient v16-17 « Quittez moi votre serpe, instrument de dommage et laissez agir la faux du temps » - Le ton du scythe est emphatique un octosyllabe plus quatre alexandrins, on le remarque grâce à l’accumulation de figures de styles v14 « cette ruine » une hyperbole soulignée par la diérèse, on à également « ces pauvres habitants » au v15 il s’agit d’une personnification pathétique des arbres, puis la « faux du temps »au v17 allégorie qui évoque la mort et au v18 « noir rivage » est une métonymie qui évoque les enfers. - Il y a une accumulation d’images qui évoque la destruction et mort toujours dans le discours du scythe : v14 « mutilé », v15 « ruine », v16 « dommage » v17 « faux du temps » v18 « noir rivage » - Le scythe a une vision tragique de la vie et s’exprime de manière peu claire en utilisant des figures de styles comme un intellectuel pédant.

b) La réponse du grec

- Le grec fait une courte réponse :  un alexandrin et un octosyllabe - Il n’utilise pas de figure de styles, les mots sont employés au sens propre. De plus il ne donne pas de conseils, il dit simplement ce qu’il fait sans prétendre tout savoir contrairement au scythe.

 

II) La dimension allégorique

1) Une portée universelle

a) Un processus de généralisation

- Pour généraliser on emploie l’indéfini :

-pour désigner le personnage principal et les lieux v1 ,4,7 : un philosophe, un sage, un jardin, v3 « en certain lieu »

-emploi de l’indéfini pour décrire l’expérience du scythe qui est excessivement généralisante comme v22 « toute heure » v26 « toute raison » v29 « tout languit et tout meurt » - Le philosophe grec est présenté comme un modèle v5 l’homme par excellence « semblable au vieillard de Virgile, Homme égalant les Rois, approchant les Dieux » - La végétation est une évocation de la nature

-La métaphore filée du v15 au v18 commence par « mutiler » ainsi que par « ses pauvres habitants » qui sont des images de l’humanité, elle se poursuit au v17 « la faux du temps » et « noir rivage ». Les arbres représentent donc les hommes.

-plusieurs expressions peuvent être prises au sens figuré et désigner les hommes plutôt que les arbres v11 « corrigeant » et v12 « payer avec usure » - L’image de la mort v17 « la faux du temps », au centre du texte conduit à considérer le jardinier comme une figure du destin humain. On peut penser comme le scythe que la mort frappe au hasard , mais le grec, laisse imaginer au contraire qu’une destruction mesurer fait partie de la vie.

b) La moralité v29 à 36

- Le passage à la morale est marqué par l’emploi de la troisième personne du singulier, le présent de vérité générale et les verbes impersonnels. - Au v30 on met en relief l’élément critiqué grâce à la diérèse du stoïcien et du jeu sur les sonorités : allitération en « s » et assonance en « i » - V32 les désirs(bon) et les passions (mauvais) est un parallélisme entre le bon et le mauvais. Le stoïcien supprime tout plaisir dans la vie de manière aussi excessive que le scythe coupe les arbres. - V34 emploi de la première personne du singulier - V36 « Ils font cesser de vivre avant que l’on soit mort » Il s’agit là d’une antithèse qui résume le texte ; le scythe est synonyme de mort, il se prive de tout plaisir, il est donc déjà mort. En revanche le grec et synonyme de vie.

2) La question du bonheur

a) La conception épicurienne

- V7 « le Jardin » avec un grand « j » renvoie à l’école d’Epicure. D’après le philosophe le bonheur se trouve dans la modération : l’excès doit être évité car il est source de souffrances, il faut satisfaire les désirs tant qu’ils sont « naturels » et « nécessaires ». Au contraire, les passions apportent la violence , le « discernement » c’est-à-dire le sens critique est donc nécessaire pour les distinguer. - V2 à 7 c’est le champ lexical des sensations agréables v2 « douce » V6 « satisfait », V7 « bonheur » et « beautés » Ici l’éthique est lié à l’esthétique ce qui est beau est bon. - L’enseignement du sage n’a pas de vocation collective, c’est un sagesse individuelle fondée sur l’expérience - D’après Jean de la Fontaine la suppression systématique des désirs est une mort avant l’heure, l’épicurisme est une philosophie humaine contrairement au stoïcisme v34 37 « Contre de telles gens, quant à moi, je réclame. Ils ôtent de nos cœurs le principal ressort ; Ils font cesser de vivre avant que l’on soit mort. »

b) La conception stoïcienne

- V1 « philosophe austère », cette expression associe tout de suite le scythe à un stoïcien qui détruit les plaisirs de la vie. - Il y a trois mots du champs lexical des sensations désagréables qui est associé au scythe : v1 « austère », v16 «dommage » et v21 « triste » - Le scythe recherche « une plus douce vie » et imite donc le grec mais n’a pas de discernement et il n’est donc pas capable de souplesse contrairement au sage qui s’adapte à la nature qui l’entoure. - La leçon du grec était bonne mais a été mal comprise par le scythe . Cette fable est donc un avertissement pour le lecteur qui doit chercher le sens profond du texte et ne doit pas lire de façon superficielle.

3- Du fabuliste au lecteur a) L’esthétique du récit

-Construction du récit -voyage du scythe au v1 et 2 -v3à12 activité du grec avec parataxe (succession de verbes d’action)

-Prise de parole du scythe des verbes v13 à 18 -inversement - scythe est traité avec une gradation négative croissante jusqu’au « j » v34 « je réclame ». - V30 l’expression « indiscret stoïcien » montre que Jean de la Fontaine reproche l’attitude du stoïcien mais pas du stoïcisme en général, il évite d’être dogmatique ce qu’il reproche au stoïcien. - Une mise en abime

b) La figuration du lien fabuliste et lecteur

- Le philosophe scythe veut apprendre quelque chose comme le lecteur avec la fable - mais il ne comprend pas les conseils du grec comme un mauvais lecteur.

- On -activité du scythe : parataxe -la moralité v29 à36 on voit que le cœur de la fable sont les 4 premiers vers qui offrent un miroir inversé. D’un côté on voit les actions du grec et de l’autre celles du scythe . Par cet effet de chiasme on met en relief l’opposition de ces deux personnages.

 

- conclusion La fable en elle-même offre donc au lecteur de donner du plaisir comme une application pratique de la moralité. -Cette fable oppose stoïcisme et épicurisme, elle défend ce dernier mais le philosophe scythe peut apparaitre comme une figure du jansénisme (courant religieux très austère avec beaucoup d’adeptes au XVII) et représenter Fénelon qui était le précepteur du duc de Bourgogne. Il s’agit surtout de défendre une sagesse de modération et de souplesse en adaptation constante avec le monde qui nous entoure.

 

Ouverture

La Fontaine rappelle ici Molière pour lequel il faut châtier les mœurs par le rire

 

 

 

Questions et réponses  sur l'argumentation

1) Définir l’argumentation.

Argumenter, c’est rechercher l'adhésion de la personne visée pour l'amener sur le même point de vue que lui, mais, il existe plusieurs manières d'y arriver: on peut expliquer la véracité de la position que l'on présente, lui montrer que la position que l'on présente, lui montre que c'est la meilleur position, ou emporter son adhésion.

2) Quelle est la différence entre convaincre et persuader ?

Convaincre, consiste à défendre une thèse contestable, de façon logique et rationnelle, dans le but d’amener la personne visée à adhérée à cette thèse ; tandis que persuader utilise, dans le même but, utilise les sentiments, fait appelle aux émotions de la personne visée.

3) Quels sont les éléments qui fondent un discours argumentatif ?

Tout d’abord le thème : c'est le sujet du texte argumentatif ou encore la question à laquelle le locuteur va répondre à travers sa thèse. La thèse, placée en introduction ou en conclusion le plus fréquemment, engage la position du locuteur, c'est l'idée du texte dont il s'agit de convaincre ou de persuader le destinataire. Une thèse peut être soutenue ou rejetée. Ensuite, l’argument permet de justifier sa thèse ou de la réfuter (dans ce cas on parle de contre argument). On peut définir l'argument comme une proposition donnée comme vraie. Ils s’enchainent grâce à des liens logiques. Ils sont illustrés par des exemples, qui viennent renforcer l'argument.

4) Quels sont ces liens logiques ?

Les liens logiques sont de différentes natures grammaticales et permettent d'organiser un texte argumentatif.

Il y a :

- la disjonction, qui autorise l’alternative

- l’addition et l’analogie, qui permettent d’ajouter un élément

- la cause et l’hypothèse, qui posent l’origine d’une idée

- la conséquence et le but. La conséquence permet de préciser l'effet, la suite logique d'une idée ou d'un fait. Le but explicite la finalité d'une idée ou d'une action, sa visée et son objectif.

- L’opposition, qui réfute une idée et introduit sa contradiction. Elle permet de proposer un contre argument.

5) Qu’est-ce qu’un schéma argumentatif ?

C'est ce qui permet de reconstituer l'agencement de la thèse, des arguments et des exemples.

6) Quels sont les différents types de raisonnement ?

Il existe logiques de raisonnement dans un texte argumentatif :

- La déduction: commence par une loi générale pour terminer sur un fait particulier. (Exemple : le syllogisme)

- L'induction est le contraire de la déduction, on part d'une action particulière pour aboutir à une loi générale.

7) Quels sont les différents types d’arguments ?

- L'argument d'autorité : s'agit d'une idée émise d'un groupe que l'on ne peut généralement pas contester.

- L'argument ad hominem qui est utilisé pour une raison personnelle pour attaquer l'hypothèse de l'adversaire.

8) Quels sont les procédés du discours argumentatif ?

- La thèse rejetée: utilisée pour opposer deux thèses accentuée par cette opposition.

- La concession: utilisée pour faire semblant d'approuver sa thèse pour mieux soutenir la sienne. On peut la repérer facilement grâce à des connecteurs logiques.

- L'organisation logique: utilisée pour relier des arguments, grâce à des connecteurs logiques, pouvant exprimer de multiples rapports logiques. (voir question 4)

9) Quels sont les procédés de l’argumentation ?

Aussi appelées figure de style, ou de rhétoriques, voici les principales :

- Comparaison : figure dans laquelle nous avons un comparé, un comparant et un comparatif

- Métaphore : image et comparaison sans comparatif

- Métaphore filée : Suite de métaphores sur un même thème

- Allégorie : C’est le fait de représenter une idée par une image

- Prosopopée : discours direct d’un être disparu, d’une personnification, d’une allégorie

- La métonymie : C’est l’emploi d’un nom pour un autre : les planches pour dire la scène

Elle désigne le contenu par le contenant

C’est l’œuvre par son auteur

(Il y a donc trois sens possibles de cette figure de style qu’est la métonymie.)

- Synecdoque : C’est le fait de remplacer le nom d’une chose par l’une de ses caractéristiques

- Périphrase : C’est le fait de dire en plusieurs mots ce que l’on pourrait dire en un seul

- Inversion : inversion de l’ordre dans lequel apparaissent normalement les éléments syntaxiques

- Antithèse : confrontation de deux thèses opposées

- Prolepse : mise en relief d’un élément par sa mise hors proposition où il est remplacé par un pronom.

- Antiphrase : C’est le fait de dire le contraire de ce que l’on pense.

(On utilise l’antiphrase pour faire valoir l’ironie)

- Oxymore : C’est le fait de relier deux mots que l’on a pas l’habitude de voir ensemble.

- Personnification : Donner des traits humains à un objet/animal.

- Hyperbole : Exagération.

- Enumération : Succession de mots sans ordre croissant ou décroissant d’intensité : j’aime les films, la musique et les peinture

- Gradation : C’est une succession de mots avec un ordre croissant ou décroissant d’intensité

- Litote : atténuation d’une idée

- Euphémisme : atténuation d’une vérité pénible

- Anaphore : répétition d’un même élément en tête de phrases, de propositions de vers se succédant

- Chiasme : C’est un croisement.

- Ellipse : C’est la Suppression d’un mot.

10) Qu’est-ce qu’un argument de mauvaise foi ?

Les arguments de mauvaise foi n'ont pas de valeur logique mais donnent une apparence rationnelle au discours. Ce sont donc de faux arguments qui permettent de dissimuler la faiblesse de l'argumentation.

11) Quels sont-ils ?

- Le prétexte : il invoque une raison inventée pour justifier une décision ou un comportement, par exemple ce que fait le loup dans la fable de La Fontaine "le loup et l'agneau" : il prend prétexte du fait que l'agneau le gêne en buvant dans la même rivière que lui pour justifier sa décision de le dévorer.

- La tautologie : On peut traduire la tautologie par le discours du même, c'est le fait de dire deux fois la même chose, c'est un raisonnement sans fondement qui se contente de répéter la même idée et relève donc de l'évidence, exemple, je monte en haut.

- L'argument ad hominem : il consiste à discréditer la personne de l'adversaire plutôt que ses propos et ses arguments.

12) De quelle façon peut-on prendre en compte la thèse adverse, pour en tirer partie ?

On peut aussi tenir compte des arguments de l'adversaire et les intégrer dans le raisonnement, on peut le faire de trois façons.

- Le raisonnement concessif : il permet de donner raison à l'adversaire sur quelques points avant de réfuter l'essentiel de son argumentation.

- Le raisonnement par l'absurde : Il fait mine d'adopter la thèse adverse pour en tirer par déduction des conséquences ridicules : cela permet au locuteur de montrer que l'idée de départ, autrement dit la thèse adverse est illogique.

- L'ironie : La thèse adverse est prise en compte, elle feint d'adopter les arguments de l'adversaire pour mieux les tourner en dérision

 

Questions générales sur la fable, le classisme et La Fontaine:

 

  • de quel siècle La Fontaine est il ?
  • C'est un auteur du 17ème siècle
  • qui a inventé l'apologue?
  • Esope
  • quelles sont les règles du classicisme? qui en est le représentant?
  • Boileau est le représentant du classicisme : "tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". L'écriture doit-être claire, les raisonnements succints, brefs et fondés.
  • à quel autre genre s'oppose t'il?
  • le baroque
  • sur quel point la Fontaine et Esope s'opposent ils?
  • Esope écrivait en prose alors que La Fontaine versifie les fables
  • La Fontaine adopte t'il un style classique?
  • Oui
  • La Fontaine respecte t'il les règles de Boileau?
  • "tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement" - La Fontaine respecte les règles du classicisme représenté par Boileau.
  • "éviter la précipitation, être succint et précis"
  • quelle est la morale de la fable?
  • La morale permet à La Fontaine de dénoncer l'hypocrisie des courtisans ainsi que la vanité et la naiveté des rois. "Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli, Ils goberont l'appât; vous serez leur ami"  : Le roi croit aux mensonges. La toute puissance royale est remise en cause car les rois sont les esclaves de la flatterie. C'est une satire.
  • Quelles sont les fonctions de la fable?
  • Plaire et instruire.
  • En ce sens, peut-on dire que les fables aient un but didactique?
  • Les fables ont toujours un but didactique car elles visent toujours un enseignement
  • La fable relève t'elle de l'argumentation directe ou indirecte?
  • De l'argumentation indirecte. Les personnages sont fictifs, usage du symbolisme animalier qui permet au fabuliste d'éviter la censure.
  • Citez cinq fables de La Fontaine
  • Le chêne et le roseau, le coq et la perle, la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, la cigale et la fourmi, le corbeau et le renard.
  • Quelle est la position de La Fontaine par rapport à la querelle des anciens et des modernes?
  • - Il privilégie le retour aux sources antiques -

 

 

PLAIRE

Nous savons en tant que lecteurs de La Fontaine adultes et enfants que pour éduquer, on a souvent recours à des histoires comme des fables même si elles ont moins de crédibilité aux yeux des adultes en ce qui concerne l'argumentation. La Fontaine tout comme Voltaire ont bien vu l'intérêt de travailler sur de tels récits. La Fontaine pensait qu'une morale seule était ennuyeuse alors conjuguée à un récit, nous retrouvons les deux fonctions de l'apologue, plaire et instruire. L'aspect didactique est ainsi mis en évidence. Tout peut être dit ainsi. Nous pouvons prendre l'exemple du pouvoir des fables, VIII, 4 du fabuliste dans laquelle un orateur tente dans l'antiquité de capter l'attention d'un public distrait, mais en vain et finalement, en leur racontant une histoire, il parvient à se faire écouter. On peut donc convaincre par une histoire car l'histoire est amusante et capte l'attention des lecteurs et auditeurs. La vivacité du récit fait appel au goût pour les histoires, le récit touche un large public et de tous les âges, les fables ne sont donc pas idéales que pour les enfants. Elles permettent l'évasion, admettent le merveilleux, évitent le discours théorique, il n'y a donc pas de ton didactique apparent même si le message suit toujours le récit. Le récit parle à l'imagination, nous pouvons citer, la cigale et la fourmi, avant même de parler à l'esprit et le lecteur suit le récit sans penser à la morale, il se laisse entrainer et surprendre même par la logique du raisonnement. Finalement et paradoxalement, le récit finit par obliger le lecteur à faire un effort d'interprétation, il doit en effet réfléchir et dépasser le récit car lorsqu'il devient critique, c'est la morale

 

INSTRUIRE

Nous nous retrouvons avec des publics confondus, jeune public, tout public, public spécialisé, et pourtant il existe pour chaque public une stratégie différente pour convaincre. A chaque époque, il y a une sensiblité différente, le 18 ème siècle est friand des démonstrations indirectes et ironiques, des contes philosophiques, à la fin du 19ème siècle, on est plus tourné vers les essais et philosophies positivistes, mais la fable ne passe pas de mode car derrière le récit se cache comme un miracle que l'on n'attend pas, l'enseignement qui fait dire à Gide, "les fables sont un miracle de la culture". Dans le loup et l'agneau, La Fontaine met en avant la philosophie du plus fort, la raison du plus fort est toujours la meilleure, il nous donne sa vision du monde et rapports de force dans la société. C'est une conception très lucide et juste mais un peu pessimiste. L'affirmation est ainsi concentrée en un seul vers, au présent de vérité générale et renforcée par l'adverbe toujours. Il décrit ainsi le comportement odieux de celui qui, exerce sa violence sur plus faible que lui , prétend la justifier par des arguements spécieux, inverse les rôles et se fait victime pour pouvoir être bourreau. Le message est à ce niveau philosophique, cela signifie que l'homme est un loup pour l'homme. Seul La Fontaine parvient à véhiculer des idées aussi profondes et existentielles pour l'homme en ayant l'air de raconter une simple histoire anodine. C'est en cela que consiste le miracle. La culture est ainsi sauvgardée dans la mémoire des hommes; Il développe dans cette même fable une argumentation différente pour chaque animal, le loup est ainsiassimilé à un dictateur, interdisant à la population de se plaindre des sévices dont elle est victime. souffre et tais toi. Loup incarne l'homme biensûr, on retrouve dans la transposition de l'allégorie animale, le monde des hommes, la philosophie à tirer de nos actes. L'argumentation de l'agneau va à l'inverse du loup. Ainsi qu'il le dit dans sa dédicace à "Monseigneur Le Dauphin" du premier recueil des fables, La Fontaine rappelle le principe qui inspire les fables, "je me sers d'animaux pour instruire les hommes"; Le miracle est réussi. La réussite des fables tient à ce que les animaux sont humanisés, et cette métamorphose s'inscrit dans une logique, ce qui rend les fables encore plus convaincante

 

Questions sur le développement en fonction des axes

Questions sur l’introduction

  • De quelle anecdote La Fontaine s’inspire t’-il?
  • De quel livre cette dernière est-elle tirée?
  • A qui l’œuvre de La Fontaine est-elle dédiée?
  • Où le texte se situe t’-il? Quelle en est la portée?
  • De quoi s’agit-il dans cette fable?
  • Quel en est le thème?
  • Quels sont les personnages en présence?
  • Peut-on parler d’un récit allégorique?
  • Quels sont les deux courants philosophiques représentés?
  • Quel problème la fable pose t’-elle?

 

Problématique

En quoi ce récit d’une rencontre a t’-il une portée allégorique?

Plan de l’étude

  • I - Le récit d’une rencontre
  • 1 - Deux personnages antagonistes par nature
  • A - le philosophe scythe
  • B -  Le sage est Grec
  • 2 - Deux personnages au comportement opposés
  • A - Le comportement du Grec
  • B - Le comportement du scythe
  • 3 - Un discours révélateur
  • A - Le discours du scythe
  • B - La réponse du Grec
  • II - La dimension allégorique
  • 1 - La portée universelle
  • A - Un processus de généralisation
  • B - La moralité
  • 2 - La question du bonheur
  • A - La conception épicurienne
  • B - La conception  stoïcienne
  • 3 - Du fabuliste au lecteur
  • A - L’esthétique du récit
  • B - La figuration du lien fabuliste et lecteur

 

 

 

 

 

Questions sur le développement dans le respect des axes : les réponses sont dans le commentaire joint

I -

1 -

A -

A quel concept le scythe est-il associé?

Quelle image en avons-nous d’emblée par rapport au Grec?

Relevez les termes qui le caractérisent. Que remarquez-vous?

Que traduisent les allitérations en S et en T?

A quoi la description du vers 21 par Hérodote se rapporte t’-elle?

B -

Quelle image avons-nous du Grec?

Quel terme le représente le mieux dans cette fable? Cela reflète t’-il la conception Grecque de l’époque?

Comment la sagesse du Grec est-elle mise en évidence? Citez pour  justifier votre réponse

Relevez une gradation

Quels sont les deux procédés représentatifs de la sérénité du Grec

2 -

A -

Quelle figure de style avons-nous au vers 10?

Quel effet a t’-elle?

Montez que l’action du Grec est harmonieuse et adaptée à la réalité. Citez pour justifier votre réponse

B -

De quelle nature le comportement du Scythe est-il?

Définir le terme dogmatique

Relevez les termes associés à la violence

Y -a-t’-il une gradation dans l’action du Scythe?

Comment la tonalité dramatique est-elle restituée?

Analysez les vers 21 à 29. Quel est le sens de ce passage?

Montez que par opposition au Grec les actions du Scythe sont inadaptées et irréfléchies

Comment cette idée est-elle mise en évidence?

Relevez le champ lexical du tragique représentatif des actions finales du Scythe.

3 -

A -

Relevez l’interrogation finale caractéristique de la dimension critique du discours du Scythe

Analysez les figures de style en rapport avec cette idée

Relevez les termes péjoratifs associés à l’intellectualisme pédant du Scythe

B -

Montez que l’humilité et la sagesse du Grec s’opposent au discours dogmatique du Scythe en relevant sa courte réponse

 

 

 

II -

1 -

A -

Quel est le processus de généralisation utilisé?  Citez pour justifier votre réponse

Relevez les expressions prouvant que le Grec est assimilé à un modèle

Quelle est la figure du destin? Citez le vers évocateur

En quoi le point de vue du Scythe s’oppose t’-il au point de vue Grec concernant la mort?

B -

Comment le passage à la morale se traduit-il? Citez

Relevez la diérèse du stoïcien. Quel est son effet?

A quoi la notion de plaisir est-elle associée chez le stoïcien?

Relevez l’antithèse qui résume la fable et souligne la différence entre le Scythe et le Grec concernant la vie et la mort.

2 -

A -

A quoi le Jardin est-il associé?

De quelle philosophie est-il représentatif? Expliquez en citant le texte

Quelle conception du bonheur avons-nous d’après le philosophe?

Comment les passions sont-elles perçues?

Montrez que l’éthique est liée à l’esthétique

Sur quelle notion l’enseignement du sage repose t’-il?

La Fontaine adhère t’-il à l’épicurisme ou au stoïcisme?

B -

Relevez le champ lexical des sensations désagréables

La leçon du Grec est-elle comprise par le Scythe?

Le lecteur doit-il considérer cette fable comme un avertissement?

3 -

A -

Que pouvez-vous dire sur la construction du récit?

B-

Montrez que la fable est un miroir inversé

Analysez les vers 29 à 36

La moralité concerne t’-elle aussi le lecteur?

 

 

 

Conclusion

  • Quelle est l’application pratique de la moralité?
  • A quel courant religieux austère le Scythe peut-il être associé?
  • Qui représente t’-il?
  • La morale Grecque = juste mesure, le kairos = faculté d’adaptation = agir au bon moment, cela assure la réussite de l’action.

 

LA FONTAINE, Fables, Livre l, V, 1668, « Le Loup et le Chien ».

Commentaire et oral EAF : Document 2

 

DNBAC

 

 
 
LE LOUP ET LE CHIEN

 

  • Un Loup n'avait que les os et la peau,
  • Tant les chiens faisaient bonne garde.
  • Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
  • Gras, poli1, qui s'était fourvoyé par mégarde.
  • L'attaquer, le mettre en quartiers,
  • Sire Loup l'eût fait volontiers.
  • Mais il fallait livrer bataille;
  • Et le Mâtirr2 était de taille
  • A se défendre hardiment.
  • Le Loup donc l'aborde humblement,
  • Entre en propos, et lui fait compliment
  • Sur son embonpoint, qu'il admire.
  • « Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,
  • D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
  • Quittez les bois, vous ferez bien :
  • Vos pareils y sont misérables, Cancres, hères3, et pauvres diables,
  • Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ?
  • Rien d'assuré; point de franche lippée4 :
  • Tout à la pointe de l'épée. Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »
  • Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?
  • - Presque rien, dit le Chien : donner la chasse aux gens
  • Portants5 bâtons, et mendiants;
  • Flatter ceux du logis, à son maître complaire;
  • Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs6 de toutes les façons :
  • Os de poulets, os de pigeons,
  • Sans parler de mainte caresse. »
  • Le Loup déjà se forge une félicité
  • Qui le fait pleurer de tendresse.
  • Chemin faisant, il vit le cou du Chien pelé :
  • « Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi rien? - Peu de chose.
  • - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
  • De ce que vous voyez est peut-être la cause.
  • - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
  • Où vous voulez ? - Pas toujours, mais qu'importe ?
  • - Il importe si bien que de tous vos repas
  • Je ne veux en aucune sorte,
  • Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »
  • Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

 

  • 1. poli : le poil luisant.
  • 2. mâtin : chien puissant.
  • 3. cancres, hères : hommes misérables et de peu de considération.
  • 4. franche lippée : nourriture abondante et facile.
  • 5. portants : orthographe de l'époque, même remarque pour mendiants.
  • 6. reliefs: restes

 

 

Introduction

Contexte: cette fable animalière oppose 2 bêtes sauvages proches par la morphologie mais différentes par leur vie:l'une est sauvage , l'autre domestique.Leur confrontation permet à La Fontaine de présenter 2 conditions :l'insécurité liée à la liberté,le confort lié à la servitude.

A travers ce récit animé, l'auteur donne une morale implicite dans laquelle se traduit la conception du bonheur.

Sa structure:V1 à 9: présentation et rencontre des 2 animaux

V10 à 31 : argumentation du chien en faveur de sa condition

V32 à34 : nouveaux éléments qui font fuir le loup.

Problématique :

Comment à travers ce récit animé La Fontaine donne-t-il sa conception du bonheur?

I) l'art de l’argumentation

Sur un mince sujet : la rencontre de 2 bêtes, l'auteur déploie une grande variété de moyens pour diversifier la présentation .

Le récit encadre la fable , V1 à12 et constitue toute la partie de présentation.Il intervient aussi dans un dialogue (V14,22,23,36)

C'est un récit rapide, il y a une économie de renseignements.Souvent allusif, le récit ne dit pas pourquoi le chien s'est trompé , l'action avance rapidement : abondance de verbes (1 par vers au moins).La fable s"ouvre et se ferme sur la marche solitaire du loup .

Les temps et les modes sont variés :passé+présent+futur ajouté dans le dialogue.

L'imparfait:descriptions des animaux (V1,2,8),dans le récit : alternance des temps présent imparfait et passé simple. Le PS pour l'instant ou le loup aperçoit le détail qui va provoquer son retournement (V32) et pour les répliques.

La description consiste essentiellement en un portrait physique des animaux qui les oppose fortement.

Le chien:V3,4,14.Le loup famélique:V1.Un seul détail évoque la servitude du chien, mais il reste discret car le loup ne le voit pas immédiatement: le cou pelé par le collier.

Le dialogue le plus bavard est le chien qui vante sa condition :il emploie le présent pour plaindre la vie du loup (V16,20),Le futur pour qui l'attende chez les hommes (V13;21,27),l'impératif pour l'inviter à le suivre (V15,21).

Son discours est pittoresque : expressions populaires "cancres","hères","franche lippée","à la pointe de l'épée":souvent mises en valeur par des octosyllabes intercalés d'alexandrins.

La Fontaine use de tous les artifices de la langue, mais ces procédés sont au service d'une argumentation.

2) l'argumentation du chien

Son discours est très riche pour vanter sa vie confortable.Il passe sous silence le manque de liberté qui en constitue la contrepartie.

Le chien oppose sa vie à celle du loup.Il évoque d'abord la pauvreté des animaux sauvages (V18) avec des termes péjoratifs(V16,17).

Rimes significatives: "misérables" "pauvres diables"

Le mot "cancre"au 17è siècle implique une réprobation morale.La pauvreté s'allie avec des moeurs douteuses.

La vie sauvage est présentée comme aventurière V19;20

Le chien laisse espérer un "bien meilleur destin":rima avec"faim"

"Franche lippée"signifie"nourriture gratuite"

Le chien invite le loup à le suivre chez les hommes.Son éloquence est persuasive V15;21 :impératif de conseil.

En 7 vers , il expose sa condition de "salarié privilégié".Les actions à accomplir sont introduites par l'expression de "presque rien"qui souligne leur facilité:il s'agit de chasser(V23;24)

Cette action ,sans grands dangers s'oppose aux combats des bêtes sauvages évoqués plus haut.

Autre argument : la flatterie V25

L'animal est un chien de compagnie , attentif à l'humain qui le nourrit.

1er salaire : la nourriture,Insistance,abondance et variétés suggérées.Le chien donne des exemples au vers 28.

2ème salaire : les caresses.

Le chien néglige les inconvénients V33;37.C'est habile comme le prouve sa gêne ensuite , car il devine que sa dépendance ne saurait plaire au loup.

Trahi par les marques physiques de sa servitude ,le chien répond avec laconisme:"rien";"peu de choses".Il faudra une 3ème question du loup pour obtenir une explication.

Habileté stylistique dans l'argumentation pour cacher la réalité:

V34:il mentionne l'instrument

V35: périphrase pour désigner le cou pelé

Il dit n'être pas "toujours" attaché, son dernier argument"qu'importe?" cherche à minimiser.

Chacune des révélations du chien provoque une réaction chez le loup.

Par ses questions,il fait évoluer le dialogue.

V22:il est tenté par la proposition du chien

V30: il s'imagine une existence merveilleuse.

A la vue du cou pelé :méfiance

Il ne retient qu'un mot de l'argumentation du chien "attaché".V34;"38;40.Il refuse alors la proposition du chien.

Le loup devient plus bavard au fur et à mesure que le chien manque d'arguments, il finira par avoir le dernier mot.

 

Conclusion

La fable comporte un enseignement pour le lecteur : mieux vaut vivre pauvre mais indépendant que dans une cage dorée.

La fontaine a dû dépendre de ses protecteurs.Dans la situation du chien il a passé sa vie sous l'autorité de grands seigneurs mécènes.

(le surintendant Fouquet :100 francs par an à la Fontaine contre une pièce en vers 4X par an)

L'expérience du loup et du chien:expérience vécue

Cette fable habillement composée révèle l'art de l'auteur à enseigner tout en plaisant.Mais un autre thème se devine : aucune condition ne comporte tous les avantages , aucun bonheur terrestre n'est parfait.

 

 

 

Oral EAF, les questions probables sur le loup et le chien, La Fontaine. Les réponses sont dans l'étude

 

  • Questions sur l'introduction
  • Quels sont les animaux en présence dans cette fable?
  • En quoi s'opposent-ils? En quoi se ressemblent-ils?
  • Qu'autorise la confrontation de ces deux animaux?
  • Quelles sont les deux conditions présentées par La Fontaine?
  • Quelle est la structure de la fable?
  • De quelle nature le récit est-il?
  • De quelle nature la morale est-elle?

 

  • Problématique:
  • Comment à travers ce récit animé La Fontaine donne t'-il sa conception du bonheur ?
  • Plan de l'étude
  • I – L'art de l'argumentation
  • II – L'argumentation du chien

 

 

 

Questions sur le commentaire dans le respect des axes : toutes les réponses sont dans le commentaire

  • I – L'art de l'argumentation
  • Quel est le thème de la fable?
  • Que pouvez-vous dire de l'argumentation de la fable?
  • Ce récit encadre t'-il la fable?

  • Intervient-il dans le dialogue?

  • Devons-nous considérer le récit comme allusif? Rapide? Ou au contraire, précis?
  • Savons-nous pourquoi le chien s'est trompé?
  • Que traduit l'abondance de verbes?
  • Peut-on parler d'une fable circulaire: Sur quoi s'ouvre t'-elle et sur quoi se ferme t'-elle?
  • Quel est l'effet voulu par la La Fontaine selon vous?
  • Quels sont les temps présents?
  • Que traduit l'imparfait?
  • Quel est l'impact donné par l'alternance des temps: présent-imparfait-passé simple
  • A quoi le passé simple renvoie t'-il?
  • A quel niveau La Fontaine met-il l'accent concernant le portrait des animaux? Citez pour justifier votre réponse
  • Comment la servitude du chien est-elle évoquée?
  • Quel est entre le chien et le loup, l'animal le plus bavard?
  • A quoi renvoie le présent dans le discours du chien? Le futur? L'impératif? Citez pour justifier votre réponse
  • Son discours est-il pittoresque? En quoi?

 

 

II – L'argumentation du chien

  • Que peut-on dire du discours du chien?
  • Que vante t'-il?
  • Comment perçoit-il son manque de liberté?
  • En quel sens le chien oppose t'-il sa vie à celle du loup?
  • Relevez les termes péjoratifs qui justifient de la pauvreté de la vie des animaux sauvages
  • En quoi les rimes renforcent-elles cet aspect de l'argumentation? Justifiez en citant
  • A quoi la pauvreté est-elle associée?
  • Relevez les termes caractéristiques de cette réprobation morale
  • A quelle idée les vers 19 et 20 nous renvoient-ils?
  • Quels sont les arguments forts du chien?
  • Son éloquence est-elle persuasive? Citez les vers qui le prouvent pour justifier votre réponse
  • Invite t'-il le loup à le suivre?
  • Quelle est l'idée mise en avant par le chien au vers 7?
  • Expliquez le vers 25. A quoi nous invite t'-il?
  • Quel argument le chien refuse t'-il d'aborder?
  • Est-ce une habileté stylistique dans l'argumentation du chien?
  • Quelles sont les marques de sa servitude? Relevez la périphrase
  • Comment parvient-il à minimiser cet aspect de sa servitude?
  • Lequel du chien et du loup vous semble t'-il le plus naïf?
  • Lequel est-il le plus proche de la morale de la Fontaine?

 

 

Questions sur la conclusion

  • Formulez la morale implicite de la fable
  • En quoi cette fable reflète t'-elle quelques aspects de la vie du fabuliste?
  • Est-ce une fable autobiographique?
  • Cette fable remplit-elle ses deux fonctions? Plaire et instruire?
  • Sur quel autre thème la fable s'ouvre t'-elle ?
  • Formulez votre réponse en deux ou trois lignes
  • Quelles sont les implications?

 

DNBAC

 

 

 

Le Chêne et le Roseau : commentaire et questionnaire : Document 3

  • Le Chêne un jour dit au Roseau :
  • "Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
  • Le moindre vent, qui d'aventure
  • Fait rider la face de l'eau,
  • Vous oblige à baisser la tête : Cependant que mon front, au Caucase pareil,
  • Non content d'arrêter les rayons du soleil,
  • Brave l'effort de la tempête.
  • Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
  • Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
  • Dont je couvre le voisinage,
  • Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage ;
  • Mais vous naissez le plus souvent
  • Sur les humides bords des Royaumes du vent.
  • La nature envers vous me semble bien injuste.
  • - Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
  • Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
  • Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
  • Je plie, et ne romps pas.
  • Vous avez jusqu'ici
  • Contre leurs coups épouvantables
  • Résisté sans courber le dos ;
  • Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
  • Du bout de l'horizon accourt avec furie
  • Le plus terrible des enfants
  • Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
  • Le vent redouble ses efforts,
  • Et fait si bien qu'il déracine
  • Celui de qui la tête au Ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

 

 

 

 

Introduction

Jean de la Fontaine est un fabuliste du 17ème siècle qui s'est employé à dénoncer tous les vices humains et les abus de la société à travers ses fables pour la plupart moralisées.

Il s'est inspiré des anciens pour écrire ses fables en particulier d’Ésope, de Phèdre et de Pilpay. L'apologue Esopique est en prose, La Fontaine a versifié les fables. Son symbolisme animalier lui permet d'incarner ses personnages comme par exemple le loup pour l'homme vaniteux etc.  La personnification des animaux ainsi que des végétaux reflète les idées du fabuliste et ses critiques.

Ses fables sont constituées d'un récit et d'une morale implicite ou explicite. La morale que nous allons étudier est tirée du premier livre.  Nous verrons que sa morale est implicite et que le chêne et le roseau sont les deux personnages de l'histoire, personnages opposés, le fort face au faible.  Cependant nous assisterons à un renversement des rôles.

Dans le but de répondre à notre problématique:

En quoi la morale de cette fable est-elle particulière?

Nous étudierons dans un premier temps le récit constitué des interventions du chêne et du roseau et en second lieu, la morale inversée de la fable. 

Commentaire littéraire

. Le récit et les interventions des personnages

 

 

I - Le chêne

Le chêne se manifeste dès le début de la fable. En effet le dialogue s'ouvre dès le vers 2, il s'octroie le monopole de la parole et donc une certaine forme de supériorité, de domination.

Le chêne utilise la première personne, un registre soutenu et des effets divers comme par exemple des effets de syntaxe, sans oublier les hyperboles ainsi qu'une métaphore hyperbolique qui le valorise, «Cependant que mon front, au Caucase pareil». Il symbolise la force et la protection ainsi que le suggère le champ lexical, «brave l'effort de la tempête», «tout me semble zéphyr», «je vous défendrais»...  Du fait de sa différence avec le roseau, il en vient à mettre en question la nature, nous pouvons citer les expressions suivantes: «bousculé», «si vous naissiez», «mais vous naissez», «nature bien injuste».

Par le fait même que le chêne mette la nature en accusation, nous voyons la notion de destin remise en cause. C'est la raison pour laquelle il procède par la suite à partir du vers 10 à une comparaison avec le roseau à travers ce vers: « tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr». L'opposition est ainsi mise en valeur et renforcée par la coupure à l'hémistiche. L'opposition est très nette. Il ne cesse en fait de faire son propre éloge même si par moments, nous avons l'impression qu'il éprouve une certaine compassion pour le roseau.

Nous voyons le roseau prendre ensuite la parole à partir du vers 18;

 

 

II – Le roseau

Le roseau se manifeste pour répondre au chêne du vers 18 au vers 24. Il fait face à son interlocuteur mais son intervention n'est pas aussi démonstrative et aussi longue même si elle est d'une importance égale. Nous découvrons le roseau dans toute son opposition au chêne. En effet, il n'est pas égocentrique, centré sur lui-même ainsi que le traduit l'absence de tournures hyperboliques.

Il incarne une autre forme de puissance et de force qui n'a rien à voir avec celle du chêne, il est habile, souple, adapté.

Il se dévoile intelligent, rusé et lucide concernant l'attitude égocentrique et superficielle du chêne, il n'est pas dupe, on le voit même refuser la charité de son interlocuteur. Il semble en confiance. Nous noterons le rythme croissant, 2/4/6 au vers 21.

On le voit vers la fin mettre le chêne au défi, «mais attendons la fin». Cette dernière parole est importante car elle invite au pari, trahit les doutes et les incertitudes du roseau et maintient le lecteur dans le suspense. La nature se manifeste sous la forme du vent.

Une grande place est ainsi laissée à l'imagination du lecteur. Qui va l'emporter, le roseau ou le chêne?

 

 

III.La morale

La morale est implicite ainsi que le traduit la place laissée au lecteur et à son imagination.  Après l'intervention du roseau et du chêne, c'est à présent à la nature d'intervenir et de clore la fable. Nous la voyons se manifester dès le vers 25 jusqu'à la fin. Elle va donner tout son sens au discours tenu, elle juge. La Fontaine l'évoque à plusieurs reprises mais le plus souvent sous forme de figures de rhétorique comme une métaphore, une périphrase, «le plus terrible des enfants». Nous remarquons la majuscule de Nature mettant en avant son caractère essentiel. Elle est aussi le vent qui déracine le chêne et qui fait plier le roseau sans rompre pour autant. Le roseau est vainqueur, la morale implicite et surprenante.

Conclusion

Nous avons une morale inversée. Le lecteur qui s'attendait à ce que le chêne sorte glorieux et grandit de cette expérience est surpris par l'inversion de la situation. C'est le roseau qui résiste au vent, il ne cède pas et n'est pas déraciné. 

La morale surprenante de La Fontaine pourrait se traduire ainsi: la loi du plus fort n'est pas toujours la meilleure». 

 

 

 Les questions sur le commentaire en fonction du plan: toutes les réponses aux questions sont dans l'étude

Questions sur l'introduction:

 

Pourquoi selon vous, La Fontaine a t'-il choisi la fable comme genre littéraire?

La fable comme moyen de divertir et d'instruire lui permet-elle d'éviter la censure?

Par quel moyen La Fontaine procède t'-il à ses dénonciations et ses critiques les plus diverses dans toutes ses fables?

De quelle nature la morale dans le chêne et le roseau est-elle?

La morale est-elle toujours implicite. Citez des exemples de fables à morale implicite et d'autres à morale explicite

 

  • Problématique:
  • Comment Jean de la Fontaine réussit-il à controverser sa morale habituelle au profit d'une morale toute opposée?
  • Plan de l'étude:
  • I – la parole du chêne
  • II – La parole du roseau
  • III – la morale

 

 

Questions sur le développement: Les réponses aux questions sont données dans le commentaire joint

 

I -

  • Qui engage le dialogue dès le vers 2?
  • Cela instaure t'-il une certaine dénonciation?
  • Quelle perception le lecteur a t'-il du chêne?
  • Quel registre de langage utilise t'-il?
  • Relevez les hyperboles en présence dans le discours du chêne: que traduisent-elles?
  • Relevez la métaphore hyperbolique caractéristique de la prédominance du chêne
  • De quoi ce dernier est-il le représentant?
  • Relevez le champ lexical de la protection et de la force?
  • Quelle image le roseau donne t'-il de lui?
  • Relevez les expressions caractéristiques de la dénonciation de la nature faite par le chêne
  • La dénonciation de la nature engendre t'-elle une critique du destin?
  • Relevez une césure: que marque t'-elle?
  • Comment la pseudo compassion du chêne se manifeste t'elle envers le roseau?
  • Citez le vers pour justifier votre réponse
  • Que cache cette attitude hypocrite?

 

 

II –

  • Délimitez par les vers le début et la fin de la prise de parole du roseau
  • Que remarquez-vous relativement à son temps d'intervention?
  • Le roseau a t'-il le même état d'esprit que le chêne?
  • Le roseau est-il adepte des tournures hyperboliques?
  • L'opposition chêne et roseau au sens d'une lutte entre la force et la faiblesse est-elle exacte?
  • Citez pour  justifier votre réponse
  • En quoi consiste la force du roseau?
  • Si l'on définissait l'intelligence comme une faculté d'adaptation, lequel des deux, du chêne et du roseau, serait, selon vous, le plus habile et le plus vif d'esprit?
  • Citez pour justifier votre réponse
  • Relevez la diérèse du vers 18: que traduit-elle?
  • Considérez-vous le roseau comme naïf?
  • Quels sont les vers qui le prouvent?
  • Relevez un rythme croissant de la forme 2/4/6 / Que marque t'-il?
  • Comment comprenez-vous la dernière parole du roseau? Expliquez et justifiez

 

 

III -

  • De quelle nature la morale de cette fable est-elle?
  • Quel est le rôle et la place laissés au lecteur par La Fontaine?
  • Que souligne le «N» majuscule de Nature?
  • A quels moments intervient-elle comme juge des deux discours?
  • Relevez les figures de style qui se rapportent au vent?
  • Analysez les en expliquant ce qu'elles soulignent et mettent en avant
  • Quel est le rôle du vent?
  • Lequel des deux, du roseau et du chêne, sort victorieux de la lutte contre le vent?
  • Que traduisent les deux derniers vers?
  • Estimez-vous cette morale insolite? En quoi?

 

  • Conclusion:
  • Quelle pourrait être la morale de cette fable: tentez de la reformuler autrement que La Fontaine
  • Ouverture:
  • Ouverture possible avec une autre fable de votre choix de La Fontaine
  • une qui illustre une morale similaire
  • une autre qui s'y oppose

 

La laitière et le pot au lait Livre VII, fable 9  : Commentaire et oral EAF Document 4

DNBAC

 

 

 

Lecture de la fable

Perrette, sur sa tête ayant un Pot au lait

Bien posé sur un coussinet,

Prétendait arriver sans encombre à la ville.

Légère et court vêtue elle allait à grands pas ;

Ayant mis ce jour-là pour être plus agile

Cotillon simple, et souliers plats.

Notre Laitière ainsi troussée

Comptait déjà dans sa pensée

Tout le prix de son lait, en employait l’argent,

Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée ;

La chose allait à bien par son soin diligent.

Il m’est, disait-elle, facile

D’élever des poulets autour de ma maison :

Le Renard sera bien habile,

S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon.

Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ;

Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable ;

J’aurai le revendant de l’argent bel et bon ;

Et qui m’empêchera de mettre en notre étable,

Vu le prix dont il est, une vache et son veau,

Que je verrai sauter au milieu du troupeau ?

Perrette là-dessus saute aussi, transportée.

Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ;

La Dame de ces biens, quittant d’un œil marri

Sa fortune ainsi répandue,

Va s’excuser à son mari

En grand danger d’être battue.

Le récit en farce en fut fait ;

On l'appela le Pot au lait.

Quel esprit ne bat la campagne ?

Qui ne fait châteaux en Espagne ?

Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous,

Autant les sages que les fous ?

Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux :

Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :

Tout le bien du monde est à nous,

Tous les honneurs, toutes les femmes.

Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;

Je m’écarte, je vais détrôner le Sophi ;

On m’élit Roi, mon peuple m’aime ;

Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :

Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;

Je suis gros Jean comme devant.

 

 

 

Étude

Cette fable est  la dixième du livre VII du deuxième recueil des Fables, elle  relate la mésaventure d'une jeune laitière un peu trop éprise par sa rêverie, qui verra à quel point le retour à la réalité peut être brutal.

I UN RECIT QUI REPOSE SUR LE PORTRAIT PLAISANT D’UNE PAYSANNE

1 – La fable, son récit et sa morale

C’est une fable car deux parties distinctes : morale, récit.

Temps du récit : imparfait, descriptions, action du second plan

Récit structuré, schéma narratif.

Situation initiale : Perrette va au marché.

Elément perturbateur : lorsqu’elle saute

Situation finale : la chute

Pire qu’au début : dégradation

Le narrateur nous invite donc à suivre le personnage des yeux. Le rythme même des phrases ainsi que le développement du récit semblent épouser la marche physique et le cheminement mental ou la rêverie du personnage.

La morale reprend seulement ce qui touche le rêve. La morale ne tient pas compte de la laitière (elle est générale)

Le fabuliste se compare à elle. Rhétorique : fausse question, forme interro-négative

La Fontaine nous oblige à adhérer à sa conclusion.

2 Un portrait rapide qui va insister sur la légèreté de la paysanne

Attributs essentiels : c’est une silhouette qui domine le bas du corps. Le nom de Perrette fait allusion à une fermière (ette : suffixe diminutif souvent utilisé affectueusement, petit et mignon, jeunesse, insouciance). Tout ce qui touche à Perrette est petit et mignon.

Le pot au lait fait d’elle une paysanne légère aux deux sens du terme (cotillon), quelqu’un à qui on ne peut pas faire confiance.

C’est un être de désir car elle est légère, attirante. La dimension sexuelle n’apparaît pas dans la fable

Le rythme binaire des vers suivants (v. 7 à 10) épouse le rythme de la marche en traduisant une sorte de balancement : les octosyllabes (v. 7-8) alternent avec des alexandrins (v. 9-10) ;

Effets sonores des allitérations en t et p. Assonances en e et « epsilon ». On a l’impression de lire une continue guillerette, gaillarde, écrite pour les hommes, elle épouse la démarche alerte de la courtisane.

II UNE PAYSANNE REVEUSE

1 Cette paysanne se précipite dans le rêve :

Le narrateur nous invite à la suivre. on le voit bien car elle a une allure rapide.

Elle comptait déjà dans sa pensée.

Beaucoup de rêves : cela accélère le récit.

Il y a des ellipses narratives, le discours est direct (vers 12).

Adjectifs diligents : accélération du temps, des rythmes, de ses désirs : élévation sociale, gradation de ses désirs.

Les temps du passé, présent, futur se succèdent puis fusionnent. Elle va vite en besogne. Au vers 17, elle s’inquiète de la vente d’un animal qu’elle n’a même pas. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

2 Le monde de la rêverie

Rêve : le monde virtuel, doux, agréable. Le plaisir virtuel devient plus important que la réalité.

Elle ne possède rien mais elle peut toujours rêver.

Gradation de son rêve, emballement.

3 Le pouvoir du rêve et de la fable

« Vanitas vanitatum e omnia vanitas » : vanité des vanités et tout est vanité.

La vanité est l’un des 7 pêchés capitaux : orgueil

Mise en garde contre la vanité : fin brutale, on entend la chute.

Le mot « le » oblige une pause, on est obligés de prononcer le « e » de tombe.

Le présent nous fait revivre l’action ; occlusive « k », fricative « v »

Le verbe « prétendait » c’est la vanité. Par cette généralisation, La Fontaine veut montrer que nous pourrions tous être à sa place.

Rien de plus doux : expression flatteuse, erreur. Cette fable est une mise en abyme.

Si peau d’âne m’était contée, j’y prendrai un plaisir extrême, le monde est vieux dit-on je le crois cependant, il le faut amuser encore comme un enfant.

Chaque choix de vers est associé à un désir.

 

 

Les questions sur le commentaire en fonction du plan:

Oral EAF

*** Toutes les réponses sont dans le commentaire

Questions sur l'introduction de l'étude:

De quel  livre et de quel recueil, cette fable est-elle tirée?

Quel est le thème de la fable?

Est-ce une fable traditionnelle? Innovante?

Est-ce une fable à la fois traditionnelle et innovante? En quoi? Expliquez?

Donnez une définition de la réécriture

 

Problématiques possibles pour vous entraîner à l'oral:

En quoi cette fable dénonce t'-elle la vanité?

Cette fable nous instruit-elle avec virtuosité?

 

Plan de l'étude:

I – Un récit qui repose sur le portrait plaisant d'une paysanne

1 – La fable, son récit et sa morale

2 – Un portrait rapide qui insiste sur la légèreté de la paysanne

II – Une paysanne rêveuse

1 – Cette paysanne se précipite dans le rêve

2 – Le monde de la rêverie

3 – le pouvoir du rêve et de la fable

 

 

 

 

Questions sur le développement en fonction des axes d'étude:

 

*** Toutes les réponses sont dans le commentaire

I -

1 -

Quel portrait avons-nous dans le récit?

Comment la fable est-elle composée?

Quels sont les temps du récit?

Quelle est la valeur de l'imparfait?

Faire le schéma narratif de la fable

Quelle est l'attitude du lecteur face à ce personnage?

Le rythme de la fable s'adapte t'-il aux mouvements physiques et mentaux de la paysanne?

Où sa morale se situe t'-elle?

A quoi se rapporte t'-elle?

Tient-elle compte de la laitière?

Est-elle universelle?

Quelle est la position du fabuliste?

La Fontaine nous oblige t'-il à adhérer à sa conclusion?

2 -

Quels sont les aspects dominants du portrait?

Relevez les attributs essentiels

Que pouvez-vous dire du nom «Perrette»?

Analysez le titre de la fable

Que connote le pot de lait?

Quels sont les attributs de la femme?

Quelle image La Fontaine en donne t'-il?

Relevez un rythme binaire

Que marque t'-il?

Qu'en est-il de la versification

Étudiez les vers. Justifiez votre réponse en citant la fable

Comment les effets sonores se traduisent-ils? Justifiez en citant et en relevant des exemples d'allitérations et d'assonances

A quoi la démarche de la paysanne s'apparente t'-elle?

 

 

 

II -

1 -

Relevez les indices qui montrent que Perrette se précipite dans le monde du rêve

Comment cela se traduit-il?

Montrez que le récit s'accélère

De quelle nature le discours du vers 12 est-il?

Quels sont les adjectifs caractéristiques de la gradation des désirs de Perrette?

En quoi le mélange des temps présent, futur et passé contribue t'-il à renforcer la vivacité et la rapidité du récit?

Expliquez le vers 17

2 -

Comment le rêve est-il présenté?

A quoi le plaisir virtuel se substitue t'-il?

3 -

Quel défaut La Fontaine dénonce t'-il à travers ce rêve de Perrette?

Comment le fabuliste nous met-il en garde?

Citez pour justifier votre réponse

Quel effet le présent a t'-il?

Comment la Fontaine généralise t'-il la portée de ce rêve?

Cette fable est-elle une mise en abyme?

Expliquez en justifiant

 

 

 

Dossier complémentaire: travail sur la conclusion et l'ouverture

Conclusion et ouverture:

Respect des deux fonctions de la fable: plaire et instruire

 

Points communs avec la mort et le curé et la laitière et le pot de lait

 

A plusieurs niveaux:

-Marche de la laitière et marche du mort

-Chute de la paysanne et chute du curé et du mort

-Monologue de Perrette et monologue du curé

Cotillon de la laitière et cotillon du curé

Nous sommes dans ces deux fables en présence de deux héros l'un va au marché, l'autre à un enterrement. Ils se mettent tous deux à rêver. La laitière est responsable de sa chute tandis que le curé est victime. Dans ces deux fables La Fontaine souligne la vanité de nos songes.

 

Dans la laitière et le pot de lait:

Morale universelle. Tous les hommes sont concernés et de toutes les conditions. Fable à valeur d'exemple.

 

 

 

Travail personnel:

Faire une fiche bac: Étude comparative des deux fables de manière à travailler la conclusion et l'ouverture en dépassement de la laitière et le pot de lait.

 

Les fables entre tradition et innovation:

De la laitière au pot de lait à la fable le loup et l'agneau:

Points communs:

  • Fables traditionnelles reprises des Anciens. Réécriture.

  • Fables innovantes par le travail de l'écriture: le classicisme

  • Dans le loup et l'agneau la vanité est incarné à travers le loup donc le symbolisme animalier.

Définition de la vanité:

L'adjectif «vain» vient du latin «vanas» qui signifie «vide, creux, sans substance «d'où le sens de «mensonger, trompeur, vaniteux au sens de prétentions.»

La vanité est présente dans le loup et l'agneau ainsi que dans le curé et la mort puis dans la laitière et le pot de lait.

Les fables réécrites en style classique d'après le modèle antique permettent à la Fontaine de critiquer les défauts des hommes et en particulier la vanité.

DNBAC

 

 

 

 

Lecture de la fable :

« Les animaux malades de la Peste » ,  J. de La Fontaine, Fables ll : Document  5

 

  • Un mal qui répand la terreur,
  • Mal que le Ciel en sa fureur
  • Inventa pour punir les crimes de la terre,
  • La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
  • Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
  • Faisait aux animaux la guerre.
  • Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
  • On n'en voyait point d'occupés
  • A chercher le soutien d'une mourante vie ;
  • Nul mets n'excitait leur envie ;
  • Ni Loups ni Renards n'épiaient
  • La douce et l'innocente proie.
  • Les Tourterelles se fuyaient :
  • Plus d'amour, partant plus de joie.
  • Le Lion tint conseil, et dit :
  • Mes chers amis,
  • Je crois que le Ciel a permis
  • Pour nos péchés cette infortune ;
  • Que le plus coupable de nous
  • Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
  • Peut-être il obtiendra la guérison commune.
  • L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
  • On fait de pareils dévouements :
  • Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
  • L'état de notre conscience.
  • Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
  • J'ai dévoré force moutons.
  • Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
  • Même il m'est arrivé quelquefois de manger
  • Le Berger.
  • Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
  • Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
  • Car on doit souhaiter selon toute justice
  • Que le plus coupable périsse.
  • - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
  • Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
  • Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
  • Est-ce un péché ? Non, non.
  • Vous leur fîtes Seigneur
  • En les croquant beaucoup d'honneur.
  • Et quant au Berger l'on peut dire
  • Qu'il était digne de tous maux,
  • Etant de ces gens-là qui sur les animaux
  • Se font un chimérique empire.
  • Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
  • On n'osa trop approfondir
  • Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
  • Les moins pardonnables offenses.
  • Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
  • Au dire de chacun, étaient de petits saints.
  • L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
  • Qu'en un pré de Moines passant,
  • La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
  • Quelque diable aussi me poussant,
  • Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
  • Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
  • A ces mots on cria haro sur le baudet.
  • Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
  • Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
  • Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
  • Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
  • Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
  • Rien que la mort n'était capable
  • D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
  • Selon que vous serez puissant ou misérable,
  • Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

 

 

 

Commentaire de la fable

INTRODUCTION

Écrite en 1678,  « les animaux malades de la peste », est une fable qui  appartient au 2nd recueil  de J. de la Fontaine. Celui-ci s’inspire d’Ésope,  fabuliste grec de l’antiquité. La Fontaine utilise la fable à des fins morales et didactiques.

Le récit est simple: la peste faisant des ravages, les animaux tiennent un conseil politique pour décider du sort du royaume. Le Lion propose hypocritement de se sacrifier à la cause commune, mais chacun comprenant qu’il faut trouver un autre coupable,  ce sera finalement l’âne qui, pour avoir commis une faute mineure, servira de bouc émissaire.

comment La Fontaine exploite t'-il  les caractéristiques de la fable?  Nous verrons en quoi cet apologue est une critique de la justice et du pouvoir.

I/ CARACTERISTIQUES DE LA FABLE

1- dramatisation de la peste:

Certains mots connotent le  malheur et sont presque tabou, il y a un maléfice mystérieux, cela est mis en évidence par l’utilisation de périphrases avant d’annoncer le fléau (la peste est nommée pour la 1ère fois au v.4, et isolée grâce à la parenthèse.

Il y a répétition de « tous », dans une phrase en chiasme (v.7), qui souligne le fait que personne n’est épargné, toutes les catégories sociales sont atteintes.

Les accumulations de négatifs, (point, v.8, nul, ni, v.10-11, et plus, v.14),  mettent en avant l’isolement de chacun, il n’y a plus de relations sociales, ni aucune chance d’en réchapper; les tourterelles, symbole d’amour durable prennent la fuit’, « se fuyaient », vers 13.

2- éléments de récit mythologique:

Vers.5, l’Achéron est le fleuve des Enfers, dans la mythologie grecque; l’expression « enrichi l’Achéron » est une métonymie, car le passeur qui transporte les âmes dans sa barque se fait payer.

v.2-3, v.19, reprise de la croyance selon laquelle les catastrophes naturelles sont le signe de la colère des dieux de l’Olympe (« traits » = flèches envoyées par les dieux) et que seul un holocauste (sacrifice humain ou animal) pourrait calmer le courroux.

3-  Il y a un symbolisme animalier :

chaque animal représente une caractéristique humaine, un trait de caractère dominant, ou encore un statut social.

- le lion = roi des animaux, doit protéger ses sujets, il les traite comme ses amis; mais il les manipule

- le renard représente la ruse, il sait flatter; prêt à toutes les hypocrisies pour obtenir/conserver la protection du roi.

- le tigre, l’ours et les autres animaux sont présents pour donner de la réalité à l’assistance;

4- récit orienté vers la moralité:

60 vers  sont consacrés au récit et le dialogue, 2 vers se rapportent à la moralité. Elle met bien en relief  cette opposition selon laquelle la loi du plus fort est toujours d’actualité. Le plus puissant est en mesure de se débarrasser du plus faible à sa guise.  Tous les éléments du récit prennent leur sens par  rapport à la morale, rien n’est laissé au hasard ainsi que le suggèrent les deux derniers vers, « puissant » et « misérable, « blanc » et « noir ».

Le poème présente donc toutes les caractéristiques d’un apologue, notamment avec les éléments tirés de la mythologie et l’utilisation d’animaux qui s’expriment et agissent comme le feraient des humains. La fable se termine d’ailleurs par une morale, comme tout apologue, ce qui montre bien que l’auteur cherche à faire passer un message à visée critique, et nous allons étudier justement la critique de la justice et du pouvoir que fait La Fontaine.

 

 

 

II/ CRITIQUE DE LA JUSTICE ET DU POUVOIR

1- pouvoir corrompu du roi et de la cour :

- on voit que le roi est brutal, grâce à son aveu aux v.25-26, et injuste, v.27, le vers 15 le dévoile comme un manipulateur hypocrite, « mes chers amis ».  Il fait jouer le sentiment de culpablilité avec les expressions « appétit glouton », « dévoré » pour camoufler ses véritables intentions dans  un but démagogique, « que m’avaient-ils fait? Nulle offense » » au vers 27. Mais les hommes savent que jamais le roi ne se sacrifiera.                                                              

- les courtisans soumis, flatteurs et intrigants, maîtrisent eux aussi le pouvoir de la parole. Le renard ne s’accuse pas, mais excuse le roi en abaissant les moutons et les bergers, qui ne sont pas nobles et ne méritent selon lui aucun respect (v34-38)

2- simulacre de justice

Le roi entame son discours comme le président ouvrirait la séance. Nous avons un semblant de décor de tribunal  .

Le champ lexical est celui  de la justice: « coupable », v.17, «  indulgence », v.23, « conscience », v.24, ou encore « que le plus coupable périsse », v.33.

- les grands et puissants sont d’emblée excusés: « on n’osa trop approfondir », v.44; ils sont même qualifiés de « petits saints », v.48, tandis que les plus faibles sont dans la ligne de mire du tribunal. Alors qu’on n’a pas laissé aux autres le temps de parler, on laisse parler l’âne à loisir.

- l’âne avoue une faute terriblement ridicule en comparaison des crimes du lion (je tondis de ce pré la largeur de ma langue », v.57, qu’on s’attends à ce qu’il soit immédiatement pardonné. On lui donne d’emblée des circonstances atténuantes qu’on ne trouvait pas chez le lion: il a été poussé à la gourmandise par « la faim, l’occasion, l’herbe tendre », v.51. Il met un point d’honneur à tout dire, laisse percer ses remords: « quelque diable aussi me poussant », v.52; il insiste de nouveau sur sa culpabilité  à la fin de son discours: « je n’en avais nul droit », v.54, imitant fidèlement l’exemple du roi. Il est la victime toute désignée sur laquelle la foule se déchaîne « on cria haro sur le baudet », vers 55.

- le loup symbolise l’avocat qui tente de convaincre sans jamais rien prouver.

CONCLUSION

     La Fontaine par l’intermédiaire de son symbolisme animalier, nous propose un apologue qui remplit ses fonctions essentielles, plaire et instruire. La visée est critique et la morale rappelle qu’à l’époque régnait encore à la cour, le droit du plus fort. Les artifices rhétoriques permettent de mettre en avant l’abus du pouvoir royal et l’importance de la parole dans le jeu de la manipulation des  plus faibles contre les plus forts. C’est une fable qui remet en question la nature humaine et ses tendances  au mal au sens de préméditation, manipulation… Tout comme dans « le loup et l’agneau », La Fontaine prend  le parti des plus faibles et des plus démunis.

 

 

 

 

Oral EAF, les animaux malades de la peste

 

Problématique: la fable n'est-elle qu'un simple divertissement?

  • Plan:
  • I – Une fable habilement menée: les caractéristiques de la fable
  • Dramatisation de la peste et récit mythologique
  • Variété, diversité, moralité
  • Le symbolisme animalier
  • les animaux évoquent les hommes
  • II – Une scène critique de la justice et du pouvoir
  • 1 – Le pouvoir: le roi et les courtisans
  • 2 – La justice

 

 

 

 

 

Questions sur le commentaire en fonction des axes d'étude: toutes les réponses sont dans le commentaire

I   –

Dramatisation de la peste et récit mythologique

Que pensez-vous du récit?

Où commence t'-il et où finit-il?

Comment comprenez-vous le vers «un mal qui répand la terreur»?

A quoi cela fait-il allusion?

Comment l'idée de destin est-elle restituée?

Comment la fable est-elle découpée?

 

Repérez:

Le début du récit mythologique

la scène de théâtre

La justice exposée dans la fable

La morale

 

Le symbolisme animalier

Étude du symbolisme animalier:

Quel est le symbole de chaque animal?

 

Variété, diversité et moralité

Comment la variété et la diversité sont-elles mises en avant par La Fontaine?

Étudiez la versification: en particulier les rimes embrassées

Que provoquent ces rimes?

Délimitez l'alternance récit discours

Quelles sont les tonalités présentez dans la fable?

Combien de vers sont-ils consacrés à la moralité?

 

II -

 

1 -

Que représente le lion?

A quoi est-il associé?

Que soulignent les verbes d'action?

Que remarquez-vous concernant les vers consacrés au roi?

Comment les courtisans sont-ils présentés?

2 -

Relevez le champ lexical de la peste

Comment le tribunal est-il suggéré?

Relevez le vocabulaire hyperbolique reflétant la solennité de la scène

Quel est le rôle du loup?

Relevez le champ lexical de la religion

Comment la justice est-elle présentée?

Juge t'-elle le crime?

Que signifie l'accumulation crime de sang et crime de l'âne?

Comment l'injustice est-elle dénoncée?

Relevez et analysez les traces d'ironie

 

Questions sur la conclusion:

 

D'une manière générale, à quoi correspondent tous les personnages?

Sont-ils ancrés dans la réalité de leur temps?

Peut-on dire que l'attitude des personnages soit universelle?

Comment qualifieriez-vous le dénouement?

Quel est l'intérêt de cette fable?

Sa portée?

L'intention de la Fontaine?

Cette fable représente t'-elle toutes les caractéristiques d'un apologue?

 

 

 

 

Complément d'étude:

 

A – Une justice expéditive

Schéma narratif:

Il est insolite et perturbé.

Nous avons une très longue situation initiale.

Vers 1 à 14 ( nous pouvons y lire que la peste tue les animaux. Le temps est l'imparfait de second plan).

L'élément perturbateur s'étend des vers 15 à 33.

Le temps est le passé simple de premier plan. Il introduit le discours du lion.

Des vers 34 à 60 s'étalent les péripéties.

Enfin la parole du lion précipite la condamnation.

B – Le pouvoir de la parole

La parole est assimilée au pouvoir.

Lion: Le discours direct, v.15 à 33, renvoie au lion qui est une allégorie du roi.

Le discours du lion est très bien structuré, chacune de ses paroles renforce son pouvoir, il parvient ainsi à manipuler  ainsi que le suggèrent les apostrophes «Mes chers amis», et le pronom «nous».

Il se montre cruel: vers 29 trisyllabe et rejet.

Renard: Il est l'allégorie du courtisan: vers 34 à 43: discours direct

L'âne: Il est l'allégorie du sujet.

Vers 49 à 54.

Discours direct

Il est faible ainsi que sa parole, hésitant et peu porteuse.

Une lecture inversée de la fable:

La scène judiciaire est une mascarade. Cela n'a rien à voir avec un véritable procés. La justice est du côté des puissants. Nous avons l'image de l'échiquier qui assimile les blancs aux puissants, les Nous aux misérables.

Cependant La Fontaine semble rétablir la justice dans sa fable. Nous en avons une lecture inversée.

Les puissants deviennent les pions noirs. Il y a pour reprendre la terminologie du jeu échec au roi.

L'âne est la victime sacrificielle, expiatoire.

Fonctions de cette fable:

Plaire et instruire.

On retrouve dans les animaux malades de la peste, les deux fonctions de la fable. La fable est amusante mais elle a une visée didactique et sa visée est satirique. C'est une démonstration sur la loi du plus fort.

Ouverture possible: 

La critique ou dénonciation de La Fontaine est annonciatrice du combat du siècle des lumières.

 

Entretien préparé sur une fable de La Fontaine : le savetier et le financier : Document 6

DNBAC

 

 

 

Spécificités et efficacité de l'argumentation littéraire :

Objet d'étude : L'argumentation : convaincre, persuader, délibérer Un mouvement littéraire et culturel

Objectifs Réfléchir aux différentes modalités de l'argumentation, directe, indirecte Identifier trois formes argumentatives : esssai, fable, conte philosophique et les problèmes qu'elles posent

Lecture de la fable

 

1 Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir ;

C’était merveilles de le voir,

Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,

Plus content qu’aucun des sept sages.

5 Son voisin, au contraire, étant tout cousu d’or,

hantait peu, dormait moins encor ;

C’était un homme de finance.

Si sur le point du jour parfois il sommeillait,

Le Savetier alors en chantant l’éveillait,

10 Et le Financier se plaignait,

Que les soins de la Providence

N’eussent pas au marché fait vendre le dormir,

Comme le manger et le boire.

En son hôtel il fait venir

15 Le chanteur, et lui dit : Or çà, sire Grégoire,

Que gagnez-vous par an ? — Par an ? Ma foi, Monsieur,

Dit avec un ton de rieur,

Le gaillard Savetier, ce n’est point ma manière

De compter de la sorte ; et je n’entasse guère

20 Un jour sur l’autre : il suffit qu’à la fin

J’attrape le bout de l’année :

Chaque jour amène son pain.

— Eh bien ! que gagnez-vous, dites-moi, par journée ? —

Tantôt plus, tantôt moins : le mal est que toujours ;

25 (Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes,)

Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours

Qu’il faut chômer ; on nous ruine en fêtes.

L’une fait tort à l’autre ; et Monsieur le curé

De quelque nouveau Saint charge toujours son prône.

30 Le Financier, riant de sa naïveté,

Lui dit : « Je vous veux mettre aujourd’hui sur le trône.

Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,

Pour vous en servir au besoin. »

Le Savetier crut voir tout l’argent que la terre

35 Avait, depuis plus de cent ans,

Produit pour l’usage des gens.

Il retourne chez lui ; dans sa cave il enserre

L’argent et sa joie à la fois.

Plus de chant : il perdit la voix

40 Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines.

Le sommeil quitta son logis,

Il eut pour hôtes les soucis,

Les soupçons, les alarmes vaines.

Tout le jour il avait l’œil au guet ; et la nuit,

45 Si quelque chat faisait du bruit,

Le chat prenait l’argent. À la fin le pauvre homme

S’en courut chez celui qu’il ne réveillait plus.

Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,

Et reprenez vos cent écus.

 

 

 

Introduction :

Jean de la Fontaine, célèbre fabuliste du XVIIè siècle s'est en grande partie inspiré de fables les plus connues d'Esope, Phèdes et auteurs de l'antiquité. Il publie ses fables en 3recueils sour le règne de Louis XIV. Le succès du recueil fut immédiat, il a redonné à la fable un essor nouveau par sa fantaisie et son originalité. Dans sa 2ème fable du recueil 8, un sujet important est évoqué : celui de l'argent. Cela définit en effet la place dans la société et le bonheur de beaucoup. La morale est ici non explicite et l'argumentation est donc indirecte. L'argumentation s'effectue ingénieusement par le dialogue de 2 personnages opposés. La structure du récit est en 2 parties pour mieux convaincre.

Analyse

I - la puissance du récit .

- diversité des formes narratives. * le récit v.1-13 : contextualisation, présentation des personnages *dialogue, dicours direct v.15-33

* reprise du récit, discours indirect libre : pensées du savetier, ses craintes. v.34-47 44-46 utilisation judicieuse des temps verbaux. Imparfait : description v.1-13, v.14-33 présent de narration, actualisation v.34-49 : mélange des temps de narration -> conséquence du don. présent de narration -> conséquences néfastes, erreur. - portrait en action des personnages opposés.

•Savetier v.1-4 décrit comme heureux, gaieté. " ton de rieur " " gaillard " " naiveté ". Il profite de la vie et n'est pas avare " je n'entasse guère" v.20 distance critique face à la religion v.27-28.29

• Financier présenté par une métaphore " cousu d'or " -> dévalorisé par les éléments narratifs : négation " au contraire", éléments d'infériorité : " chantait peu, dormais moins encore " v.6 -> présentation sèche en octosyllabe v.7 -> dramatisation, profite peu de sa chance " dormait moins " " parfois sommeillait " -> v.10 : plainte appuyée sur la notion du pouvoir de l'argent v.10-11-1 Dévalorisé par son discours = autoritaire" eh bien! " antéposition " en son hôtel " ¨+ " il fait venir... le chanteur " v14 : pouvoir de l'argent. " riant de sa naîveté" " gardez...avec..besoin " v.32 -> le financier profite de sa naïveté, dévalorisé.

L'opposition entre ces deux personnages va être un point important pour l'argumentation implicite.

 

II -  Morale Implicite.

- requiert la participation du lecteur qui est guidé par l'auteur.

+ Construction de la fable ( opposition au départ qui devient une inversion de situation "

Retournement de situation v.34-35 -> le savetier se retrouve dans la position du financier : malheureux. Paradoxe : Joie du Savetier ( celui qui ne se réveillait plus, hyperbole " plus ")

Le financier est inquiet " soucis, soupçons" --> l'or ne produit pas tout. v.3-4 opposition passages/sages valorisant le savetier. -présence du fabulise v2-3 : commentaire du fabuliste, " merveilles" + répétition. = enthousiasme. Il prend parti pour le savetier comparaison hyperbole " sage " v.4 v.5 participe passé : valeur causale " étant cousu " v.40 périphrase pour désigner l'argent + " nos peines " : cela montre la prise de position de La Fontaine. v.42-43 construction des vers : énumération, qui provoque un effet d'accumulation chez le lecteur et peut l'inciter à se sentir mal. -> discours indirect libre v42 " le pauvre homme " v46. La Fontaine incite le lecteur à prendre parti car victime du financier.

-> portée didactique qui souligne le jugement de l'auteur. Démarche qui va du particulier au général. v.40 " nos " -> rendre la leçon universelle

Conclusion

Cet apologue prend totalement en charge l’argumentation du fabuliste puisqu’il démontre clairement ce qu’il défend. La Fontaine arrive à plaire en instruisant ( fonction didactique ) sans passer par une morale explicite

 

 

  • Problématique :
  • Comment utiliser le récit à des fins argumentatives?
  • Plan de l'étude du site :
  • I - La puissance du récit
  • II - Une morale implicite

 

 

 

 

 

 

Questions sur le plan proposé :

 

*** Questions autour des axes du commentaire : toutes les réponses sont dans l'étude

 

I -
 
  • Comment se manifeste la puissance du récit?
  • Quelles sont les différentes formes narratives?
  • Où commence et où s'arrête le récit?
  • Que présente t'-il?
  • Repérer le discours direct
  • A quel vers le récit reprend t'-il?
  • Relevez un exemple de discours indirect libre
  • Que traduit-il?
  • Quels vers reflètent les craintes du savetier?
  • Quels sont les temps verbaux utilisés?
  • Que marquent l'imparfait et le présent de narration?
  • Que marque le mélange des temps de narration?
  • Comment les conséquences néfastes sont-elles mises en avant?
  • Comment le savetier est-il décrit? Citez pour justifier votre réponse
  • Relevez les vers qui traduisent sa distance critique par rapport à la religion?
  • Comment le financier est-il présenté?
  • Relevez une métaphore. Que traduit-elle?
  • Quelles sont les oppositions essentielles entre le financier et le savetier?
  • Comment son discours apparaît-il ? Citez
  • Le discours le met-il en valeur ou au contraire le dévalorise t'-il? Citez le texte pour justifier votre réponse
  • Le financier vous semble t'il être un personnage sympathique? Justifiez
  • L'opposition entre les deux personnages traduit-elle l'essentiel à dire du point de vue de l'argumentation implicite?

 

 

 

 

II -

  • De quelle nature la morale est-elle?
  • Quelle est la position du lecteur?
  • Comment la fable est-elle construite?
  • A qules vers se traduit le renversement de la situation?
  • Quelle est la nouvelle position du savetier?
  • Analysez le paradoxe
  • Relevez une hyperbole
  • Comment apparaît le financier
  • Quels vers traduisent la présence du fabuliste?
  • Relevez le commentaire du fabuliste
  • Que marque la répétition?
  • Pour qui prend t'-il parti?
  • Relevez et analysez les figures de style
  • Quelle figure de rhétorique désigne l'argent au vers 40?
  • Quelle est la prise de position de La Fontaine au vers 42?
  • Relevez une énumération
  • Que marque t'-elle?
  • Quelle est la nature du discours au vers 42?
  • Quelle attitude La Fontaine adopte t-il vis-àvis du lecteur?
  • Quelle est la fonction de la fable?
  • Peut-on dire de la leçon qu'elle est universelle?

 

 
La Fontaine, Les obsèques de la lionne, efficacité de l'apologue et organisation de la fable : Document 7
 
* Fable tirée du second recueil, publié en 1694

DNBAC

 

 

 

Dossier bac : l'entretien en ligne 
 
*** Les obsèques de la lionne, Jean de la Fontaine
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)
 
Spécificités et efficacité de l'argumentation littéraire :
Objet d'étude :
L'argumentation : convaincre, persuader, délibérer Un mouvement littéraire et culturel
Objectifs
Réfléchir aux différentes modalités de l'argumentation, directe, indirecte Identifier trois formes argumentatives : esssai, fable, conte philosophique et les problèmes qu'elles posent
 
Amorce : "Je me sers d'animaux pour instruire les hommes" La Fontaine.
 
 
 
  • Lecture
  • La femme du Lion mourut : Aussitôt chacun accourut
  • Pour s'acquitter envers le Prince De certains compliments de consolation, Qui sont surcroît d'affliction.Il fit avertir sa Province
  • Que les obsèques se feraient
  • Un tel jour, en tel lieu ; ses Prévôts y seraient
  • Pour régler la cérémonie,
  • Et pour placer la compagnie.
  • Jugez si chacun s'y trouva.
  • Le Prince aux cris s'abandonna,
  • Et tout son antre en résonna
  • .Les Lions n'ont point d'autre temple.
  • On entendit à son exemple
  • Rugir en leurs patois
  • Messieurs les Courtisans.
  • Je définis la cour un pays où les gens Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents,
  • Sont ce qu'il plaît au Prince, ou s'ils ne peuvent l'être,
  • Tâchent au moins de le parêtre,
  • Peuple caméléon, peuple singe du maître,
  • On dirait qu'un esprit anime mille corps ;
  • C'est bien là que les gens sont de simples ressorts.
  • Pour revenir à notre affaire
  • Le Cerf ne pleura point, comment eût-il pu faire ?
  • Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadis
  • Etranglé sa femme et son fils.
  • Bref il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire,
  • Et soutint qu'il l'avait vu rire.
  • La colère du Roi, comme dit Salomon,
  • Est terrible, et surtout celle du roi Lion :
  • Mais ce Cerf n'avait pas accoutumé de lire.
  • Le Monarque lui dit : Chétif hôte des bois
  • Tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix.
  • Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes
  • Nos sacrés ongles ; venez Loups,
  • Vengez la Reine, immolez tous
  • Ce traître à ses augustes mânes.
  • Le Cerf reprit alors : Sire, le temps de pleurs
  • Est passé ; la douleur est ici superflue.
  • Votre digne moitié couchée entre des fleurs,
  • Tout près d'ici m'est apparue ;
  • Et je l'ai d'abord reconnue.
  • Ami, m'a-t-elle dit, garde que ce convoi,
  • Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige à des larmes.
  • Aux Champs Elysiens j'ai goûté mille charmes,
  • Conversant avec ceux qui sont saints comme moi.
  • Laisse agir quelque temps le désespoir du Roi.
  • J'y prends plaisir. A peine on eut ouï la chose,
  • Qu'on se mit à crier : Miracle, apothéose !
  • Le Cerf eut un présent, bien loin d'être puni.
  • Amusez les Rois par des songes,
  • Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges,
  • Quelque indignation dont leur coeur soit rempli,
  • Ils goberont l'appât, vous serez leur ami.
 
 
 
 
Problématique(s) :
La fable a pour but d'amuser et d'instruire : ces deux aspects sont-ils représentés ici?
Quelle est la stratégie argumentative mise en œuvre dans ce texte?
En quoi avons-nous un apologue?
 
Plan de l'étude
1. Un schéma classique
2. Les interventions du narrateur
3. L'attitude du roi
4. Les courtisans
5. Le discours du cerf
6.Une tonalité satirique
7. Les innovations de La Fontaine
 
Questions en fonction du plan de l'étude :
 
 
 
  •  
  • I- Un schéma classique
  • Quel genre de schéma avons-nous dans cette fable?
  • Nous avons un schéma classique
  • Quelles sont les étapes du récit?
  • Il y a un récit à plusieurs étapes. Les 16 premiers vers plantent le décor. Intervention du fabuliste à partir du vers 17, évocation des travers de la cour et des courtisans : reprise du récit à partir du vers 24 jusqu'au vers 32 . Vers 33 à 38, nouvelle étape du récit, tirade du lion, le drame se met en place, dénonciation du cerf et appel au lynchage de la part du lion. Vers 39 à 49, réplique du cerf. Puis, c'est la chute, le cerf a renversé la situation.
  • Avons-nous une morale?
  • Oui
  • Que marquent les 16 premiers vers?
  • Evocation du décor
  • Comment le décor est-il planté?
  • Avec vivacité
  • Que pouvez-vous dire sur ces vers?
  • Nous avons des octosyllabes sauf aux vers 44 et 8
  • Quel est le temps dominant?
  • Le temps dominant du schéma classique est le passé simple
  • Relevez deux enjambements
  • Que marque le vers 17
  • Il interrompt le récit car il y a une intervention du fabuliste "je".
  • Peut-on dire que le vers 17 mette fin au récit? En quoi?
  • Oui
  • De quoi est-il annonciateur?Quelle est l'attitude du fabuliste?
  • Les interventions du fabulistes annoncent la critique des travers de la cour et des courtisans
  • A quel temps le fabuliste expose t'-il ses considérations?
  • Au présent de vérité générale
  • Quel sujet le fabuliste évoque t'-il?
  • La vie de la cour et ses travers
  • Comment la cour et les courtisans apparaissent-ils?
  • la cour et les courtisans sont faibles, flatteurs et intéressés
  • Que marque le vers 24?
  • Que se passe t'-il jusqu'au vers 32?
  • Reprise du récit à la troisième personne pour évoquer l'attitude du cerf
  • Que marque la tirade du lion?
  • Une nouvelle étape du récit
  • Relevez le vers au discours direct
  • Vers 33 à 38
  • En quoi le drame se met-il en place?
  • La condamnation du cerf est prononcée
  • Que prononce le lion?
  • Condamnation et lynchage
  • En quoi les trois octosyllabes et les trois impératifs contribuent-ils à dramatiser le récit?
  • Les trois octosyllabes sont ponctués de trois impératifs dans le discours du lion, ce qui contribue à renforcer l'aspect dramatique du récit.
  • Relevez une prosopopée
  • Vers 39 à 49, il y a une prosopopée de la lionne
  • Donnez-en une définition
  • Le fait de faire parler un animal, ou un objet ou un mort
  • Etudiez la chute du récit
  • La chute est brève, elle fait 2 vers et demi, elle est marquée par le retour au récit avec les cris de la cour. Nous voyons le cerf renverser la situation à son avantage et l'effet de son discours est manifeste et immédiat.
 
 
  • II -Les interventions du narrateur
  • Que marquent les interventions du narrateur?
  • C'est un message adressé au lecteur. Les interventions sont nombreuses et mettent les considérations du fabuliste en évidence.
  • Quel est le message adressé au lecteur?
  • Il devient le témoin de la servilité des courtisans, en particulier au vers 11; Critique de la cour
  • Que pouvez-vous dire du vers 14?
  • La précision donnée au vers 14 est humoristique
  • A quelle personne la considération sur la cour est-elle menée?
  • A la première personne : des vers 16 à 23
  • Que marque le retour du récit du vers 24?
  • Il met fin à la digression
  • Qu'apportent les vers 25 à 27 à la fable?
  • Ils contribuent à expliquer l'attitude du cerf
  • Etudiez les considérations humoristiques
  • Elles sont au présent, se rapportent à la colère royale et à l'ignorance du cerf : il y a un rapprochement ironique du lion et de Salomon.
  • Comment le lion est-il perçu?
  • Il n'est pas un modèle de justice
  • Comment comprenez-vous le symbolisme animalier?
  • Le symbolisme animalier incarne des personnages, des modèles, des stéréotypes qu'il s'agit de critiquer. Ce détour par l'animal permet à La Fontaine de mener à bien ses dénonciations sans craindre la censure. La fable relève de l'argumentation indirecte.
 
 
  • III -L'attitude du roi
  • Quelle est l'attitude du roi?
  • Le roi est autoritaire, il convoque ses courtisans et gère leur vie en réglant tous les détails.
  • Que marquent les hyperboles des ves 12 et 13?
  • Nous avons l'image d'un roi en proie au chagrin et à une terrible colère
  • Quels sont ses traits moraux?
  • Il est autoritaire, sévère, arrogant, méprisant, injuste, cruel, vaniteux
  • Est-il sévère? Juste? Justifiez votre réponse en citant
  • Il condamne sur une simple délation
  • Que suggère le vers 36?
  • La cruauté du roi
  • Comment la monarchie française est-elle transcrite?
  • La manière dont La Fontaine décrit la monarchie reflète bien la monarchie française. Il y a une allusion très claire au caractère sacré du monarque de droit divin
  • Relevez une antithèse
  • « membres profanes »/« sacrés ongles »
  • Que traduit-elle?
  • L'aspect sacré de la monarchie
  • Peut-on dire que le roi soit sensible à la flatterie? Justifiez votre réponse en citant
  • un roi sensible à la flatterie qui récompense ceux qui s’y livrent (vers 51).
 
 
  • IV -Les courtisans
  • Comment les courtisans sont-ils désignés?
  • par l’adjectif indéfini « chacun » (v. 2 et 11), par le pronom personnel « on » (v. 49, 50)
  • Ont-ils une individualité propre?
  • Ils n'ont pas d'individualité propre
  • Comment l'anonymat collectif est-il transcrit?
  • (« les gens », v. 17 et 23, ou la répétition du mot « peuple », v. 21)
  • Relevez et analysez la nuance péjorative
  • Aspect péjoratif du mot "peuple" qui contribue à garder l'anonymat collectif et enlève l'individualité des courtisans considérés en effet de masse.
  • A quel moment le mépris de La Fontaine se traduit-il? Relevez la formule ironique
  • Au vers 16 : emploi ironique de la formule « Messieurs les courtisans », avec une majuscule emphatique
  • Peut-on dire que la cour soit un monde à part aux moeurs étranges?
  • En quoi? Justifiez votre réponse en citant
  • La cour est désignée par le terme de "pays", cela fait d'elle un monde à part aux moeurs étranges.
  • Que dénonce le fabuliste?
  • Il dénonce la servilité des courtisans
  • Relevez la double animalisation
  • Le courtisan est à la fois un "caméléon" et un "singe"
  • Montrez qu'elle est caractéristique de la satire
  • La double animalisation est caractéristique de la satire car elle renforce la critique et la dénonciation de la servilité des courtisans.
  • Comment la colère et l'indignation de La Fontaine transparaissent-ils?
  • Par la reprise de "peuple".
  • Comment l'homme de cour apparaît-il?
  • L'homme de cour s'adapte aux caprices du prince, c'est pourquoi il est versatile, changeant
  • Quelle image La Fontaine en donne t-il?
  • L'image d'un homme faible uniquement soucieux de plaire plutôt que d'être lui-même.
  • Relevez une antithèse et un chiasme
  • la double antithèse du vers 18 est renforcée par le chiasme, « prêts à tout, à tout indifférents ».
  • Que dénonce La Fontaine au vers 20?
  • L'hypocrisie
  • Que marque le passsage à l'alexandrin?
  • Le passage à l'alexandrin correspond à la critique de l'hypocrisie et du manque de sincérité
  • Relevez deux diérèses
  • deux diérèses à la rime (« consolation »/ « affliction »).
  • Qu'introduit le vers 22?
  • Une comparaison puis une métaphore qui se rapportent aux courtisans en pleine métamorphose
  • Montrez que les courtisans sont très progressivement déshumanisés
  • Ils passent de l’état de « corps » opposé à « esprit » à celui de « simples ressorts »
  • Peut-on dire que la cour soit assimilée à un gigantesque mécanisme?
  • Oui
 
 
  • V - Le discours du cerf
  • Comment le discours est-il composé?
  • En trois temps, il apaise son chagrin, amorce son récit et finit par la périphrase
  • Comment le cerf se perçoit-il?
  • De manière très valorisée
  • Quelle image donne t'-il de lui?
  • Il se présente à son avantage
  • Comment se met-il à son avantage? Relevez le chiasme
  • chiasme (« votre digne moitié »/« m’ »/« je »/« l’ »)
  • Quel est le double sens du vers 43? Que met-il en valeur?
  • Il valorise le courtisan aux yeux du lion mais connote aussi l'ironie car le cerf a un compte à solder, v. 26 et 27, il prépare sa vengeance
  • Relevez une prosopopée utilisée par le cerf
  • A partir du vers 44
  • Que met-elle en valeur?
  • Elle rapporte des dires de la reine
  • Que pensez-vous de l'argument d'autorité du cerf?
  • Il lui sert d'excuse. Il l'utilise pour s'excuser de n'avoir pas partagé ni compati à la douleur du lion.
 
 
  • VI - Une tonalité satirique
  • Quelle est la tonalité de la fable?
  • La tonalité est satirique
  • Comment la satire est-elle rendue explicite?
  • Par les interventions du fabuliste
  • Retrouvons-nous les procédés caractéristiques de la satire? Relevez et analysez le lexique moral et dépréciatif
  • Lexique moral "un flatteur", "prêts à tout", animalisation des courtisans, "peuple caméléon", "peuple singe", "rugir", cruauté de la lionne au vers 27.
 
 
  • VII - Les innovations de La Fontaine
  • En quoi est-ce une réécriture? La Fontaine s'inscrit-il entre tradition et innovation? Justifiez votre réponse
  • Quels sont les enrichissements apportés par le fabuliste?
  • C'est une fable qui se situe entre tradition et innovation : Nous avons une immitation caractéristique du classicisme mais il s'en éloigne par certains côtés. Les interventions du narrateur sont nombreuses, le discours direct domine le récit, il y a de l'anthropomorphisme
  • Dans quel courant littéraire s'inscrit-il?
  • Le classicisme
  • Que pensez-vous de la morale?
  • Infléchit-elle la portée de la fable?
  • Sur quoi l'accent de la satire porte t'-il?
  • La Fontaine infléchit la portée de la morale. En effet, chez Abstémius, la morale s'apparente à un simple conseil de prudence vis à vis des puissants. Chez La Fontaine au contraire, la morale met l'accent sur la satire royale trop sensible à la flatterie mais également sur la satire des courtisans flatteurs. Ce dernier point n'apparaît pas chez Abstémius.
 
 
*** Pour les ouvertures : La Fontaine à l'oral du bac
 
Ouvertures :
Intertextualité avec d'autres fables.
 
Par exemple le loup et l'agneau
Dénominateur commun : réécriture autour de la fable pensée dans la tradition et dans l'innovation d'Esope à La Fontaine.
Dédicace qu'il a faite à Monseigneur le Dauphin où il loue son père, le Roi Soleil.

 

La Fontaine, la Besace, livre I, fable 7 : Document 8

Entretien de 40 questions avec réponses en commentaire

Lecture de la fable

DNBAC

LA BESACE

  • Jupiter dit un jour :
  • Que tout ce qui respire
  • S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur.
  • Si dans son composé quelqu'un trouve à redire,
  • Il peut le déclarer sans peur :
  • Je mettrai remède à la chose.
  • Venez, Singe ; parlez le premier, et pour cause.
  • Voyez ces animaux, faites comparaison
  • De leurs beautés avec les vôtres :
  • Êtes-vous satisfait ? Moi ? dit-il, pourquoi non ?
  • N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
  • Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché ;
  • Mais pour mon frère l'Ours, on ne l'a qu'ébauché :
  • Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre.
  • L'Ours venant là-dessus, on crut qu'il s'allait plaindre.
  • Tant s'en faut : de sa forme il se loua très fort ;
  • Glosa  sur l' Éléphant, dit qu'on pourrait encor
  • Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ;
  • Que c'était une masse informe et sans beauté.
  • L' Éléphant étant écouté,
  • Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles :
  • Il jugea qu'à son appétit Dame Baleine était trop grosse.
  • Dame Fourmi trouva le Ciron  trop petit,
  • Se croyant, pour elle, un colosse.
  • Jupin  les renvoya s'étant censurés tous,
  • Du reste , contents d'eux ; mais parmi les plus fous
  • Notre espèce excella ; car tout ce que  nous sommes,
  • Lynx  envers nos pareils, et taupes  envers nous,
  • Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes :
  • On se voit d'un autre œil qu'on ne voit son prochain.
  • Le Fabricateur souverain
  • Nous créa Besaciers  tous de même manière,
  • Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui :
  • Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
  • Et celle de devant pour les défauts d'autrui.
 

 

Questionnaire sur la fable
Un récit vif : Que peut-on dire du début du récit?

  • Début du récit in media res Le contexte est-il précis?
  • Non le contexte est très peu précis Comment les personnages sont-ils connotés?
  • Les personnages sont connotés par "tout ce qui respire" Relevez les verbes qui soulignent la rapidité des actions
  • verbes à l’impératif « Venez » « Voyez » Que marque l’impératif?
  • L'impératif renforce la rapidité des actions Relevez une question en style direct
  • v.9 = question en style direct. Comment l’accélération du récit se ressent-elle?
  • L'accélaration du récit se ressent par l'utilisation de verbes Quel temps met en valeur l’accélération du récit?
  • Les verbes utilisés pour mettre en avant cette accélération sont au passé simple Citez pour justifier votre réponse Relevez les verbes d’action Relevez les phrases juxtaposées : montrez qu’elles contribuent à la vivacité du récit
  • phrases juxtaposés (v.20,15) = parataxe / asyndète qui contribuent à la vivacité du récit
     

 

  • Différents types de discours : Relevez le discours direct
  • Direct v.9 Relevez le discours indirect
  • Indirect v.15-17. Que marquent les différents types de discours
  • Courts passages consacrés au  récit (v.1 ; 14-15 ; 19-20 ; 25-27).

 

Variété dans la versification : les rimes Analysez les rimes

  • Croisées (1-4 ; 7-10 ; 21-24 ; 32-35). • Suivies (5-6 ; 11-16).  • Embrassées (17-20). Relevez un exemple de rimes croisées, de rimes embrassées et de rimes suivies.

 

Gradation sur la taille des animaux Comment le symbolisme animalier est-il mis en avant?

  • Le symbolisme animalier est mis en avant par un effet de gradation par rapport aux tailles Que pouvez-vous dire sur la gradation des tailles des animaux?
  • Gradation des tailles des animaux : singe,  ours, éléphants. A quel vers La Fontaine introduit-il un effet de rupture?
  • Au vers 23 La Fontaine introduit un effet de rupture Avec quel animal?
  • La fourmi

 

Portrait : Relevez le champ lexical du portrait et de la peinture

  • Champ  lexical du portrait/peinture : v.11-13. Qualités + défauts. Relevez le vocabulaire du jugement
  • Vocabulaire du jugement (v13-16 ; 21-23 ; 7- )

 

Dénonciation de la vanité : Comment La Fontaine procède t’-il pour mettre en avant sa dénonciation de la vanité?

  • Par des jugements négatifs peu nuancés, on en trouve par exemple au vers 13 L’ironie est-elle mise en avant? Comment? Relevez-en les marques
  • Les marques  de l’ironie (26-27). L'ironie est mise en avant pour dénoncer en mettant en avant le contraire de ce que l'on pense Que peut-on dire des jugements négatifs?
  • La Fontaine ne les nuance pas A quels vers voyons-nous que la dénonciation est amusante?
  • Dénonciation amusante (10 ; 23-24).

 

Portée universelle Quel temps avons-nous au vers 22?

  • Présent de vérité générale v.22 Que marque t’-il?
  • La portée universelle Quels autres signes attestent de la portée universelle?
  • • Emploi du pronom « Nous  », « On ». • Emploi des possessifs « Notre », « nos ». • Marqueurs  temporelles imprécis « un jour ».

 

L’allégorie Comment l’homme est-il perçu?

  • L'homme est perçu comme quelqu'un qui ne voit pas ses défauts mais seulement ceux des autres
  • On se voit d'un autre œil qu'on ne voit son  prochain. Relevez une antithèse
  • Lynx   envers nos pareils, et taupes envers nous, Nous nous pardonnons tout,  et rien aux autres hommes : Relevez un chiasme
  • Lynx  envers nos pareils, et taupes  envers nous, Que marquent ces deux figures de rhétorique?
  • Ces figures de style mettent l'homme en accusation car il est celui qui juge autrui sans jamais se voir lui-même tel qu'il est. Que représente la besace?
  • Le Fabricateur souverain Nous créa Besaciers   tous de même manière, Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui  : Il fit pour nos défauts la poche de derrière, Et celle de devant pour  les défauts d'autrui.

 

La satire sociale Que représentent les courtisans?

  • Courtisans = superficialité / arrogance. Que dénonce La Fontaine?
  • C'est une satire sociale

 

Références religieuses A quels vers avons-nous des références religieuses?

  • v.30-31. Que marque la référence à St Mathieu?
  • • St Matthieu = « Pourquoi vois-tu la paille  dans l’œil de ton frère et n’aperçois tu pas la poutre dans ton œil ? »

 

Jean de LA FONTAINE (1621-1695)

*** Les membres et l'estomac, Jean de la Fontaine : Document 9

DNBAC

 

 

 

Fable étudiée

  • Je devais par la Royauté
  • Avoir commencé mon Ouvrage.
  • A la voir d'un certain côté,
  • Messer Gaster en est l'image.
  • S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent.
  • De travailler pour lui les membres se lassant,
  • Chacun d'eux résolut de vivre en Gentilhomme,
  • Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster.
  • Il faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût d'air.
  • Nous suons, nous peinons, comme bêtes de somme.
  • Et pour qui ? Pour lui seul ; nous n'en profitons pas :
  • Notre soin n'aboutit qu'à fournir ses repas.
  • Chommons, c'est un métier qu'il veut nous faire apprendre.
  • Ainsi dit, ainsi fait. Les mains cessent de prendre,
  • Les bras d'agir, les jambes de marcher.
  • Tous dirent à Gaster qu'il en allât chercher.
  • Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent.
  • Bientôt les pauvres gens tombèrent en langueur ;
  • Il ne se forma plus de nouveau sang au coeur :
  • Chaque membre en souffrit, les forces se perdirent.
  • Par ce moyen, les mutins virent
  • Que celui qu'ils croyaient oisif et paresseux,
  • A l'intérêt commun contribuait plus qu'eux.
  • Ceci peut s'appliquer à la grandeur Royale.
  • Elle reçoit et donne, et la chose est égale.
  • Tout travaille pour elle, et réciproquement
  • Tout tire d'elle l'aliment.
  • Elle fait subsister l'artisan de ses peines,
  • Enrichit le Marchand, gage le Magistrat,
  • Maintient le Laboureur, donne paie au soldat,
  • Distribue en cent lieux ses grâces souveraines,
  • Entretient seule tout l'Etat.
  • Ménénius le sut bien dire.
  • La Commune s'allait séparer du Sénat.
  • Les mécontents disaient qu'il avait tout l'Empire,
  • Le pouvoir, les trésors, l'honneur, la dignité ;
  • Au lieu que tout le mal était de leur côté,
  • Les tributs, les impôts, les fatigues de guerre.
  • Le peuple hors des murs était déjà posté,
  • La plupart s'en allaient chercher une autre terre,
  • Quand Ménénius leur fit voir
  • Qu'ils étaient aux membres semblables,
  • Et par cet apologue, insigne entre les Fables,
  • Les ramena dans leur devoir

 

 

Première partie de l'entretien : Les membres et l'estomac, La Fontaine

 

Les membres et l'estomac, Jean De La Fontaine

Introduction :

Jean De La Fontaine est très connu pour ses fables et pour sa position dans la querelle des Anciens et des Modernes au XVIIe siècle, au coté des Anciens. Il privilégiait en effet le retour aux sources antiques.

Cette fable, tirée du livre III, illustre bien cette tendance puisqu'elle s'inspire d'Ésope et de l'historien Tite-Live, en délivrant un double message politique.

La Fontaine veut faire réfléchir le lecteur en mettant en scène la relation entre différents éléments sur le sens et la fonction de la royauté. Nous analyserons l'organisation complexe de cette fable et en quoi celle-ci contribue à conférer à cet apologue une grande efficacité argumentative.

Problématique(s) :

  • Quelle est la stratégie argumentative mise en œuvre dans ce texte?
  • La fable a pour but d'amuser et d'instruire : ces deux aspects sont-ils représentés ici?
  • En quoi la structure si particulière de cette fable rend-elle efficace la leçon politique énoncée par La Fontaine ?

 

I - L'organisation de la fable

1) La structure

• vers 1 à 4 : D'emblée l'analogie entre l'estomac et la royauté avec le terme "messer" qui insiste sur la noblesse de l'estomac. Ce passage constitue une introduction de la fable

• Vers 5 a 32 : mise en évidence de l'analogie entre l'estomac et la royauté.

• Vers 5 a 23 : le corps et sa révolte

• Vers 24 a 32 : rapprochement avec la royauté

• Vers 33 a 44 : exemple historique : cet apologue change l'histoire et a évité une crise.

On observe ici une structure à "tiroir" qui nous informe du fait que nous somme face a une fable complexe.

2) Trois histoires en une

Les trois situations évoquée sans la fable ont des points communs :

Mettre toutes les trois en relation des éléments

Relation d'un tout par rapport a une partie.

• 1ere situation : l'estomac et les membres du corps, situation perçue comme unilatérale et injuste. Les membres ne profitent pas de leur salaire et n'ont aucun dédommagement, comme sous Louis XIV.

• 3eme situation : histoire romaine, même relation avec le sénat et la plèbe unilatérale, symbolisée par des humains. Vers 36 : énumération, vers 37-38 : antithèse.

• 2eme situation : " Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale " : Relation harmonieuse et réciproque (vers 24 - 33).

Les situations 1 et 3 reposent sur la rupture des éléments entre eux : le sentiment d'injustice est à l’ origine de la modification des rapports dans les 2 cas. Les membres ne veulent plus travailler et veulent être gentilshommes. Ils ne veulent pas être au service du roi et être des aristocrates. La position des membres est rapportée dans un dialogue direct du vers 9 au vers 13 : contestation et rébellion des membres. Dans le 3eme cas, la sécession est court-circuitée avant qu'elle ne se présente grâce à l'apologue. Ces deux situation s'opposent a la 2eme (qui s'applique a la royauté). Cette fable vise a nous faire réfléchir sur la fonction et le sens de la royauté.

 

 

II - L'efficacité de l'apologue

1) La mise en parallèle d'une anecdote

Cette efficacité réside dans la mise en parallèle de l'anecdote et de l'application à la royauté. L'apologue très efficace et parlant quand on compare l'anecdote a la royauté. Cette dimension politique est accentuée par l'exemple historique (exemple vérifiable) qui constitue une application concrète de l'apologue, il montre la véracité de la leçon. Le retour a l'antiquité montre un intérêt pour La Fontaine puisqu'il veut faire réfléchir sur la fonction royale, et participe a l'efficacité car il s'inspire de source dont certaines sont historiques. L'anecdote reprise d'Esope permet de comprendre les interactions entre le pouvoir central et les forces vives d'un pays. Cette anecdote montre les conséquences d'une décision hâtive et fondée sur l'ignorance. L'erreur de jugement des membres est montrée par La Fontaine, ainsi que les conséquences qui sont évoquées aux vers 22 et 23, qui montrent le caractère réciproque dans le fonctionnement entre le peuple et son roi, entre les membres et le corps. Cette anecdote touche le lecteur car elle parle de la mort et de la maladie. La personnification des membres " gentilshommes " sert a mettre en parallèle la situation avec la situation politique de l'époque.

2) L'exemple historique

L'efficacité de cet apologue : une crise a été évitée (justifier)

3) Choix d'écriture de La Fontaine

La force de persuasion est accentuée par une diversité des modalités d'ecriture : récit, dialogue ... ; une personnification, et le caractère vivant (verbes d'action) ; par beaucoup d'images, et pas le rythme binaire (vers 26 et 27) qui montre la réciprocité.

Conclusion

Ce qui fait l'originalité et la spécificité de cette fable est la grande diversité des approches, qui montre l'habileté de La Fontaine, qui passe du récit a la réflexion, et de la réflexion au récit historique donnant au lecteur 3 histoires en une. Tous ces faits contribuent à la grande force argumentative de cette fable.

 

Problématique(s) :

  • Quelle est la stratégie argumentative mise en œuvre dans ce texte?
  • La fable a pour but d'amuser et d'instruire : ces deux aspects sont-ils représentés ici?
  • En quoi la structure si particulière de cette fable rend-elle efficace la leçon politique énoncée par La Fontaine ?

 

Plan de l'étude :

I - L'organisation de la fable

1) La structure

2) Trois histoires en une

II - L'efficacité de l'apologue

1) La mise en parallèle d'une anecdote

2) L'exemple historique

3) Choix d'écriture de La Fontaine

 

 

Textes complémentaires possibles  :
Blaise Pascal, les Pensées, fragments 126, Divertissement, 1670 La Fontaine, la préface des Fables La Fontaine, "le pouvoir des fables", VIII, 4, V. 34 à la fin

Lectures cursives :
La Fontaine, Fables Voltaire, un conte philosophique au choix

 

 

*** Pour les ouvertures : La Fontaine à l'oral du bac
Ouverture
Intertextualité avec d'autres fables.
Par exemple le loup et l'agneau
Dénominateur commun : réécriture autour de la fable pensée dans la tradition et dans l'innovation d'Esope à La Fontaine.
 
Questions sur le plan proposé :
 

 

Questions autour des axes du commentaire : les réponses sont dans le commentaire
 
I -
1 -
- Quel est le thème de la fable?
- Quelle analogie avons-nous des vers 1 à 4?
- Que cherche t'-il à dire?
- Peut-on dire que ce passage soit l'introduction de la fable?
Pourquoi?
- Que pensez-vous de la structure de la fable?
- COmment la qualifieriez-vous?
- La Fable vous paraît-elle complexe?
- Pourquoi?

2 -
- Quelles sont les trois situations évoquées?
- Quels sont leurs points communs?
- Citez pour justifier votre réponse
 
II -
1 -
- Rappelez les deux fonctions de la fable
- Celle-ci vous semble t'-elle remplir ces deux fonctions?
- En quoi cet apologue peut-il être qualifié d'efficace?
- Par quel exemple la dimension politique est-elle accentuée? Pourquoi?
- Etudiez les personnifications de la fable

2/3 -
- Comment expliquez vous la force de persuasion de La Fontaine?
- Comment est-elle accentuée?
- Justifiez votre réponse
- Etudiez les images
- Relevez un rythme binaire

 

La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf : Document 10
  • Jean de la Fontaine
  • Livre I, fable 3
Jean de la Fontaine
 
DNBAC

 

Plan du commentaire :
  • I_ Une fable traditionnelle reprise des anciens: la réécriture.
  • 1. Fable reprise de Phèdre
  • 2. Dialogue repris d’Horace
  • 3.Le plaisir du lecteur/auditeur des fables du XVII éme siècle:
  • II_ Une fable innovante par le travail de l’écriture du style:
  • 1. Le choix des mots doit être précis et La Fontaine sculpte son texte jusqu’au choix des lettres:
  • Analysez les procédés:
  • 2.Recherche du mot juste pour son sens et son étymologie:
  • III_ Une fable utile et instructive: le sens de la morale.
  • 1.Satire de la nature humaine
  • 2.Satire de ses contemporains
  • 3.Que symbolise la grenouille ?
  • Conclusion
  • ouverture
 
 

 

Introduction:
 
Jean de La Fontaine (8 juillet 1621 à Château-Thierry, 13 avril 1695 à Paris) est un poète français de la période classique dont l'histoire littéraire retient essentiellement les Fables et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste. Ses Fables constituent la principale œuvre poétique de la période classique, et l’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française. Travail de réécriture des fables d’Ésope (par exemple La Cigale et la Fourmi), de Phèdre, Abstémius, de Pañchatantra (Pilpay), mais aussi de textes d’Horace, de Tite-Live (« les Membres et l’estomac »), de lettres apocryphes d’Hippocrate (« Démocrite et les Abdéritains »), et de bien d’autres encore, elles constituent une somme de la culture classique latine et grecque, et s’ouvrent même dans le second recueil à la tradition indienne.
 

 

Lecture de la fable :
 
LA GRENOUILLE QUI SE VEUT FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF
  • Une Grenouille vit un Bœuf
  • Qui lui sembla de belle taille.
  • Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,
  • Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille
  • Pour égaler l'animal en grosseur,
  • Disant : Regardez bien, ma sœur ;
  • Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
  • Nenni. M'y voici donc ? Point du tout. M'y voilà ?
  • Vous n'en approchez point. La chétive Pécore
  • S'enfla si bien qu'elle creva.
  • Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
  • Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
  • Tout petit prince a des ambassadeurs,
  • Tout marquis veut avoir des pages.
Cette fable allie tradition et innovation . La Fontaine prend partie pour les anciens dans la querelle des anciens et des modernes. C’Est pourquoi, il s’inspire d’auteurs antiques - Phèdre et Horace - pour créer sa fable. Cependant, afin de rendre sa fable plus constructive, le fabuliste cultivé élabore un récit original et plein d’agréments.
 

 

Problématique :
-  Peut-on dire que La Fontaine nous instruise avec virtuosité?
 
 
Tout d’abord , nous verrons que cette fable est une réécriture des textes antiques, tel que pratiquent les anciens. Puis nous analyserons la manière dons La Fontaine excelle dans le genre de la fable par l’agrément du récit et par la justesse de sa morale. Enfin nous préciserons combien cette fable est un modèle du classicisme par son utilité et son agrément
 
Analyse de la fable
 
I_ Une fable traditionnelle reprise des anciens: la réécriture.
 
Dans cette fable, La Fontaine met en scène une grenouille qui symbolise la vanité des hommes. Il s’agit d’une histoire connue. En outre, le genre se sert souvent de la personnification d’animaux pour fustiger les défauts humains.
1. Fable reprise de Phèdre
La Fontaine place la morale à la fin , ménageant le suspens. Il étoffe cette morale un peu brutale en conservant un ton universel « Les gens » ( v. 11) puis en ajoutant une énumération des classes sociales qui vise la société  dont il  est contemporain « bourgeois, grands seigneurs, prince, marquis, pages ».
Il développe l’intrigue: il agrémente la description de l’animal au vers 3 ; il introduit des étapes ou des péripéties: le grossissement procède par efforts successifs que nous repérons grâce à l’introduction d’un dialogue avec une sœur de la grenouille v.6-9
Texte de Phèdre :
Le pauvre, en voulant imiter le puissant, se perd. Dans la prairie un jour une grenouille se mit à contempler un boeuf. Prise de jalousie à la vue d'une si grande taille, elle gonfla sa peau ridée. Puis elle demanda à ses petits si elle n'était pas plus grosse que le boeuf. Ils lui dirent que non. De nouveau elle tendit sa peau avec de plus grands efforts et demanda encore qui des deux était le plus gros. Ils lui dirent : « C'est le boeuf. » Enfin, emportée par le dépit, elle voulut s'enfler davantage, mais elle creva et tomba morte
2. Un dialogue repris d’Horace
Le dialogue ajoute une certaine vivacité dans le récit en aidant l’auditeur à se figurer mentalement le personnage ; il remarquera sa manière personnelle de s’exprimer. Ici, allusion à la fable violente: le verbe « crever » l’illustre:
3.Le plaisir du lecteur/auditeur des fables du XVII éme siècle:
La Fontaine ne peut être accusé de plagiat: ce n’est pas une imitation servile mais un enrichissement de la fable. Le public cultivé des fables lues dans les salons de XVII ème siècle éprouve le plaisir de reconnaître ces œuvres citées et de leur transformation: ces poètes font partie du corpus étudié en classe à l’époque. Les fables sont un discours spirituel destiné aux hommes de cour.
La Fontaine est un auteur classique qui peut être qualifié d’ancien dans la querelle des anciens et des modernes
 
Transition:
La fable traditionnelle reprise des anciens est malgré tout innovante par le travail de l’écriture en particulier le classicisme du style
 
 

 

II_ Une fable innovante par le travail de l’écriture du style:
 
La Fontaine suit les règles d’écriture de son époque: Le classicisme. Dans Art poétique, Boileau explique comment l’auteur classique doit rédiger son texte en fonction du genre qu’il choisit. Nous pouvons citer ces vers pour montrer quel soin le poète doit apporter à son travail, nous nous proposons à présent d’analyser le style de La Fontaine
1. Le choix des mots doit être précis et La Fontaine sculpte son texte jusqu’au choix des lettres
Analysez les procédés :
Assonance en [e]: Gr-e-nouill-e, eu, oeu ; Or si l’on compare « grenouille » et « boeuf », il semble que la grenouille doive élargir son [e] comme sa taille
Allitération en [s]: Envieu-s-e, s’-étend, s’-enfle et s-e travaille; on entend le sifflement de l’air qui se comprime dans la peau distendue de la grenouille s’échapper…
Mot inclus dans un autre: Taille = T[rav]aille; Bœuf = Œuf : Ces procédés illustrent le grossissement de l’animal.
2.Recherche du mot juste pour son sens et son étymologie:
- Chétive: mot qui vient du latin « captivus », qui signifie « prisonnier ou malheureux ». Pour le philosophe stoïcien Sénèque, le chétive est un prisonnier d’une passion et pour les chrétiens, le chétive est celui qui est prisonnier du péché:
c’est le misérable. Par la suite le mot désigne une personne faible physiquement.
Ce mot est aussi a l’origine du mot « ch’timi » dans le dialecte du Nord de la France.
Ici, chétive signifie une personne prisonnier de son corps.
- Pécore: animal stupide. C’est une insulte. Nom à valeur péjorative: sa connotation indique un jugement de l’auteur. Cela traduit un mépris de La Fontaine pour cette grenouille.
-Creva: ce mot en latin pouvait signifier : « éclater, mourir ou crier ». C’est trois sens étymologiques sont utilisés par La Fontaine. La grenouille éclate bruyamment après son enflement qui est suggéré par l’allitération (S)
3.Versification:
La longueur des vers mime l’action dans le récit et dans la morale.
Dans la morale, l’alexandrin est suivi d’un décasyllabe puis d’un octosyllabe. La structure suit une réduction constante. Plus le vers est petit, plus la vanité de la personne critiquée est grande .
 
Transition:
Au Classicisme du fabuliste s’ajoute la morale de la fable utile et instructive.
 
 

 

III_ Une fable utile et instructive, le sens de la morale
 
1.Satire de la nature humaine
Prétention, vantardise, vanité, fatuité, être imbu de soi-même, etre infatué, être un fait, …La morale est à visée universelle d’où le présent de vérité générale « est » v.11. La Fontaine est moraliste .
2.Satire de ses contemporains
Le bourgeois qui veut être Noble est un personnage repris par le bourgeois gentilhomme de Molière. Cela est peut etre une allusion à la rivalité entre Fouquet et Colbert…
À cette époque, les bourgeois enrichis achetent des palais princiers ce qui traduit une mutation économique de la société.
Le roi reçoit l’ambassadeur d’un duc, le duc de Mantoue ! Ce peut etre un fait d’actualité.
Pages=nobles en formation chez un noble de moindre importance: le grade le plus bas de la noblesse de peut avoir de page ! Or, le marquis en est pourvu. Moliere se moque
3.Que symbolise la grenouille ?
La grenouille est l‘emblème de la vanité de l‘homme
 
Vanité :
L’adjectif « vain » vient du latin « vanus » qui signifie: « vide, creux, sans substance » d’où le sens de « mensonger, trompeur, vaniteux au sens de prétentieux ». De là, on en déduit que la vanité est aussi un manque de quelque chose : l’envers de la vanité est donc la misère comme le dit le  philosophe Pascal.
Ainsi, la grenouille gonflée d’air éclate et il n’en reste rien…
 
Conclusion:
Une fable réécrite en style classique d’après le modèle antique pour fustiger les défauts des contemporains et des hommes  en général.
 
Ouverture:
La vanité est aussi présentée dans une autre fable de La Fontaine « La mort et le Bûcheron »
La vanité place l’homme dans une certaine position = « souffrir ou mourir »

 

 

 

 

  • Questions générales  :
    avec quel autre texte peut on faire une analogie? fable de Phèdre
  • que symbolise la grenouille? la vanité des hommes quelle est l'expression qui montre que le ton est universel? vers 11
  • peut on dire que l'auteur divertisse en plus d'instruire? oui, il s'agit des deux fonctions de la fable
  • que peut on dire sur le style de La Fontaine? est il classique? Oui La Fontaine est classique
  • qui est le représentant du classicisme? Boileau
  • donner un exemple d'allitération en "s" : envieuse, s'étend s'enfle
  • le choix des mots par La Fontaine est il juste? donner un exemple, "pécore", "enfla"
 
 

 

Questions sur la fable en fonction du plan et de la problématique du commentaire :
 
 
I - Questionnaire : les réponses sont dans le commentaire
 
1 -
En quoi pouvons-nous dire qu'il s'agit d'une fable traditionnelle reprise des anciens?
Définissez la réécriture. Citez d'autres exemples - toutes les fables de La Fontaine sont des réécritures -
Que met-il en scène dans cette fable?
Que symbolise la grenouille?
Dans quel but La Fontaine se sert-il du symbolisme animalier?
Que cherche t'-il à dénoncer?
Quels défauts humains sont visés par le fabuliste?
Où la morale se situe t'-elle?
Est-ce courant dans les fables?
Quel est le ton? Justifiez votre réponse
Relevez une énumération. Que marque t'-elle?
Quelles sont les perceptions?
 
2 -
Que peut-on dire du dialogue?
A quoi contribue t'-il?
En quoi aide t'-il l'auditeur à se figurer mentalement le personnage?
 
3 -
La Fontaine peut-il être accusé de plagiat? Pourquoi?
Justifiez votre réponse
L'imitation est-elle servile?
Comment le public cultivé des salons de l'époque percevait-il les fables?
A qui les fables sont-elles destinées?
 

 

II - Questionnaire : les réponses sont dans le commentaire
 
1 -
En quoi peut-on parler d'une fable innovante?
Que peut-on dire relativement aux choix des mots?
Quels sont les procédés utilisés?
Analysez une assonance et une allitération
Que montrent ces procédés?
 
2 -
Analysez du point de vue étymologique les mots "pécore", "chétive", "creva"
 
3 -
Que peut-on dire des vers?
Que marque leur longueur?
Analysez la versification de la morale de la fable
Quelle est la caractéristique de la structure?
Comment la vanité est-elle restituée?
 

 

III - Questionnaire : les réponses sont dans le commentaire
 
1 -
En quel sens pouvons-nous parler d'une fable utile et instructive?
Montrez qu'il s'agit d'une satire de la nature humaine
Citez et justifiez votre réponse
Quelle est la visée de la morale?
Quel est le temps utilisé?
Peut-on affirmer de La Fontaine qu'il est moraliste?
 
2 -
En quoi peut-on dire qu'il s'agit d'une satire de ses contemporains?
A qui emprunte t'-il le personnage de bourgeois?
 
3 -
Que symbolise la grenouille?
Définir la vanité
 
  

Lecture en ligne du loup et l'agneau de La Fontaine

 
Le Loup et l’agneau : Document 11
 
 
Jean de la Fontaine
**** Les corrigés du bac de français
 
DNBAC

 

Introduction:
La Fable, genre ancien illustré dès l’antiquité par le grec Ésope et le romain Phèdre est un récit argumentatif souvent suivi d’une morale et qui utilise des images, souvent animales, pour plaire en instruisant.
Jean de La Fontaine, au XVIIème siècle, a repris ces fables antiques et les a versifiées. Ainsi dans sa fable « Le Loup et l’Agneau », des Fables, il s’inspire et se base sur un dialogue né en Grèce avec Platon.
Jean de La Fontaine (8 juillet 1621 à Château-Thierry, 13 avril 1695 à Paris) est un poète français de la période classique dont l'histoire littéraire retient essentiellement les Fables et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste.Ses Fables constituent la principale œuvre poétique de la période classique, et l’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française.Travail de réécriture des fables d’Ésope (par exemple La Cigale et la Fourmi), de Phèdre, Abstémius, de Pañchatantra (Pilpay), mais aussi de textes d’Horace, de Tite-Live (« les Membres et l’estomac »), de lettres apocryphes d’Hippocrate (« Démocrite et les Abdéritains »), et de bien d’autres encore, elles constituent une somme de la culture classique latine et grecque, et s’ouvrent même dans le second recueil à la tradition indienne.
 
 
Lecture de la fable :
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)
 
 

 

Le Loup et l'Agneau
  • La raison du plus fort est toujours la meilleure :
  • Nous l'allons montrer tout à l'heure.
  • Un Agneau se désaltérait
  • Dans le courant d'une onde pure.
  • Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
  • Et que la faim en ces lieux attirait.
  • Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
  • Dit cet animal plein de rage :
  • Tu seras châtié de ta témérité.
  • - Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
  • Ne se mette pas en colère ;
  • Mais plutôt qu'elle considère
  • Que je me vas désaltérant
  • Dans le courant,
  • Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
  • Et que par conséquent, en aucune façon,
  • Je ne puis troubler sa boisson.
  • - Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
  • Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
  • - Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
  • Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
  • - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
  • - Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
  • Car vous ne m'épargnez guère,
  • Vous, vos bergers, et vos chiens.
  • On me l'a dit : il faut que je me venge.
  • Là-dessus, au fond des forêts
  • Le Loup l'emporte, et puis le mange,
  • Sans autre forme de procès.
 

 

Problématiques possibles :
Comment La Fontaine construit-il sa critique de la justice de son temps pour qu’elle soit plaisante et que le lecteur y adhère ?
Peut-on dire que La Fontaine nous instruise avec virtuosité?
 
 
 
Annonce du plan :
  • Introduction
  • Problématiques possibles
  • I_ Une fable traditionnelle reprise des Anciens: La réécriture
  • 1 - Fable reprise de Phèdre et d’Esope
  • 2. Le plaisir du lecteur/auditeur au XVII éme
  • II_ Une fable innovante par le travail de l’écriture: Le Classicisme.
  • 1.Un récit plein de vivacité
  • 2 -Le dialogue
  • III_ Une fable utile et instructive: le sens de la morale.
  • 1.Satire de la nature humaine
  • 2. Satire de ses contemporains
  • 3 - Que symbolise le loup?
  • Conclusion
  • Ouverture
 

 

Analyse de la fable :
 
Cette fable allie tradition et innovation . La Fontaine prend parti pour les anciens dans la querelle des anciens et des modernes. C’est pourquoi, il s’inspire d’auteurs antiques - Esope et Phèdre - pour créer sa fable. Cependant, afin de rendre sa fable plus constructive, le fabuliste cultivé élabore un récit original et plein d’agréments.
Tout d’abord , nous verrons que cette fable est une réécriture des textes antiques, telle que pratiquent les anciens. Puis nous observerons comment La Fontaine excelle dans le genre de la fable par l’agrément du récit et par la justesse de sa morale. Enfin nous préciserons combien cette fable est un modèle du classicisme par son utilité et son agrément.
 
 
I_ Une fable traditionnelle reprise des Anciens: La réécriture
Dans cette fable, La Fontaine met en scène deux types de personnage qui s’opposent en tout point. Il s’agit d’une histoire connue. En outre, le genre se sert souvent de la personnification d’animaux pour fustiger les défauts humains. Le loup symbolise la force et l’agneau, la faiblesse.
1. Fable reprise de Phèdre et d’Esope:
La Fontaine place la morale au début, orientant la lecture du récit qui suit. Il edicte une loi devenue célèbre mais toujours aussi choquante du fait de son aspect immoral v.1. Il rompt avec la morale antique en créant en effet de surprise. Le deuxième vers insiste sur le caractère argumentatif de la fable (« nous allons montrer ») quand Esope et Phèdre mettaient en valeur son caractère satirique (« contre ceux »).La Fontaine met en valeur qu’il s’agit d’un débat sur les notions de force et de droit.
Il développe l’intrigue: il agrémente la description des animaux; il introduit la versification et des renseignements qui rendent la scène plus piquante: le loup n’est pas seulement assoiffé, il a faim car il est « à jeun ». La Fontaine reprend le dialogu et l’étoffe.
2. Le plaisir du lecteur/auditeur au XVII éme
La Fontaine ne peut être accusé de plagiat: ce n’est pas une imitation servile mais un enrichissement de la fable. Le public cultivé des fables lues dans les salons du XVII éme siècle éprouve le plaisir de reconnaitre ces œuvres citées et leur transformation: ces poètes font partir des œuvres étudié en classe à l’époque.
La Fontaine va réécrire, cette fable reprise des textes antique, en suivant les règles du Classicisme faites par Boileau.
 

 

II_ Une fable innovante par le travail de l’écriture: Le Classicisme.
La Fontaine suit les règles d’écriture de son époque: Le classicisme. Dans Art poétique, Boileau explique comment l’auteur classique doit rédiger son texte en fonction du genre qu’il choisit. Nous pouvons citer ces vers pour montrer quel soin le poète doit apporter à a son travail :
« Hâtez vous lentement, et, sans perdre courage
Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage
Polissez-le sans cesse et le repolissez:
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »
Analysons le style travaillé de La Fontaine
1. Un récit plein de vivacité:
V. 3-6: la représentation des personnages est en parallélisme: deux vers sont consacré à leur portrait.
Deux octosyllabe pour l’agneau qui apparait dans un cadre pastoral idyllique : « onde pure » connote le raffinement et l’élégance par le choix du mot registre soutenue désignant l’eau qualifié par l’adjectif « pur »
Le loup est décrit dans deux vers différents : un alexandrin et un décasyllabe; c’est le premier signe de son instabilité. En outre, la répétition du son « in » met en lumière « à jeun » et « faim » .Le vers 5 peut être coupé en 4+2+6 et le vers 6 en 4+6.
Dans ces conditions, la faim devient la métaphore des pires instinct de l’homme: sa voracité. De même, La Fontaine caractérise le loup au v.8 par « plein de rage »
loup présenté dès le début comme menaçant, terrifiant et cruel : « survient a jeun » V5 « la faim en ces lieux attirait » V6 ->loup est affamé et « plein de rage » V8 il est considéré comme une « bête cruelle » V18
L'agneau est Jeune et innocent : « Comment l’aurais-je fais si je n’étais pas né ? » (…) je tête encore ma mère » V20-21 = jeune -> renforcé
Il parle au loup au subjonctif : « Que votre majesté ne se mette pas en colère » V10-11 « qu’elle considère » V12 -> l’agneau est faible car il est jeune et frêle, il est dominé par ce loup affamé
2 -Le dialogue:
V7-26: le loup engage un échange menaçant.
v.7-9: la question du loup, un alexandrin tout d’une traie, est une menace car le mot interrogatif « qui » suggère que l’agneau est une faute: qu’il n’a pas obtenue la permission d’cet en ce lieu.
V18-19: La réponse du Loup est injuste et péremptoire.
Le loup ne sais pas argumenter. Il répète bêtement son accusation sans la motiver. La fabuliste introduit dans l’incise « reprit cette bête cruelle ».
Le loup change de sujet sans transition en prononçant une nouvelle accusation gratuite: la calomnie « tu médis ». Cette accusation est introduite par le verbe « savoir », « je ne sais que ».
V.22-23: Accélération de l’echange:
L’octossylabe du loup est empreinte de mauvaise foi : sa rapidité est soulignée par la structure en paraléllisme de la phrase: « si ce n’est, c’est ».
Il y a une certaine inégalité dans l'argumentation. Celle du loup est de mauvaise foi : « Tu la troubles, reprit cette bête cruelle » V18
« Car vous ne m’épargnez guère, vous, vos bergers et vos chiens » V24-25. Le loup se fait passer pour une victime
La réponse de l’agneau est courte car il comprend à qui il a affaire: « je n’en ai point ». Il n’occupe plus que quatre syllabes du décasyllabe, ce qui annonce qu’il va être mangé par le loup qui occupe les 6 syllabes restantes
Son discours eest rationel : « par conséquent » V16, « si » V20, « Mais plutôt » V12 -> discours construit suivant une logique et des mots de liaison
En outre outre, ce dernier argument du loup est particulièrement injuste: il implique que l’on doiveayer pour les membres de sa famille qui sont « malhonnêtes ».
La dernière phrase du loup « on me l’a dit il faut que je me venge » , repose à nouveau sur la calomnie mais en outre, elle est un mensonge puisqu’il ne s’agit pas de vengeance.
 
 

 

III_ Une fable utile et instructive: le sens de la morale.
1. Satire de la nature humaine
La morale est à visée universelle d’où le présent de vérité général « est »et l’adverbe « toujours ».
La fontaine se veut moraliste. Il dépend les bas instincts de l’homme sous les traits du loup. L’agneau est un portrait de l’honnête homme du XVII éme siècle car en plus de son attitude sobre et noble, il est éloquent.
fabuliste nous instruit par sa maxime du début qui a un double sens mais est éclairée dans les derniers vers du texte
ces allégories permettent de parler et critiquer la société de son temps sous couvert des animaux : il se sert du symbolisme animalier pour faire une satire des hommes.
les Fables s’adressaient à tout public, y compris à des enfants. Les images animales favorisaient donc la compréhension des jeunes esprits
2. Satire de ses contemporains
On notera que le loup est assimilé à un roi par son apostrophe « sire, votre majesté ».Est-ce que l’agneau qui ne peut se faire entendre est le portrait de l’artiste qui ne peut dire la vérité sans subir la censure et qui doit se faire fabuliste et user du détour de la personnification pour s’exprimer?
3. Que symbolise le loup?
Le loup est l’emble de la vanité de l’homme.
 
 

 

Définition de la vanité:
L’adjectif « vain » vient du latin « vanus » qui signifie: « vide, creux, sans substance » d’où le sens de « mensonger, trompeur, vaniteux au sens de prétentieux ». De là, on en déduit que la vanité est aussi un manque de quelque chose : l’envers de la vanité est donc la misère comme le dit philosophe Pascal.*
Ainsi le loup construit sa légitimité sur la force violent et son autorité n’est pas légitime.
Conclusion:
Une fable réécrite en style classique d’après le modèle antique pour fustiger les défauts des contemporains et des hommes de tout temps.
Cette fable présente un échec de l’argumentation et de la raison, au travers du personnage de l’Agneau, et une inégalité et une injustice que La Fontaine applique à l’injustice de son temps.
Ouverture:
La vanité est aussi présentée dans une autre fable de La Fontaine « La mort et le Bûcheron. »
La vanité place l’homme dans une certaine position = « souffrir ou mourir »
 

 

Questions sur la fable : toutes les réponses sont dans le commentaire
  • Questions générales sur la fable
  • comment La Fontaine procède t'il pour dénoncer les défauts humains?
  • que symbolisent le loup? la force
  • et l'agneau? la faiblesse
  • quelle est la caractéristique de cette fable? la morale est placée au début
  • en ce sens peut on dire qu'il rompt avec la morale antique?
  • quelles sont les différences entre La Fontaine et les anciens? La Fontaine introduit la versification et le dialogue, par opposition à Phèdre et à Esope qui écrivaient en prose
  • à qui est dédié le recueil des fables? au dauphin
  • La Fontaine est il un auteur classique? Pourquoi?
  • quelles sont les règles du classicisme?
  • comment le loup est il décrit?
  • qu'est ce qui connote les pires instincts de l' homme? la faim
  • quelle est la question rhétorique de l'agneau? vers 20-21
  • vers quelle critique la morale de l'auteur est elle tournée? la critique de la justice des grands
  • comment se traduit la visée universelle de la morale? par le présent de vérité générale, "est" et l'adverbe "toujours"
  • que représente le loup? la vanité des hommes, les bas instincts
  • que représente l'agneau? l'honnête homme
 
 
 
 
Questions sur le plan proposé :
 
 
I - Questionnaire : les réponses sont dans le commentaire
 
  • Où la morale se situe t'-elle dans cette fable?
  • Comment cela oriente t'-il la lecture?
  • Peut-on dire qu'il rompt avec la morale antique?
  • Cela crée t'-il un effet de surprise?
  • Que marque le second vers?
  • En quoi est-ce une fable reprise de Phèdre et d'Esope?
  • La Fontaine est-il accusé de plagiat?
  • Peut-on parler d'une imitation servile?
 
 

 

II - Questionnaire : les réponses sont dans le commentaire
  • - Quelles sont les caractéristiques physiques du loup?
  • - Comment est-il présenté?
  • - Quelles sont les caractéristiques de l'agneau?
  • - Quel portrait La Fontaine en fait-il?
  • - Que dénonce l'inégalité physique entre le loup et l'agneau?
  • - Relevez les marques de supériorité et d'infériorité?
  • - Etudiez la maxime du vers 1
  • - Que représente l'allégorie du loup et de l'agneau?
  • - Quels sont les arguments du loup?
  • - Comment qualifieriez-vous la qualité de son argumentation?
  • - Quels sont les arguments de l'agneau?
  • - Cherche t'-il à convaincre, persuader ou délibérer?
  • - Justifiez votre réponse en citant
 

 

III - Questionnaire : les réponses sont dans le commentaire
  • - Peut-on parler d'un récit vivant?
  • - S'agit-il d'instruire par une morale?
  • - La maxime du début est-elle illustrée à travers les fables?
  • - Quel est le double sens de la maxime?
  • - Relevez une allégorie
  • - Que peut-on dire de la portée de cette allégorie?
  • - A qui les fables s'adressent-elles?
  • - Estimez vous que ls allégories facilitent la compréhension?
  • - Justifiez et développez votre réponse.
  • - Que pouvez vous dire concernant la structure de la fable?
  • - Relevez un discours direct
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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