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Denis DIDEROT – Jacques le Fataliste ( 1796)

 

ORAUX EAF

 

Lecture du texte :

Denis Diderot (1713-1784),

Jacques le fataliste (publié en 1796)

Multipliant les rebondissements invraisemblables, tout comme les interruptions du narrateur, ce roman met en scène deux

personnages, un valet et son maître, qui chevauchent plus ou moins paisiblement sur des routes, vers une destination qui

restera inconnue, s'arrêtent dans des auberges, devisent à bâtons rompus : questions philosophiques, souvenirs intimes,

anecdotes…

Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous

importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Que disaient-ils

? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas

était écrit là-haut.

LE MAÎTRE. - C'est un grand mot que cela.

JACQUES. - Mon capitaine ajoutait que chaque balle qui partait d'un fusil avait son billet.

LE MAÎTRE. - Et il avait raison...

Après une courte pause, Jacques s'écria : « Que le diable emporte le cabaretier et son cabaret !

LE MAÎTRE. - Pourquoi donner au diable son prochain ? Cela n'est pas chrétien.

JACQUES. - C'est que, tandis que je m'enivre de son mauvais vin, j'oublie de mener nos chevaux à

l'abreuvoir. Mon père s'en aperçoit ; il se fâche. Je hoche de la tête ; il prend un bâton et m'en frotte un peu

durement les épaules. Un régiment passait pour aller au camp devant Fontenoy ; de dépit je m'enrôle. Nous arrivons

; la bataille se donne...

LE MAÎTRE. - Et tu reçois la balle à ton adresse.

JACQUES. - Vous l'avez deviné ; un coup de feu au genou ; et Dieu sait les bonnes et mauvaises aventures

amenées par ce coup de feu. Elles se tiennent ni plus ni moins que les chaînons d'une gourmette. Sans ce coup de

feu, par exemple, je crois que je n'aurais été amoureux de ma vie, ni boiteux.

LE MAÎTRE. - Tu as donc été amoureux ?

JACQUES. – Si je l’ai été !

LE MAÎTRE. - Et cela par un coup de feu ?

JACQUES. - Par un coup de feu.

LE MAÎTRE. - Tu ne m'en as jamais dit un mot.

JACQUES. - Je le crois bien.

LE MAÎTRE. - Et pourquoi cela ?

JACQUES. - C'est que cela ne pouvait être dit ni plus tôt ni plus tard.

LE MAÎTRE. - Et le moment d'apprendre ces amours est-il venu ?

JACQUES. - Qui le sait ?

LE MAÎTRE. - À tout hasard, commence toujours... »

Jacques commença l'histoire de ses amours. C'était l'après-dînée : il faisait un temps lourd ; son maître

s'endormit. La nuit les surprit au milieu des champs ; les voilà fourvoyés. Voilà le maître dans une colère terrible et

tombant à grands coups de fouet sur son valet, et le pauvre diable disant à chaque coup : «Celui-là était

apparemment encore écrit là-haut... »

Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu'il ne tiendrait qu'à moi de vous faire attendre un an,

deux ans, trois ans, le récit des amours de Jacques, en le séparant de son maître et en leur faisant courir à chacun

tous les hasards qu'il me plairait. Qu'est-ce qui m'empêcherait de marier le maître et de le faire cocu ? d'embarquer

Jacques pour les îles ? d'y conduire son maître ? de les ramener tous les deux en France sur le même vaisseau ? Qu'il

est facile de faire des contes ! Mais ils en seront quittes l'un et l'autre pour une mauvaise nuit, et vous pour ce délai.

L’aube du jour parut. Les voilà remontés sur leurs bêtes et poursuivant leur chemin. - Et où allaient-ils ? -

Voilà la seconde fois que vous me faites cette question, et la seconde fois que je vous réponds : Qu'est-ce que cela

vous fait ? Si j'entame le sujet de leur voyage, adieu les amours de Jacques... Ils allèrent quelque temps en silence.

Lorsque chacun fut un peu remis de son chagrin, le maître dit à son valet : « Eh bien, Jacques, où en étions-nous de

tes amours ?

 

Analyse du titre :

Les personnages sont éponymes.

Le titre évoque 2 personnages principaux. Le valet est présenté avec une double détermination : son prénom + une notation sur son caractère.

- le fataliste : adjectif substantivé qui suggère pour le personnage l’homme est déterminé dans ses actions/ DETERMINISME : l’homme n’a pas la liberté d’influer sur le cours de sa vie).

- Etude onomastique : le prénom Jacques est aussi un nom commun qui désigne un paysan, un homme misérable et marginal, un niais, un sot.

Le 2nd personnage est désigné par son statut social : ici paradoxe : le maître est nommé en seconde position ce qui tend à signifier qu’il sera un faire-valoir de Jacques.

Le titre suggère un duo. Il rappelle la dialectique du maître et du valet : mais qui va mener l’autre ?

 

Cet incipit est-il surprenant?

L’incipit de jacques le fataliste surprend lui aussi le lecteur pour des raisons diverses. La disposition d’une partie du

texte fait penser à une pièce de théâtre : les noms des personnages précèdent leurs paroles qui ne sont donc pas intégrées

dans le récit comme il est d’usage dans un roman. Quant à ces personnages, nous n’en saurons que bien peu : l’un s’appelle

Jacques, l’autre est son maître mais le narrateur refuse de nous en dire davantage. C’est une autre particularité de cet incipit.

Le narrateur-auteur ne cesse d’intervenir non seulement pour commenter l’action mais surtout pour commenter l’écriture

d’un roman en train de s’écrire et pour décourager les attentes du lecteur auquel il s’adresse directement. Si on reprend ce

que tout lecteur est en droit d’attendre d’un début de roman, on ne peut que constater qu’il restera sur sa faim. Le nom des

personnages ? « Que vous importe ? » Pourquoi sont-ils ensemble ? « Par hasard ». Où vont-ils ? « Est-ce que l'on sait où

l'on va ? », « Qu'est-ce que cela vous fait ? ». Le contenu du passage est pour le moins déconcertant, l’accent étant mis par

le narrateur sur les paroles des protagonistes alors qu’ils évoquent d’une manière très générale le destin, paroles qui

renvoient au titre du roman

Jacques le fataliste, paroles qui semblent annoncer le récit des amours de Jacques mais on n’en

saura rien : ce récit est simplement évoqué : « Jacques commença l'histoire de ses amours. C'était l'après-dînée : il faisait un

temps lourd ; son maître s'endormit. » Puis le narrateur reprenant la parole imagine plusieurs hypothèses à la suite de son

récit, finalement abandonnées. Cet incipit qui ne nous apprend donc rien des personnages, du cadre spatio-temporel et de

l’intrigue

En tant qu’Ecrivain et philosophe, Diderot interroge les codes du roman de l’intérieur, de la fiction (les questions qu’il pose  au début sont celles relatives au code du roman). Il explore les relations entre l’auteur et ses personnages dans son livre , Jacques le fataliste, il semble hésiter entre le récit et le dialogue de théâtre. Il s’agit de l’incipit de livre et nous pouvons  montrer en quoi et comment  ce début de récit  oriente le lecteur. C’est pourquoi dans un premier temps nous verrons  à quel genre de couple de personnages nous avons affaire, dans un deuxième temps nous étudierons le brouillage des genres, dans un dernier temps nous analyserons les pouvoirs du narrateur.

 

Problématique :

En quoi cet incipit invente t’-il un nouveau pacte de lecture?

 

I- Un couple de personnages :

Les deux personnages en question sont désignés par  le maitre  et jacques . C’est intéressent car cette désignation indique une idée de hiérarchie, d’autorité et  l’on note une certaine déférence (politesse) envers le premier car nous avons seulement le prénom pour le deuxième. On ne sait rien d’autre sur ces personnages, la preuve est que nous avons de nombreuses questions introductives adressées par le lecteur au narrateur ; ex L1 : comment s’étaient-ils rencontrés ? le narrateur répond avec une grande désinvolture  à ces questions et ne le prend pas au sérieux ( impression)  que vous importe  répond t’-il.?  Nous avons juste une indication hiérarchique  entre Jacques et le maitre, Jacques serait le valet du maitre. Ce rapport est souligné par le tutoiement du maitre envers Jacques alors que ce dernier utilise le vouvoiement : Réf  ;  une autorité et une opposition hiérarchique. Discussion à  laquelle assiste le lecteur, ce  lui permet de reconstituer l’histoire de Jacques. Il apprend que celui-ci s’est enrôlé dans un régiment après une violente dispute avec son père, il a ensuite participé  à la bataille de Fontenoy, il reçoit un coup de feu dans le genoux. Donc ce sont tous ces évènements qui vont conduire aux amours de Jacques dont on attend qu’il raconte l’histoire, ces évènements  sont racontés de façon chronologique avec la concision jusqu’à  la litote L¡15  :  il prend un bâton et me frotte durement les Épaule . Pendant la discussion, le maitre va avoir 2 attitudes très opposées. D’abord une attitude bienveillante, agréable qui est animée par l’envie de savoir, de découvrir l’histoire des amours de Jacques son valet, puis une attitude violente telle qu’elle pouvait exister à  l’époque entre maitre et valet : relation réaliste, vraie. L¡36   une colère terrible et tombant  à grands coups de fouet sur son valet . Cette ambiance est tout ˆ fait conforme  à ce que nous montre la comédie.

II- Le brouillage des genres :

Nous sommes dans un incipit original car la présentation qu’il fait des personnages et de l’intrigue peut laisser le lecteur perplexe. Donc le lecteur hésite entre deux registres, la comédie, mais en même temps la philosophie (simplement avec  les interventions  du narrateur, Où allaient-ils ? Sait-on où l’on va ?  = réponse philosophique ) L’histoire de Jacques et de son maitre tient de la comédie : La mise en page, la désignation des personnages, les dialogues. L¡6 ˆ L¡33 ; nous sommes donc bien dans la comédie. Scène relativement courte va  au passé L¡46 :  l’aube du jour parut È. Ce récit est fréquemment interrompu par les adresses directes du narrateur au lecteur. Adresses faites avec un présent d’Enonciation L¡39  :  vous voyez, lecteur. Registre de la philo,  Jacques comme l’indique de titre du roman semble adepte de la philosophie  fataliste  :   Jacques le Fataliste,  selon Jacques, tout ce qui arrive devait arriver. Son idée est qu’il faut laisser faire son destin. Cette philo plus tard sera appelée le déterminisme (Ce déterminisme est un principe universel de causalité). Ainsi, c’est parce qu’il a reçu une balle dans le genoux qu’il a rencontré l’amour.  Autre exemple du point de vue philosophique  de Jacques dans cet extrait ; s’il  reçoit des coups de son maitre c’est qu’il devait les recevoir ,  celui-ci était encore écrit là-haut  L¡37/38.  Le goût pour la litote de Jacques, la stichomythie (enchainement de répliques très courtes de façon très rapide) du dialogue et d’enchainements rapides, mécanique des actions qui construisent son destin, tout concourt  à rendre le texte drôle jusqu’à  l’ironie. Cela fait Echo  à  Candide de Voltaire.

III- Les pouvoirs du narrateur :

Le narrateur est audacieux dans ce texte car dans les premières lignes , il répond aux questions légitimes du lecteur qui s’engage dans une histoire par une  sorte d’indifférence voire de mépris.   Qui sont-ils ? Oùvont-ils ? Que vous importe ?  le narrateur prend le risque de voir le lecteur le quitter, mais c’est un risque calculé parce que justement cette distance ironique feinte, pique la curiosité du lecteur. Le narrateur joue avec le lecteur de son pouvoir sur les personnages et leur histoire. Il veut faire le récit des amours de Jacques en évoquant pour le lecteur un certain nombre de scenarios possibles et évoque des clichés romanesques attendus qu’il réfère au genre du conte  dans lequel  tout est permis, L¡44    qu’il est facile de faire des contes . Autre registre possible : registre/catégorie du conte que Diderot inscrit  dans le début de son récit. Nous sommes dans un conte philosophique qui pourrait interroger le Fatalisme ce qui explique cet incipit inattendu où se sont les possibles du récit qui sont interrogés.  Jacques où en étions nous de tes amours ?   Tout semble commencer  quand le narrateur redonne la parole  à  Jacques.

Conclusion

Nous avons bien affaire à un incipit original puisqu’il se démarque des entrées en scènes  traditionnelles des héros romanesques. Le mélange des genre entre théâtre et récit, les nombreuses interpellations facétieuses du narrateur au lecteur semblent construire et proposer  un genre inattendu très inhabituel et cet incipit livre les personnages et le lecteur ˆ eux-mêmes.

Très surprenant, cet incipit remet en question les conventions pour provoquer le lecteur. Il s’agit moins d’un roman que d’une forme d’anti- roman philosophique , invention d’un genre nouveau; Diderot refuse d’être un romancier omniscient. Nous n’avons plus de références aux conventions romanesques. On peut en ce sens parler d’un antiroman . Le lecteur devient un personnage invisible, il accompagne les personnages

ORAUX EAF

 

Deuxième partie de l'entretien : les questions à l'oral

Le siècle des Lumières
 

I - L'esprit des lumières

Définition des lumières :
Les penseurs du 18ème siècle éclairaient les hommes en les aidant à lutter contre l'ignorance ainsi qu'en témoigne le projet de l'Encyclopédie. Les philosophes veulent asseoir le règne de la raison. 

 Contexte historique :
on voit la philosophie de John Locke s'imposer progressivement en France. Le peuple est selon lui le souverain véritable et l'homme a des droits naturels inaliénables. Nous sommes dans ce contexte historique, sous Louis XIV qui meurt en 1715. La régence s'ouvre mais au début du règne de Louis XV, la France est secouée par les guerres et les famines, guerre de sept ans. Louis XVI tente de réorganiser les finances du royaume en s'appuyant sur Turgot et Necker. Mais les difficultés persistent, nous arrivons à la crise de 1789 et à la convocation des États généraux.

Le philosophe éclairé :
L'état d'esprit des lumières est très particulier, le philosophe doit s'engager et proposer des solutions pour réformer le système politique. La réflexion critique permet de libérer l'homme des croyances diverses. La tyrannie est ainsi pensée comme indissociable de l'ignorance. Voilà comment Kant définit les lumières :
"Qu'est ce que les lumières? La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui même responsable. Minorité, c'est à dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui, minorité dont il est lui même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui. "


II - Le projet de l'encyclopédie
"Monument des progrès de l'esprit humain" dit Voltaire pour décrire le projet de l'encyclopédie. Il s'agit d'une entreprise collective de longue haleine qui veut rassembler l'ensemble des connaissances pour proposer une connaissance universelle, un savoir encyclopédique. Diderot et D’Alembert deviennent responsables de sa publication et recrutent des collaborateurs, comme Rousseau, Montesquieu, Voltaire... Le 28 juin 1751, parait le premier volume de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers. Le 23 janvier 1759, le parlement de Paris présente L’encyclopédie comme subversive. Mais Diderot continue son travail et le dernier volume parait en 1722. Elle se présente comme une apologie des progrès; une dénonciation du fanatisme, de la superstition de la tyrannie et des entraves à la liberté et au bonheur.

III - Les principes des lumières
- La raison : il y a une mise en avant de la raison et des sciences dans le but de lutter et de combattre l'ignorance. On voit Voltaire se battre contre le fanatisme et l'intolérance, traité sur la tolérance, 1763, il met en avant le respect de toutes les religions et le droit à la dignité humaine.

- Le modèle naturel : Montesquieu considère que l'homme doit s'inspirer pour fonder la société civile, des lois naturelles qui nous viennent de Dieu. On voit Rousseau distinguer l'homme de l'animal par sa perfectibilité. L'homme est bon selon le penseur, c'est la société civile qui l'a corrompu, il lui faut donc retrouver les lois naturelles.

 - La critique de la religion : La religion est remise en question, on le voit avec le déisme de Voltaire, la question du mécanisme classique, de la théorie qui assimile l'univers à une mécanique, est remise en cause. Rousseau pense que l'homme est doté d'une conscience morale innée, il propose une religion naturelle.

 

 

Questions sur le siècle des lumières : 21 questions

  • I - L'esprit des lumières

  • Donnez une définition des lumières

  • Quel est le contexte historique?

  • Quel est l'état d'esprit des lumières?

  • Comment la réflexion critique est-elle perçue?
  • Quelle en est la finalité?
  • A quoi l'ignorance est-elle associée?
  • Quelle définition Kant donnait-il des lumières?
  • II - Le projet de l'encyclopédie
  • Comment Voltaire décrit-il le projet de l'encyclopédie?
  • Quel est son but?
  • Donnez un synonyme de savoir encyclopédique
  • Qui sont les responsables de la publication de l'encyclopédie?
  • Citez trois collaborateurs
  • Quand le premier volume parait-il?
  • Comment l'encyclopédie a t'-elle été présentée par le parlement de Paris?
  • Quand le dernier volume parait-il?
  • III - Les principes des lumières
  • Quel concept est-il mis en avant?
  • A quoi la raison et les sciences sont-elles associées?
  • Vers quels idéaux Voltaire se tourne t'-il?
  • Quel est son combat?
  • Que met-il en avant?
  • Que pouvez-vous dire du concept de "modèle naturel"?

 

 

Questions sur l'argumentation

 

1) Définir l’argumentation.

Argumenter, c’est rechercher l'adhésion de la personne visée pour l'amener sur le même point de vue que lui, mais, il existe plusieurs manières d'y arriver: on peut expliquer la véracité de la position que l'on présente, lui montrer que la position que l'on présente, lui montre que c'est la meilleur position, ou emporter son adhésion.

2) Quelle est la différence entre convaincre et persuader ?

Convaincre, consiste à défendre une thèse contestable, de façon logique et rationnelle, dans le but d’amener la personne visée à adhérée à cette thèse ; tandis que persuader utilise, dans le même but, utilise les sentiments, fait appelle aux émotions de la personne visée.

3) Quels sont les éléments qui fondent un discours argumentatif ?

Tout d’abord le thème : c'est le sujet du texte argumentatif ou encore la question à laquelle le locuteur va répondre à travers sa thèse. La thèse, placée en introduction ou en conclusion le plus fréquemment, engage la position du locuteur, c'est l'idée du texte dont il s'agit de convaincre ou de persuader le destinataire. Une thèse peut être soutenue ou rejetée. Ensuite, l’argument permet de justifier sa thèse ou de la réfuter (dans ce cas on parle de contre argument). On peut définir l'argument comme une proposition donnée comme vraie. Ils s’enchainent grâce à des liens logiques. Ils sont illustrés par des exemples, qui viennent renforcer l'argument.

4) Quels sont ces liens logiques ?

Les liens logiques sont de différentes natures grammaticales et permettent d'organiser un texte argumentatif.

Il y a :

- la disjonction, qui autorise l’alternative

- l’addition et l’analogie, qui permettent d’ajouter un élément

- la cause et l’hypothèse, qui posent l’origine d’une idée

- la conséquence et le but. La conséquence permet de préciser l'effet, la suite logique d'une idée ou d'un fait. Le but explicite la finalité d'une idée ou d'une action, sa visée et son objectif.

- L’opposition, qui réfute une idée et introduit sa contradiction. Elle permet de proposer un contre argument.

  1. Qu’est-ce qu’un schéma argumentatif ?

C'est ce qui permet de reconstituer l'agencement de la thèse, des arguments et des exemples.

6) Quels sont les différents types de raisonnement ?

Il existe logiques de raisonnement dans un texte argumentatif :

- La déduction: commence par une loi générale pour terminer sur un fait particulier. (Exemple : le syllogisme)

- L'induction est le contraire de la déduction, on part d'une action particulière pour aboutir à une loi générale.

7) Quels sont les différents types d’arguments ?

- L'argument d'autorité : s'agit d'une idée émise d'un groupe que l'on ne peut généralement pas contester.

- L'argument ad hominem qui est utilisé pour une raison personnelle pour attaquer l'hypothèse de l'adversaire.

Quels sont les procédés du discours argumentatif ?

- La thèse rejetée: utilisée pour opposer deux thèses accentuée par cette opposition.

- La concession: utilisée pour faire semblant d'approuver sa thèse pour mieux soutenir la sienne. On peut la repérer facilement grâce à des connecteurs logiques.

- L'organisation logique: utilisée pour relier des arguments, grâce à des connecteurs logiques, pouvant exprimer de multiples rapports logiques. (voir question 4)

9) Quels sont les procédés de l’argumentation ?

Aussi appelées figure de style, ou de rhétoriques, voici les principales :

- Comparaison : figure dans laquelle nous avons un comparé, un comparant et un comparatif

- Métaphore : image et comparaison sans comparatif

- Métaphore filée : Suite de métaphores sur un même thème

- Allégorie : C’est le fait de représenter une idée par une image

- Prosopopée : discours direct d’un être disparu, d’une personnification, d’une allégorie

- La métonymie : C’est l’emploi d’un nom pour un autre : les planches pour dire la scène

Elle désigne le contenu par le contenant

C’est l’œuvre par son auteur

(Il y a donc trois sens possibles de cette figure de style qu’est la métonymie.)

- Synecdoque : C’est le fait de remplacer le nom d’une chose par l’une de ses caractéristiques

- Périphrase : C’est le fait de dire en plusieurs mots ce que l’on pourrait dire en un seul

- Inversion : inversion de l’ordre dans lequel apparaissent normalement les éléments syntaxiques

- Antithèse : confrontation de deux thèses opposées

- Prolepse : mise en relief d’un élément par sa mise hors proposition où il est remplacé par un pronom.

- Antiphrase : C’est le fait de dire le contraire de ce que l’on pense.

(On utilise l’antiphrase pour faire valoir l’ironie)

- Oxymore : C’est le fait de relier deux mots que l’on a pas l’habitude de voir ensemble.

- Personnification : Donner des traits humains à un objet/animal.

- Hyperbole : Exagération.

- Enumération : Succession de mots sans ordre croissant ou décroissant d’intensité : j’aime les films, la musique et les peinture

- Gradation : C’est une succession de mots avec un ordre croissant ou décroissant d’intensité

- Litote : atténuation d’une idée

- Euphémisme : atténuation d’une vérité pénible

- Anaphore : répétition d’un même élément en tête de phrases, de propositions de vers se succédant

- Chiasme : C’est un croisement.

- Ellipse : C’est la Suppression d’un mot.

10) Qu’est-ce qu’un argument de mauvaise foi ?

Les arguments de mauvaise foi n'ont pas de valeur logique mais donnent une apparence rationnelle au discours. Ce sont donc de faux arguments qui permettent de dissimuler la faiblesse de l'argumentation.

11) Quels sont-ils ?

- Le prétexte : il invoque une raison inventée pour justifier une décision ou un comportement, par exemple ce que fait le loup dans la fable de La Fontaine "le loup et l'agneau" : il prend prétexte du fait que l'agneau le gêne en buvant dans la même rivière que lui pour justifier sa décision de le dévorer.

- La tautologie : On peut traduire la tautologie par le discours du même, c'est le fait de dire deux fois la même chose, c'est un raisonnement sans fondement qui se contente de répéter la même idée et relève donc de l'évidence, exemple, je monte en haut.

- L'argument ad hominem : il consiste à discréditer la personne de l'adversaire plutôt que ses propos et ses arguments.

12) De quelle façon peut-on prendre en compte la thèse adverse, pour en tirer partie ?

On peut aussi tenir compte des arguments de l'adversaire et les intégrer dans le raisonnement, on peut le faire de trois façons.

- Le raisonnement concessif : il permet de donner raison à l'adversaire sur quelques points avant de réfuter l'essentiel de son argumentation.

- Le raisonnement par l'absurde : Il fait mine d'adopter la thèse adverse pour en tirer par déduction des conséquences ridicules : cela permet au locuteur de montrer que l'idée de départ, autrement dit la thèse adverse est illogique.

- L'ironie : La thèse adverse est prise en compte, elle feint d'adopter les arguments de l'adversaire pour mieux les tourner en dérision.

 

 

Petite biographie pour l'oral:

 

Diderot est un écrivain, philosophe et encyclopédiste du 18ème siècle (1713 – 1784). Il est contemporain de D’Alembert, Voltaire, Rousseau. Il remet en question les normes et codes du roman avec Jacques le fataliste.

Il est l'auteur de Jacques le fataliste, Discours sur les sciences et les arts... , il consacre 20 ans au projet éditorial de l'Encyclopédie.

 

Questions sur l'incipit de Jacques le fataliste:

 

 

Questions sur la vie de Diderot:

 

De quel siècle Diderot est-il?

De qui est-il le contemporain?

Citez deux de ses œuvres

Que remet-il en question avec avec son ouvrage Jacques le fataliste?

A quel projet consacre t'-il 20 ans de sa vie?

 

 

Questions sur le commentaire 

 

Questions sur l'analyse du titre:

 

En quel sens peut-on parler d'un titre évocateur?

Les personnages sont-ils éponymes?

Comment le valet est-il présenté?

Que signifie « le fataliste «?

Donner une définition du déterminisme

Quel est le sens du nom commun Jacques?

Faire l'étude onomastique

Comment le deuxième personnage est-il désigné?

Quel est son statut social?

Quelle en est la conséquence tout au long du roman par rapport à Jacques?

Le titre suggère un duo: Jacques le fataliste.

A quoi cela vous fait-il penser?

 

Dossier complémentaire à l'analyse de l'incipit:

 

Cet incipit est-il surprenant?

 

A quoi la disposition d'une partie du texte nous fait-elle penser?

Le lecteur dispose t'-il d'informations relativement aux personnages?

Le narrateur-auteur intervient-il souvent pour commenter l'action et l'écriture?

Le lecteur reste t'-il sur sa faim?

  • Relativement aux noms des personnages?

  • Quelle est la réponse donnée? Citez le texte pour justifier votre réponse

  • Relevez les questions qui trahissent l'incertitude dans laquelle le lecteur est plongé

  • Sur quel aspect le narrateur met-il l'accent?

 

La notion de destin renvoie t'-elle au titre?

L'incipit nous renseigne t'-il relativement au cadre spatio-temporel?

A l'intrigue?

 

Questions sur le commentaire en fonction du plan: toutes les questions sont dans le commentaire

 

Problématique: en quoi cet incipit invente t'-il un  nouveau pacte de lecture?

 

I – Un couple de personnages:

 

Comment les deux personnages sont-ils désignés?

Que suggère cette désignation?

Comment l'idée de déférence est-elle soulignée?

Que savons-nous d'autre sur les personnages?

Que mettent en avant les questions adressées par le lecteur au narrateur?

Comment le narrateur répond t'-il?

De quelle indication hiérarchique le lecteur dispose t'-il?

Comment le rapport est-il traduit? Citez le texte pour justifier votre réponse

Que découvre le lecteur concernant Jacques

Quelles sont les deux attitudes du maître?

Expliquez et cite le texte

Que traduisent ces deux attitudes?

Cela est-il conforme à l'état d'esprit d'une comédie?

 

II – Le brouillage des genres:

 

La présentation des personnages et de l'intrigue laissent-elle le lecteur perplexe?

Pour cette raison, peut-on parler d'un incipit original?

Quels sont les deux registres entre lesquels le lecteur hésite?

Relevez les interventions philosophiques du narrateur

Quels sont les indices qui prouvent que nous sommes dans une comédie?

Citez pour justifier votre réponse

Par quoi le récit est-il fréquemment interrompu?

Quel est le temps utilisé?

De quelle philosophie Jacques est-il adepte?

Définissez le fatalisme. Le déterminisme

Analysez les exemples donnés par Jacques dans le but d'illustrer la fatalité et le déterminisme

Quel effet les stichomythies donnent-elles?

A quel autre texte cet incipit fait-il écho?

 

III – Les pouvoirs du narrateur

 

Pourquoi peut-on dire du narrateur qu'il est audacieux?

Comment s'engage t'-il dans l'histoire?

Citez le texte pour justifier votre réponse

Comment parvient-il à attirer la curiosité du lecteur?

Le narrateur joue t'-il?

Pourquoi et comment?

A quel autre registre se réfère t'-il?

Peut-on dire que tout semble commencer?

 

Conclusion:

 

Pourquoi l'incipit est-il original?

Pourquoi peut-on parler d'un genre inattendu?

Citez un autre incipit qui livre personnages et le lecteur eux-mêmes?

Que remet-il en question?

Dans quel but?

Est-ce un roman ou un anti-roman philosophique?

S'agit-il d'un genre nouveau?

Diderot est-il un romancier omniscient?

En quel sens peut-on parler d'un anti-roman?

 

 

 

Autre exemple d’incipit qui invente un nouveau pacte de lecture, l’incipit de la modification de Butor.

Pour travailler l'ouverture : Butor et Scarron

 

Etude de l'incipit du roman comique de Paul Scarron

 

Le Roman comique est une oeuve de Paul Scarron dont la première partie fut publiée en 1651 et la seconde en 1657.

Le roman débute par l'arrivée d'une troupe de comédiens au Mans et raconte leurs aventures rocambolesques dans la ville

Théophile Gauthier s'inspira du Roman comique dans Le Capitaine Fracasse qui raconte aussi les aventures d'une troupe de comédiens.

 

Chapitre premier : Une troupe de comédiens arrive dans la ville du Mans (incipit du roman)

 

Le soleil avait achevé plus de la moitié de sa course et son char, ayant attrapé le penchant du monde (1), roulait plus vite qu'il ne voulait. Si ses chevaux    eussent voulu profiter de la pente du chemin, ils eussent achevé ce qui restait du jour en moins d'un demi-quart d'heure ; mais, au lieu de tirer de toute leur force ils ne s'amusaient qu'à faire    des courbettes, respirant un air marin qui les faisait hennir et les avertissait que la mer était proche, où l'on dit que leur maître se couche toutes les nuits. Pour parler plus humainement et    plus intelligiblement, il était entre cinq et six quand une charrette entra dans les halles du Mans. Cette charrette était attelée de quatre boeufs fort maigres, conduits par une jument    poulinière dont le poulain allait et venait à l'entour de la charrette comme un petit fou qu'il était. La charrette était pleine de coffres, de malles et de gros paquets de toiles peintes qui    faisaient comme une pyramide au haut de laquelle paraissait une demoiselle habillée moitié ville, moitié campagne.

Un jeune homme, aussi pauvre d'habits que riche de mine, marchait à côté de la charrette. Il avait un grand emplâtre sur le visage (2), qui lui couvrait un oeil et    la moitié de la joue, et portait un grand fusil sur son épaule, dont il avait assassiné plusieurs pies, geais et corneilles, qui lui faisaient comme une bandoulière au bas de laquelle pendaient    par les pieds une poule et un oison qui avaient bien la mine d'avoir été pris à la petite guerre (3). Au lieu de chapeau, il n'avait qu'un bonnet de nuit entortillé de jarretières de différentes    couleurs, et cet habillement de tête était une manière de turban qui n'était encore qu'ébauché et auquel on n'avait pas encore donné la dernière main. Son pourpoint (4) était une casaque de    grisette (5) ceinte avec une courroie, laquelle lui servait aussi à soutenir une épée qui était aussi longue qu'on ne s'en pouvait aider adroitement sans fourchette (6). Il portait des chausses    troussées à bas d'attache, comme celles des comédiens quand ils représentent un héros de l'Antiquité, et il avait, au lieu de souliers, des brodequins à l'antique (7) que les boues avaient gâtés    jusqu'à la cheville du pied.

Un vieillard vêtu plus régulièrement, quoique très mal, marchait à côté de lui. Il portait sur ses épaules une basse de viole (8) et, parce qu'il se courbait un peu    en marchant, on l'eût pris de loin pour une grosse tortue qui marchait sur les jambes de derrière. Quelque critique murmurera de la comparaison, à cause du peu de proportion qu'il y a d'une    tortue à un homme ; mais j'entends parler des grandes tortues qui se trouvent dans les Indes et, de plus, je m'en sers de ma seule autorité. revenons à notre caravane.

 

Paul Scarron, Le Roman comique, 1651

      

Notes :

  • 1) Image précieuse pour signifier que le soleil se couche
  • 2) Pansement qui sert ici à masquer une partie du visage
  • 3) Chapardés, volés
  • 4) Partie de l'habillement qui recouvre le buste
  • 5) Etoffe commune de teinte grise
  • 6) Bâton ferré terminé par une fourche, sur laquelle on pose normalement le canon d'une arme à feu
  • 7) Chaussure couvrant le pied dans le costume des personnages de comédie
  • 8) Instrument de musique

 

Nous pouvons nous poser la question de savoir si cet incipit remplit vraiment la fonction d'un incipit

Est-il typique? Atypique?

 

Définition de l'incipit: incipere: en latin: commencer

 

L'incipit est le début d'un roman

Il a pour fonction de renseigner le lecteur, de donner des informations sur la suite de l'histoire et d'éclairer sur le lieu, l'époque, les personnages secondaires et le personnage principal.

 

Il a donc dans un premier temps, une fonction informative. Il doit en outre être divertissant dans le sens où il doit intéresser, donner envie de poursuivre la lecture.

Nous avons parfois des incipits  «in media res»

 

Cet incipit remplit-il ses fonctions?

 

L'incipit remplit sa fonction

 

Le lecteur est toujours ramené au récit malgré toutes les interventions du narrateur.

La description des personnages renseigne bien le lecteur sur leur identité : fonction informative avec une grande part laissée à l'imaginaire du lecteur grâce au choix des noms ( le Destin, la Rancune, la Caverne): récit réaliste mais connotation romanesque.

Nous sommes grâce à la métaphore filée initiale, dans le genre burlesque.

Le burlesque dans l'évocation est annonciateur de la thèse du roman: le monde est  un théâtre.

Le sujet traité: les aventures d'une troupe de comédiens.

Les spectateurs sont l'objet de la représentation.

 

L'incipit ne remplit pas sa fonction

 

Le narrateur ne devrait pas intervenir dans le récit

Cet incipit ressemble à une entrée théâtrale

Nous avons plus de descriptions que d'explications

 

 

 

 

Paul SCARRON, Le roman comique 1651 – 1655  

 

Au XVII siècle, les codes du genre du roman de sont pas encore très définis, et on aime imiter les récits  héroïques de l’Antiquité ou du moyen-âge. Certains écrivains vont parodier ces romans épiques pour faire rire. Ainsi Scarron met en scène une troupe de comédiens ambulants. Dans cet extrait qui est l’incipit la troupe de comédiens arrive dans la ville du  Mans et ainsi les personnages et acteurs se confondent dans une mise en scène dynamique et amusante. Nous pouvons examiner l’originalité de cet incipit dans cette scène en étudiant tout d’abord l’entrée dans l’univers du roman, l’entrée  en scène des personnages et pour finir l’univers théâtral.

 

I – Entrée dans l’univers du roman

1) On situe l’action par rapport au soleil. ( ref à Apollon ; mythologie). Cadre temporel indiqué, mais de façon particulière : registre épique ; personnification du soleil qui a une ref mythologique au char d’Apollon. Indication temporelle curieuse : Chevaux> char… = registre épique. On est pas dans une vraie épopée. C’est donc bien un contexte parodique dont le but est de faire rire. De plus les 5 premières lignes appartiennent au registre épique, mais comme la sixième reprend l’info « il était 5/6 heure »( propos clairs) on quitte l’épopée ( domaine des Dieux) on est effectivement dans la parodie. Nous avons un thème antique pour faire rire. «  Dans les Halles du Mans » on bascule dans le quotidien ré.. ?

2) « Char » /« charrette » : Parodie de la charrette ref qql chose de petit ; au début « char » connotation épique , héroïque en opposition avec la connotation comique et petit de la charrette. (moyen de transport populaire, triviale conduit par des bœufs ( « fort maigres » adverbe « fort » marque l’intensité) et des chevaux (symbole de noblesse). Le char était une course noble dans le ciel, or nous sommes dans les halls du Mans ( lieu populaire), encore élément parodique. L.24/25 comparaison brodequins du jeune homme qui évoque les cothurnes des acteurs, évocation de la basse vide du vieillard qui est un instrument qui accompagne les intermèdes musicaux pendant les représentations théâtrales. L’arrivée de la petite troupe de comédiens est en soi une troupe de comédie sur fond des halls du Mans. Les personnages entrent en scène dans des costumes inattendus pour un spectacle imprévisible pouvant tenir de la farce, tragédie. 

 

II – L’entrée en scène des personnages et l'univers théâtral  :

3) L.12 «  une demoiselle » ; « un jeune homme » L.13 ; «  un vieillard » L.27 : article indéfini répété 3 fois. Ils sont désignés de la façon la plus neutre possible. Cela correspond à un regard extérieur. Le narrateur est externe, pas omniscient ce qui aide à préserver l’anonymat des personnages. Dans leur apparition, « la demoiselle » est habillée entre ville et campagne (connotation +),  «  jeune homme » est misèreux mais a une bonne mine, « un vieillard » est « vétu plus regulièrement quoi que très mal » ( connotation - ). On a des personnages principaux du théâtre de l’époque (mise

en relation immédiate) avec le titre et le thème du chapitre. Les trois personnages correspondent aux rôles convenus de la comédie. C’est-à-dire un jeune couple amoureux et le vieillard qui s’oppose à leur projet= cliché.

4) Le jeune homme : 13 lignes à le décrire. C’est le portrait le plus développé ( de haut en bas). Personnage le plus décrit, son portrait est très construit car on peut du visage jusqu’aux pieds. Nous avons une énumération de chaque partie du corps qui donne lieu sur les vêtements ou les accessoires. Vêtements en piteux état, accessoires qui nous renseignent sur ses activités qui ont précédé le début de l’histoire : oiseaux avec fusils à l’épaule, mais on ne chasse pas le pigeon ni de corneilles, et ni avec un fusils =braconnage aussi souligné par ces animaux non nobles. L’emplâtre sur le visage que d’un côté accentue le côté comique, cache des traces de coups, il ne souhaite pas être reconnu, ou trace de maquillage. ( doit attirer attention du  lecteur). «  souliers crottés » : il a donc battu la campagne de tous les temps. Tous ses vêtements traduisent l’extrême pauvreté de la petite troupe.

5) « Pour parler plus humainement et plus intelligiblement » interpelle le lecteur L.30 .  Cela instaure une grande proximité et il en fait son complice et en même temps souligne  sa liberté de ton et lui donne sa règle du jeu. Le narrateur semble vouloir partager avec le public un regard amusé sur la narration. Epique au burlesque.

6) Dès le titre du chapitre le lecteur sait qu’il va entrer dans l’univers théâtral (le couple, le vieillard, les vêtements, et accessoires décris). Chacun des personnages est vêtu comme les rôles qu’ils peuvent interpréter. Jeune demoiselle en habits de campagne et de ville, comme une bourgeoise ou une servante, et grâce au décor L.11 : «  moles, coffres, gros paquets de toiles peintes ».

.Conclusion

L'arrivée de la petite troupe de comédiens est en soi une comédie. Les personnages entrent en scène dans des costumes imprévus pouvant tenir à la fois de la farce et de la tragédie

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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